MATTHEO&ALEXYS † besoin de changer d'air.

Il faut que je parte. J'ai besoin de partir. J'ai besoin de réfléchir. Je veux faire le bon choix pour la première fois dans ma vie. Je ne veux rien regretter. J'ai besoin de savoir si ma place est toujours ici ou alors, loin de tout ce bordel. J'ai besoin de voir Jeno, peut-être de rectifier les choses avec ma mère également. J'ai besoin de changer d'air tout simplement, de m'éloigner de tout et de tout le monde. Pourtant, Matthéo semble en avoir besoin également alors, je lui propose de venir même si au début, je voulais partir seule. Je lui propose de m'accompagner en lui précisant que je prends l'avion de fin d'après-midi. Il m'a dit qu'il serait là alors, j'attends sagement avec le billet que je viens d'acheter devant la porte d'embarquement. Une part de moi à envie de le voir arriver, une autre non. J'ai besoin d'espace, de temps, de penser par moi-même. Pourtant, Matt, c'est l'un de mes meilleurs amis et j'ai besoin de lui, besoin de son soutien, besoin de l'avoir près de moi malgré tout. Alors, j'attends et je verrais bien ce qu'il décidé. Peut-être que ça nous fera du bien à tous les deux après tout. Je sais que sa vie est loin d'être parfaite également et j'espère vraiment pouvoir l'aider même si je pense en être incapable.

Le tourbillon de la vie, tout se chamboule ces derniers jours, comme si finalement avoir une vie bien rangée pour seulement quelques secondes n'était pas permis, fatigué, lassé, j'avais envi de voir autre chose, ne pas me prendre la tête pendant juste quelques instants. Le départ d'Alexys pour Toronto, non je ne pouvais pas laisser seule parce qu'elle était mal, elle avait besoin de réfléchir, elle était paumée et je pouvais le comprendre, nous étions maudits ou quoi.
Alors que le taxi tournait serré au virages, pour ne pas louper cet avion, qui devait partir dans seulement dix minutes maintenant, une fois devant , je prenais mon sac de fringues en me mettant à courir pour choper un billet au passage avant de voir Alexys au fond. Le billet en main, toujours haletant alors qu'il nous restait deux minutes pour rejoindre la salle d'embarquement. Je crois que je suis presque à l'heure ... Sourit ma belle ! dis je avant de lui faire la bise, de toute façon nous partions ensemble mais après nous ne savions pas ce qui allait arriver, chacun ayant besoin de respirer et réfléchir. Alors ça t'a pris comme ça Toronto, ton frère qui te manque, marre de Harvard ! Mais on va tout oublier juste pendant quelques jours ...

Je ne pensais pas que Matthéo était prêt à partir. A vrai dire, je voulais m'éloigner de tout et de tout monde dans le but de réfléchir tranquillement et prendre mes propres décisions sauf que Talya m'avait dit que Matthéo filait un mauvais coton en quelque sorte alors, même si je lui faisais confiance, j'étais plus rassurée de l'avoir près de moi. J'attendais sagement avec ma valise qu'il se pointe et heureusement pour lui, il arriva juste à l'heure. Je souris en l'apercevant, il me fit la bise et je lui fis une rapide accolade avant d'hocher la tête. Si tu me demandes de sourire tout le long du voyage mon chou, tu peux rester ici ! J'ai rigolé avant de le tirer par le bras. Il fallait y aller sinon, les portes allaient se fermer et ça serait foutu. Je soupirais suite à ses paroles. Ecoute Matt, faut que je te le dise mais mh... je reviens pour le voyage des Mathers et puis, je termine l'année parce que je suis vice présidente mais, je sais pas si je vais rester à Cambridge. Je me suis mordue la lèvre, je l'ai regardé brièvement avant de monter ma valise.

Juste s'évader quelques jours, reprendre sa vie en main et oublier toutes les erreurs que l'on a pu faire par le passé, car putain que j'en faisais ces derniers temps à tout mélanger, tous se bousculaient dans ma tête, un bol d'air frais était indispensable et puis Toronto je connaissais pas alors Même si je sors des blagues pas drôles ? C'était parti ! Prenant les valises pour les déposer sur le tapis roulant, petite escapade entre amis et déprimés. Mais sa phrase suivante failli me faire faire une attaque, quoi elle allait peut être partir, elle aussi comme ça en un claquement de doigts ?! Une femme d'honneur ... et prête à toutes les beuveries aussi ! Et tu viendrais vivre à Toronto avec ton frère ? Non fallait trouver un moyen, même si de toute évidence j'accepterais sa décision et l'aiderais comme je le pouvais, c'était bien la première fois que je voyais Alexys dans cet état pour un mec ... même si ce n'était pas un mec comme les autres d'après elle !

Partir, ça allait me faire du bien et puis, je pourrais réfléchir et enfin trouver ce que je voulais vraiment. Surtout si tu fais des blagues pourries ! Ouais après tout, Matthéo, c'était le roi de la grosse connerie. Je pense encore et toujours qu'il a trop mangé de carambars quand il était gosse. Mais, je devais mettre les choses au clair. Je ne savais pas si j'avais envie de rester à Cambridge. Il y avait plusieurs raisons. Jeno était parti, tout comme Septembre et Konrad aussi. Ensuite, j'avais fait beaucoup trop de conneries cette année et évidemment, j'avais laissé mes études de côté. Je savais que je n'aurais pas mon année et, je ne méritais peut-être pas ma place ici. Pour terminer, Zakhar évidemment. Il pouvait pas me pardonner, il était revenu pour moi et je ne pouvais pas le croiser tous les jours en amphi et faire comme si de rien était. J'ai haussé les épaules suite à sa question. Je pourrais retourner à Toronto, reprendre mes études là-bas et peut-être même renouer avec ma mère. J'étais pas certaine que ce soit une bonne idée mais bon... Sérieux, mes notes sont catastrophiques, j'ai quasiment pas bossé cette année. Harvard, c'est peut-être trop dur pour moi. Faut que je réfléchisse parce que si je reste pour me moment, c'est juste pour vous, pour la Mather. Parce que c'est ma famille en quelque sorte.

Elle ne savait juste pas comprendre mon humour là était toute la différence, moi un humour pourri non je ne pouvais pas m'y résoudre, cela serait comme me poignarder dans le dos. Tu me crèves le coeur ... Mais c'était le moment de franchir la porte pour pénétrer dans l'avion, accueillis par des hôtesses de l'air, nous finissions par nous retrouver à notre place. Je te laisse le hublot ? Ou tu vas me vomir dessus parce que tu as le vertige ? Oui j'avais déjà expérimenté et autant dire que c'était pas le mieux pour finir le trajet, même si Toronto n'était pas loin nous serions arrivés dans pas longtemps, dans si peu de temps nous allions respirer et ayant fui tous nos ennuis. Tu veux pas partir qu'à cause de cela je te connais Alexys ! Mais on va pas parler de cela dès maintenant ça risquerait de plomber l'ambiance ... Et puis Toronto de toute façon c'est pas super loin, tu m'abandonneras pas réellement ... Oui j'étais sentimental lorsqu'il s'agissait des personnes qui m'étaient chères, mais tel était son choix. Et le Summer Camp tu penses y aller ? Après tout rien de mieux pour te redonner le goût à la vie ...

J'ai souri et j'ai déposé un baiser sur sa joue pour pas qu'il se vexe. Il avait beau faire des blagues pourries, je rigolais à chaque fois malgré tout. Surement parce que c'était Matthéo et que je savais qu'il fonctionnait toujours comme ça. On arrivait devant la porte puis, dans l'avion et lui me demanda si je préférais le hublot ou si je comptais vomir. J'ai légèrement rigolé en hochant la tête négativement. Je vais pas vomir mais, je préfère que tu prennes le hublot quand même ! Depuis l'accident d'avion qu'on avait eu en début d'année scolaire, après le summer camp, je préférais largement être du côté de l'aller. Je serais bien comme ça. Il s'est installé, j'en ai fait de même et j'ai soupiré suite à ses dires. Septembre est partie, Jeno, Olympe, Konrad, tout le monde part. Et Zakhar a dit que je changerai jamais, que je suis une idiote de Mather et qu'il arrive pas à me pardonner. J'ai croisé les bras contre ma poitrine en regardant droit devant moi avant de soupirer agacée. Ouais, y a vraiment tout qui me saoule en ce moment, je ne réussis rien ou plutôt, rien ne me réussit. Mais tu sais que je t'abandonnerais jamais de toute façon ! J'ai tourné la tête en sa direction pour le rassurer et lui sourire avant de répondre à sa question : Bien sur que je serais là pendant le summer camp ! J'allais pas rater ça quand même !

J'étais paumé, je me sentais affreusement seul depuis que Talya avait été rayé de ma vie par ma bonne volonté et elle ne pouvait y rerentrer à cause de mon égo, de mon envi de ne pas compliquer sa vie et la mienne par la même occasion, comme l'avait dit Aby tout cela est trop ambigu pour apporter quoi que ce soit de bon. La voix d'Alexys m'extirpait de mes pensées, qui tournaient en boucle, moi aussi j'étais bon pour voyager, faire le tour du monde, mettre le plus d'espace possible entre ma vie d'aujourd'hui et celle que je voulais vraiment, celle de demain. M'installant alors à côté du hublot, je me mettais à regarder dehors tout en l'écoutant avant de la regardait. C'est un crétin d'Eliot si il pense réellement ça de toi ... après tout tu n'as rien à te reprocher depuis qu'il est revenu ! Et puis avec le temps ... tout s'arrangera peut être avec Zakh, tu me disais avoir confiance en lui, il prendra la bonne décision ! dis je posant ma tête contre la sienne, on aurait dit deux petits vieux qui parlaient de leurs problèmes, pas l'un ne pouvait surmonter l'autre et pourtant fallait bien se booster un peu ... Je crois plus aux promesses, aux amitiés pour la vie, c'est que des mots ... rien qu'à voir où en est ma relation avec Talya, le néant ! Bon d'accord Alexys et Talya étaient totalement différentes, et pourtant je ne faisais plus confiance en grand monde, car bien malgré moi j'avais pris un coup dans la gueule avec toute cette histoire.

Il fallait que je lui dise parce qu'il allait devoir me supporter ces prochains jours. Je voulais qu'il sache pourquoi j'étais pas bien et pourquoi je voulais partir, réfléchir, m'enfuir loin de Cambridge peut-être pour quelques jours, peut-être pour plusieurs mois ou même de nombreuses années, je n'en savais rien encore. Je lui fis un rapide résumé et écoutais ses paroles en souriant légèrement tandis que sa tête se posait contre la mienne. J'ai finalement haussé les épaules. Il a pris la bonne décision. Je l'aurais fait souffrir dans tous les cas et puis, peut-être qu'il a raison. Peut-être que jamais je ne changerai. J'ai pris sur moi et je me suis reculée pour poser la tête contre le dossier de mon siège. J'ai soupiré suite à ses paroles avant de froncer les sourcils en le regardant. Tu penses vraiment que ce sont que des mots pour moi ? Tu penses vraiment que je suis comme Talya ? Je rigolais pas avec les promesses,je les tenais tout le temps... La plupart du temps. J'essayais du mieux que je le pouvais !

C'était le séjour des lamentations, des remises en question, peut être qu'elle ne changerait jamais même si j'avais beaucoup de mal à y croire, elle était réellement quelqu'un de bien qui avait cette carapace de Mather parfaite qui faisait des conneries, mais ce n'était pas réellement elle après tout, tous ceux qui la connaissaient pouvait déjà savoir qu'en amitié elle était une amie fidèle. Tu dis n'importe quoi ... Oui mais je ne comptais pas m'énerver pour l'instant et cela me ferait bizarre avec Alexys, même si ces derniers mon quota de tolérance et d'énervement était bien bas, j'étais irritable et pas souvent de bonne humeur, même si là il fallait que je sois présent pour miss Carpenter. Elle semblait blesser un instant, il est vrai qu'elles n'étaient pas pareilles toutes les deux ... Non tu n'es pas comme elle, loin de là même, tu as toujours été là pour moi ! Mais je ne pensais pas non plus qu'elle était comme ça ... des fois l'amour ça peut rendre tellement con !