Des jumelles Whistler je suis née 4 minutes avant ma sœur ce qui veut donc dire que je suis la première. Enfin tout dépend à qui on demande cela puisque certains disent que le premier bébé sorti et le plus âgé tandis que d’autres disent cela de la dernière-née. En ce qui me concernait, j’aimais penser que j’étais la plus grande des deux. En tout cas, même si j’aimais énormément le lui faire remarquer, j’aimais encore plus le fait qu’on soit jumelle. On avait beau être le contraire l’une de l’autre, je ne pouvais pas me passer d’elle. Depuis que j’étais toute petite, depuis que j’étais née, elle était ma bouée, mon repère. Elle était mon double et plus que ma moitié. C’était mon âme-sœur de sœur et d’après ma mère, il parait que je pouvais pas rester trop longtemps loin d’elle quand j’étais bébé puis bambin. Je me rappelle de tous ces moments qu’on passait à jouer ensemble lorsqu’on était plus petite et qu’on avait plus au moins les mêmes centres d’intérêts c'est à dire avant que ma sœur ne découvre le sport. Mais nos différences ne nous séparaient aucunemenr peut-être même qu’au final elles nous rapprochaient, on se complétait. Mais le moment dont je me souviens le plus, c’était lorsque ma mère m’avait dit qu’elle songeait à nous mettre dans une chambre individuelle. C’était une samedi matin du mois de mars et j’avais huit ans. Je ne me souvenais plus où était ma sœur mais ce dont je me souvenais c’était que j’étais à la table en train de petit-déjeuner et ma mère était avec moi. Je me rappelle encore de ce regard qu’elle me lançait comme si elle n’osait pas me dire ce qu’elle avait à me dire. Je me souviens d’avoir compté jusqu’à 100 quatre fois et à la quatrième fois elle c’était enfin mis à me parler pour m’annoncer qu’il serait tant que Leyla et moi on est notre propre chambre. Alors je me suis mise à pleurer, pleurer et encore pleurer jusqu’à ce que je n’aie plus de larmes à verser. Je ne voulais pas être séparée de ma sœur. Je ne pouvais même pas imaginer de plus m’endormir près d’elle, qu’elle ne soit plus la dernière personne que j’entende ou alors que je ne puisse plus m’aider de sa respiration calme et paisible pour m’endormir. Qui j’allais réveiller à présent quand il y aurait de l’orage ? Avec qui j’allais faire le bazar dans la chambre jusqu’à ce que je me fasse engueuler ? Avec qui j’allais compter les moutons lorsque je n’arrivais pas à dormir ?
Being classy is my teenage rebellion
La perfection, la beauté et la séduction. Voilà ce qui me résumait depuis que j’étais rentrée dans l’adolescence. Ma mère avait réussi à faire de moi ce qu’elle voulait. Ma chambre était remplie de vêtements purement et uniquement féminin et bien évidement sexy et à cause de moi et de toutes mes chaussures, ma mère avait dû racheter des étagères et des meubles. Même si j’avais toujours été ce que ma mère voulait, même si j’avais toujours été coquette que j’avais toujours aimé tout ce qui était petit robe de princesse, petit jupe, ma réelle transformation avait commencée lorsque j’étais en 9th Grade. Je venais tout juste d’entrée dans ce qu’on appelle « High school » en Amérique et j’avais alors tout juste quatorze ans. Je voyais toutes ces belles filles qui étaient dans des classes supérieures à moi. C’était des séductrices, des filles qui savaient ce qu’elles voulaient et qui n’avaient qu’à se servir de leurs atouts pour arriver à leur fin. Quand je les ai vus, j’ai directement su que c’était comme elles que je voulais devenir. Je voulais être une vraie séductrice qui savaient si faire avec les garçons mais aussi avec la vie. Je ne cherchais pas à avoir pleins de garçon qui me couraient après ou qui me désiraient seulement pour mon corps. Non, je voulais simplement être bien dans ma peau et visiblement je devais être comme elle pour me sentir moi, une véritable adolescente coquette. Pour ma mère qui avait toujours essayé de nous inculquer les bonnes manières, comment être une femme, une bonnes épouses et tous ceux qui allait avec, ça lui avait fait plaisir le jour où elle avait remarqué ma transformation. Cette métamorphose avait limite eu lieu du jour au lendemain. J’avais brutalement laissé tomber tous les amis que j’avais simplement pour avoir une chance de trainer avec ses filles plus âgées que moi et qui ont pu m’apprendre la séduction et la manipulation. Etant donné que ma sœur partait régulièrement, j’ai compensé son absence comme j’ai pu. Quand on se voyait tout allait bien, c’était toujours aussi magique que quand on était petite mais quand elle était loin de moi, elle me manquait cruellement alors j’ai compensé avec toutes ses filles qui m’ont transformée et tous ces mecs qui me portaient une réelle attention. J’étais devenue une populaire grâce aux personnes avec qui je traînais, je savais me jouer des gens plus particulièrement pour obtenir ce que je voulais et à vrai dire, je m’amusais de ce nouvel aspect de ma personnalité. Je n’étais pas réellement méchante, j’avais mes limites et je savais m’arrêter quand les choses allaient trop loin mais je ne me laissais pas non plus marcher sur les pieds.
On m’avait dit que mes rêves pouvaient devenir réalité. Mais on ne m’avait pas prévenu que les cauchemars aussi.
C’est de ma faute, toute est de ma faute. Dans ma tête cette phrase n’arrêtait pas de sonner en boucle, comme un refrain ou plutôt comme un disque rayé. C’est bien ce qu’on dit quand ce genre de chose arrive non ? Les gens ne se font-il pas un plaisir de rejeter la faute sur toi, sur ton caractère et/ou sur ton style vestimentaire ? Et c’était en parti pour cela que je ne voulais pas en parler. Après tout, j’étais d’accord avec tout c’est gens. Je me sentais entièrement responsable de ce qu’il m’était arrivé. Un, j’avais seulement réussit à tenir un an avant de déraper suite à ma métamorphose. Ces filles, elles n’avaient pas une bonne influence sur moi. Je le savais, on me le disait et pourtant je n’arrivais pas à les quitter. Je n’arrivais pas à me résigner à redevenir celle que j’étais avant de les rencontrer. Et ce qui devait forcément arriver quand on était une fille aussi délurée que moi, qui ne faisait pas attention quand elle s’amuse arriva. Et encore une fois, heureusement que ma sœur était là. Sincèrement, je ne savais pas ce que je ferais sans elle. J’étais arrivé un soir après les cours et je m’étais laissé tomber en pleure sur son lit. Alors que je pleurais, elle me caressait les cheveux pour m’apaiser. Et lorsque je fus enfin en état de parler je lui avais dit : « Je suis enceinte. Il faut que tu m’aide. » Je savais que je pouvais lui faire confiance, je savais qu’elle ne dirait absolument rien à nos parents. Après tout, c’était ma sœur jumelle et si je ne pouvais pas lui faire confiance je ne savais pas alors à qui accorder ma confiance. Il était clair que je ne pouvais pas garder ce bébé et je ne pouvais en parler à personne même pas au père. Il avait tout comme moi 15 ans et je savais très bien qu’à partir du moment même où je le lui aurais dit, il aurait pris la fuite. Alors j’ai tout programmé avec ma sœur et je me suis faite avorter sans même en informer mes parents.
Fait qu'un jour, le cancer ne soit plus qu'un signe astrologique
Mon téléphone sonna une fois, deux fois puis trois. A Chaque fois, je ne répondais pas. C’était ma mère et je savais pertinemment qu’elle allait me passer un savon lorsque je rentrerais à la maison. Mais si c’était urgent elle n’avait qu’à me laisser un message. C’était il y a trois ans maintenant. J’avais décidé de faire une journée avec mes amis. C’était ma dernière année avant l’université et j’avais envie de profiter d’eux avant qu’on soit dispersé dans les quatre coins de l’Amérique ou pire du monde. Et ce jour-là je ne voulais pas être dérangée alors je décidais de couper mon téléphone acte que je regrettais aussitôt une fois arrivée chez moi. Si j’avais su, je n’aurais pas fait ça. Lorsque j’avais vu ma mère avec ses yeux rougis, ma sœur à côté d’elle et mon père avec elles je me m’en étais voulu et aujourd’hui je m’en voulais encore. Je m’en voulais de ne pas avoir été là pour elle, je m’en voulais d’être en train de m’amuser, de profiter de ma journée alors que pour eux, leur journée était gâchée, voir même leur semaine, les jours à venir. En ce qui concernait ma mère ça allait être toute le reste de sa vie. J’étais donc rentrée toute contente, toute souriante, heureuse de ma journée. Mais aussitôt avoir vu les visages de ma famille j’avais arrêté de sourire. Et j’étais restée devant la porte choquée comme paralysée. J’étais incapable de faire le moindre pas, incapable de formé le moindre mot alors j’avais attendu que l’un d'eux veuille bien m’expliquer ce qu’il se passait. J’ignorais totalement combien de temps il c’était écoulé entre le moment où j’étais rentré et le moment où ma mère c’était enfin décidée à parler. Puis enfin elle les avait prononcés ces mots dont je me serais bien passé. Ce fut la voix pleine de sanglotant qu’elle m’avait annoncée que mon grand-père, son père, avait un cancer de la prostate. A ce moment-là, mon cœur à louper un battement. J’avais la sensation qu’il allait explosé tellement que j’avais mal. Comment n’avais-je pu rien voir ? J’avais vu mon grand-père il n’y avait pas si longtemps et il semblait aller bien, enfin en apparence seulement. Peut-être qu’au final, il faisait semblant peut-être même qu’il savait depuis longtemps qu’il était malade et il voulait rien nous dire. J’avais l’impression de mourir, j’avais l’impression de ne plus pouvoir respirer. Je ne voulais pas qu’il meurt, je ne pouvais pas le laisser partir même si son heure était arrivée, ça m’était impossible, inimaginable.
Harvard. C’était le choix que j’avais fait lorsqu’on m’avait demandé dans quelle université je voulais aller. Au final, je ne savais pas si j’avais fait ce choix parce que j’avais réellement envie d’y aller ou parce que ma sœur y allait également et que je ne voulais pas être trop loin d’elle. Il fallait dire aussi que jusqu’à maintenant, on avait toujours été dans les mêmes établissements. Certes pas toujours dans la même classe mais au moins, je savais que si j’avais un problème, elle n’était pas très loin. Si je n’avais eu aucune chance de rentrer à Harvard, je n’en aurais jamais fait la demande mais je savais que mes notes me le permettaient largement. J’avais durant toutes l’année fait mon maximum pour pouvoir intégré n’importe quelle fac afin que ce soit moi qui les choisissent et non elle qui me choisissent comme ma mère me l’avait toujours expliqué. J’avais opté pour un cursus design de mode et arts visuels. La mode c’était ce qui me plaisait le plus au monde. J’ignorais totalement ce que je voulais faire en sortant de l’université mais travailler dans la mode ou l’art ne me déplairait absolument pas. J’avais toujours été indécise dans mon orientation parce que je n’arrivais jamais à me projeter dans l’avenir et ce n’était pas l’université qui aller me faire changer. Pour certains, l’université était le moment de se défaire de l’étiquette qu’on avait pu nous coller lors des années précédentes mais pour moi c’était surtout le moment de renforcer cette étiquette et notamment de parfait mon côté fille séductrice et bien élevée qui aimait ce servir de ses atouts. Ceci avait été possible grâce à la confrérie que j’avais choisie et qui était parfaite pour moi. Ma mère me disait très souvent que les apparences étaient très importantes et j’étais toute à fait d’accord avec elle et c’était en partie pour cette raison là que j’avais choisis de suivre tous les conseils qu’elle m’avait donné avant mon premier jour de rentrée.