Paris, le 13 mars 1992
C’était une nuit froid et glaciale d’un rude hiver qui venait de se terminer. Sur ce lit d’hôpital aux airs lugubres, se tenait Kiara. C’était une jeune femme blonde aux nombreux airs des filles de l’est. Kiara était une prostituée qui était venue en France pour gagner de l’argent. Elle voulait échapper à la misère russe. Sans avoir fait d’études, elle pensait que la France allait lui ouvrir de grandes portes. Or, elle n’avait rien eu en retour. Elle s’était trop vite emballée et regrettée d’avoir pris le premier avion pour Paris. Elle avait fini dans la rue pour se nourrir et avoir un logement décent. Mais la réalité était bien autre. Cela faisait maintenant un an qu’elle était sur Paris, et elle avait fini par tomber enceinte d’un étranger, d’un homme dont elle ne connaissait même pas le prénom. Elle savait juste que ce dernier lui avait laissé un peu plus d’argent que ses autres clients. A cette nouvelle, elle avait pris le téléphone pour en faire part à ses parents, qui l’avaient aussitôt reniée. Elle se retrouvait seule dans cette grande chambre d’hôpital avec un enfant dans les bras. Une nouvelle bouche à nourrir, elle ne savait pas comment elle allait faire pour vivre ce petit être envers qui elle n’avait que du dégout. Cet enfant était une abomination de dieu. Elle le regarda avec une mine boudeuse, elle ne pouvait se résoudre à lui donner un nom, pourtant, elle était forcée de lui en donner un. Elle l’appela Alexis. L’infirmière fut plus que ravie de ce petit prénom qu’elle nota aussitôt sur un petit bracelet qu’elle plaça autour du petit bras du petit garçon. Si Kiara savait très bien jouer la comédie, elle avait dupé tout le personnel. Tous pensaient que cette jeune mère était heureuse, mais la réalité était toute autre. La jeune femme prit ce qui lui sembla être une charge pour l’amener chez elle. Elle allait devoir le prendre à charge pendant au moins 18 longues années de sa vie. Elle déposa le petit être sur son lit. Son quotidien allait reprendre son cours. Elle se fichait d’avoir un enfant à ses côtés, qu’il soit en bonne santé ou non. C’était une corvée pour elle. Son employeur, si on peut dire, finit par apprendre cette grossesse. Une chose qu’il vit d’un très mauvais œil. Elle lui assura reprendre très vite son travail. Ce qui fut le cas. La jeune femme reprit le soir même, la direction de son lieu de travail sans broncher. Elle n’en avait pas le choix. Il fallait bien vivre.
Paris, le 15 mai 1998
En cette journée de printemps, tout semblait normal. Sauf que la nuit tomba rapidement, assez pour qu’un drame puisse se produire. Le petit garçon âgé de quatre ans dormait paisiblement dans la minuscule pièce qui lui servait de chambre. En dépit de tout, il ne semblait manquer de rien. Sauf que sa mère biologique était assez perturbée. Elle n’avait pu trouver un autre travail que celui qu’elle possédait déjà. A chaque fois, c’était la même chose, dès que le jour venait pointer le bout de son nez, elle rentrait apeurée chez elle. Elle savait qu’elle allait rencontrer son employeur qui allait encore lui demander une somme astronomique. Pour moins avoir peur, elle avait recours à toutes sortes de drogues. Très instable, elle laissa son petit garçon dans cet appartement pour aller s’exécuter. Plus fière qu’auparavant, elle ne semblait avoir peur de rien. Ce ne fut pas le cas, à l’aurore. Elle rentra chez elle, tentant de fermer rapidement à clé, mais cet homme était plus rapide qu’elle. Elle tomba sur le sol et tomba nez-à-nez avec Alexis qui venait de se réveiller. « Maman ! » Ce fut son petit moment de réconfort, le sourire aux lèvres, elle le regarda avec amour, jusqu’à ce que l’homme la tourne violemment vers lui. « Ca suffit ! Je veux mon argent, tout de suite ! » La jeune femme se releva, tentant de lui tenir tête une nouvelle fois. « Je vais te le donner, je te le promets, mais je ne l’ai pas sur moi ! » L’homme tira une longue bouffée sur sa cigarette en la regardant d’une regard noir. « A chaque fois, c’est la même chose, tu ne l’as pas, ou tu trouves une excuse. Je vais encore devoir employer la manière forte. Tu ne comprendras jamais rien ! » La jeune femme regarda son enfant, elle savait très bien ce qu’elle avait en tête. Il avait déjà fait du mal à son fils, mais elle n’avait pu le défendre, comme il le fallait. « Non ! Il n’y est pour rien ! Je t’en prie ! » L’homme n’écouta rien. Il prit l’enfant dans ses bras qui tenta de se débattre en pleurant et demandant sa mère. Une longue bouffée sur cigarette, ce fut qu’il fit. Le petit garçon avait déjà sur son corps des traces de ces abominations que l’homme exécutait sans cesse. Cette fois-ci, il recommença. C’est à plusieurs reprises qu’il posa sa cigarette brulante sur la peau de ce petit être qui se mit à hurler de nombreuses fois. Cette douleur si intense, il la ressentait dès que sa mère n’exécutait pas bien les ordres. Elle se retrouva impuissante encore une fois, admirant le spectacle. Sauf que cette fois-ci, elle se jeta sur l’homme pour retirer son fils de ses bras. L’homme la jeta à son tour avec une telle violence qu’elle se prit l’angle de sa table basse derrière la nuque. Ce qui marqua aussi net la fin de sa vie. L’homme avait déjà relâché l’enfant, se rendant compte de son erreur, il prit la fuite. Les voisins alertés par le bruit, appelèrent aussitôt les autorités qui se chargèrent de la scène et de l’enfant présent sur les lieux qui fut aussitôt placé à l’adoption en attendant qu’une famille puisse l’adopter.
Paris, le 1er janvier 1999
Ce fut une nouvelle année qui venait de commencer. Le petit garçon venait d’être adopté par une riche famille française. Le père n’était autre que Charles de Lambilly, un avocat avec une fortune colossale. Ce dernier avait la réputation de ne perdre aucune affaire, il s’était fait un grand nom dans l’univers de la justice. Sa femme n’était autre qu’une Danoise qu’il avait rencontrée lors d’un séminaire, elle était mannequin et actrice. Son prénom était Amély. Le deux jeunes époux s’étaient mariés, quelques années auparavant, mais n’avaient pu donner une suite à la consommation de leur mariage. Amély était stérile et regrettait de ne pouvoir donner un enfant à Charles, c’est après de nombreuses années et quelques formulaires permettant une certaine rapidité qu’ils purent adopter le jeune Alexis. Tous les deux étaient au courant de son histoire, mais ils ne voulaient pas qu’elle s’ébruite dans les oreilles de la grande société. Ils le firent passer alors pour leur propre enfant. Avec quelques aides, et de l’argent, ils purent changer le prénom de l’enfant, qui s’appela Pâris Hélios de Lambilly. Un prénom tout à fait acceptable pour un enfant de la haute-société. C’est en fin d’après-midi, de cette nouvelle année, que les jeunes parents puissent enfin tenir la main de leur petit-garçon. Ce dernier était enfin à eux. Un nouvel être dans leur vie était la meilleure chose qui puisse se passer.
Paris, le 15 septembre 2002
Pâris avait rejoint la famille de Lambilly sans se douter de son ancienne histoire, il avait tout oublié dès son plus jeune âge. Les cicatrices sur son corps n’étaient que la manifestation d’un défaut de surveillance de son ancienne nourrice. Il allait dans les meilleures écoles de Paris, et bénéficiait d’une éducation exemplaire, peut-être un peu trop strict, mais il ne manquait de rien c’était un enfant gâté. Cette nouvelle vie lui souriait. Sauf depuis que sa mère avait décidé d’avoir un autre enfant. C’était une petite fille que les parents avaient adopté. Elle avait quatre ans de moins que le jeune garçon âgé de dix ans. Elle s’appelait Eloïse. Elle était toute la fierté de sa mère qui consacrait maintenant le peu de temps qu’elle avait envers sa petite fille qui était une véritable petite peste pour Pâris. La petite fille lui gâchait la vie, elle prenait tout le temps de leur mère, et pour lui elle n’était qu’adoptée. Elle n’avait aucun lien avec sa famille, elle était une étrangère pour lui. Ce jour-là, la petite fille venait de casser l’un des vases les plus somptueux de la résidence. Une pièce unique que les enfants ne pouvaient toucher. La petite Eloïse était au courant de tout cela, mais sans faire exprès, elle avait fini par le casser à force de jouer trop près de cette œuvre d’art. Elle avait fini par accuser son frère aîné. Maligne, elle avait été tout rapportée à sa mère qui ne se doutait en rien du manège de la petite fille. Sous les ordres de sa maternelle, le jeune garçon s’exécuta. Il se retrouva face à elle. Ce fut une crise qui dura, elle criait tellement envers son fils que ce dernier finit par baisser la tête, ne comprenant pas le comportement de sa mère. Elle ne voulait pas entendre la version de son fils, qu’elle jugeait comme une stratégie de sa part pour se défendre de sa faute. Le petit garçon ravala ses larmes et sa rage envers sa mère. Quand cette dernière eut fini, elle tourna les talons, lui laissant une grosse punition sur les bras. En soufflant, le petit homme se retourna vers sa sœur. « Un jour, ils verront tous ton cinéma ! Je leur dirai la vérité, même si personne ne me croit aujourd’hui, un jour, ils me croiront ! Tu ne fais pas partie de la famille, ceux ne sont même pas tes parents, alors que moi je suis leur fils ! Je promets de ne jamais t’aimer Eloïse ! Tu ne seras jamais ma sœur ! » Le petit garçon partit en courant avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit. Il ressentait une profonde haine envers sa sœur. Ce qui marqua le début d’une compétition entre les deux progénitures de Lambilly.
Paris, 16 mai 2008
Le petit Pâris était devenu un jeune homme de seize ans, ce dernier était en train d’achever son année dans un grand lycée Parisien. La compétition qui existait entre lui et sa sœur demeurait encore présente aujourd’hui. Leurs parents avaient d’ailleurs pris part à cette bataille. Son père était son allié alors que sa mère était un peu devenue son adversaire. Le jeune homme se débrouillait seul, avec les maigres conseils que lui donnait son père, mais ce dernier était toujours absent. Son travail passait avant sa vie de famille, ses dossiers n’attendaient pas. C’est seul que le jeune homme se trouvait face à sa mère. Cette dernière se trouvait sur le grand sofa du salon, elle regardait les bulletins de notes entre Eloïse et Pâris, afin de marquer davantage une compétition. Le jeune garçon venait de revenir du lycée avec en ses mains, le résultat de son admission en filière scientifique et les félicitations de son conseil de classe. Il était le premier de sa classe avec une moyenne générale de 17 sur 20. Apportant sur les ordres de son père ce « trophée » à sa mère, cette dernière regarda avec assiduité les résultats de son fils, elle était fière de lui, sans aucun doute. Elle savait de quoi, il était capable, mais cette compétition aggravait la relation mère/fils. Elle en prenait conscience, mais ne pouvait se résoudre à baisser sa garde pour féliciter son fils en le prenant dans ses bras. Elle savait qu’il était le meilleur dans tout ce qu’il entreprenait. Il était médaillé pour de nombreuses compétitions sportives, excellent élève et qui avait un talent pour la musique : c’était un virtuose qui jouait du piano. Elle lui fit un mince sourire avant de comparer son ancien bulletin avec celui de sa sœur. « Eloïse est meilleure que toi, tu ne pouvais l’être au collège. Cette petite fille m’étonnera toujours. C’est une véritable championne qui tient de sa mère ! » Le jeune homme était en train de bouillir sur place. A chaque fois, elle relançait la jeune fille sur le tapis. Il souffla et croisa les bras devant sa mère. « Sauf qu’elle n’est pas votre fille ! Alors que je suis la chair de votre chair ! » Sa mère ne pouvait supporter la différence qu’il entretenait au niveau de sa sœur à ce sujet précis. Eux avaient caché son passé pour ne pas porter atteinte à leur réputation mais rien de plus ! C’est pour cela, qu’ils avaient caché son identité aux yeux de tous. Elle se redressa sans dire aucun mot, il était assez grand pour comprendre la situation. Elle n’allait pas lui annoncer toute son histoire, mais bien lui faire voir qu’il avait été adopté. Elle finit par revenir avec un papier entre les mains. « La vérité est qu’elle est autant de notre chair que tu es de la nôtre. Elle a été adoptée comme toi ! Je ne pouvais pas avoir d’enfants, donc ton père et moi avons décidé d’adopter un enfant. Ta mère venait de décéder, tu étais un tout petit bébé, ce qui était parfait pour t’adopter. Nous t’avons fait passer comme notre propre chair et nous avons ensuite déclarer à notre entourage ma stérilité. Ainsi, comme tu peux le voir, elle est autant de ma chair que toi ! Même si vous avez été tous les deux adoptés, tu dois la considérer comme ta sœur. Cette différence que tu lui accordes me fatigue Pâris ! » Le jeune homme se tut, il venait d’apprendre que la famille qu’il avait toujours considéré comme la sienne n’était en réalité qu’une apparence. Il avait été adopté. En regardant d’un peu plus près les papiers que lui présentait sa mère, il se rendit compte de cette triste vérité. Il avait bien été adopté, sans aucun doute. Il découvrit qu’il avait été adopté durant sa tendre enfance, lors de ses premiers mois. Sa mère lui avait présenté de faux papiers, mais il ne s’en était pas rendu compte. Il n’était qu’une jeune homme, alors que son père était un as pour dissimuler quoi que ce soit. Serrant les poings, il regarda sa mère avec dégoût « Comment ?! Comment avez-vous pu me cacher cela ?! Cela ne t’est pas venue à l’esprit que je finirai par le découvrir ? J’imagine que non ! Vous avez bâti ma vie sur un tissus de mensonges, et rien que pour cela, je m’en voudrai toujours ! » Le jeune homme n’eut pas le temps de se confronter à sa mère, cette dernière avait fui le conflit. C’est ainsi qu’il se rendit compte que sa mère n’était une lâche, incapable d’affronter son propre fils. Pâris n’attendit pas le retour de son père pour s’expliquer, il n’osa pas non plus se confronter à sa sœur. Son seul réflexe fut de partir chez ses amis, où une fête était organisée. Le jeune homme sortit toute la nuit sans avertir personne, malgré le nombre insistant de coups de téléphone de ses parents.
C’est au sein de l’avenue des Champs-Elysées que le jeune homme s’était réfugié. Loin de toute cette mascarade, il espérait pouvoir oublier ce trouble entre lui et ses parents. Ses meilleurs amis étaient présents, de nombreuses filles étaient également sur les lieux. Cette soirée se passa chez un de ses amis. Autour de cette table basse, de nombreux alcools tournés entre les jeunes lycéens qui n’avaient pas consciences du danger de l’alcool. Pâris en faisait parti. Ce dernier était incapable de compter le nombre de verres qu’il venait de boire. Il tenta pourtant d’en trouver le nombre, mais ce fut rapidement un échec. Une jeune fille finit par accoster le jeune homme qui malgré, sa réputation de garçon travailleur, avait sur ses épaules la fortune des de Lamblly qui était estimée à plusieurs milliards d’euros. Cette jeune femme ne venait vers lui que par intérêt, et si naïf, il n’y avait vu que du feu. Il avait très vite compris que la jeune femme ne recherchai rien de sérieux, elle voulait jute qu’il soit un trophée de plus à son tableau de chasse. Malgré tout, le jeune homme espérait plus. Tout se passa très vite, il ne se rappelait plus exactement des détails. Ce qu’il savait c’est que leurs corps n’avaient fait qu’un. Il avait perdu sa virginité durant cette nuit. Une chose qu’il avait toujours voulu préserver pour une femme envers qui il aurait des sentiments. Or sa vie n’était qu’un champ de ruine, il ne pouvait espérer mieux dès à présent. Il tenta de se réconforter tant bien que mal mais rien n’y faisait, il était encore plus perdu. L’année touchant à sa fin, il préféra demander à son père de partir à l’étranger pour continuer ses études. Ce dernier finit par accepter, même si ce fut une dure décision de voir son unique fils quitter la demeure familiale. Le jeune homme partit donc pour les Etats-Unis.
New York, le 21 avril 2010
Deux années venaient de s’écouler depuis son départ de la France, Pâris n’avait pas mis un long moment avant de se faire à l’idée de cette évasion. Il avait décidé d’apprécier la vie, il ne voyait plus aucune raison d’être en constante compétition avec sa petite sœur, même si cette dernière était toujours aussi détestable. Il ne pouvait l’apprécier. Il avait essayé mais rien qu’à l’idée d’être gentil avec elle, lui donnait la nausée. Il entrait dans sa dernière année d’études. Son diplôme presque en poche, le jeune homme n’avait pas perdu l’ombre d’un espoir de décrocher ce diplôme avant d’entamer des études universitaires. Moins assidu dans ses études, le jeune homme avait trouvé d’autres centres d’intérêts. Il était toujours invité aux soirées, même mondaines. Il ne se privait pas d’apprécier le monde de la nuit. Ce monde était devenu le sien, et il en était devenu le roi. Le jeune homme passait ses soirées à sortir avec ses amis, à consommer de l’alcool et de la drogue. Les quantités étaient suffisamment hautes pour le faire planer toute la nuit. Il oubliait ses soucis et son identité. C’était le meilleur moment de la journée, le pire était la rechute. La famille de Lambilly ne savait rien, elle ne savait pas le danger que courrait leur fils et encore moins que ce dernier porter atteinte à leur réputation. Il s’était découvert une nouvelle passion cette année-là. Pâris se rendait dans des casinos illégaux pour jouer au poker avec des hommes qui avaient le double de son âge. Se adversaires étaient sans relâche à son encontre, ils ne lui témoignaient aucun signe de gentillesse. Il pouvait très bien jouer contre un bon père de famille, comme devant un membre de la mafia. Cela lui était égal, après une bonne d’alcool ou de drogue dans les veines, le jeune homme était prêt à affronter ses adversaires. Il finissait toujours par gagner. Cela était devenu un véritable don pour lui, mais il était devenu addict à ces jeux. Il ne pouvait plus s’en passer comme de ses drogues et de ses alcools. Il était à peine reconnaissable. Amaigri, il était tombé dans cette sphère infernale. Mais il finissait toujours par s’en tirer. Mais un soir, ce fut la goutte de trop. Le jeune homme était parti pour jouer contre des adversaires moins impartiaux que lui. Ces derniers étaient de vrais durs qui admettaient mal la défaite. La partie avait bien commencé, le jeune homme pensait avoir la chance à ses côtés. Pour le jeu, il l’avait mais pour le reste ce fut une autre histoire. Il finit par dévoiler son jeu. Il était le roi de la partie, il venait de gagner la partie. Un grand sourire aux lèvres, rassemblant son butin entre ses mains, le jeune homme sentit un coup sur son corps qui le fit perdre l’équilibre. C’est au sol, que les autres joueurs le ruèrent de coups les uns après les autres. Sentant la douleur, et les coups lui brûlaient le corps, le jeune homme baissa les yeux. Aucun bruit ne sortait de sa bouche, seuls les coups donnés par ces brutes émettaient un bruit. Le jeune homme ne pensait pas s’en sortir vivant. Une sirène retentit, et les fripouilles se dispersèrent pour sauver leur peau. La police venait d’arriver sur les lieux. Les membres de la brigade se rendirent compte de la scène qui venait de se passer. Ils tombèrent sur le jeune Pâris, agonisant sur le sol, encerclé de son sang. Ces derniers finirent par appeler les secours afin de le transférer à l’hôpital le plus proche.
Sur son lit d’hôpital, le jeune homme venait de reprendre connaissance. Il avait plusieurs bandages et devait rester clouer au lit pendant un long moment. Il l’avait échappé belle ! Sans aucun dommage interne grave, il allait pouvoir reprendre le cours de ses activités dans une semaine. En attendant, il lui fallait du repos et des soins. Seulement, cette histoire ne lui servait pas de leçon. Il n’avait pas peur d’affronter à nouveau ces hommes ou de se mesurer à d’autres. C’était devenu une échappatoire, un endroit où personne ne pouvait le connaître. Il enfreignait la loi, mais il n’y avait rien de mal. En général, ces histoires n’allaient pas si loin. Tentant de s’endormir, il vit la porte de sa chambre s’ouvrir à grande volée, sursautant, il tomba sur son père, qui était en voyage à l’étranger. La mine affecté par cette histoire, il semblait avoir pris dix ans tout d’un coup. « Dieu, il ne t’est rien arrivé ! Comment cela t’est-il arrivé ? Tu es stupide ou juste inconscient mon fils ? » Le jeune homme souffla, et se remonta sur son lit. Son père n’était au courant de rien. Ce qui ne lui déplaisait pas, ce genre de double vie ne risquait pas lui plaire. Il eut un petit sourire. « Non papa, tout va bien ! Je devrais sortir dans une semaine. J’étais juste dans un bar, je buvais quelques bières et une bagarre s’est enclenchée entre plusieurs membres. Par inadvertance, j’ai été une cible de l’attaque. » Son père se frotta le front en soufflant à son tour. Il n’était pas en colère après son fils, quoi qu’il ne trouvait pas normal que son fils se mette à boire des bières au sein d’un bar. Ce n’était pas une bonne image pour la famille et ce dernier n’était pas encore majeur. « Tu te rends compte que tu aurais pu te faire embarquer par la police ? Tu n’es même pas majeur ici, et tu bois en public ? Tu es tout simplement inconscient. Cette attitude me déçoit de ta part ! » Le jeune homme fronça les sourcils, son père revenait à la charge avec ses principes et ses valeurs, mais il se souciait peu de savoir si son fil allait bien ou non. « Encore et toujours cette image de famille ! Tu n’as que cette expression à la bouche ! Tu n’étais pas venu voir si j’allais bien ! La seule chose qui t’importe encore et toujours c’est que notre histoire de famille soit saine aux yeux des autres. Mais laisse-moi te rappeler une chose, je ne suis pas ton fils ! Et ça, tu l’as bien caché à tout le monde ! » Son père s’énerva tout d’un coup. Son visage se déforma sous la rage. Il trouvait que son fils n’était pas reconnaissable alors que ce dernier aurait pu rester à son orphelinat. Regardant sa montre, il se rendit compte qu’un de ses rendez-vous approchait. Soulagé, il regarda son fils, en saisissant sa valise de travail. « Tant que tu porteras mon nom, que tu te serviras de mon argent, tu seras mon fils et tu devras te plier à mes exigences, si tu ne veux pas te retrouver sous les ponts ! Je vais partir à mon rendez-vous, je reviendrai te voir avant de partir pour Paris ! A plus tard ! » Son père partit aussi vite qu’il était arrivé. Encore une fois, le jeune homme allait se retrouver seul. Il commençait à s’habituer à cette réalité, mais il était comme toutes les autres fois, tristes de ne pas compter ne serait-ce qu’un tout petit peu aux yeux de ses parents.
Harvard, le 15 octobre 2011
Le jeune homme n’était jamais rentré à Paris, même pour passer de brèves vacances avec ses parents. Sa sœur était rentrée dans le secondaire, et il ne voulait pas encore subir de multiples comparaisons. Il avait décidé, sous les conseils de son père, de s’inscrire à Harvard. Le jeune homme avait été pris d’office face à d’excellents résultats à son examen. Aujourd’hui, c’était la rentrée ! Après, un bref coup de téléphone à ses parents, il se prépara à partir à l’université. C’était une nouvelle vie qui commençait loin de tout, loin de cette pression familiale, de Paris, de New York, il recommençait tout à zéro. Ces nombreuses années n’allaient pas être tendres avec lui, il en était conscient, mais il y voyait un coin positif : il vivait sa vie loin de ses parents. Et c’était pour lui, le pure bonheur.