ANYA&GWEN • fatal attraction

Il y avait quelques temps que je n'avais pas remis les pieds dans les bons vieux dortoirs de la Mather House, mais depuis que j'y suis de retour, je passe mon temps à refaire la fête comme avant. L'avant Willow, l'avant prison, l'avant pas mal de choses en vérité. Mais à chasser le naturel, il revient au galop, et mes addictions s'en suivent peu à peu. J'apprends à vivre sans elle, avec l'idée de ne plus jamais la voir, de ne jamais pouvoir lui demander pardon. Pardon pour mes erreurs, pardon pour la connerie qui m'a valu la prison, pardon pour ce traitement qui l'a tuée plus vite, pardon de ne pas l'avoir retenue, pardon d'avoir gâché sa vie en l'aimant mal. Pardon d'avoir été absente et d'avoir mal quand même. Pardon de tenter de refaire ma vie en allant à droite et à gauche.
Aujourd'hui, comme depuis que j'ai appris sa mort, je vais mal. Mais aujourd'hui, j'ai pas envie de me foutre à l'envers pour ça. J'ai envie de voir quelqu'un qui me changera les idées, qui fera taire le vacarme de mes idées noires, et j'ai trouvé qu'appeler Anya était une bonne solution. Elle est ma meilleure amie, elle est drole et sexy. Autant allier l'utile au moral à l'agréable pour les yeux.
Je m'habillais sobrement pour l'ccasion. Une chemise en jeans, un slim noir, les cheveux lâchés et mes lunettes de vue. Je préparais tout de même quelques shots de tequila, au cas où. En vérité, en m'atte dant, j'en ai bu quelques uns. Mauvaise habitude.

Je balance mes pieds dans le vide, le regard fixé sur ce plafond que je ne connais que trop, insomniaque que je suis. Je pense à Amy, qui me déteste très certainement, mais je pense aussi au boulot qui m'attend parce que les examens de fin d'années approchent à grand pas et avec tout ça, je n'ai pas eu beaucoup de temps à me consacrer à mes cours. Mais je vais y arriver, parce que de toutes façons, je n'ai pas besoin d'énormément de révisions pour assimiler tout ce que j'ai étudié durant mon année. Mon téléphone vibre, je le cherche à tâtons sur ma table de nuit, au sol, il est finalement sous mon oreiller. Je soupire et décroche le téléphone. Mon sourire devient automatique quand j’entends la voix de ma meilleure amie à travers le combiné. Elle m'invite à ce qui semble être une soirée, j'accepte bien évidemment et après avoir raccroché, je me lève d'un bond pour aller enfiler une robe et mes vans Autant être présentable, puis de toutes façons, je ne sais même pas s'il y aura quelqu'un de « potable » la-bas. Je ne sais même pas s'il y aura du monde en fait. Ca se trouve, nous n'allons être que toutes les deux, et j'aime bien passé des soirées avec elle, ça finit toujours de façon marrante. Attrapant mon skate-board, je claque la porte de mon appartement, avant de me mettre sur ma planche pour rouler jusque la Mather House, non sans avoir envie de rentrer dans la Lowell House pour voir Amy. Mais c'est Gwen que je viens voir, pas Amy. Poussant la porte de la Mather, je salue quelques personnes présentes avant de rejoindre la chambre de Gwen, je ne prend même pas la peine de toquer, parce que je sais qu'elle m'attend, je dépose alors ma planche près de l'entrée et balance ma besace à côté avant de courir la prendre dans mes bras. « Coucou toi ! Ca n'a pas l'air d'aller » Je jette un coup d’œil vers les shots de Tequila « De la tequila ? Géniaaaal! » Je tape alors frénétiquement des mains avant de vider un verre d'une traite, grimaçant un peu quand l'alcool me brûle l’œsophage. Ça fait toujours ça, au premier verre.

Qui n'a jamais ressenti ce besoin de s'aérer l'esprit, oublier les mauvaises choses de la vie, de devenir heureux et euphorique quelques instants ? C'est la seule chose que j'espère vivre chaque soir, en me défonçant la gueule, en retrouvant les bras de filles que je ne désire pas tant que ça. Ce soir, j'ai envie de changer d'air, de me changer les idées, de rire de bon coeur. Anya est ce petit rayon de soleil qui ouvrira ma tanière pleine d'obscurité. La tequila aidant, je suis persuadée que cette soirée se passera encore mieux que ce qu'elle ne commence. Et j'étais là, las à fumer une cigarette à la fenêtre quand j'entendais le petit grincement de la porte qui s'ouvre et se referme qui me fit sursauter et me retourner vers elle. Mon petit canon de meilleure amie. Heeey jolie demoiselle ! En effet, j'suis pas au top, mais toi tu vas bien ? Je la serrais contre moi un instant avant qu'elle ne se rende compte de la présence de ma compagne la plus fidèle, la tequila. J'pense toujours à bien accueillir les gens. Sa tête était assez drôle après ce premier shot d'alcool. Que la soirée commence ! Tu sais que comme ça, j'te trouve très attirante ? Je lui lançais un sourire amusé bien que l'idée était réelle. C'est une jolie femme, autant lui dire.

C'est fou comme j'ai l'impression que ma vie est complètement étrange en ce moment, je n'ai plus envie de partir, je suis bien ici. C'est bien la première fois que je me sens bien dans ma tête, bien dans ma peau, bien dans un endroit que je ne connais que trop bien. Peut-être est-ce parce que j'ai rencontré des personnes formidables, que j'ai des personnes sur qui je peux compter et que je sais que ces personnes ne me manipuleront pas. Gwen est toujours la pour me remonter le moral quand ça ne va pas, et je suis vraiment heureuse de l'avoir rencontré. J'aime bien parce qu'on est pas du genre à se prendre la tête pour des futilités et j'aime beaucoup être dans ses bras, c'est rassurant. « Oui ça va, je vais bien. » Pour une fois que je ne mens pas quand je répond à cette foutue question, je n'ai jamais été aussi bien que depuis quelques temps. Lorsque l'alcool me brûle l'oesophage, je dois tirer une tête assez marrante quand je vois sa réaction. Lorsqu'elle me dit qu'elle me trouve attirante, je ne peux pas m'empêcher de me cacher derrière mes mains en sentant le rouge qui me monte aux joues, je n'ai pas l'habitude que l'on me fasse des compliments, mais quand on m'en fait cela me fait toujours le même effet. Je souris tout de même avant de lui répondre « Hm.. Tu es super attirante aussi. » C'est vrai qu'elle est canon. Elle est l'une des plus belles femmes que je connaisse. Nous servant un nouveau verre de tequila, je lui tend le sien avant de trinquer avec elle pour finir par boire le verre d'une traite, la sensation de brûlure s'atténue. Si l'alcool se mêle à cette soirée, cela risque d'être assez marrant. « Mais t'aime vraiment ma robe ? J'ai hésité à la mettre ce soir. » Je tourne alors sur moi-même, en riant. Je n'ai pas l'habitude d'être en robe, j'ai toujours l'impression d'être un sac à patate dedans, alors j'aime entendre quand une robe me va bien, même si je suis persuadée qu'elle ne me dira pas le contraire

J'étais là, adossée près de la fenêtre, les cheveux légèrement caressés par le vent, quand je tenais cette magnifique et formidable fille dans mes bras. Sa simple présence, son simple contact faisaient naitre en moi une impression de bien-être, de légèreté. C'était souvent le cas avant aussi. Je me sens bien avec elle, elle est simple, douce, drôle, sexy, joyeuse. Le genre de fille qui, comme moi, ne se prend pas la tête pour des conneries. Ça se voit que tu vas bien, j'suis heureuse pour toi ! Je souriais pleinement en lui disant cela. Je l'ai connue bien avant qu'elle aille bien. Ce n'était pas vraiment le cas avant aujourd'hui, car j'ai appris à analyser les gens en me faisant analyser par un psy. Et je voyais cette sincérité chez elle. Elle est naturelle, et ça se voit d'autant plus quand elle se cache derrière ses mains après mon compliment. Elles et trop mignonne quand elle fait ça que ça l'arrache un sourire. Sois pas gênée ma jolie, j'dis que la vérité ! J'attrapais le verre de tequila qu'elle me tendait pour le boire cul sec, comme elle. Sauf que j'ai déjà pas mal d'avance sur elle et j'commence à avoir chaud. Alors je déboutonne quelques boutons de ma chemise pour avoir un peu plus d'air. Sa question, je l'ai vue comme une perche à saisir sur le moment, et je n'ai pas eu d'autre choix que de dire ce que je pensais. J'adore ta robe, mais je sais, du moins j'pense que t'es encore mieux sans ! Je lachais un petit rire quand elle tournoyait sur elle-même. Faut que j'me calme sur la tequila...