« Tu m'as l'air d'être un garçon très gentil. Pas aussi perturbé que le dit ton père. A ce qu'on m'a dit, tu as tendance à faire beaucoup de bêtises dont les conséquences pourraient être dramatiques. Ton papa m'a raconté que la semaine dernière, tu t'es jeté devant un bus pour récupérer un ballon de foot, et que miraculeusement, tu ne t'en es sorti qu'avec une fracture et des blessures superficielles. Dis-moi, pourquoi est-ce que tu fais tout ça ? Ça vient de ta famille ? Tu as des problèmes ? Écoute moi Shane, je vais te donner ce carnet, et tu vas écrire dedans dès que quelque chose te passe par la tête. Tes sentiments, si quelque chose ne va pas. Tout ce que tu veux, tu peux l'écrire là-dedans » Je regardais alors de haut en bas la psychologue ne prenant même pas le carnet qu'elle me tendait, elle est folle ou quoi cette femme ?! moi Shane Cahill écire dans un carnet comme une fille, mais ça va pas ?! Je n'avais qu'onze ans à l'époque et vous savez à onze en on est loin d'être mature nous les mecs, puis concernant le ballon de foot c'était mon grand frère, Blake, qui m'avait donné le défi d'aller chercher le ballon en 1 minutes pas une seconde de plus et sérieusement je m'en foutais qu'un bus me rentre dedans l'essentiel était que je réussissais mon défi juste pour lui montrer que j'étais aussi fort que lui. Je suis le benjamin d'une respectable, bourgeoise famille australienne dont la renommée n'est plus à faire, mon père étant un grand homme politique en Australie, je suis née à Sydney, un jour de quinze décembre, faisant le bonheur de mes parents et autres membres de la famille, qui ne lésinaient pas sur les cadeaux, transformant la chambre d'hôpital en salle de jouets, de peluches et de fleurs. Un joli bijou que j'était, avec mon teint assez halé, qui virait vers le doré, et mes yeux tournés vers le plafond, comme si je cherchait déjà à comprendre le monde qui m'entourait. J'ai eu une enfance des plus heureuses, avec un grand frère et une grande soeur. C'était Noël tous les jours de l'année. Une parole, et tac, je l'obtenais. Lors des soirées mondaines, j'était toujours un peu perdue dans mon costume, un peu trop "adulte", Oscar de la Renta, parmi tous ces adultes, sans cependant en perdre mon sourire, parce que comme maman répétait " les photographes seront là, il ne faut pas faire la tête, sinon tu ne seras pas joli sur les clichés et puis arrange moi cette mèche rebelle. " Je me contentait alors de suivre mes parents, sans oser lever la voix, ni me plaindre, toujours pressée malgré tout, de rentrer à la maison pour jouer à la bagarre avec Blake.
J'avais tout pour moi, et n'importe quel fille au lycée rêvait d'être un jour à mes côtés mais non moi je n'avais d'yeux que pour une seule et unique, Teddy, la meilleure amie de mon grand frère, à l'époque, je ne sais pas pourquoi mais depuis toujours j'avais un penchant pour elle, fallait bien avouer aussi qu'elle était tellement belle, brune avec la peau hâlée que rêver de mieux j'avais envie de dire, le seul problème était qu'à ses yeux je n'étais que le petit frère trop chou qu'on avait envie d'embrasser sur la joue, et c'était loin d'être ce que je voulais, c'est pourquoi peu à peu j'avais commencé à tout faire pour lui montrer que j'étais mature, que je pouvais être comme Blake mais rien à faire, rien ne changeait à ses yeux vis à vis de moi, je ne voulais pas baisser les bras tout de même malgré tout, j'étais bien décidé à la faire craquer pour moi, j'avais crée tout un plan pour cela d'ailleurs, tout était calculé, tout allait fonctionner j'en étais sûr et certain. Tout allait être parfait, jusqu'à ce que j'apprenne que mon frère était amoureux d'elle, et merde ! Même si je ne voyais qu'elle, je ne pouvais pas faire de mal à mon frère, ma moitié, j'aimais trop la relation qu'on entretenait pour la bousiller pour une fille, c'est pourquoi peu à peu j'avais commencé à essayer de l'oublier, c'était dur et loin d'être simple, j'avais mis du temps d'ailleurs à commencer à l'oublier mais j'étais obligé pour le bien de mon frère...
Il fallait croire que j'avais réussi, même si elle restait toujours un peu dans mon esprit et c'était ça qui me rendait aussi volage à présent, je ne voulais pas me poser avec une fille, leur trouvant toutes des défauts au final, j'étais à présent à Harvard depuis maintenant 5 ans, vivant une vie tranquille sans vraiment me soucier du lendemain.