Where are you ? [Soliman]

08H58.Le cours allait bientôt commencer. Le vieux professeur, à l'humeur massacrante aujourd'hui, était déjà présent,debout derrière son bureau, à guetter les aiguilles de sa montre. C'était le genre de prof très exigeant sur la ponctualité. Une minute de retard, c'était une minute de retard. Il fallait vraiment avoir une excuse valable pour être accepté dans son cours, une fois l'heure passé. La ponctualité, ce n'était pas le problème de Kathleen. Ses journées étaient tellement organisées heure par heure qu'il y avait peu de chance pour qu'elle arrive en retard. Sauf imprévus indépendants de sa volonté. Et encore,même ça était prévu dans son organisation de sa journée. Kathleen , c'était le genre à arriver avec cinq minutes d'avances à ses rendez-vous. On retrouvait bien là son éducation bourgeoise où la politesse prime. En même temps, dans l'école privée où elle avait fait toute sa scolarité, la discipline était le mot d'ordre. Donc, forcément, elle était plutôt habituée à cette rigueur dans le respect des horaires. Et puis, de toutes façons, bien que couche-tard, elle était plutôt une lève-tôt. Elle faisait partie de ces personnes qui ont besoin de peu d'heures de sommeil pour être en forme. Elle était naturellement dotée d'une énergie inépuisable. Depuis toujours, c'est une hyperactive , qui ne supporte pas de rester sans rien faire et qui déteste l'ennui. Les employés de maisons qui se sont occupés d'elle à la place de ses parents peuvent en témoigner . Elle leur en a fait voir de toutes les couleurs quand elle était petite et même quand elle était plus grande. L'idée a donc été de canaliser cette énergie par de multiples activités , artistiques et sportives notamment. Encore aujourd'hui, l'art et le sport conservent une place importante dans sa vie. Alors que l'art est son paradis secret, le sport n'est pas pour elle un moyen de faire attention à sa ligne mais plutôt de canaliser son énergie. Certains matins, de bonne heure, on peut donc voir une Kathleen faire un footing sur le campus. Comme ce matin. Elle s'était réveillée , le soleil était à peine levée sur le campus et un grand silence régnait sur le campus. Juste le bruit de quelques oiseaux qui avaient décidé de prendre résidence sur un arbre juste à côté de sa fenêtre. Motivée, elle enfila la tenue idéal pour faire du sport : débardeur, leggins , basket. Elle s'attacha ses cheveux blonds en vitesse et un peu n'importe comment. Vite fait, bien fait. De toutes façons, elle n'y allait pas pour draguer, ni pour défiler. Le regard qu'on pouvait porter sur elle avait peu d'importance à cette heure là puisque de toutes façons, il y avait de forte chance qu'elle ne croise personne. De la musique dans les oreilles et c'était parti pour un réveil sportif. La musique, c'était sa drogue. Sans cela, elle ne pourrait pas vivre. Son parcours habituel effectué , prochaine étape : se préparer avant d'aller à son cours de psycho et avant d'affronter une journée qui promettait d'être longue. Douche en vitesse , choix de la tenue évidemment plus long , maquillage : done . Après avoir fait tout ça, elle arrivait même en avance dans l'amphi pour son premier cours de la journée , sans se presser. C'est ça d'avoir une journée organisée heure par heure, minute par minute. Elle jeta un rapide regard aux personnes qui se trouvaient déjà présentes comme elle. Quelques sourires aux personnes qu'elle connaissait puis elle alla s'installer à sa place de d'habitude. Pas trop devant, pas trop au fond mais juste au milieu. Un endroit stratégique pour pouvoir avoir une conversation sans se faire surprendre par le professeur. Une fois , avec son voisin, ils avaient passé tout le cours à étudier les atouts de cette place dans l'amphi. Voilà aussi, une des raisons pour lesquelles il fallait arriver en avance. Comme ça, on était certain d'avoir la place qu'on voulait. Elle s'installa donc à sa place presque attitrée et fût légèrement surprise de constater que son habituel voisin n'était pas encore présent alors que l'heure de début du cours était éminent. Qu'allait-elle faire si son voisin n'était pas là ? Elle allait s'ennuyer obligé ! Elle se préparait déjà à lui reprocher son absence la prochaine fois qu'elle le verrait , c'est à dire au prochain cours. Au cas où il se décidait tout de même à arriver, elle réserva sa place en posant son sac à cette place. Son regard guettait à la fois la porte d'entrée de l'amphi, l'heure et son portable. Aucun signe de lui. Le vieux professeur commença à prendre la parole, fermant la porte de l'amphi ...

Etais-ce à cause d’un mauvais pressentiment que je m’étais couché plus tôt que d’habitude ? Oui parce qu’en général je ne m’allongeais pas dans mon lit pour dormir avant deux heures du matin, je n’avais pas vraiment besoin d’avoir dix heures de sommeil pour passer une bonne journée, je ne savais même pas ce que pouvait être une nuit avec un nombre aussi important d’heures puisque j’étais habitué à mes quatre heures, cinq lorsque j’avais vraiment envie de me pieuter tôt et surtout lorsque je n’avais pas trop de boulot. Ou alors lorsque je n’étais pas en train de faire l’amour je vous l’accorde mais ça, c’est uniquement pour ma réputation que je le dis. Bref, c’était surement parce que j’avais eu l’impression que demain il allait se passer quelque chose mais lorsque j’avais ouvert les yeux je m’étais aperçu qu’il était huit heures quarante-cinq. Soit… PUTAIN ma première heure de cours commençait dans quinze minutes, je n’avais pas eu le temps de prendre ma douche, je n’avais pas non plus eu le temps de petit déjeuner et de préparer mon sac. Me levant d’un bond j’enfilais un jean tout en me brossant les dents tout en enfilant à l’arrache un bloc-notes et une trousse histoire d’avoir de quoi prendre des notes même si j’allais avoir mieux à faire pendant cette heure ennuyeuse à mourir. Quoi par exemple ? La réponse est simple, il y avait cette fille, Kathleen, une jolie blonde mais ce n’était pas pour son physique que je m’intéressais à elle, il suffisait que je claque des doigts pour réussir à la mettre dans mon lit. Pas que je la considère comme un objet, pas du tout mais je connaissais mes talents de séducteurs et quitte à passer pour un mec prétentieux j’avais un palmarès qui me permettait de savoir lorsqu’une personne était baisable facilement ou le contraire, une chance qu’en ce moment j’étais plus sérieux que d’habitude sinon elle serait déjà passée à la casserole. Ce qui me retenait était peut-être nos discussions, nous parlions de pas mal de trucs pour passer le temps qui, passait justement lentement dans cet amphithéâtre.

Ma rapidité accentuée par les heures de sport que je pouvais bien faire depuis ma plus tendre enfance me permettaient d’être rapide, il était pile l’heure lorsque j’entrais poussant la porte ce qui faisait reculer le vieux con de professeur, il me gonflait et j’étais prêt à ce qu’il me fasse une mauvaise réflexion, il me connaissait, j’avais fait une année de droit et cette dernière n’allait pas être mise dans le vent, j’avais des bons arguments pour le contrer quoi qu’il dise. Pour une fois il se contentait de me dire de vite m’installer, je montais retrouvant ma petite blonde, je lui adressais un petit sourire m’asseyant à ses côtés après avoir au préalable retiré son sac. « Tu m’attendais ? »

Si il y avait une fable dont elle avait bien retenu la morale et qu'elle appliquait, c'était bien celle du corbeau et du renard de LaFontaine. Vous savez l'histoire de Maitre Corbeau orgueilleux sur un arbre perché qui se fait avoir par le renard flatteur et rusé. Elle avait bien retenu la morale de cette histoire : « Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute ».Elle était le renard rusé et les hommes, les corbeaux prétentieux et orgueilleux. Alors elle les flattait, les flattait encore et encore, allant dans leur sens , les confortant dans leurs illusions de super-mâles super tombeurs , allant même jusqu'à leur faire croire qu'elle est complément à leurs pieds. Mais, la réalité est tout autre.Elle adorait jouer le rôle de l'ingénue , naïve et innocente alors qu'en vrai, ce n'est pas du tout ce qu'elle est.Qu'on la considère comme une fille facile , « facilement baisable » ,elle adorait faire croire cela alors que ce n'était pas du tout ce qu'elle était, elle était même tout le contraire. A la limite, elle préférait qu'on dise d'elle qu'elle est une allumeuse dans ce cas là, le terme serait plus exact. Les femmes avaient elles-aussi le droit de s'amuser. Quand on la draguait plus ou moins ouvertement, elle se prêtait au jeu. C'est exactement ce qu'elle avait fait avec Soliman.Elle ne se posait pas la question de savoir où cela les mènerait, de ce qu'elle avait envie ou non avec lui , jusqu'où elle irait avec lui. Elle se contentait juste de jouer pour l'instant. Leur jeu de séduction l'amusait beaucoup et puis ça faisait passer le temps. Et puis, il faut bien avouer qu'elle l'aimait bien.

En le voyant arriver dans l'amphithéâtre juste à l'heure , au moment où le prof allait commencer son cour, elle lui fît un petit signe de la main, accompagné d'un sourire. Ce sourire , quelque peu aguicheur c'est vrai , marquait aussi son soulagement : elle n'allait pas passer ce cours seule, à s'ennuyer. Et puis, elle était aussi contente de le voir, comme on est content quand on revoit un ami ou quelqu'un dont on apprécie la compagnie. Parce que c'est vrai, au delà de leur jeu de séduction, elle appréciait leurs conversations et tous les moments qu'ils avaient pu échanger. Alors quand il lui demanda si elle l'attendait, elle esquissa un sourire qui correspondait à une réponse positive mais ses mots laissèrent semer le doute : « Peut-être ... En fait,j'attendais surtout le début de ce cours si passionnant mais si ça peut te faire plaisir que je te réponde que oui, alors oui, je t'attendais » dit-elle lui faisant les yeux doux avant de mener son petit interrogatoire « Réveil difficile après une folle nuit d'amour , c'est ça ? »

Si j’insinuais que je pouvais mettre Kathleen dans mon lit après un simple claquement de doigt ce n’était pas par prétention ni parce qu’elle avait une tête de salope qui aimait se faire prendre entre deux poubelles. Non, j’avais quand même une image plus positive d’elle, cette petite blonde était en quelque sorte gentille, attirante et très attachante, nous rigolions bien ensemble et c’était le plus important. De toute manière je n’imaginais pas avoir une relation sexuelle avec elle juste pour dire de me vider les couilles, ça pouvait arriver hein, on ne peut jamais dire jamais mais ce petit flirt n’avait pas grand-chose de sérieux, une fois le cours terminé nous ne gardions pas vraiment contact ce qui trahissait un certain manque d’intérêt pour l’autre ? Peut-être ou tout simplement un manque de temps, je ne la connaissais pas suffisamment pour me permettre d’entrer dans sa vie en dehors des heures dans cet amphithéâtre. Oui, ma réputation me faisait peut-être passé pour un abruti mais je restais gentleman, n’en doutez jamais. Oh et puis pourquoi est-ce que je me prenais la tête en ce début de journée ? Allez-savoir, comme d’habitude j’allais m’asseoir à ses côtés et cette heure me paraitrait tout de suite moins pénible grâce à nos discussions endiablées sur la télévision, le cinéma, la drogue, la prostitution ou je ne sais quel sujet mis sur le devant de l’actualité ces derniers temps.

Malgré mon retard j’étais là, mon réveil allait me le payer cher et je ne conseillais pas à ce prof de merde une petite réflexion qui aurait pour effet en temps normal de me faire sourire, non parce que j’allais mal le prendre et si je me mettais à dire le fond de ma pensée il allait avoir très peu de temps pour poursuivre le chapitre que nous avions entamé lors de notre dernière séance ensemble. Je ne pouvais pas voir ce prof et lorsqu’il me lançait des pics je savais que la seule solution était de le prendre au second degré, il était bien plus énervé de cette manière puisqu’il ne trouvait rien pour nous mettre dans la merde. Par chance il avait surement remarqué que nous n’étions pas dans une journée où il pouvait m’emmerder, non, la seule chose qu’il avait dite concernait ma petite minute de retard et je n’avais même pas pris la peine de relever cette expression qui m’exaspérait plus qu’autre chose, me faufilant au milieu des autres étudiants je rejoignais bien vite Kathleen lui adressant un petit sourire après lui avoir demandé si elle m’attendait. « Peut-être ... En fait,j'attendais surtout le début de ce cours si passionnant mais si ça peut te faire plaisir que je te réponde que oui, alors oui, je t'attendais » Son petit regard me faisait glousser, je restais debout pendant une seconde n’ayant que faire des soupirs du prof. « Oh je vois… Puisque ce cours est si passionnant je devrais peut-être m’asseoir tout au fond pour ne pas te déranger. » Je m’asseyais néanmoins après quelques secondes n’étant pas sérieux. « Réveil difficile après une folle nuit d'amour , c'est ça ? » Je la regardais une nouvelle fois sortant un bloc-notes que j’accompagnais de ma trousse. « Non… Pourtant tu m’avais dit que tu viendrais mais tu m’as posé un lapin ! J’étais déçu. » Je lui adressais une petite moue faussement boudeuse gloussant une nouvelle fois après quelques secondes dans mon rôle de boudeur qui m’allait à merveille.

C'est bien parce que rien n'était sérieux entre eux qu'ils s'amusaient bien ensemble , sans se prendre la tête. Juste l'instant présent. Le temps d'un cours, ils étaient des amis qui parlent de tout et de rien, de sujets très variés , allant du sérieux au superficiel.Des discussions faites d'accords et de désaccords. Une fois le cours fini , ils redevenaient des connaissances car au final , malgré les heures passées ensemble à parler , on ne peut pas dire qu'ils en savent beaucoup sur la vie de l'un et l'autre. Mais, c'est justement parce qu'ils sont des « inconnus » l'un pour l'autre que tout est facile entre eux.Ce n'est pas pour rien qu'on dit qu'il est plus facile de se confier à un inconnu. Tout était donc simple , sans aucune arrière pensée.Ils avaient ce même sens de la dérision et d'humour qui les mettaient sur la même longueur d'ondes quand il s'agissait de partager leurs délires. Leurs voisins devaient parfois les détester à force de les entendre rire ou tout simplement à force de les entendre parler. Mais en même temps, dans ce cours, c'était la seule façon de faire passer le temps. Eux, avaient trouvé une façon agréable de passer le temps et ne pas s'ennuyer « Je suis sûre que t'ennuierais sans moi » lui répondit-elle , arborant un sourire fière d'elle alors qu'il s'installait à côté d'elle. Mais, c'était réciproque : sans lui, elle s'ennuierait aussi. Sa moue faussement boudeuse l'attendrit et l'amusa à la fois , ce qui la fît d'ailleurs rire mais un rire timide et discret pour ne pas que tout l'amphi entende : «Mais moi, j'avais compris que c'était toi qui devait me rejoindre dans ma chambre. Tu sais bien que jamais, je n'aurai raté ce rendez-vous. J'attends ça depuis tellement longtemps » lui dit-elle lui lançant un regard faussement désolé , comme pour se faire pardonner. Tout était simple entre eux, même longueur d'ondes , même dérision. Le jeu et les règles étaient simples.

Cette relation purement scolaire même si le terme me parait difficilement adéquat était reposante, je n’avais pas à me soucier des paroles que j’allais tenir puisqu’elle ne me jugerait de toute manière sous aucun prétexte. Peut-être qu’elle se permettait une réflexion de temps à autres mais rien de très ennuyeux que mes oreilles ne pourraient supporter. Je n’avais rien à dire là-dessus, j’étais le premier à l’ouvrir lorsque quelque chose ne me plaisait par dans ses propos ou ses actions, je ne me permettais cependant pas de la juger, nous n’étions pas suffisamment proches pour que je puisse le faire et de toute manière un vrai ami ne juge jamais… Enfin, c’est mon point de vue en tout cas. Bref, je regrettais parfois de ne pas passer un coup de téléphone à Kathleen pour la faire venir dans ma chambre, pas forcément pour baiser même si ça pouvait être tentant puisqu’elle était plutôt agréable à regarder, non juste pour faire les cons comme lorsque nous étions dans cet horrible cours mais le fait de ne pas avoir son numéro de téléphone m’y empêchait. Peut-être un signe du destin pour éviter cette erreur ? Je n’en sais rien. « Je suis sûre que t'ennuierais sans moi » Je souriais amusé. « Je pense surtout que je me rendrais compte du bonheur qu’est un cours sans toi ! » Moi la taquiner ? A fond ouai ! Je prenais place assise à côté d’elle lui souriant alors que le cours débutait. «Mais moi, j'avais compris que c'était toi qui devait me rejoindre dans ma chambre. Tu sais bien que jamais, je n'aurai raté ce rendez-vous. J'attends ça depuis tellement longtemps » Je lui souriais une nouvelle fois poursuivant ce petit jeu en déposant ma main sur la cuisse de la petite blonde. « La prochaine fois on le fait ici… » Je lui annonçais la couleur sensuellement me retenant de rigoler.

Kathleen avait un principe très clair : ne jamais coucher avec un mec qu'elle connait pas assez et ne jamais coucher avec un mec qu'elle connait trop. Ainsi, il n'y avait aucun risque de perdre un ami à cause d'une erreur qu'ils regretteraient par la suite. C'est sans doute grâce à cette règle qu'elle croyait à l'amitié homme-femme et même l'amitié entre exs. Parce que ne pas recoucher avec un ex fait aussi partie de ses principes. Bref, elle pourrait vous exposer pendant des heures sa théorie sur les relations entre individus. Ce qu'il fallait retenir de tout ça , c'est que Soliman faisait partie de la seconde catégorie, même si leur amitié se résumait aux heures de cours. Elle aimait trop les moments passés ensemble pour risquer de perdre cela. Alors, même si leur amitié venait à se prolonger en dehors des heures de cours, le fait qu'il soit rangé dans la seconde catégorie empêchait toute possibilité. Ce n'était pas une question d'attirance physique mais une question de relations, de complicité. Une complicité présente à chaque cours et si bien illustré à ce moment précis. « Mais je te retiens pas chéri , c'est toi qui décide , y'a plein d'autres places de libre si tu veux » lui dit-elle , le sourire aux lèvres, alors qu'il la taquinait sur le bonheur que serait un cours sans elle. Elle fût légèrement surprise qu'il pose sa main sur sa cuisse , cette surprise se lit dans son regard. Elle prît la main du jeune homme qu'elle guida vers la table ,là où elle devait être. Elle eût une seconde de réflexion face à ce ton sensuel , s'attendant à ce que Soliman brise ce sérieux puis prît le même ton que lui pour lui répondre , affichant un sourire tout aussi sensuel que marquant son amusement dans leur petit jeu. «Ça, c'est moi qui décide quand on le fera et je pensais plutôt à ... jamais . Le délire voyeur, ce n'est pas vraiment mon fantasme. Je suis vraiment désolée, je pourrais pas réaliser celui-là avec toi mais un autre si tu veux »

Je n’avais jamais été contre l’idée de faire l’amour à un ou une parfaite inconnue, je ne voyais pas réellement en quoi cette idée en faisait grincer les dents à certaines personnes puisqu’il y avait quelques avantages à avoir une relation avec quelqu’un dont on ignorait tout, de cette manière on évitait de ne plus savoir où se mettre lorsqu’on croisait la personne le lendemain, on conservait en quelque sorte une excitation bien plus grande qu’avec quelqu’un qu’on connaissait déjà parfaitement. Je me dis que c’était peut-être même mieux que de coucher avec quelqu’un qu’on côtoyait déjà trop, il y avait toujours un malaise dans ce cas et c’était plus désagréable que de coucher avec quelqu’un qui ne vous connaissait pas ou de vue puisque ma réputation me rendait en quelque sorte « populaire » comme on dit. Bref, j’étais un mec vraiment compliqué sexuellement parlant lorsque je me mettais à réfléchir et c’est peut-être pour ça que j’avais banni la réflexion lorsque je sentais que quelque chose de plus adulte était envisageable. Bref, je ne saurais classer Kathleen mais je suis d’avis à dire qu’entre nous il n’y aurait rien de plus qu’une possible amitié scolaire qui se clôturerait à la fin de nos études en commun, encore une année en gros puisque j’aurais l’été prochain l’équivalent d’un bac + 6 ce qui me suffisait pour prétendre à un poste de psychologue. Logiquement cinq années auraient pu suffire mais quelque chose me retenait, je préférais prendre une année supplémentaire qui m’aiderait en cas de reconversion, imaginez si je me rendais compte que ce job ne me plaisait pas, que je ne vibrais plus à l’idée d’aider les adolescents puisque c’est cette catégorie de personnes que je ciblais plus précisément ? Je préférais ne pas imaginer pour le moment. « Mais je te retiens pas chéri , c'est toi qui décide , y'a plein d'autres places de libre si tu veux » Je souriais amusé, j’aurais été tenter de passer à quelques rangs au-dessus de ma place habituelle mais elle aurait été capable d’accepter cette situation et l’heure serait vraiment passée doucement. «Ça, c'est moi qui décide quand on le fera et je pensais plutôt à ... jamais . Le délire voyeur, ce n'est pas vraiment mon fantasme. Je suis vraiment désolée, je pourrais pas réaliser celui-là avec toi mais un autre si tu veux » Une moue faussement boudeuse et vexée sur le visage je baissais la tête pour prendre une ou deux notes puisque le cours était débuté à présent, le fait d’avoir un niveau plus qu’excellent me permettait de ne pas suivre quelques heures de temps en temps. « Tu me vexes, ne pas vouloir réaliser ce fantasme avec moi c’est triste… Du coup je préfère ne pas te toucher, je trouverais quelqu’un d’autre pour prendre son pied avec moi, tu rates quelque chose. » Je souriais fier de ma connerie.