(Flashback) Nancy&Lyssana - Bring me to life...

Il est tard. Il fait froid. Je marche dans les rues de Cambridge sans regarder où je vais. Je m'en fiche. Plus rien n'est important à mes yeux. Elle n'est plus là... Ma soeur jumelle est morte dans l'explosion de la bombe. Pourquoi ? Pourquoi elle et pas moi ? J'aurais tellement voulu donner ma vie pour sauver la sienne. Je me sens vide... Je me sens plus seule que jamais. A quoi me sert de vivre sans elle ? Elle était ma moitié. Elle me complétait. Aujourd'hui je ne suis plus moi même sans elle...

Cela faisait peu de temps qu'il y avait eu l'explosion à Harvard et heureusement pour moi je n'y étais pas à ce moment là. J'avais entend parlé des dégâts et plusieurs personnes avaient été blessées voire y avaient laissé leur vie.
Je me baladais dans les rues ce soir. J'avais travaillé tard au bar, en fait il y avait beaucoup de clients aujourd'hui et le patron avait besoin de moi.
Je vis marcher de l'autre côté de la route une jeune fille qui avait l'air perdue. C'était Lyssana. J'avais entendu dire qu'elle avait perdu sa sœur dans l'explosion. Je l'appelai donc pour m'assurer que tout allait bien et qu'elle ne comptait pas faire de conneries mais elle ne m'entendit pas. On arriva toutes les deux sur un pont et elle s'arrêta. Elle se pencha pour regarder l'eau passer en dessous. Je ne savais pas si elle voulait le faire mais j'avais un mauvais pressentiment.
Je traversai donc la route pour la rejoindre. Je ne lui avait jamais parlé, je connaissais juste son prénom et ce n'était même pas sûre qu'elle connaissait le mien.
Hey ! Tout va bien ?, demandai-je en m'approchant d'elle. Je ne la touchai pas, de peur de sa réaction et j'attendais sa réponse tout en regardant ce qu'elle faisait.

J'étais perdue. Je ne savais plus où aller, que faire, que dire. Qu'est ce que je vais devenir sans toi Linda ? J'arrivais sur le pont.  Voilà où était ma destinée. Je savais ce que je voulais faire. J'étais prête à étouffer cette souffrance qui hurlait en moi. Je regardais l'eau quand soudaine une petite voix perça mes pensées: "Hey ! Tout va bien ?". C'était une fille du campus mais j'étais dans un état tellement second que je ne me rappelais même plus son prénom. Je l'avais déjà vu plusieurs fois, c'est tout. J'ouvris la bouche pour lui répondre que non rien n'allait et que plus rien n'irait maintenant mais aucun son ne sortit. C'était comme si ma voix avait perdu toutes ses forces. La seule chose que je pu faire c'était la regarder tristement avec le visage inondé de larmes avant de reposer les yeux sur le vide qui s'étendait sous mes pieds. Je devais partir la rejoindre.

Elle ne m'avait pas vu arriver et quand je lui demandai si tout allait bien mais aucun son ne sorti de sa bouche quand elle voulut me répondre. Elle me regarda les yeux plein de larmes et regarda de nouveau l'eau. Oulala, ça ne va pas du tout toi !, pensai-je alors. Je ne la connaissais pas très bien et je ne savais pas ce que je devais lui dire pour ne pas qu'elle fasse de bêtises. Elle était encore du bon côté de la barrière au moins ...
Tu ... tu veux pas te reculer un peu ?, dis-je alors d'une voix toute douce.  Je ne voulais pas qu'elle prenne ça pour une agression. Parce que la dernière fois que j'avais aidé quelqu'un qui avait l'air d'être mal, je m'étais fait envoyer bouler méchamment. Je n'avais pas trop envie que ça se reproduise une deuxième fois. Il fallait que je trouve les bons mots.

Elle me demanda si je ne voulais pas reculer. Si je voulais reculer ? Non. Tout ce que je voulais c'était me jeter dans ce vide infini et disparaitre. Je ne voulais certainement pas reculer. J'essayais de lui dire non mais une fois de plus ma voix avait disparu. Je lui répondis donc avec la tête, sans la regarder. Puis je mis un pied sur la rambarde,puis l'autre. Tout se passa très vite et bientôt j'étais assise sur le bord du pont. J'étais prête à partir. Je voulais en finir.

Elle ne voulait toujours pas me répondre. Je ne savais même pas si elle entendait ce que je lui disais. Elle me fit un petit hochement de tête et sans que j'ai le temps de faire quoi que ce soit, elle passa de l'autre côté de la rambarde. Je ne pouvais pas laissé une telle chose arriver devant moi !
Eh fais pas la conne ! Dans ces cas-là il ne faut pas s'approcher de ceux qui vont faire une connerie mais si je ne la retenais pas, c'est sûre qu'elle allait sauter. Je m'approchai donc d'elle et lui tins le bras. Je n'aurais pas la force de la faire passer de l'autre côté. Il fallait la convaincre avec des mots.

Nancy me retint par le bras. Au contact de sa main serrant mon bras, je repris mes esprits. Mais qu'est ce qu'elle faisait celle là ? Son toucher m'avait fait l'effet d'un électrochoc. Je repoussais son bras avec une violence surnaturelle. Je sautais de la rambarde côté rue et je la poussais encore plus violemment. J'hurlais alors "Mais qu'est ce que tu fais là ? Ne me touches pas !!!" J'étais dans une fureur indescriptible, j'avais envie de la pousser par dessus le pont. Qui avait dit que je voulais de l'aide ? Personne.

C'est quand je pris son bras qu'elle réagit. Elle s'arracha de moi violemment et repassa derrière la barrière. J'étais rassurée même si je ne m'attendais pas à cette réaction. Une fois sur le pont, elle me poussa violemment. Je ne m'y attendais pas et je tombais sur le sol. Mais t'es pas bien ?, lâchai-je instinctivement. Bon après réflexion j'aurais peut-être pas du mais il n'y avait aucune raison pour qu'elle me pousse comme ça.
Elle me demanda alors ce que je faisais pendant que je me relevai. Je te sauve la vie !, dis-je alors comme réponse. Ne te déplaise !, pensai-je sans le dire.

Je l'avais fait tomber par terre. Ma force m'avait moi même surprise mais j'étais trop en colère pour m'excuser ou dire quoi que ce soit. Elle me dit alors: "Je te sauve la vie !"Non mais là c'était une blague ? Elle me sauve la vie ?? Mais je lui ai rien demandé, moi. Je n'ai jamais dit que je voulais être sauvée. Au contraire, si j'étais sur cette barrière prête à sauter, il y avait bien une raison. Je lui hurlais alors dessus: "MAIS JE VOULAIS PAS ETRE SAUVEE PUTAIN !" Je m'approchais d'elle d'un air menaçant. J'étais prête à la frapper ou pire. Il fallait qu'elle parte et vite avant que ça ne dégénère ! Je lui criais alors avec des éclairs dans les yeux:"DEGAGE !!!"

Je savais que je n'avais pas répondu ce qu'il fallait à sa quesiton et qu'elle allait mal réagir. Mais en même temps c'était la vérité. Je comprenais qu'elle n'aille pas bien si elle voulait se suicider mais j'avais la ferme intention de l'empêcher de faire n'importe quoi.
La façon dont elle me le dit, j'avais bien cru comprendre qu'elle ne voulait pas être sauvée. Mais ce n'est pas ça qui allait m'en empêcher. Elle s'approcha de moi d'un air menaçant pour me dire de dégager. Je soutenais son regard. Je n'allais pas me démonter. Je savais me défendre s'il le fallait. Non !, répondis-je simplement. Tu fais ce que tu veux, mais je ne bougerais pas de là ! Je comptais bien ne pas la laisser là toute seule.