Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityTimoteï → Rencontre impromptue


Timoteï → Rencontre impromptue

Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

Le printemps permet la renaissance de la nature. Il a une odeur particulière, quelque chose dans l’air qui sent le renouveau. La température augmente, le soleil revient. Et avec eux, mon envie de me balader dans le parc ! C’est toujours agréable, un roman entre les mains, de lézarder au soleil. Sur le chemin, je me suis acheté un café. D’habitude, ce n’est pas ce que je préfère boire, mais entre midi et deux, à l’heure de la digestion et surtout entre mes deux plages de cours, j’ai besoin d’un coup de fouet. Je m’installe sur le versant d’une petite butte, j’étale une nappe sur laquelle je m’allonge. Je règle mon téléphone pour qu’il vibre d’ici une heure. Il faudra bien que je retourne en cours à un moment ou un autre. De mon sac, je sors Fifty Shades of Grey et une pomme dans laquelle je croque à pleine dent. Je mets mes écouteurs et laissent les notes de piano en arrière-plan musical.

Soudain, au moment où il est question de plug anal au moment du dîner, un cri me fait sursauter et quitter ma lecture.

-Arrêtez cet homme il m’a volé mon sac à main !

Je redresse la tête pour voir où est l’homme en question, mais une seconde trop tard : il a passé le sommet de la colline et ne m’a pas vu. Il me heurte de plein fouet, et j’écope d’un joli coup de pied dans les côtes. L’homme s’étale de tout son long, en partie sur moi. Une grand-mère visiblement très alerte s’approche, traînant son caddy derrière elle. Avec son parapluie, elle frappe sans ménagement l’homme, sans même un regard pour moi.

-Espèce de petit vaurien ! Garnement ! Filou ! Je vais t’apprendre à déposséder une vielle dame !

Je dégage mes lambes de sous le corps de l’homme et attrape le parapluie de la dame.

-Je pense qu’il a eu son compte madame. Reprenez votre sac, et laissez le garde du parc s’en charger.

La vieille devait hurler depuis un certain temps car l’homme chargé de la protection du parc et de la sérénité de l’endroit arrive sur ces faits, flanqué de deux policiers. L’homme se retrouva menotté et emmené. Je n’aurais même pas été remerciée ! La vieille s’en alla de son petit pas fâché, et les personnes chargées de la protection sont affairées avec le voleur. Je décide de remballer en vitesse. Je remets donc toutes mes affaires dans mon sac, prend ma nappe sur mon bras et redescend dans un endroit u peu plus peuplé mais où je suis pratiquement sûre de ne pas me faire agresser.

Je suis étonnée par le nombre de personnes dans le parc à une heure pareille. Il y a même des enfants avec leurs parents ou leur chien, qui lancent des bâtons ou des frisbees. Certaines fois, je me dis avec nostalgie que j’aurais aimé faire la même chose avec ma famille biologique, mais je me console en me disant qu’au moins, j’ai eu la plus parfaite des familles d’adoption !

Au loin, je vois un enfant tiré les couettes d’une petite blonde. Immédiatement, les deux parents se rentre dedans, rejetant la faute l’un sur l’autre. C’est drôle comme pour certains adulte leur enfant est si parfait qu’il ne peut pas être responsable d’une bêtise. La mère de la fille blonde hurle, et ces cris parviennent jusqu’à moi.

-Ça aurait mérité une bonne fessée ! aboie-t-elle.

-Et votre enfant est-il un exemple sur tous les points ? rétorque l’autre.

Je secoue la tête, écœurée. Je ne sais pas ce que je ressens vraiment. Peut-être que si ç’avait été moi l’un des deux enfants, avant mon adoption, j’aurais fini avec bien plus qu’une fessée, même si je n’étais pas en tort ? Ou alors je croyais ma sœur en eux, celle à qui on a tout cédé. Une rage sourde s’empare de moi à se souvenir, mais une crainte sans pareille m’envahit aussitôt après. Je n’aime pas ressentir ce genre de chose, alors je passe mon chemin pour calmer mes nerfs.

Des écureuils jouent dans un arbre. Je remets ma musique et éteins ma sonnerie de portable. Je ne vais peut-être pas trop m’éterniser. Sur le chemin, il me semble distinguer une silhouette familière. En m’approchant, je constate qu’il s’agit d’un membre de la Mather : Timoteï. Comme je ne suis pas une sauvage, je vais le saluer.

-Salut, comment ça va ?
(Invité)