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Des cours, encore des cours, toujours des cours ! Ça va que la psychologie est ma matière préférée et donc ma composante majeure, sinon je me serai tiré une balle depuis longtemps déjà ! Les heures s’enchaînent, il m’arrive de piquer un peu du nez mais jamais complètement. Parfois, je me dis que si je faisais moins la fête le soir, ça irait mieux, mais d’un autre côté, je ne suis pas Mather pour des prunes ! Le but de mon existence se résume aux fêtes et à embêter (que de politesse en moi !) les Eliots. Cette bande de gosse de riches me tape sur le système. Ils sont si… parfaits en apparence ! Mais à l’intérieur, ils sont pourris jusqu’à la moelle, bouffés par l’argent. Et ils n’ont pas l’air de savoir quoi en faire, de leur fric. Un rictus m’échappe à cette pensée. Il n’y a pas longtemps, en guise de bizutage, je devais aller « rafraichir » une chambre à la sauce Mather. Avec ma complice, on s’était fait attraper et filmer. Je ne sais pas pour l’instant ce qu’était devenue la fameuse vidéo et je m’en fichais pas mal.
Entre midi et deux, je vais à la cafète. Je mange rapidement à une table seule. Ce n’est pas la première fois : en général, je mange assez vite et du coup, je pars avant tout le monde. Je me rattrape le soir où je fais des soirées entre amis ! Seulement ma vessie me rappelle vite à l’ordre. Pas très élégant mais nécessaire. Je me dirige donc vers les toilettes. Il n’y a personne, et je soupir de soulagement. C’est ridicule, mais je n’aime pas quand il y a du monde tout autour. Même si ce sont des filles, je me retrouve toujours avec des dindes qui parlent de leur coup d’un soir dans les toilettes. Rien de bien réjouissant étant donné que je suis toujours vierge. Les mecs sont tous les mêmes, ils sont immatures et affligeants. Je n’en veux pas qui soit trop intime avec moi. Pas avant que je trouve le bon. Pourtant, mes critères ne sont pas bien particuliers, mais les mecs comme je les aime ne sont plus en stock. Ou peut-être que je suis trop romantique…
Je sors des toilettes et sors mon mascara et un miroir de mon sac à main. Les toilettes sont équipées de lavabos, face à la porte, mais ne possèdent pas de glaces. La porte s’ouvre derrière moi mais je n’y fais pas plus attention que ça. Un truc me titille mais je n’y prête pas attention. Voilà que je deviendrais parano ! Un fin sourire aux lèvres, je me retourne et me heurte à quelqu’un. Je sais ce qu’il manque : les gazouillis des filles qui se déplacent en bande, ou au moins les talons qui claquent sur le sol carrelé. J’ai le nez enfoncé dans le torse d’un type, donc pas étonnant. Il fait un pas en avant et, trop surprise pour lui opposer une quelconque résistance, je me retrouve dos au mur. Je lève la tête et croise ses yeux bleus (que je devrais magnifique en d’autres circonstances moins effrayantes).
-Que fais-tu là ?
Je suis coincée entre un mur et un type inconnu et c’est la première question qui me passe par la tête. Pourquoi est-il dans les toilettes des filles ? Une autre question tout aussi stupide me traverse l’esprit : la porte est-elle verrouillée derrière lui ? Puis une autre un peu plus classique : puis-je lui échapper ? Mais je finis par me rattraper à voix haute pour poser deux questions qui m’apporteront un tant soit peu de réponses.
-Qui es-tu ? Et que veux-tu ?
Ma voix est froide, je n’ai pas peur. Pas encore. Je ne sais pas ce qu’il veut, mon imagination peut s’emballer mais ma raison aussi. Je peux hurler, les couloirs ne sont pas déserts. Pas avant la sonnerie en tout cas. Après, ça deviendra plus compliqué. Je serai notée absente en cours, et j’aurai des ennuis. Minute… Je suis plaquée à un mur et tout ce qui m’inquiète, ce sont les cours ? Il y a plus urgent à régler : le problème de ce mec.
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