NEMETAM ∆ Hey, I'm back

NEMETAM

Hey, I'm back.

Nemesis. Je suis sur mon lit et je souffle en faisant tourner mon portable entre mes doigts. Depuis combien de temps je ne lui avais pas accordé de temps ? Lorsque je suis reparti à Boston j’ai tout laissé derrière moi, mes amis en ont subi les conséquences et je me retrouve face à des ultimatums. Milena est partie, Poppy m’évite, que me reste-t-il à part la famille ? Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même après tout, c’est moi qui ai fui comme un lâche. Il est vrai que j’ai aperçu la brune au Spring Break mais je n’ai même pas eu le temps de lui adresser quelques mots. Je regarde mon répertoire et s’arrête sur son nom, qu’est-ce que je devrais faire ? Après tout elle n’est pas si loin que ça vu qu’elle habite au dortoir des Dunsters. Je décide de prendre mon courage à deux mains, enfin ce qui en reste, puis je me sors de ma chambre, me dirigeant vers la sienne. Je toque quelques légers coups à la porte et me racle la gorge, qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Elle va sûrement remarquer mes changements physiques comme mes cheveux certainement trop raccourcis à ses yeux et mon visage devenu plus anguleux. Mais qu’est-ce qu’on s’en fout de ça Haytam, contentes-toi de t’excuser et de dire que ton amie t’as manqué.

NEMETAM

Hey, I'm back.

Rendre l'appartement en rentrant du Spring Break n'avait pas été facile pour moi mais, avec le départ de mon colocataire je n'avais plus de quoi payer le loyer seule. Depuis, je vivais à nouveau ici dans cette chambre de la DH. Bon ça me faisait plaisir d'en revoir certains membres plus souvent mais, c'était bizarre à la fois. La soirée déjà entamée j'étais restée dans ma chambre à éplucher les petites annonces pour décroché un petit job d'appoint. L'argent commençait à manquer et je voulais abandonner la compétition du club de natation. Mais, sans ça adieu la bourse, adieu les études. Puis de petits coups vinrent me faire relever le nez du journal. Qui donc pouvait bien passer me voir ici, peut-être la voisine de chambre qui avait besoin d'un truc. Je me levais et allait ouvrir la porte. Mais, quand je le fis, je restais figée quelques secondes. Scrutant e visage de mon visiteur du soir, j'avoue que j'étais assez étonnée. De longs mois s'étaient écoulé depuis la dernière fois où je l'avais vu. Lui aussi il avait disparus sans un mot, à croire que tout le monde autour de moi s'amusait à cela ces derniers temps. Pourtant même si je restais sans voix un moment, d'un élan je vins enlacer le jeune Haytam. Le serrant peut-être un petit peu trop fort. Je m'écarte subitement. Désolée voilà que je tente de t'étouffer, tu étais où? Et tes cheveux ils sont passé où aussi? dis-je en laissant ma main s'attarder sur sa tête, étonnée. Je fini par me dégager du champs de la porte pour le laisser entrer.

NEMETAM

Hey, I'm back.

Le stress commence à monter et je sens chacun de mes nerfs se durcir au sein de mon corps. Pourquoi suis-je aussi nerveux ? C’est simple, parce que les gens que j’aime et sur qui je peux compter ne sont pas nombreux, en même temps je ne peux m’en prendre qu’à moi-même je les ai abandonné sans donner de nouvelles, m’enfuyant tel un coup de vent. C’est ridicule, je suis stupide de me pointer la bouche en cœur en pensant que Nemesis allait m’ouvrir avec un large sourire. Pourtant c’est ce qui se passe, elle ouvre la porte et me saute littéralement dans les bras. Je ne peux retenir un rire et un large sourire s’affiche sur mon visage alors que je la sers également dans mes bras. « Ah ouais ça, t’a remarqué… ils se sont fait la mal faut croire ! » Je passe machinalement une main dans mes cheveux avant de la reposer sur le sol et de la contempler. Une petite coupe de printemps histoire de changer, après tout ce n’est pas si moche… si . Bon okay j’avoue avoir du mal à ne plus avoir un rat mort sur la tête. « Comment tu vas ma belle ? » Elle va surement me harceler de questions sur ce qui s’est passé donc autant de prendre les devants et lui demander comment elle va elle et surtout pourquoi elle est de retour à la Dunster House.

NEMETAM

Hey, I'm back.

Après autant de temps sans voir une personne oui, une nouvelle coupe de cheveux ça vous saute tout de suite aux yeux. Cela semble peut-être bien futile mais, bon... Je dissimulais un léger sourire. Un peu comme toi quoi... Ou comme tout un tas de personnes autour de moi ces temps-ci. Du moment que tu ne m'annonces pas que tu t'es engagé à l'armée et que tu es juste en permission. dis-je avant de lui sourire plus franchement. Je laissais mon ami entrer dans ma chambre en m'effaçant du cadre de la porte. Je ne sais pas si mes propos sonnaient tels des reproches car si c'était le cas ce n'était pas désiré. J'allais alors me poser sur mon lit en mode bouddha alors qu'Haytam me demandait des nouvelles. Comment, je vais? Que lui dire ou par où commencer? Dois-je lui dire que je suis tombée dans la drogue que j'ai eu mes heures sombres alors même qu'il n'avait eu aucun soupçons? Non que penserait-il de moi. Devais-je lui dire que j'étais passé par un moment de déprime de voir les gens qui comptent s'éloigner de moi? A quoi bon? Devais-je me plaindre du fait que les mecs se jouaient à chaque fois de moi alors que moi j'étais sincère? Non plus à quoi cela servirait-il? Alors je haussais tout simplement les épaules dans un geste de déni. Bof je vais bien, la routine, rien de bien passionnant dans ma vie. Oui c'était ça en ce moment, je trouvais ma vie bien insipide, je n'avais même plus envie de faire partie de l'équipe de natation, ce qui annulerait ma bourse et me ferait cesser mes études. Mais, ça aussi à quoi bon en parler. Je n'ai jamais aimé me plaindre et depuis quelques temps maintenant, me confier était devenu une chose bien difficile pour moi. A chaque fois que j'avais pensé une personne sincère, confié des chose j'avais été trahie. Dire que j'étais désillusionné oui c'est le cas. J'offrais alors à Haytam un de ces sourires éclatants. Alors t'étais parti où comme ça? Raconte? Je tapotais une place à coté de moi du plat de la main pour l'inviter à s'assoir.

NEMETAM

Hey, I'm back.

« Ouais… » Je me mordais la joue intérieure, un rictus s’installant sur mes lèvres, je l’avais mérité celle-là, en même temps je ne pouvais pas lui en vouloir, j’étais proche de Nem' et je ne lui avais pas donné de nouvelles durant quelque temps. Je soufflais et entrais donc dans sa chambre, fermant la porte derrière moi. Croisant les bras je m’appuyais contre son bureau pendant qu’elle s’installait sur son lit, puis je me mettais à rire, nerveusement. « Nem’, moi dans l’armée ? Le pays serait mal barré ! » C’était la pire hypothèse que j’avais pu entendre, puis je comprenais qu’elle avait certainement dit ça par rapport à ma coupe de cheveux, je ne devais donc pas lui en vouloir. Je passais machinalement une main sur ma tignasse manquante, c’était devenu un tic. Ça m’avait pris comme ça, je me regardais dans le miroir et j’avais envie de tout raser, de changer et ne plus me reconnaître. Je reportais mon attention sur mon amie qui visiblement… détournait la vérité. « Ne me mens pas. » Je fronçais les sourcils et insistais mon regard sur elle, quelque chose clochait et je voulais savoir quoi. D’un côté je comprenais qu’elle ne voulait pas forcément dévoiler des choses après tout je n’avais pas été là pour elle durant ces derniers temps. Je venais alors m’asseoir près d’elle comme elle l’avait discrètement demandé. « Eh bien… je suis resté un peu au Danemark, histoire de comprendre pourquoi là-bas aussi j’étais et resterait l’intrus, le bâtard de la famille. Puis je suis retourné à Boston voir ma mère, voir comment elle réagissait à la mort de mon père. Je suis revenu après la prise d’otage, mais on va dire que je me suis fait discret, c’est pas cool je sais mais disons que c’était sûrement mieux pour certaines personnes. Tu vois, rien de super-passionnant. »

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Hey, I'm back.

Je ne peux empêcher un sourire de dessiner un arc de cercle sur mon visage lorsque je l'entends me lancer cette remarque. Cela m'a manqué de sourire comme ça juste pour rien ou pour une petite phrase lancée à la rigolade. Roh ben qui sait tu aurais pu te découvrir une soudaine vocation. Cela aurait expliqué ta disparition. dis-je pour taquiner mon ami. Oui bon d'accord, en fait je me suis inquiétée de ne pas le voir pendant tout ces longs mois mais, ce n'est pas trop mon style de l'avouer enfin plus maintenant. Soudain, une petite moue prend place de mon sourire. Un peu comme une petite fille prise en faute. Alors je me dis,mon dieu mais, pourquoi faut-il toujours qu'il lise en moi comme dans un livre ouvert? Ce n'est pas la première fois qu'il me fait ce coup-là... Parfois, j'ai juste l'impression de ne rien pouvoir lui cacher. Je prends alors un air faussement farouche. Je ne te mentirais jamais, je dissimule juste certaines vérités. dis-je pour éviter de répondre bien que je sache que ce serait peine perdue. Il ne laisserait pas tomber l'affaire aussi facilement, pas lui non. Je ne lui réponds pas tout de suite, en fait je ne sais même pas par où commencer alors bon. Puis c'est un flot de paroles qui s'écoule soudainement de sa bouche. Alors comme ça il est allé dans sa pseudo famille au Danemark? Si loin, rien que ça? A l'autre bout d'un océan? J'écarquille les yeux bien malgré moi. Tu n'es pas un bâtard. Et je serais bien étonnée de savoir quelles personnes parce que pour moi aucune personne ne justifie le fait que tu te fasse discret. Tu n'as pas à t'effacer. Bon à vrai dire, je ne comprenais pas tout en fait j'étais même carrément paumée. Je ne savais pas que son père était décédé, en fait ces derniers temps je ne savais pas grand chose tout simplement. Au fait mes condoléances, désolée mais, je n'étais pas au courant. Je me sentais bien idiote pour le coup. Il venait se s'assoir près de moi et maintenant qu'il m'avait raconté tout cela mes petits soucis avaient l'air bien dérisoires en comparaison.  

NEMETAM

Hey, I'm back.

Je ne pouvais m’imaginer dans une autre profession que la chirurgie. J’ignorais ce qui m’avait attiré autrefois, je veux dire avant mon coma. Apparemment j’étais tellement étrange et dingue qu’on me prenait pour un psychopathe, j’adorais peut-être enfouir mes mains dans le corps des gens, rien que de penser à cette idée et des frissons me parcourait le corps. Aujourd’hui je voulais faire ça pour sauver des vies, pour découvrir tous les mystères du corps humain qui était plus que fascinant, c’est une raison un peu plus classe non ? « Et pourquoi pas pilote d’avion de chasse ou marins hein ? » Comme si j’étais doué pour ça, je n’avais pas de vue présente ou de compétence pour tirer sur une cible à je ne sais pas combien de mètres, j’étais juste doué pour plonger ma tête dans les bouquins, c’était sans doute grâce à mon hypermnésie. « Et tu vas me dire ses vérités car je m’en voudrais de te torturer. » Je lui adressais un sourire sincère puis venais me placer près d’elle, comme au bon vieux temps. Je posais un instant mon regard sur ses belles boucles blondes puis je soufflais, légèrement dépité. « J’en sais rien… j’ai observé les gens tu sais et… j’ai remarqué qu’ils étaient bien mieux sans moi tu vois ? » Poppy, Milena et j’en passe, toutes semblaient mieux vivres sans moi et ma poisse légendaire dans les parages, voilà pourquoi j’avais hésité à repartir pour de bon. « Pour ce qui est de mon père c’est rien… je ne le voyais plus de toute façon, je n’étais rien à ses yeux, il m’a renié et ça c’est terminé, contrairement à Salomée et Brynn. » J’avalais ma salive, parfois je les enviais, j’avais beau les aimer, elles avaient eu tout l’amour que quelqu’un mériterait et ce de la part d’un mec qui m’avait battu depuis mes plus jeunes années, rien que d’y penser et un rictus s’affichait sur mon visage.

NEMETAM

Hey, I'm back.

Je souriais aux évocations d'Haytam, pilote ou marin. Cela me rappela une amie que nous avions en commun. Une brune de la Lowell, tout deux m'avaient raconté leurs petites anecdotes mais, cette dernière était repartie vivre en Australie il y a plus de six mois maintenant. Remarque Silver aurait été très fière de toi si tu était devenu pilote de ligne surtout après ton formidable saut en parachute. Tu te souviens, elle disait que tu étais né pour l'adrénaline. C'était dingue ce que le temps passait et ce que les gens allaient et venaient dans nos vies. Seulement très vite on en revint à ce que je n'avais pas envie de dire, je ne voulais pourtant pas froisser mon ami en n'avouant pas ce qui n'allait pas, juste que je ne voulais pas l'ennuyer avec mes soucis persos. Il était longtemps parti et je devais bien avouer que je nous pensais un peu moins proches qu'avant. C'est tout moi ça s'en cesse en train de m'imaginer des tas de choses sans oser poser des questions claires. Il venait tout juste de s'assoir auprès de moi alors que je grimaçais à son annonce. Non pas la torture, tu serais capable de me menacer avec une plume. Oui genre je te chatouille jusqu'à ce que mort s'en suive si tu n'ouvres pas la bouche pour tout balancer. Oui Haytam n'était pas capable de torturer quelqu'un autrement que ça, j'en étais certaine. J'ai un peu déconné pendant que tu étais parti, je suis entrée en cure de désintoxication... dis-je assez rapidement comme pour m'en débarrasser. Je zappais rapidement quand il revint sur le thème de son père. C'est qu'il n'a pas vu et comprit le potentiel qu'a son fils, ni à quel point c'est une personne formidable. Tu sais les gens sont souvent bêtes et méchants surtout égoïstes. dis-je en frottant une main dans le dos de mon ami comme pour le réconforter. Des gens égoïstes j'en connaissais plein, trop même. Je n'avais jamais été la plus douée avec les mots. Je n'avais pas eu ce genre de soucis avec mon père seulement j'en avais été privée très jeune alors je comprenais ce que ça faisait de ne pas avoir de père.  

NEMETAM

Hey, I'm back.

M’absenter n’avait pas forcément été la bonne solution pour entretenir mes liens avec certaines personnes, c’est clair, seulement c’était ce dont j’avais eu besoin sur le coup et je n’aurais pas réussi à gérer si j’avais dû revenir plus tôt et me faire inonder sous les tonnes de questions. Je savais que j’allais pouvoir parler librement à Némésis mais je savais également que j’allais devoir sortir des excuses bateau à des étudiants un peu trop curieux, enfin ça restait que mon avis. « C’est plutôt elle qui créait mon adrénaline en me faisant sauter dans le vide tu veux dire ! » Je me mettais à rire en me souvenant de Silver, je me demandais bien sur l’instant ce qu’elle était en train de faire, chasser un kangourou peut être ? Ou combattre un requin ? Cette fille était littéralement dingue. « Pas besoin de faire mal, il suffit juste de trouver la bonne technique. » Je me contentais de hausser les épaules en souriant, si je voulais faire parler d’une façon atroce, ce n’était pas bien difficile étant donné que je connaissais le corps humain comme ma poche, rien de plus cruel que toucher certains points de notre anatomie. « Je… vais en conclure que si tu es allée en cure c’est pour résoudre le problème donc… je ne devrais pas t’engueuler, on va dire que c’est un mal pour un bien et que tu as su te rattraper… hein ? » Je me contentais de faire une moue en la regardant, comme si je demandais son approbation via d’autres détails qu’elle pourrait me livrer, comme sa rémission par exemple. « J’en sais trop rien, quand je vois la vie qu’il a donné à Salomée par exemple… ça me rend dingue, enfin ça me rendait dingue. J’ai tiré un trait sur tout ça en revenant ici, c’est et ça restera du passé, rien de plus. » Je soufflais alors en me redressant, bien décidé à passer à autre chose.

NEMETAM

Hey, I'm back.

Reparler d'anciens amis, de ce qu'était nos vies avant tout ceci, ça faisait du bien en somme. Parfois cette époque, le passé me manquait. La vie filait trop vite, les choses changeaient sans que nous ne le désirions réellement. C'était une bonne expérience non? Je me rappelais moi-même avoir sauté d'un hélico droit dans la mer avec Emrys. Il me menaçait alors de me torturer pour me faire parler, chose dont je le savais incapable, non jamais il n'aurait utilisé la manière forte avec moi, ni même la douce. Après tout depuis mon arrivée j'étais un peu comme sa petite protégée. Il avait toujours veillé sur moi sauf ces derniers mois. Je ne voulais pas trop lui en parler de ce par quoi j'étais passée car j'avais peur qu'il soit déçu de mon comportement.  Puis, j'avais finalement lâché le morceau, un peu vite d'ailleurs sans réellement expliquer tout ce qui en avait découlé ni ce qui m'était arrivé, qu'il aurait pu arriver bien pire aussi. Un peu comme si je balayais l'info d'un revers de main. Je relevais les yeux penauds sur lui, sur ce qu'il me disait. Je ne prends plus rien, je suis un groupe de soutien et je suis même marraine d'un fille du campus. Mais, je sens, enfin je sais que je ne suis pas à l'abri encore... Non, il se pourrait que je rechute, que je ne sois pas assez forte ou que ma mélancolie de plus en plus présente me fasse replonger dans les tréfonds de trop sombres pensées. Je zappais alors ma peine à en parler pour me concentrer sur les paroles de mon ami. Je passais mon bras autour de ses épaules pour le serrer un peu contre moi. Mes parents étaient pauvres tu sais, souvent on devait se battre pour s'en sortir puis ils sont morts j'ai pas eu une vie de rêve mais, regarde ça ne fait pas de moi quelqu'un de moindre valeur que ta frangine non? Alors pareil pour toi, tu t'es fait seul et c'est encore plus digne que le parcours de tous les fils à papa du coin. Je souriais alors au jeune brun, c'est vrai lui et moi on avait pas eu des vies faciles mais, nous avions plus de valeurs que certains, plus de respects aussi enfin du moins c'était ce que je pensais.