Hayley ‡ There's no salvation for me now

There's no salvation

Le yatch respendissait de lueurs dorées. Quelques badauds s'attardaient mais les Membres de la sécurité les balayaient d'un revers de poignet, la soirée est privée, dégainaient-t-ils et les curieux n'avaient d'autres choix que de passer leur chemin. Zoïa avait revêtu une robe blanche aux allures de déesse grecque pour l'occasion. L'ironie voulait que le Blanc soit en Dress Code pour une soirée où la crasse de la luxure serait omniprésente. La Rousse n'avait pas pour habitude de fréquenter ce genre d’événements mais cela lui arrivait de temps en temps. C'était facile, confortable et un gain de temps. Et surtout, elle aimait observer les autres, leur faiblesse, la soif vulnérable de chair chez les plus puissants. Pauvres hommes. La Solitaire détonnait, elle était une des seules femmes en posture de cliente et non d'appât mais cela n'en rendait que le jeu plus amusant. Elle se fit servir un cocktail et y trempa ses lèvres distraitement, bien trop absorbée à détailler les lieux. Elle alla s'asseoir sur un des sofas disposés et c'est après quelques minutes qu'elle la repéra. Brune, les lèvres charnues, vulnérable et diablement attirante. L'Incendiaire se relève, insensible aux regards masculins et se dirige vers la jeune femme. « Je peux t'offrir un verre? » déclare-t-elle un sourire aux lèvres. « Tu t'appelles comment? Moi c'est Zoïa. » Elle laisse sa main attraper doucement la sienne et la relève jusqu'à sa lèvres pour y déposer un baiser. Ses prunelles claires se relèvent sur le visage de la Jolie et un sourire étire sa bouche mutine.

CREDIT TO KAIJI FROM ILH

Une soirée plutôt particulière s'annonçait pour moi. Non, ce n'était pas nouveau que je travaille comme escort, mais ça l'était de le faire sur un yacht. D'habitudes, ça se passait toujours dans une chambre d'hôtel, et puis le choix de mes clients se faisaient à l'avance. Aujourd'hui, c'était différent. Toutes les filles de l'agence était présentes et invitées à une soirée privée sur un grand yacht. Les autres invités, qui se chargeaient d'offrir les billets vert, n'avaient plus qu'à passer du bon temps en compagnie de l'escorte qu'ils préféraient. Apparemment, chacun avait son goût et ses préférences.
On nous avait maquillé et habillé spécialement pour l'occasion. C'est pourquoi je portais une longue robe grise fendue à la jambe, ainsi qu'une perruque brune courte. Cependant, ressortir entre tous ces autres invités vêtus en blanc, me donnait un horrible malaise. La chose que je redoutais le plus, se déroulait aujourd'hui, sans que je ne puisse l'empêcher. J'étais debout toute seule dans un coin, évitant les regards des hommes qui étaient tous braqués sur moi et mes semblables. Une de mes collègues avaient remarqué que j'étais nerveuse, alors elle me tendit un verre. Je l'acceptai poliment mais le reposai dès qu'elle partit, en compagnie d'un homme qui l'avait abordé. Je ne devais pas trop boire, alors il valait mieux que j'attende jusqu'à ce qu'un client, m'offre un verre que je ne refuserai pas cette fois-ci.
J'observais la mer autour de nous, quand je fus sortie de mes songes par une voix féminine. Je cru que c'était encore une autre collègue, mais je m'étais trompée. Elle était vêtue de blanc, ce qui signifiait qu'elle faisait partie de la classe riche, qui cherchait à se faire plaisir ce soir. Je l'accueillis avec un sourire aux lèvres, personne n'aimait la compagnie d'une escorte boudeuse. "Et comment refuser... " Répondis-je alors qu'elle m'offrait un verre. Mon plan avait marché, comme prévu, heureusement que je n'avais pas bu tout à l'heure. Je fus étonnée quand elle saisit ma main pour y déposer un baiser, mais je ne perdis tout de même pas mon nord. "Zoïa, c'est un très joli prénom. Moi je m'appelle Hayley, ravie de faire ta connaissance." Elle me tutoyais, alors je faisais de même. Je m'adaptais à tout, mais comment allais-je faire pour m'adapter à une fille ? Je savais parfaitement ce qui se passerait après ce verre et notre petite conversation, et cela m'inquiétait. Je me débrouillais à peine avec les hommes...

There's no salvation

Le gris de sa robe ne fait que raviver sa candeur, ce qui la rend d'autant plus attrayante aux yeux de la Glaciale. La nommée Hayley ne laisse rien paraître néanmoins et lui sourit agréable et affable. Lissée. Zoïa joue le jeu et rétorque avec le même visage. « Merci, c'est ukrainien. » On l'interroge souvent sur l'origine de son prénom et c'est une des seules choses que lui a donné sa mère et dont elle est fière. Ça et son talent pour la danse. Elle prend un verre que lui tend une serveuse et le pose dans les mains de Hayley délicatement. « Hayley, ça te va bien. » rétorque-t-elle tandis que ses prunelles éthérées détaillent la Charmante. Un index passe le long de sa bouche carmine tandis qu'elle la jauge, comme si elle espérait que ce court silence l'aiderait à en percer les secrets. « ça fait longtemps que tu fais ça Hayley? » demande l'Incendiaire d'une moue boudeuse en laissant une gorgée du cocktail se frayer un chemin dans sa gorge assoiffée. Elle admire autant qu'elle rejette ce genre de fille, elle ne sait pas si un jour elle tomberait aussi bas. Elle ne sait pas si un jour elle oserait se vendre.

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Je saisis de mes doigts fins le verre qu'elle me tend, j'en prend une petite gorgée, comme pour ne pas le finir trop vite, tout en l'écoutant me remercier puis m'annoncer l'origine de son prénom. Je me contentai de sourire à la remarque qu'elle fit en retour, à propos du mien. Je ne me demandais pas trop ce qu'elle voulait dire par là, sûrement un faux compliment, tel celui que je lui avais fait il y a quelques minutes et qui ressemblaient à tant d'autres, que se répétaient les invités de cette soirée.
La jeune femme avait de beaux cheveux rousses sur lesquels mon regard s'attardait, sans vraiment m'en rendre compte. Mais si on faisait de même sur mon corps entier, il n'y avait pas de mal à ce que je contemple innocemment une chevelure rouge comme le feu. Finalement, je m'étais peut-être trompée à son compte. Zoïa ne voulait peut-être qu'engager une simple discussion et moi qui m'était prise la tête pour un rien, j'avoue que j'étais soulagée de savoir qu'elle ne voulait pas ce que me voudraient plusieurs hommes sur ce yacht. Mais sa question ne manqua pas de me secouer légèrement. Il suffisait de si peu pour m'enlever ce masque, de fille qui appréciait ces soirées et s'en réjouissait. "Je ne m'attendais pas à une question pareille... " Dis-je en buvant une assez grande gorgée de ma boisson, j'en avais besoin à cet instant. "Mais non, pas très longtemps...depuis quelques semaines... " Et j'ai appris des tas de choses en quelques semaines. Après avoir commencé à travailler seule sur...les trottoirs, j'ai été recruté par cette agence. "Et...toi ? Qu'est ce que tu fais...enfin, qu'est ce que tu cherches ici ? " Un peu trop nerveuse, trop directe aussi. C'était sûr maintenant, j'avais perdu le masque de l'escorte sûre d'elle, j'étais à présent moi même, la Hayley qui était curieuse qu'une femme comme elle, soit vêtu de blanc alors qu'elle portait ce satané gris.

There's no salvation

Sa question la désarçonne et Zoïa en est enchantée. Voilà qui est mieux, contempler son vraie visage.  « On ne te pose donc jamais cette question? » En vrai, la Rousse n'est pas si étonnée, les hommes aiment à oublier leur faiblesse et le prix qu'ils la paient. Ses billes claires se posent sur les traits enfantins de la Douce alors qu'elle lui pose la question. Que fait-elle là? Un sourire étire ses lèvres. « Je cherche un peu de compagnie. » Elle boit de nouveau dans son verre et le pose sur un guéridon non loin de là. « Et plus si affinités. » Ou pas. En fait, elle n'est jamais certaine de repartir au bras d'une Demoiselle lors de ces soirées, c'est un peu selon ses rencontres, si le feeling passe ou non. Elle se paie le luxe d'être un minimum désirée, elle ou ses billets, peu importe. « Tu danses? » lui demande-t-elle en lui tendant sa main fine et assurée. Elle ne sait pas si une compagnie féminine l'intéresse, elle ne sait pas si elle n'est pas en vérité effrayée, elle se laisse le temps de le découvrir et d'attiser un peu son désir et sa curiosité.

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La jolie rousse semblait étonnée que la question m'avait tant bouleversé, elle n'hésita pas d'ailleurs à me questionner à propos. Je commençais à me demander si elle n'était pas entrain de me questionner, pour créer un documentaire à propos des escortes et leur travail, ou un truc du genre... "Non, jamais." Répondis-je tout court. Et pourquoi on le ferait ? On ne payait pas pour me parler, on payait pour passer un bon moment. Alors on ne se souciait jamais de nous, c'est pourquoi les escortes girls étaient toujours censées être de bonne humeur quand elles travaillaient. Cette femme qui m'intriguait, me répondit ensuite qu'elle cherchait de la compagnie. N'importe quoi...il y avait bien d'autres endroits pour trouver de la compagnie. Mais la suite de sa réponse avait donné un peu plus de sens et de logique, à sa présence ici.
Je l'observe donc poser son verre, avant qu'elle ne m'invite à danser. Je la regarde un moment, ainsi que sa main tendu dans ma direction. Finalement, je souris légèrement, sans essayer d'avoir l'air coquine comme avec le reste des clients. "Pourquoi pas. " Je déposai mon verre pas encore fini et pris sa main délicatement, comme si j'avais peur d'être en contact physique avec elle. Mais elle m'inspirait en quelques sortes de la confiance, bizarre, alors que je venais de la rencontrer.
Je ne comptais pas m'amuser ce soir, pour moi c'était purement une soirée comme les autres. Seulement, quand vous faites une rencontre pareille, vous vous dites qu'autant profiter de la bonne compagnie et la bonne musique.

There's no salvation

La Danse, c'est un exutoire, c'est un espace où son corps parle, ses sentiments explosent par chaque parcelle de sa peau. Et c'est l'échappatoire la plus adaptée au Morose ambiant, aux regards épris et assommés d'alcool et de désirs brisés, de pulsions assouvies au moyen de quelques verts billets. Le mouvement permet la spontanéité et Zoïa a bien envie d'observer de quoi cet oisillon est capable. Hayley. Il y a quelque chose de vulnérable en elle, de tellement fort également, comme une facette que vous ne pouvez jamais contempler pleinement. Sa main attrape celle de la jeune femme et l'entraîne au centre du lieu où quelques âmes perdues se délassent déjà. Le regard délavé quitte celui de la Brune pour laisser les paupières se refermer, elle se concentre sur le mouvement, laisse ses bras la guider, puis ses jambes. La musique se fait plus lente et elle rapproche la Perdue de sa poitrine haletante, ses yeux se posent à nouveau sur le visage de sa compagne de soirée. « Tu aimes danser Hayley? » Ses yeux seulement sourient. « Tu veux rester encore un peu près de moi ou tu préfères une compagnie plus... masculine? » Façon polie de lui demander si elle est dérangée de donner d'elle à une femme, à une semblable, d'explorer un versant connu et en même temps nouveau.

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Après une courte hésitation, j'avais fini par accepter l'invitation de l'intriguante rousse. Je me laissai emporter par la musique, et même si la danse n'était pas ma tasse de thé, ce n'était pas si déplaisant, pas aussi déplaisant que la danse des fêtes de fin d'année du lycée...C'était différent, quoique je tenais tout de même à me mêler aux autres, tentant de bouger comme mes collègues et surtout comme Zoïa. A un moment donné, je la sentis me tirer vers elle, m'approchant un peu plus de son corps et je me laissai faire. Elle me posa des questions, auxquelles je n'avais pas vraiment le temps de réfléchir sur le coup, alors je répondais sans trop être certaine de mes réponses. "Oui, j'aime danser.. " Dis-je en souriant, continuant d'essayer de suivre la musique, chose qui s'avéra être pas très dure, il fallait juste bien tendre l'oreille et ne penser à rien d'autre, à part cette joyeuse mélodie. Puis vint une nouvelle question, est ce que je préférais -je cite Zoïa- une compagnie plus masculine ? Pas forcément. Quand même j'avoue qu'avoir cette rousse si proche de moi, ne me laissait pas indifférente, ou peut-être c'était seulement mon caractère timide qui prenait le dessus, mais je ne m'en plaignais pas. Au contraire, j'allais être payée à la fin de cette soirée que je finisse avec une femme ou avec un homme, alors autant profiter de la chance que j'avais, de pouvoir passer pour une fois du temps avec une fille, j'assumais tout simplement qu'elle me comprendrait mieux, non ? Alors je répondis. "Je ne suis pas contre...seulement, tu voudrais d'une petite novice ? " C'était drôle, car mon costume avec la perruque, la robe ainsi que le maquillage dramatique, était supposé me donner l'air confiante, mais ça n'avait pas l'air de marcher avec moi. Pourtant, si elle acceptait tout de même, ce serait une nouvelle première fois pour moi, et je ne savais comme je devais m'y prendre... "Jusque là, j'ai satisfait pas mal d'hommes, alors...je ne suis pas sûre que d'être tout autant à la hauteur avec une femme. " Je souriais, mon regard posé sur ses yeux et sa belle chevelure, je ne voyais pas des rousses chaque jour.

There's no salvation

La réponse elle s'en doute puisqu'elle voit bien comme la Brune évolue en mouvement, il y a deux catégories de personnes, celles qui sont à l'aise avec leur corps et les autres. Les deux jeunes femmes entrent dans la première catégorie. La Rousse se contente de hocher de la tête avec un sourire complice. Lorsque la proximité s'installe, elle ose la question, certes un peu directe mais au moins honnête. Elle ne veut pas perdre son temps et lui faire perdre le sien, puisque le temps c'est de l'argent il paraît. Les billes claires de la Dunster parcourent les traits de Hayley pendant qu'elle lui répond. Le fait qu'elle n'ait pas d'expérience avec les femmes ne la surprit pas. Tout simplement parce que c'est ce qui l'avait attiré à elle, sa candeur, et paradoxalement lorsqu'on connaissait son métier, sa pureté. Cette fille donnait le sentiment qu'elle parviendrait à se préserver quoi qu'elle puisse traverser. « Ça ne me dérange pas. Il n'est jamais trop tard pour apprendre. » lui rétorque-t-elle en passant une main frêle autour de son cou. « Il suffit d'écouter son instinct, pour faire plaisir à une femme, il suffit de faire comme pour soi puisque tu en es une et de te fier à ta partenaire. » C'était quelque chose qui ne s'expliquait pas, mais qui se vivait en quelque sorte, une question d'intuition et peut-être même d'instinct. « Viens. » ajoute-t-elle d'une voix chuchotée à son oreille tandis qu'elle amorce le mouvement vers un lieu plus isolé.

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