ELYNN SAETHER ► elizabeth olsen

Oslo, le vingt et un avril mille neuf-cent quatre-vingt onze,
Annie et Peter Saether vous annonce la naissance de leur merveilleuse petite fille, Elynn. Née à quatre heures du matin après de longues heures de travail, cette petite blondinette aux yeux bleus mesurait quarante huit centimètres pour deux kilos six-cent grammes. Son arrivée tant attendue comble ses parents de bonheur...

Oslo, le vingt et un avril mille neuf-cent quatre vingt dix-huit,
Il semblerait que rien n'atteint cette enfant. Ni le froid, ni la tristesse, ni aucune difficulté n'entrave sa joie de vivre. Seul rayon de soleil en cet hiver glacial pour ses parents en deuil, le sourire de cette petite fille reste intacte, même lors de l'enterrement de sa mamie, comme si elle ne comprenait pas ce qui se passe dans sa vie, comme si chaque événement est heureux, malgré tout. Lorsque la petite fille découvre une photo pour le moins étrange, de deux nourrissons dans un même landau, identiques, dans la commode où sa mère range ses bijoux, demande à cette dernière de qui il s'agit, mais ne reçoit en guise de réponse qu'un « ne fouilles pas dans mes affaires...»

Oslo, le cinq décembre deux milles deux,
Cette carapace de bonheur que s'est crée instinctivement Elynn durant son enfance s'endurcit, et inquiète presque ses parents. Jeune fille distraite et maladroite, elle semble être constamment dans la Lune, dans ses pensées, dans un monde imaginaire. A l'école, elle n'a pas beaucoup d'amis, seulement un petit garçon étrange et très différent de tous les autres. Ses résultats scolaires ne sont pas excellents, plutôt médiocres. Seul le dessin à l'air de l'intéresser réellement. Lorsqu'elle n'est pas à l'école, elle danse, ou elle dessine. Elle lit beaucoup aussi, et parle, tout le temps, de tout et de rien. Pose milles questions par jour, et n'attend pas toujours les réponses, comme si elle courait après la connaissance, sans jamais s'en servir à l'école. Inquiets, ses parents l'ont pourtant déjà emmenés chez un pédopsychiatre, craignant qu'il ne leur apprenne ce dont ils avaient peur : que leur fille était atteint d'autisme. Mais non, rien. C'était une petite fille tout à fait normale, qui s'était crée un monde de bonheur et de joie pour ne pas souffrir. Et ce monde, Elynn ne l'a jamais vraiment quitté.

Sept Septembre deux milles sept,
Les années lycée sont soit les plus belles, soit les pires. Elles auraient pu devenir un cauchemar pour la jeune femme qui n'entre dans aucun cercle, qui n'appartient à aucun groupe. Mais très positive et bienveillante envers les autres, ses camarades adorent faire équipe avec elle pour toute sorte de travaux de groupe : Elynn, c'est la fille que personne ne connait vraiment mais que tout le monde apprécie, pas comme quelqu'un de populaire, non, plutôt comme une sorte de mascotte mignonne, ou un petit chat. Elle ne se fait pas d'amis durant ces quelques années, mais personne ne tente d'abîmer son petit nuage de bonheur.

Douze Juillet deux milles huit,
Parce que l'enfance est quelque chose qui ne dure pas, Elynn décide de partir chez sa tante, la soeur de sa mère, en Angleterre, pour faire ses études. Sans vraiment savoir quoi faire de sa vie, elle choisi d'étudier l'histoire de l'art et de prendre une option pour la danse, qu'elle pratique depuis sa plus tendre enfance. Sa tante étant la femme du doyen de l'université, elle ne rencontre donc aucune difficulté à rentrer dans cet institut, malgré ses notes assez médiocres.

Deux janvier deux milles quatorze,
La tante d'Elynn, surtout son mari à vrai dire, étant mutés à Cambridge, Massachusetts, elle lui propose de les rejoindre. Harvard est l'une des plus grande université du monde, et l'intégrer est une véritable chance. Être une diplômée d'Harvard est un atout dans un curriculum vitae !  
Deux jours plus tard, Elynn rejoint donc son oncle et sa tante dans cette ville inconnue, au fin fond de ce pays qui lui est totalement étranger.
Aux Etats Unis, tout est tellement différent, surtout dans les universités. Très hiérarchisées, il faut impérativement faire partie d'un groupe, de ce qu'on appelle une «maison», une confrérie, une sororité... Pour une fille telle qu'Elynn, qui n'a jamais vraiment eu d'ami, car trop originale pour la plupart, ça n'a pas été évident de s'intégrer dans ce monde de paillettes et de devoirs sociaux. Alors oui, des fois, elle n'écoute pas ce qu'on lui dit lorsqu'on lui parle, préférant rester dans ses pensées. Elle n'aime pas particulièrement faire la fête, même si elle sait se laisser tenter de temps à autre.. Alors qu'autour d'elle, tout n'est qu'amour et sexe, elle profite des plaisirs simples en adorant chaque garçon qu'elle rencontre. L'amour est quelque chose de très éphémère chez la jeune femme, qui peut être follement amoureuse de quelqu'un un jour, puis d'un autre le lendemain.. Ce côté volage plait assez en général, car il va si bien avec sa personnalité si pure et si charnelle. Simple et légère, Elynn a su se créer une petite place au sein de cette nouvelle université. Elle a découvert qui elle est réellement, ce qu'elle aime au plus profond d'elle-même. Même si elle restera toujours la jeune femme un peu à l'ouest qui n'écoute pas toujours le cours et qui n'entre dans aucun moule, son coeur n'appartient à présent qu'à un seul homme, celui qui a su la rendre vulnérable tout en lui offrant une force qu'elle n'aurait imaginé possible. La force d'aimer quelqu'un de tout son être, de briser cette carapace qui ne l'a pas quitté depuis son enfance, pour enfin être vraie. Elle a trouvé une personne a qui parler de ses craintes et de ses angoisses, bien qu'elles de soient pas très nombreuses. Une épaule sur laquelle pleurer lors des moments de doutes, des rires à partager sans complexe...