Esmeralda & Lyssana-Parfois le Diable vit à deux pas de chez vous..

Je rentrais comme à mon habitude chez moi Cambridge. J'étais plutôt discrète ici bizarrement. Je n'avais aucune envie de faire de mes voisins des amis ni de m'éterniser de longues minutes à parler de la pluie et du beau temps avec eux sur le pas de ma porte. Si bien que je les croisais très peu et c'est tant mieux. Mais il ne faut surtout pas se méprendre. Si j'avais des choses à dire, je les disais. Si la musique de la maison d'à côté était trop forte, je ne me gênais pas pour aller briser la fête. Pareil si un de ces enfant pourri gâté se sentait pris d'une envie soudaine d'hurler dans son jardin. Je restais fidèle à moi même. Mais ce soir là, tout allait changé. La maison juste en face de la mienne allait révéler un grand secret. Quand je rentrais ce soir là, je croisais donc un visage familier. Mais pas le genre de familier qui nous fait du bien, voyez ? Le genre de visage qu'on a envie de griffer, de morde, de déchirer. Celui d'une mather: Esmeralda.

Ras le bol ! En ce moment tout allait de travers dans ma vie et je n'avais qu'une envie, tout envoyer balader. Autant dire du coup que ce n'était pas le moment de me faire chier. Ce jour-là, alors même que je rentrais plutôt des cours, j'avais fait un détour par le centre ville pour aller acheter de quoi faire un bon repas pour mon nouveau colocataire et moi et quand mes emplettes furent enfin terminé, j'avais ensuite pris la direction de mon domicile, situé à Inman Square, quand tout à coup, me sentant observée, j'avais levé la tête, croisant ainsi le regard de la personne qui m'épiait de l'autre côté de la rue. Restant alors de mon côté de la rue, j'avais pris la parole à l'attention de la personne qui me regardait, tout en restant calme :

- Excuse-moi mais tes parents n'ont jamais apprit qu'il ne fallait pas dévisager les gens comme ça ? C'est pourtant quelque chose qu'on apprend assez vite. Beaucoup se sont pris une balle pour moins que ça tu sais.

Des menaces ? Oh non pas du tout. Si je l'avais menacé ça aurait été autre chose et certainement plus violent que ça. Non, là je lui avais juste posé une question pour comprendre pourquoi elle me regardait comme ça, c'est tout. Je n'avais aucunement l'intention de la frapper et encore moins de sortir un flingue de mon sac pour lui tirer dessus. Et pour cause, je n'avais jamais d'arme sur moi, ceci même si depuis la fusillade de janvier, je n'arrivais pas à oublier la vision de cet homme, qui pointait une arme sur nous pendant la prise d'otage.

Cette folle dingue venait clairement de me menacer ! C'était une blague ??? Et qui lui avait permis de parler de mes parents. Elle ne savait pas à qui elle se frottait mais c'était clair, elle allait se piquer. Elle venait de déclencher une guerre. Je n'allais plus la lâcher. Je lui dis donc sèchement: " Et apparemment les tiens ne t'ont jamais appris qu'il était dangereux de menacer des gens dont tu ne sais pas de quoi ils sont capables. Très grave erreur." J'étais prête à lui sauter dessus. De quel droit elle se permettait de me parler comme ça ? Une mather en plus ? On ne jouait pas dans la même cour. La pauvre. Au fond de moi, je la plaignais. Elle ne savait vraiment pas ce qui l'attendait.

- Te menacer ? Pardon, mais si j'avais voulu te menacer je m'y serai prise autrement et puis ce n'est pas du tout mon style de menacer des personnes que je ne connais pas. Si je t'ai dis ça c'est simplement pour te dire de faire attention, parce que je connais des endroits où si tu regardes quelqu'un comme tu viens de le faire, tu te prends une balle dans la tête.

Elle était folle cette fille ou complètement parano, non ? Pourquoi est-ce que je la menacerai alors même que je ne l'avais jamais vu auparavant ? En attendant celles des deux qui menaçaient l'autre c'était plutôt elle là et bien évidemment, il était hors de question que je ne laisse cette fille essayer de m'intimider. Soutenant alors son regard, sans bouger d'un pouce, j'avais de nouveau prit la parole, à son attention :

- Princesse, arrête ta parano, je te l'ai dis je ne t'ai pas menacé, mais bon toi tu viens de le faire et à ta place, j'arrêterai de me prendre pour Super Girl parce qu'en général les personnes qui se la raconte le plus, un peu comme toi, tu vois, sont celles qui tentent par tous les moyens de se rassurer et qui n'ont pas confiance en elles. Maintenant bouge ! Si tu veux pas que je ne te fasse bouger moi-même. Et là, oui j'avoue, c'est bien une menace.

Je n'étais pas du genre violente. Je n'aimais pas me battre même si j'étais capable de me défendre s'il le fallait. En effet, ma mère me battait souvent et j'étais contre la violence. Non, moi mon truc c'était plutôt les coups bas. Le genre de mauvais coups où on sait qui est l'auteur mais on ne pourra jamais le prouver. C'était même ma spécialité. Pas besoin de m'avoir fait grand chose pour que je fasse ce genre de coup. Si ta tête ne me revient pas, je suis capable de tout. Alors cette fille qui me dévisageait depuis l'autre côté de la rue ne savait à quoi elle devait s'attendre. De la plus petite araignée dans la baignoire à l'expulsion de l'école. Je pouvais manipuler facilement les gens et elle allait très vite le découvrir.

Je ne dis rien. Je restais là juste à sourire. Mon cerveau tournait à mille à l'heure pour préparer des milliards de plans de vengeance. La pauvre. Si j'avais un peu pitié d'elle, je la plaindrais. Mais ce n'est pas le cas. Je lui tournais le dos pour rentrer chez moi, un sourire diabolique sur le visage.

HJ:

Ok, soit cette fille était complètement folle, soit elle était... complètement folle. Oui voilà en fait c'est ça, cette fille était complètement tarée et elle ne voulait pas le reconnaître. Ben quoi ? Fallait être complètement stupide pour aller agresser quelqu'un qu'on ne connaît pas, non ? Enfin, moi, ça ne me serait jamais venu à l'esprit en tout cas. Bref, alors même que j'avais tenté de lui faire comprendre calmement qu'on ne dévisageait pas les gens comme ça, cette dernière avait pris mes dires pour des menaces. Soupirant alors, j'en étais complètement venu à la menacer en retour de ses propres menaces, essayant tant bien que mal de me calmer, intérieurement. Ce n'était vraiment pas le moment de m'emmerder et la voir agir ainsi devant moi, cela avait tendance à m'exaspérer complètement. Puis alors que j'allais de nouveau prendre la parole, cette dernière avait fait demi-tour sur elle-même, sans doute pour rentrer chez elle, ce qui fait que finalement je n'avais rien dit de plus et j'avais attendu qu'elle rentre effectivement chez elle, avant d'en faire de même, tout en me promettant de garder un œil sur elle.

Spoiler: