(elysia) + count the hours.

Mes études me prenant beaucoup de temps, je n'avais pas envie de travailler cet après-midi là. Le beau temps n'était pas au rendez-vous mais ce m'importait peu. L'absence de soleil signifiait moins de monde, et j'adorais ça. J'adorais la douce brise, aussi fraîche qu'agréable, qui venait me caresser le visage. J'en avais bien besoin. Seul et perdu dans mes pensées, j'avais coutume de venir au parc lorsque j'avais du temps libre et que je ne voulais pas le passer à la bibliothèque universitaire, un de mes endroits favoris du campus. Moi, nerd? Pas du tout.
Je pensais à tout et à rien en même temps. Mon cerveau n'était pas très productif, disons. Et c'est là que je l'ai vue. Cette fille à l'allure élancée et élégante et au visage d'ange. Pourtant, quelque chose m'interpella.
Elle était habillée d'un accoutrement qui... ne lui allait pas tant que ça. Elle était vêtue d'un gilet orange fluo, le genre qui vous arrache la rétine mais qui est très pratique si vous venez à vous perdre dans un endroit bondé. Au dos, était inscrit "COMMUNITY PAYBACK". Cette fille faisait donc des travaux d'intérêt général...
Je me mis à rire soudainement. Cette fille, une délinquante? C'était insensé. Et comme toute chose insensée, c'était intéressant pour moi. Le devoir m'appelait, moi qui devais trouver quelqu'un qui a passé du temps en prison. C'était sûrement un coup de chance, dans le fond.
Le devoir m'appelait mais ma curiosité était aussi de la partie. Je me levai alors du banc où j'étais tranquillement installé et me dirigeai vers cette étrange créature. Arrivé à son niveau, je lui lançai sur un ton amical, l'air moqueur:
« Je me demande ce que vous avez bien pu faire pour vous retrouver là. Voler des autocollants dans un magasin, peut-être? »

J'ouvris grand les yeux comme pour souligner mon étonnement. Quoi, elle?! Brûler un bâtiment?! Cela n'était pas du tout crédible, néanmoins elle semblait beaucoup trop sincère. Elle devait me dire la vérité. D'un ton plus grave mais avec une once de plaisanterie dans la voix, je lui répondis:
« Ah! Je vois... nous avons donc affaire à une pyromane. C'est... rassurant. »
Je n'étais pas du genre à juger les gens et je ne voulais pas qu'elle pense ainsi.
Sur un faux ton moralisateur, je repris:
« A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler les doigts. » puis « ou par ramasser des déchets dans un parc. »
Je me mis à ricaner et voyant qu'elle ne réagissait pas, je compris que j'avais peut être heurter sa sensibilité ou son ego. Après tout, je ne la connaissais pas du tout, et je n'avais pas le droit d'être aussi... biaisé.
« Je suis désolé, j'ai un humour assez décalé. »
Afin de me faire pardonner, je pris le déchet qui traînait à mes pieds depuis quelques minutes maintenant et le mis dans sa poubelle, accompagné d'un sourire amical en coin de bouche.