AMELIE C. WINSTEAD ► Jessica Biel

Un résumé de ma vie ? Je vais tenter mais vous savez, il n'y a pas grand chose à en dire...
Je suis née le 12 novembre 1983 à New York. 30 ans passée, ce n'est pas toujours facile à accepter, je vous l'avoue. Par contre, être née et grandir à New York, ça c'est top. On voit ça dans toutes les séries, dans tous les films et ça fait rêver. Et bien moi, j'ai eu l'honneur de pouvoir y vivre pendant une bonne période de ma vie. À ma naissance, ma mère était couturière. Elle l'est toujours, cela dit. Mon père, de son côté, est professeur d'économie. Notre classe sociale se situe dans la moyenne. Nous ne roulions pas sur l'or mais assez correctement pour vivre confortablement. Je suis leur premier enfant alors forcément, j'ai eu droit à toutes les attentions de la part de notre famille et des amis de mes parents. Des bisous ici, des cadeaux par là. Honnêtement, je n'ai jamais manqué de rien. J'ai grandi tout à fait normalement. Aussi, j'ai un petit frère qui a six ans de moins que moi. En tant que grande sœur, je me dois de lui montrer le bon exemple. 
À l'école, j'ai toujours été douée et studieuse. Je voulais rendre fier mes parents. Et c'était plutôt réussi. Concernant cette période de ma vie, il n'y a pas grand chose à dévoiler. J'ai eu une vie stable, des plus normales et inintéressantes (ça va ensemble, non ?).
Comme tout le monde, l'adolescence est une période assez compliquée. On se cherche, on se forge une personnalité, on fait des expériences. J'avais une bande d'amis et les soirées commençaient. On boit, un fume, on flirte. Mais ça, c'était le soir. La journée, je redevenais une élève sérieuse. Mes parents ne s'étaient jamais doutés de ces petits dérapages sans grande méchanceté ou dangerosité. Il n'y avait rien de mal.
J'ai toujours été calme, patiente, attentionnée. Peut-être ennuyeuse pour certaines personnes. Mais ne vous y méprenez pas, j'ai aussi pleins de défauts.
À 18 ans, je dois quitter la ville de mon cœur, où j'ai toujours vécue : New York. Direction l'université : Harvard. J'ai l'intention d'y étudier le droit qui m'a toujours passionné. Et pour ne pas changer, je valide chaque année haut la main. Je n'ai jamais fais partie d'une confrérie. D'une part, parce-que je n'avais pas de temps, ni d'énergie à perdre là-dedans. Et puis, parce-que nous mettre dans une petite case, ça ne m'intéresse pas. Être séductrice, droguée, artiste... On est ce qu'on veut au fond, non ? Mes années d'universitaires se sont donc bien passées. J'ai vécu quelques relations, j'ai fais la fête. Bref, une vraie étudiante. Sympathique, drôle, souriante, ouverte aux autres. Je ne crois pas avoir réellement d'ennemi. Même si, bien évidemment, on ne peut pas plaire à tout le monde.
À 25 ans, il y a donc six années maintenant, j'étais en couple avec un autre étudiant. Tout se passait bien entre nous jusqu'au jour où je suis tombée enceinte. Vous me voyez, moi, maman étudiante ? Et mes parents, comment pouvaient-ils bien réagir ? Je ne pouvais pas stopper mes études. Mon compagnon ne savait pas quoi faire, ni quoi en penser. Ça bouleverse toute une vie. Pourtant, un jour, en me réveillant, je n'avais qu'une volonté : avorter. Je ne pouvais pas avoir ce bébé. Je n'en voulais pas. Et en quelques heures, on m'annonçait que c'était bon. Je n'étais plus enceinte. Interruption volontaire de grossesse. C'est assez égoïste, non ? Après cela, j'aurai dû reprendre ma vie normalement mais ce n'était pas le cas. Je me suis séparée de mon petit ami et même si j'ai continué mes études, cette journée m'a hantée pendant de longs mois. Comme si je regrettais d'avoir avorté et pourtant, c'était trop tard. Je me sentais mauvaise. C*nne. Pourtant, c'était fait. Autant vous dire que je n'ai pas voulu me remettre en couple de si tôt.
Par la suite, j'ai validé mes diplômes de droit et j'ai enchaîné sur un concours de professorat. Je voulais enseigner tout ce que j'avais pu apprendre. Je trouvais cela passionnant et comme le travail paye, c'était en poche. Et comme la chance me souriait toujours professionnellement parlant, un professeur de droit à l'université d'Harvard partait la retraite. Cette place, c'était une chance en or  que je ne pouvais pas rater.
Depuis septembre 2012, je suis professeur de droit à Harvard. Ce n'est pas toujours facile surtout quand on pense aux tragiques événements qui s'y sont déroulés. L'explosion d'une bombe en janvier 2014. Heureusement, je n'étais pas sur les lieux. Mais vu le bilan de victimes, cela laisse des traces à tout le monde. Et puis, les récentes prises d'otages. Je me trouvais dans la bibliothèque et me voilà otage. Ma discrétion m'a sauvé la vie.
À présent, j'ai 31 ans. Je suis donc professeur de droit à Harvard depuis plus de deux ans et demi. Je suis célibataire et sans enfant, vous l'avez deviné. Je suis hétérosexuelle mais pour être sincère, j'ai déjà embrassé plusieurs femmes dans des contextes différents mais je n'ai jamais couché avec l'une d'entre elles. Je n'ai jamais eu de relations sérieuses avec une femme non plus. Pour moi, j'aime les hommes et je finirais avec l'un d'eux. Il n'y en a aucun doute. J'ai l'air très sérieuse, trop même. Très calme aussi, si douce. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. En réalité, je m'amuse bien plus que ce que l'on peut imaginer...