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Pia - Adrian

Shallow waters.

Je traînaillais au Yard comme j'en avais l'habitude. Il faisait plutôt beau mais assez frais tout de même. J'avais beaucoup de paperasses à faire pour mon logement, mais j'hésitais toujours à aller m'installer sur le campus. Était-ce une si bonne idée, après tout? Et si je m'intégrai mal? J'étais nouveau chez les Winthrop et je voulais étrangement m'y intégrer de la meilleure manière. Perdu dans  mes pensées et me dirigeant vers la scolarité pour leur poser tout un tas de questions - bien que je ne savais pas si c'était l'endroit adéquat pour cela -, je remarquai une fille qui semblait beaucoup plus perdue que moi. Au milieu de tous les étudiants qui grouillaient de partout, elle avait l'air d'une petite brebis égarée.
Je me stoppai net. Mon caractère altruiste revint à nouveau. Elle a peut être besoin d'aide, pensai-je. En temps normal, je ne l'aurais sans doute pas remarquée au milieu du beau monde d'Harvard mais ses traits enfantins me faisaient quelque chose. J'avais envie de l'aider. Elle n'a peut être pas besoin d'aide du tout.
C'est à ce moment là que nos regards se croisèrent et qu'elle ouvrit grand les yeux, comme si elle m'avait reconnu. Je tournai la tête. D'un bond, je me dirigeai vers elle. Elle a sûrement besoin d'aide. Une fois devant elle, je lui lançai sur un ton amical:
« Je peux vous aider? »
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Ça faisait un moment que je pensais à changer ma mineure. J'avais choisi les arts visuels en pensant que ça allait me plaire et parce que la date limite allait bientôt passer et il fallait que je fasse un choix. Mais même si j'appréciais les cours je sentais que ce n'était pas pour moi. Mes cours d'art plastique me permettaient déjà de faire ce qui me plaisait réellement, la peinture, le dessin et la sculpture et la photographie et l'art numérique ne m'intéressaient pas autant. Je voulais quelque chose de différent et je me retrouvais complètement perdue. En me rendant compte que je n'avais rien entendu au cours, trop perdue dans mes pensées, je me décidais à aller me renseigner au secrétariat. Après une heure d'attente, on me dit qu'il est possible de changer ma mineure à la rentrée prochaine mais qu'il vaut mieux que je sois sûre de mon choix et qu'il serait préférable discuter avec différents étudiants pour en apprendre plus sur les autres domaines possibles. Mais j'avais déjà une idée. J'avais toujours voulu étudier la psychologie et en voyant une jeune homme devant moi, un livre de psychologie à la main j'ouvris grand les yeux. Sûrement un peu trop parce qu'il m'avait remarqué et se dirigeait vers moi. "Euh…oui, en fait." J'essayais de mettre un peu d'ordre dans le gros tas de paperasse qu'on m'avait refilé, tout en lui adressant un sourire. "Je m'appelle Pia, vous êtes étudiant en psychologie, non?"

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« Euh…oui, en fait »
J'étais sur le point de lui demander sur quoi elle avait besoin d'aide, qu'elle continua:
« Je m'appelle Pia, vous êtes étudiant en psychologie, non? »
J'esquissai un sourire. Comment avait-elle pu savoir? Je baissai alors les yeux vers ce que je tenais dans les mains et je remarquai mon livre de psychologie. Je ris.
« Enchanté Pia. Moi, c'est Adrian. »
Lui dis-je en mettant une main sur mon buste afin de me présenter.
« Et... en effet, j'étudie la psychologie ici. Il n'y a qu'un étudiant en psychologie qui puisse se trimbaler avec un livre pareil. »
Continuai-je en plaisantant, pointant du doigt mon gros manuel. C'était une fille qui me semblait très attendrissante. Elle avait l'air beaucoup plus jeune que moi, et étant très grand de taille, j'avais l'impression d'être un ogre à côté d'elle, prêt à se jeter sur sa proie.
« C'est rare qu'on recherche ouvertement comme ça un étudiant en psychologie. En quoi puis-je t'aider? »
Lui demandai-je d'une voix calme et grave. Je poursuivis alors, d'un ton plus chaleureux:
« Tu as besoin de... discuter? »
Il m'arrivait de faire des séances improvisées de façon totalement anonyme à des personnes, étudiantes ou non, afin de discuter de leur vie, de leurs problèmes et de toute sorte de choses.
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Il rit et j'aimais bien son rire, il était naturel, désordonné, presque mélodieux. Ça ne ressemblait pas au rire contrôlé, faussement naturel et élégant des gens ici. Et quelque chose me disait en effet que ce jeune homme n'était pas comme les gens ici. Il était très grand et je devais lever la tête pour le regarder dans les yeux. Il se présenta et je ne pouvais pas m'empêcher de sourire. "Enchantée." Normalement personne ne me remarquait, je passais toujours inaperçue, déjà parce qu'il y avait beaucoup de monde autour de moi mais aussi parce qu'on me prenait pour une adolescente (ou une enfant) et que je ne ressemblais pas aux fashionistas pleines aux as qui occupaient Harvard. Il était beau, comme fraichement sorti d'un magazine de mode et je me sentais un peu mal à l'aise dans mes vieilles converses, mon gros gilet et mon bonnet. Un sentiment qui revenait très fréquemment depuis que j'étais venue ici. J'eu un petit rire face à sa remarque avant de répondre à sa question. "Eh bien je pensais à changer ma mineure pour faire de la psychologie et je voulais avoir l'avis d'un étudiant, si tu veux bien m'en parler ça m'aiderait beaucoup." Sa voix était calme et il avait un petit accent que je n'arrivais pas trop à identifier, j'hésitais entre allemand ou russe. Suite à sa question j'eu du mal à cacher mon air confus et un peu perturbé. J'avais passé tellement de temps à cacher mon passé et à prétendre que j'étais une gentille fille sans histoire que je me demandais si j'avais fais quelque chose de maladroit, que j'avais fais paraitre une faiblesse. Parce que si j'avais fais ça, je devais corriger ça rapidement. Et puis je me rappelais qu'il était étudiant en psychologie et qu'il devait faire ça avec tout le monde. Il était quand même hors de question que je discute de quoi que ce soit qui ait rapport avec moi. "Non, pas vraiment, merci."

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« Non, pas vraiment, merci. »
Sa réponse fut anormalement sèche. Son visage s'était comme aigri et sur le coup, je crus avoir touché un point sensible. Cependant, je n'y prêtai pas attention. Pia voulait donc avoir quelques conseils concernant le cursus de psychologie.
« D'abord, saches que tu as du goût. Tu verras, la psychologie, c'est passionnant. »
Je lui souris à nouveau, et elle me sourit en retour. Je ne pus m'empêcher de rougir. Elle avait retrouvé la lueur dans ses yeux qui avait disparu quelques secondes auparavant.
« Après, je ne suis pas la bonne personne pour te conseiller comme il se doit. Je suis passionné de psychologie. J'adore ça, donc je ne vais pas être très objectif en t'en parlant. Mais je vais essayer, c'est promis. »
Je m'arrêtai et pris une longue inspiration.
« Tout d'abord, Pia, il faut que tu saches ce pourquoi tu veux étudier la psychologie. Tu dois avoir de bonnes raisons pour ça. Si c'est un choix par défaut, ce n'est même pas la peine. Tu es dans quelle filière cette année, dis moi? »
J'attendis sa réponse avec impatience. J'essayais de deviner sa filière mais je me souvins que j'étais vraiment mauvais pour ça.
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Je ne passais pas beaucoup de temps au Yard, j'étais venue ici quelque fois fois seulement et jusqu'à maintenant je n'avais pas vraiment remarqué à quel point cet endroit était rempli. Il y avait tellement de personnes que je ne pouvais pas m'empêcher de regarder autour de moi, encore peu habituée à cet environnement. En général les gens étaient assez désagréables à cause du stress et ça faisait du bien de parler avec quelqu'un comme Adrian. "Au contraire, je crois bien que tu es la bonne personne. C'est toujours plus intéressant de parler avec des passionnés." J'étais moi-même passionnée d'art, je passais tout mon temps à travailler sur mes oeuvres. Une personne passionnée savait de quoi elle parlait et c'était ce que je voulais. "Non, ce n'est pas un choix par défaut, j'y pense depuis assez longtemps pour tout te dire. J'ai toujours trouvé ça captivant d'étudier l'esprit et les comportements. J'ai cette habitude d'analyser les gens et de les observer, je me dis que ça peut déjà m'aider. Et toi quelles sont tes raisons?" J'avais plusieurs raisons d'étudier la psychologie mais je n'étais pas du genre à partager ce que je pensais. "J'étudie l'art plastique en majeur et les arts visuels en mineur. Oui, je sais ça fait beaucoup d'art. Je suis passionnée moi aussi", dis-je avec un petit rire.

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« Non, ce n'est pas un choix par défaut, j'y pense depuis assez longtemps pour tout te dire. J'ai toujours trouvé ça captivant d'étudier l'esprit et les comportements. J'ai cette habitude d'analyser les gens et de les observer, je me dis que ça peut déjà m'aider. Et toi quelles sont tes raisons? J'étudie l'art plastique en majeur et les arts visuels en mineur. Oui, je sais ça fait beaucoup d'art. Je suis passionnée moi aussi. »
Je ne voulais pas lui mentir mais je ne voulais pas lui dire toute la vérité. Je lui expliquai donc, la voix grave et posée:
« Disons que mes raisons sont multiples. Je suis comme toi, j'adore étudier les comportements des individus, même des êtres en général car le comportement en dit beaucoup sur eux. Notre comportement n'est que le reflet de ce que nous sommes, même quand il sert de carapace pour cacher notre véritable "nous". De nos jours, beaucoup vivent sous ces carapaces et j'adore essayer de les percer. »
Je m'arrêtai quelques secondes avant de reprendre:
« Tu vois, je ne pense pas qu'il y ait de véritables personnes malsaines et méchantes dans ce monde. Notre comportement est le reflet de ce que nous sommes et de ce que nous avons vécu. C'est... fascinant, je trouve. »
Quand je parlais de psychologie, j'avais l'impression d'être comme habité. C'est vrai que ça me faisait penser à un bon nombre de choses, dont certaines que j'aimerais ne pas m'en souvenir.
« Je pense que ce qui est tout aussi intéressant, c'est le fait que ce ne soit pas une science exacte. On ne sait jamais à quoi s'attendre. On ne sait rien à l'avance. Le plus important, c'est d'être curieux. »
Je m'arrêtai un instant et plongeai mes yeux dans ceux de Pia. J'avais eu peur de la perdre dans mon long charabia mais elle était tenace. Elle semblait réellement intéressée et j’appréciai ça énormément.
« Donc tu es une artiste! C'est génial ça. Je vous admire vous, les artistes. Vous êtes vraiment géniaux. »
Lui dis-je en souriant et en rougissant. Je me mis à rire:
« J'ai compris que tout ça n'était pas pour moi quand j'ai réalisé que les humains que je dessinais ressemblaient à des rats. »
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Je n'étais pas sûre d'être tout à fait d'accord avec ce qu'il disait. Oui, notre comportement est en quelque sorte le reflet de ce que nous sommes mais je n'étais pas convaincu que c'était le cas de tout le monde, ou du moins tout le temps. Je le savais parce que j'en avais fais l'expérience, j'avais fais des choses qui ne me ressemblaient pas mais ce n'était pas pour autant qu'elles me définissaient. Les gens mentent, prétendent, font semblant tout le temps mais parfois peut-être que ça ne traduisait pas ce qu'ils étaient à l'intérieur. Et puis il parlait de carapaces et je pensais à moi pendant quelques secondes avant de me dire que je ne voulais pas y repenser à nouveau. "Je ne pense pas que notre comportement soit que le reflet de ce que nous sommes, à vrai dire. Je crois que l''esprit est une chose bien compliqué qui ne s'explique pas parfois si facilement." J'aimais bien la façon dont il parlait, j'aurais pu l'entendre pendant des heures, c'était un vrai passionné je pouvais le sentir. Je ne fis aucun commentaire sur la partie des gens malsains parce que je ne savais toujours pas quoi en penser. Les gens malsains j'en connaissais une flopée. "Oui, je comprend ce sentiment. C'est imprévisible, c'est ce qui rend tout ça intéressant." Je me mis à rire lorsqu'il mentionna l'art. "Oh, je ne sais pas si j'en suis vraiment une. Tu vois, pour moi l'art, c'est un échappatoire, un moyen d'expression, d'être soi-même. Je m'en fiche pas mal de l'esthétisme au bout du compte, même si l'humain que tu dessine ressemble à un rat." Je haussais les épaules, je n'avais pas arrêter de sourire depuis qu'il m'avait adressé la parole. "Enfin bref, on m'a refilé tous ces papiers ça te dérangerais d'y jeter un coup d'oeil?", lorsque je lui tend le gros paquet de feuilles je manque de les faire tomber mais il arrive à les empêcher de rencontrer le sol à temps. Tout ce passe extrêmement vite, lui qui m'attrape la main pour me les rendre moi qui lui serre le poignet en le tordant assez violemment dans un geste de défense complètement non justifié. Je l'avais fais inconsciemment ce qui pouvait sûrement se lire dans mon expression horrifiée. Il avait l'air confus, il était peut être plus fort que moi mais j'avais tout joué dans l'effet de surprise et il n'avait pas pu réagir assez rapidement, je ne pensais pas lui avoir faire trop mal mais assez pour pouvoir voir la trace de mes doigts sur sa peau alors que je retirais ma main aussi rapidement que je l'avais empoigné. Ça m'arrivait de me défendre sans aucune raison comme ça depuis l'emprisonnement de mon père, les premiers mois et les premières années pendant qu'il devait être jugé j'avais tellement été terrifiée à l'idée qu'il puisse sortir et s'en prendre à moi que j'avais appris à me défendre. "Je suis désolée. J'irais voir ça avec un responsable, merci quand même pour tes conseils." Je voulais m'en aller, pas prête à lui faire face après cet incident.

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J'écoutai attentivement ce qu'elle me disait. C'était fort intéressant et ça faisait réfléchir. Cette fille avait clairement des capacités certaines en psychologie.
« Enfin bref, on m'a refilé tous ces papiers ça te dérangerais d'y jeter un coup d’œil? »
Je hochai la tête en souriant. C'était avec grand plaisir que de l'aider. Elle me tendit les papiers qu'elle tenait et je m'empressai de m'y plonger, essayant de me concentrer malgré le brouhaha du lieu. Lorsque je voulus attraper le paquet de feuilles, celui-ci tomba mais par réflexe, je réussis à tout rattraper; et alors que je les tendis à Pia, celle-ci réagit d'une manière très... violente. Enfin, de la violence qui lui est relative, dans le sens où elle semblait être très douce naturellement, donc un geste de violence de sa part correspondrait plus à un geste brusque venant de n'importe qui d'autre. Elle m'agrippa le poignet et me le serra tellement fort qu'elle en laissa la trace de ses doigts. Je restai la bouche grande ouverte, et alors que j'étais sur le point de lui demander si elle n'avait rien et si elle ne s'était pas fait mal en essayant de rattraper les feuilles, elle me rétorqua sèchement:
« Je suis désolée. J'irais voir ça avec un responsable, merci quand même pour tes conseils. »
En temps normal, je me serais simplement dit qu'elle était bizarre et que c'était tant pis pour elle. En temps normal, j'aurais continué mon chemin et mes affaires. Mais là, c'était différent. Son regard était rempli d'émotions, comme de la crainte, de la peur, comme si son geste n'était qu'un mouvement de défense, comme si c'était un réflexe de protection. Alors que j'essayais de reprendre mes esprits et de chercher ce que je pourrais bien lui dire, Pia me laissa et se mit à marcher comme une flèche. Je restai quelques secondes immobile avant de réaliser qu'elle était partie. Ni une, ni deux, je courus vers elle afin de la rattraper.
« Pia! Pia, attends! »
Elle ne se retourna pas et continua à marcher à vive allure. J'allais la perdre au milieu de la foule. J'accelerai un bon coup et arrivai finalement à son niveau, dos à elle. Je lui pris le bras et la retourna vers moi.
« Pia, qu'est-ce qu'il y a? Je... Je suis désolé si j'ai mal agis une seule seconde avec toi. »
Elle ne me regardait pas dans les yeux, elle évitait clairement mon regard. Je cherchai à plonger mes yeux dans les siens et une fois cela de fait, je continuai:
« Ca va aller, Pia? Je... »
Les mots me manquaient. Tout s'était passé si vite! Je voulais la rassurer mais je ne savais comment. Je posai une main sur son bras et remontai jusqu'à son épaule pour la malaxer, histoire de la détendre un peu. Elle était toute crispée.
« Parle-moi. Dis quelque chose. Pia... »
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Adrian, il avait l'air gentil, il avait l'air de quelqu'un de bien parce qu'il avait ce regard qui montrait qu'il était réellement inquiet et préoccupé. Adrian, c'était sûrement la personne la plus agréable avec qui j'avais parlé depuis un bon bout de temps et ça ne me faisait que m'agacer d'avantage. Il m'avait aidé sans que je ne lui demande rien et pourtant je l'avais repoussé brusquement et puis le fait que mes reflexes de défense revenaient alors qu'ils avaient disparu pendant quelques semaines me bouleversait d'avantage. Je ne voulais pas qu'il se sente coupable parce que c'était de ma faute mais je ne voulais pas en parler, je ne voulais même pas y penser c'est pour ça que je me mis à marcher dans la direction opposée. Je me disais qu'il allait sûrement m'oublier ou alors me prendre pour une folle ou pour une espèce de fille bizarre et finalement j'étais déjà habituée à cette image qui faisait partie du pack-fille-de-sociopathe (accompagné de solitude et de renfermement sur soi, de regards de crainte ou de pitié et de sentiment de culpabilité injustifiée, entre autre). Mais j'entendais rapidement sa voix derrière mois et j'accélérais le pas. Il m'attrapa le bras et j'eu un léger mouvement de recul, essayant de me contrôler du mieux que je pouvais. Je n'arrivais pas à le regarder dans les yeux, beaucoup trop honteuse et une fois nos regards à nouveaux liés il me demanda si j'allais bien. "Oui, ça va. C'est…ça n'a rien voir avec toi, tu ne devrais pas t'excuser." Je le quittais du regard une nouvelle fois en regardant autour de moi, soudain comme oppressée par la foule, ayant un peu de mal à respirer. Il remonta sa main jusqu'à mon épaule et cette fois-ci je le laissais faire, parce que ça n'allait pas vraiment contrairement à ce que je prétendais et surtout parce que mon corps était paralysé et que je n'arrivais pas à bouger. Normalement, je n'étais pas du tout tactile et je détestais qu'on me touche mais je ne voulais pas paniquer autour de tout ce monde. "Je…je vais bien. Je suis juste stressée par les cours, je suis désolée, je ne voulais pas te faire sentir coupable de quoi que ce soit." Je repris un peu de contrôle et levais ma main, à peine tremblante, pour retirer son bras délicatement, tentant un petit sourire.  

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