The man for the job (naomi)

The man for the job

Tu quittes le restaurant universitaire , visiblement rassasié . Ton ventre est prêt à exploser et ton jean te serre plus si bien que tu as l'impression que tu vas étouffer . Tu portes un t-shirt blanc simple et un jean moulant noir ainsi que tes toutes nouvelles timberland noires que tu t'es achetées dans la semaine grâce à l'argent de poche que grand-mère Ronella t'a envoyé . Tu l'aimes hein ? Pas seulement parce qu'elle t'a offert une paire de chaussures que tu voulais tant mais parce qu'elle s'est occupée de toi comme une vraie mère . Elle a beaucoup aidé ta mère à assumer sa vie de mère célibataire et rien pour que ça , tu lui es éternellement reconnaissant . Elle a pris soin de ta maman , de toi et de ta petite sœur Candience . Tu déambules dans les couloirs à la recherche d'un visage familier .  La foule d'étudiants t'engloutit . Tu soupires en essayant tant bien que mal de te frayer un chemin . Ce ne sont pas les couloirs qui sont trop étroits mais les étudiants qui sont trop nombreux . Le directeur de Harvard devrait se montrer plus exigeant à l'avenir . Certains n'hésitent pas à bousculer ou à écrabouiller tes chaussures . Tu pinces les lèvres . Elles sont neuves et tu as bien l'intention de les chérir . Tu serais même prêt à dormir avec . Finalement , le couloir finit par se vider . Un peur d'air respirable n'est pas de refus . Tu avances d'un pas nonchalant vers la sortie , ton sac de cours sur ton dos . Tu quittes le bâtiment dans lequel tu as cours et te diriges vers le parking de l'université lorsqu'un rassemblement attire ton attention . « Qu'est-ce que … ? » commences-tu en tendant ton cou pour mieux voir ce qui se passe là-bas . Ca a piqué ta curiosité . Tu rebrousses le chemin . Tu es irrésistiblement attiré par ce rassemblement qui a éveillé ta curiosité . Des banderoles sont tenues et agitées dans l'air . Des tables recouvertes de nappes blanches ont été installées en « u » . Tu plisses les yeux . Et merde . Ca te revient . Cet e-mail que la présidente des voyages humanitaires vous a envoyé il y'a une semaine au sujet de ce fameux gala de charité pour récolter des sous qui iront tout droit à une association caritative luttant contre l'analphabétisme en Inde . Comment as-tu pu oublier ? Tu es très pris par les cours , par les examens qui approchent , par le bal de fin d'année . Tu ne sais plus où donner de la tête et il y'a de fortes chances que tu perdes la boule . Tu te diriges alors d'un pas précipité , l'air tendu . Ton regard erre et s'arrête soudainement sur la présidente du club , Naomi . Ta mâchoire se crispe . Elle ne te laisse pas indifférent et ce , depuis le premier jour . Mais sa froideur et ses airs de prétentieuse et de petite bourge laissent à désirer . Tu ne comprends même pas comment une étudiante qui dégage aussi peu d'ondes positives puisse présider un tel club . C'est tellement paradoxal . Et le pire , c'est que tu dois te plier à ses instructions . Tu relativises et te dis que tu le fais pour le bien des autres . Ca compense  . Tu t'approches l'air tendu vers sa table . Tu es nerveux .

« Salut , je m'appelle August . On s'est déjà croisé il me semble... » commences-tu en passant une main nerveuse derrière ta nuque . « Je peux faire quelque chose pour me rendre utile ? » demandes-tu aussitôt , pressé d'écourter la conversation avec celle que l'on surnomme la reine des glaces .

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Parmi les grands événements du Club des Voyages Humanitaires, il y avait les petits. Mais les petits événements n’en étaient pas moins stressant contrairement à ce qu’on pouvait croire.  Cela nécessitait toujours une organisation méticuleuse et bien que Naomi Braxton-Scott soit extrêmement patiente elle avait souvent du mal avec la mauvaise volonté du comité d’organisation d’Harvard. C’était donc aujourd’hui une journée compliquée, certains membres du Club n’avait même pas daigner se montrer, d’autres étaient en train de textoter ou réviser sans trop vraiment calculer ce qu’il se passait. Dieu merci un petit groupe était tout de même en effervescence et pas mal d’étudiants venaient les voir pour donner un peu de liquide ou prendre quelques informations. Voilà qui était agréable. Cette immense garden party commençait lentement à prendre forme et bien que la belle jeune femme bouillonnait intérieurement et se jura d’étriper tous les petits cons qui lui avaient posé problème aujourd’hui en passant du traiteur à ce chien errant qui avait déféqué aux pieds des ballons. Mais bref, il fallait gérer les choses une par une et pour le moment Naomi un peu surpassée par les événements était concentrée sur l’estrade que personne n’arrivait à monter. En même temps il n’y avait que des filles, où étaient les gros bras ? Ashton n’avait pas pu se libérer comme d’habitude et Naomi insultait Darnell et lui autant qu’elle le pouvait dans sa tête.
La jeune femme commençait sérieusement à perdre ses moyens lorsqu’elle vit un métisse arriver vers elle d'un pas déterminé mais l'air un peu hésitant, Naomi le regarda de haut en bas. Bien habillé. Elle souvenait l'avoir vu quelque part. Son prénom ? Aucune idée. Mais c’était un mec et il allait lui sauver la mise. « T’arrives un peu après la guerre mais si t’arrives à me monter l’estrade en moins de temps qu’il n’en faut pour leur dire, je te promet une énorme part de gâteau à l’Oreo. » dit-elle sans même un sourire, trop occupée à checker ses mails et ses textos pour ramener le plus du monde possible autour de sa petite fête dans l’herbe. Elle espérait qu’une seule chose que finalement l’évent allait bien se débrouiller et que le vice-doyen la féliciterait. Elle avait juste besoin de quelqu’un pouvant gérer la situation. Même si elle avait horreur de le dire et que d’ailleurs elle ne l’avouerait jamais, Nao était clairement en train de perdre le contrôle.

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Tu la fixes d'un regard intense . Elle te dévisage de haut en bas , le visage dépourvu d'émotion . Tu ne sais pas pourquoi mais tu as l'impression qu'en l'espace de cinq secondes , la présidente du club s'est permise de te juger . Elle n'a même pas eu besoin de parler , non . Son regard plein de dédain en dit long sur ce qu'elle pense . Tu arques un sourcil parfait et la regardes , la mine quelque peu renfrognée . Pourquoi y'a-t-il fallu qu'elle soit désignée présidente du club des voyages humanitaires ? Elle n'a pas tellement le profil pour . Tu n'es pas du genre à juger les autres sur les apparences et à te fermer comme une huître mais là , il y'a des choses qui ne trompent pas . Elle détourne son regard émeraude . Quelque chose retient toute son attention , quelque chose de visiblement plus important : son portable . Tu laisses échapper un soupir et lèves les yeux au ciel en espérant qu'elle n'ait rien remarqué . Tu balaies du regard la pelouse . Il te semblait que les membres du club étaient beaucoup plus nombreux que cela . A moins que certains se soient défilés au dernier moment . Probablement que certains ont oublié de venir , chose qui te serait très certainement arrivé  si tu n'avais pas vu ce rassemblement . Tu restes droit . Ton corps se raidit et tes bras viennent se ranger derrière ton dos .  Tu gonfles le torse . Tu es nerveux . Tu attends impatiemment qu'elle te donne des directives . Elle n'a qu'à te demander n'importe quoi. Servir de la limonade , distribuer des prospectus , accrocher des banderoles . Tu as juste une hâte : qu'elle disparaisse de ton champ de vision . Tu la regardes à nouveau . Une lueur d'impatience scintille dans tes yeux sombres . Elle ouvre la bouche et ses paroles ont l'effet d'une douche froide pour toi . Tu arrives un peu après la guerre ? Sérieusement ? De quoi se plaint-elle ? Ils sont en infériorité numérique et elle trouve le moment de te sortir ça alors que tu tends gentiment ta main . Tu te demandes en fait ce qui t'énerve le plus ; le fait qu'elle te fasse une telle remarque ou le fait qu'elle ne daigne pas t'accorder un seul regard comme si tu faisais office de décor . Voilà qui t'apprendra à être aussi  bon et volontaire . Tu serres les dents . Elle veut que tu lui montes une estrade ? Comment vas-tu lui pondre son estrade ? Avec quel matériel ? C'est la meilleure . Tu sens que cet après-midi va être long , très très long . Tu te contiens . Tu ne peux pas perdre ton sang froid , pas avec elle . Une petite voix dans ta tête te rappelle que c'est la présidente et que tu dois te montrer plus malin et plus mature . Tu prends une profonde inspiration . Tu ne souris pas . Les traits de ton visage sont impénétrables .

« Je veux bien le faire oui mais il me faudrait des planches en bois , une visseuse , un mètre . Enfin , j'imagine qu'il y'a déjà tout le matériel nécessaire ... D'ailleurs , où veux-tu que je la monte ? » demandes-tu d'une voix monotone .

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Naomi était connue et réputée pour ce fameux trait de caractère qui lui avait valu le surnom ironique de la reine des glaces. Pour une amérindienne, c’était pire que du sarcasme. Mais voilà, Naomi était la preuve vivante qu’il ne fallait pas croire aux clichés et qu’on pouvait être une fille des îles tout en étant froide comme un iceberg. Nao n’était pas douée pour les rapports humains, c’est tout, les gens interprétaient son attitude par du mépris ou de l’arrogance quand elle était juste en train de vivre sa vie sans calculer grand monde. Naomi ne captait rien, elle ne captait pas les hommes qui la voulaient, elle ne captait pas les gens qui la détestaient. Elle considérait avoir beaucoup mieux à faire que de s’emmerder à faire copain/copine avec tout le monde. Sauf que comme certaines personnes lui avaient déjà fais la remarque, il était temps qu’elle fasse quelques efforts pour montrer qu’elle méritait sa place de présidente et qu’elle était capable de surmonter son tempérament naturel et décrocher sourire. Ça pouvait paraître étrange pour cette associable de faire dans l’altruisme mais quand Naomi se retrouvait devant des gens dans le besoin ou en pleine mission humanitaire elle changeait complètement de visage et devenait ivre de bons sentiments et de bonnes intentions. Mais lorsqu’elle organisait les événements à Harvard, elle avait encore du mal à faire dans la politesse mondaine. Naomi était vraie. On ne pouvait pas lui reprocher le contraire. Elle vit donc que le jeune homme dénommé Augustus avait apparemment mal pris sa réponse, c’est vrai qu’elle n’avait même pas dis bonjour… La jeune femme se racla la gorge et quitta des yeux son portable pour regarder le bel étudiant, tentant de rattraper le coup avec un sourire. « Excuse moi j’ai passé une journée de merde. Ouais, tout le matériel est en place y’a plus grand chose à faire en faite juste déplacer quelques trucs et t’assurer que c’est bien fixé. Moi je peux pas le faire. » dit-elle en montrant ses talons Louboutin. « Je m’attendais à ce qu’il y ait plus de manoeuvre. Merci beaucoup d’être passé en tout cas c’est toujours ça de pris. » conclut t-elle. Son sourire s’était déjà effacé mais au moins elle avait fait dans les civilités contrairement à d’habitude. Elle savait qu’elle devait faire un gros travail sur elle-même et qu’elle devait laisser les gens la dompter un peu de temps en temps pour adoucir sa réputation mais Naomi n’avait tellement pas le temps pour ce genre de considération. Elle avait bien vu qu’elle avait exaspéré Augustus mais elle n’avait jamais été doué quand il s’agissait de se rattraper et de faire preuve d’un peu de gentillesse. Finalement c’était pas une part de gâteau qu’il méritait mais le gâteau entier.

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Son visage change brusquement d'expression sans même que tu ne comprennes pourquoi . Peut-être a-t-elle senti ce soudain froid qu'elle avait elle-même provoqué ? L'ambiance est pour le moins tendue . Elle aurait pu se montrer bien plus aimable car après tout , tu t'étais porté volontaire . Tu aurais pu très bien rester chez toi ou t'allonger sur la pelouse et discuter avec un groupe d'amis de tout et de rien mais tu ne l'as pas fait . Tu as certes oublié ce gala de charité mais tu t'es sacrément bien rattrapé ou du moins tu as essayé . Malgré ta bonne volonté , ses airs de petite fille à papa imbue d'elle-même et autoritaire t'agacent déjà . L'après-midi promet d'être long . Les traits de son visage s'adoucissent et elle te sourit . C'est quoi ce retournement de situation ? Tu n'y comprends plus rien . Les filles sont vraiment lunatiques et d'un compliqué , ça en devient presque agaçant . Tu plisses le front . Tu es dans une incompréhension totale . Elle s'excuse et t'explique qu'elle n'a pas passé une journée particulièrement agréable . Est-ce une raison pour passer ses nerfs sur les autres ? Non . Tu n'es pas son souffre-douleur . Elle est peut-être la présidente du club mais cela ne lui donne pas tous les droits . Elle dégage beaucoup trop d'ondes négatives et du coup , elle perd en crédibilité . Une petite voix dans ta tête te demande d'être plus compréhensif . C'est un poste de direction qui demande d'être sur tous les plans et qui met pas mal de pression . Tu n'es pas certain que dans son cas , tu serais capable de faire mieux et de gérer un tel stress . Il n'y a qu'à voir comment tu stresses pour les examens de fin d'année . Tu essaies de faire taire cette petite voix . Tu as tout à fait tes raisons de te plaindre . Elle t'annonce que tout le matériel est déjà là et qu'il n'attend plus que toi . Tu sais que c'est toi qui vas te taper le sale boulot mais là encore tu relativises en te disant que c'est pour la bonne cause . Pour couronner le tout , la présidente te remercie . Wow . C'est à marquer d'une pierre blanche . Tu n'y crois pas . Elle a changé d'expression en l'espace de dix secondes . Parfois , il ne vaut mieux même pas chercher à comprendre . D'ailleurs , c'est à croire que le naturel revient au galop puisqu'elle cesse soudainement de sourire et retrouve cette apparence de femme si froide , si glaciale . C'était trop beau pour être vrai . Ni une ni deux , tu ne te fais pas prier . Tu ne vas tout de même pas rester planté là devant elle comme un imbécile d'autant plus qu'elle ne te regarde même plus et qu'elle est occupée à autre chose . Tu décides de t'exécuter . Tu te diriges vers l'estrade en bois . Le travail n'a visiblement pas été achevé . Tu n'es pas un expert en la matière mais celui qui a fixé ces planches devait avoir un sérieux problème de vue . Tu t'accroupis et t'empares de la visseuse posée à quelques mètres de l'estrade . Tu te penches lentement et dévisses les visses . Tu t'assures de placer les visses correctement et les plantes brusquement dans le bois dans un bruit sonore . Tu t'assures ensuite que les marches ont bien été fixées . Mine de rien , une simple chute pourrait valoir une petite visite à l'hôpital . Tout est bon .  Tu te demandes à quoi cette estrade va bien pouvoir servir . Tu te rediriges ensuite d'un pas nonchalant vers la jeune cabot , l'air sérieux . « Tout est en règle . Est-ce que je peux faire quelque chose d'autre ? » demandes-tu d'un ton calme . En réalité , tu n'as qu'une hâte : qu'elle te donne de nouvelles directives . Le moins de temps tu passeras en sa compagnie et le mieux tu te sentiras . Tu sens déjà qu'elle prend un malin plaisir à te donner des ordres . C'est frustrant mais tu n'as pas tellement le choix car après tout , c'est elle la présidente .

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Recevoir des ordres n’était pas du tout son truc mais lorsqu’il s’agissait d’en donner par contre elle excellait en la matière. Naomi était une bonne présidente mais elle avait quand même du mal à déléguer, parfois elle préférait faire les choses elle-même pour être sûre que ça soit bien fait plutôt que de laisser quelqu’un d’autre prendre les rennes et tout foutre en l’air. Mais il y avait tellement de choses à faire que Naomi avait préféré attribuer des tâches à tout le monde pour enfin être tranquille. Elle envoya donc le beau métisse s’occuper de l’estrade, elle le regardait de loin tout en continuant à récolter les chèques et en accueillant les autres étudiants qui se rajoutaient au groupe. Finalement au bout d’une vingtaine de minutes, Augustus revint vers elle et Naomi le regarda surprise. Déjà ? Bon tant mieux. Il voulait déjà qu’elle lui donne quelque chose d’autres à faites, Naomi regarda autour d’elle poussa un soupir puis déclara « Non c’est bon maintenant le spectacle va commencer et le club n’a plus rien avoir avec ça c’est des intervenants extérieurs genre un groupe de rock qui vient de NYC ou un truc dans le genre. Allez viens je vais t’offrir cette part de gâteau ! » dit-elle en l’encourageant à la suivre. Une petite table dans le fond était réservée aux membres du club, Naomi y prit place et fit signe à Augustus de s’asseoir à côté d’elle pendant que le groupe se mettait e place. A présent il n’y avait plus rien à faire mis à part sourire quand il fallait et applaudir avec la foule. Naomi avait juste faim. Elle enleva la cloche du magnifique gâteau qui se trouvait au centre de la table et le proposa à Augustus. « Merci pour ce travail rapide ! T’es venu en retard parce que t’avais des examens en ce moment ? Tu fais quoi comme études ? » demanda t-elle. Elle était curieuse maintenant, elle voulait savoir d’où venait ce mec qu’elle n’avait jamais croisé avant. Si il n’y avait pas eu Ashton elle supposait qu’elle aurait pu le trouver mignon à un un moment donné.

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Elle te regarde avec stupeur alors que tu lui annonces que tu as fini d'arranger l'estrade en bois dont tu ignores complètement l'utilité . A vrai dire , tu ne t'es pas tellement posé de questions . Tu t'es simplement contenté d'obéir aux ordres de la  petite princesse . Ce surnom lui va à ravir . Elle laisse échapper un soupir . Tu arques un sourcil parfait . Que va-t-elle encore trouvé à redire ? Tu t'attends alors à l'entendre se plaindre mais au lieu de ça , elle t'annonce qu'il n'y a plus rien à faire si ce n'est qu'assister à un concert d'un groupe de rock new-yorkais . Si ce n'est que ça . Tu t'étonnes quelque peu de ne pas recevoir davantage de directives de sa part mais ne t'en plains pas . Avec le retard que tu as pris , peut-être que le travail qui était à faire avait déjà été réalisé . Inutile donc de remuer le couteau dans la plaie . Tu ne veux pas lui tendre la perche et lui donner une autre occasion de t'afficher devant tout ce monde . La situation est déjà assez embarrassante comme ça , inutile d'en rajouter . Tu hoches donc la tête en signe d'approbation et acceptes de la suivre alors qu'elle te mène droit à ta récompense , à savoir une part de gâteau à l'Oreo . Manque de bol , tu n'aimes pas particulièrement l'Oreo . Tu ne comprends pas tout cet emballement qu'il y'a pour ce gâteau . Elle a l'air d'y tenir à sa part de gâteau . Tu ne comprends pas pourquoi elle tient tant à montrer sa reconnaissance . Tu ne comprends tout simplement pas ce soudain élan de générosité . Quelques minutes plus tôt , elle s'est montrée glaciale , distante et indifférente . Elle n'a pas eu l'air de t'écouter . Elle t'a à peine regarder et le simple fait de sourire ne serait-ce que quelques secondes lui a coûté beaucoup . Et voilà-t-il pas que maintenant elle t'invite à manger cette fameuse part de gâteau ? Tu la suis donc pour ne pas faire trop d'histoires . Tu ne sais pas vraiment comment te comporter , sur quel pied danser . Tu évites en tout cas de la contrarier . Il  ne vaut mieux pas avoir la présidente du club à dos . Tu la suis d'un pas nonchalant et serpentes entre différentes tables . L'idée de passer quelques minutes avec elle te noue l'estomac . Après tout , ce n'est pas comme si tu avais grand chose à lui dire et vice-versa . Tu te laisses tout simplement entraîné vers les tables du fond . Les yeux rivés vers le bas , tu ne veux pas croiser son regard . Tu n'es pas à l'aise . Elle s'arrête devant une table et retire une cloche qui recouvrait un gâteau noir agrémenté de quelques touches de blanc . Tu vas le manger parce que ton ventre crie famine et non pas parce que ce gâteau te fait envie , aussi bien présenté soit-il . Elle te fait signe de t'asseoir . Tu la gratifies d'un sourire nerveux . Tu prends place . A ce moment précis , tu te demandes ce que tu fais . Que fais-tu assis là en compagnie de la ravissante mais froide présidente du club ? Que vas-tu lui raconter ? Tu n'en as aucune idée . Vous paraissez tellement différents et ce , sur de nombreux points . Le regard fuyant , tu croises les bras sur la table . Heureusement pour toi , tu n'as pas à entamer la conversation . La jeune Cabot te remercie et te demande pourquoi tu es venu avec du retard et quelles études tu fais actuellement . Tu la regardes d'un air hésitant . Tu t'éclaircis la gorge . Que faire ? Dire la vérité ou lui mentir ? Comment avouer à la présidente du club que tu as complètement oublié ce gala de charité ?  Tu ne peux t'y résoudre . Tu perdrais en crédibilité et tu peux être certain qu'elle te fera passer un sale quart d'heure . Tu réponds donc en te cachant derrière un mensonge que  tu espères convaincant . « Je t'en prie . Euh...ben en fait je travaillais sur mon devoir d'algèbre et je n'ai pas vu le temps passer , je te prie de m'excuser . J'espère m'être rattrapé en arrangeant cette estrade . Je suis  étudiant en dentisterie et en mathématiques appliquées . Et..et toi ? » demandes-tu l'air un tantinet tendu en t'efforçant de sourire .

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Depuis qu’elle fréquentait Ashton, Naomi était plus portée sur la nourriture sucrée que jamais. Elle bouffait comme elle n’avait jamais mangé de sa vie, elle qui faisait attention à sa ligne la plupart du temps et qui mangeait bio se prenait à dévorer de la junk food et ce gâteau à l’oréo n’était pas en reste. La jeune femme mangeait le gâteau avec avidité, à vrai dire elle n’avait rien mangé de la journée beaucoup trop stressée par l’événement d’aujourd’hui. Elle avait l’impression d’enfin relâcher la pression et à présent elle s’intéressait à celui qui avait jouait les gros bras, celui l’avait soulagé d’un poids énorme. Naomi ne connaissait pas encore tous les membres du club de voyages humanitaires et Augustus faisait partie des têtes qu’elle ne connaissait pas encore. Elle aimait bien savoir qui faisait quoi à Harvard, c’était plus facile pour elle pour ensuite démarcher des missions humanitaires. Dentisterie ? C’était super cool, on avait toujours besoin d’un dentiste. Naomi lui adressa donc un sourire. Alors c’était donc un petit génie. « Ah on a du se croiser plusieurs fois dans les couloirs dans ce cas, je suis en septième année de médecine, spécialisée en cancérologie. » Nao avait toujours des petits à priori sur les gens qui avaient choisis les autres branches qui découlaient de la médecine, certains professeurs affirmaient publiquement que c’était pour les feignants et ceux qui n’avaient pas réussis les autres examens mais la jeune femme considérait que n’importe qui voulant faire un job qui se rapportait aux soins prodigués aux humains méritaient tout autant de l’attention que les futurs médecins de la branche de Naomi. « C’est parfait, tu pourras nous rejoindre pour nos missions humanitaires. Tu seras toujours plus utile qu’un étudiant en mode ! » Ce n’était pas très politiquement correct de dire un truc pareil mais c’était la vérité de manière très objective. Faire parti du club humanitaire, c’était bien mais c’était mieux quand le cursus suivi pouvait servir sur le terrain. Augustus ne faisait que monter dans l’estime de la belle amérindienne et c’est presque si cette dernière ne se sentait pas mal de l’avoir envoyé plus ou moins bouler toute à l’heure. Mais Nao avait toujours été très froide et très directive sous pression, et Augustus n’y avait pas échappé.

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Tu la regardes manger le gâteau l'air quelque peu abasourdi . Elle mange comme s'il avait jeûné pendant des semaines . Tu réprimes un sourire moqueur . Tu t'étonnes du soudain intérêt qu'elle porte à ta personne . Il y'a quelques minutes de cela , tu lui étais complètement invisible et la laissait de marbre . Tu ne comprends pas vraiment ce retournement de situation mais à vrai dire , tu ne cherches même plus à comprendre . Les filles sont connues pour être difficiles à cerner . Il y'a toujours des sous-entendus , toujours des messages cachés et rien n'est jamais dis clairement . Tu acceptes sans broncher la part qu'elle coupe avec délicatesse . Tu prends une petite cuillière en plastique posée sur la table et commences à manger ta part de gâteau à contrecoeur . Oui , décidément , tu n'es vraiment pas fan des oréos . Tu déglutis et affiches une grimace . Tu espères qu'elle n'ait pas remarqué ce dégoût inspiré par cet étrange gâteau . Tu esquisses même un sourire nerveux pour lui faire croire tout le contraire . Tu n'es vraiment pas un bon comédien . Au cours de la discussion , la jeune Cabot t'annonce qu'elle étudie en septième année de cancérologie . Tu la fixes d'un regard curieux . Derrière ses airs de petite fille superficielle , se cache sûrement une tête d'ampoule . Tu es agréablement surpris . Comme quoi , il ne faut jamais s'arrêter aux apparences . Tu as peut-être effectivement commis une erreur de jugement . Tes lèvres entrouvertes , aucun son ne parvient à sortir de ta bouche . Tu marques une pause et réponds . « Wow , rien qu'ça . Je suis impressionné » avoues-tu d'un ton dépourvu de sarcasme . Tu croises les bras . Les traits de ton visage s'attendrissent . Tu as l'impression de ne plus la reconnaître ou plutôt de découvrir une toute autre personne . Peut-être s'agit-il de la vraie Naomi ? Si c'est le cas , alors tu veux bien apprendre à connaître cette petite perle . Elle te fait même remarquer que tu pourras mettre à profit tes compétences dans le domaine de la médecine . Tu hoches la tête en signe d'approbation . Tu en serais honoré . « Ca sera avec joie » dis-tu en esquissant un sourire rayonnant laissant ainsi découvrir une dentition blanche comme  l'ivoire .

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Généralement les gens ne s’attendaient pas à ce que Naomi fasse des grandes études de médecine et ait pour projet de devenir cancérologue. Les gens l’imaginaient souvent future PDG de renom ou encore juge mais Naomi n’avait pas ce genre de vocation. Elle voulait que sa vie compte pour celles des autres et mettre sa passion au profit d’une bonne cause : le cancer lui semblait une des meilleures. Naomi vit tout de suite à l’expression faciale d’Augustus qu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle fasse un tel cursus. Et pourtant… Elle esquissa un sourire terminant son gâteau, elle mourrait d’envie d’allumer une cigarette mais ce n’était pas l’endroit adéquat alors au lieu de ça elle prit son mal en patience. « Y’a pas de quoi l’être franchement. » dit-elle modestement. Naomi n’était pas du genre suffisante et prétentieuse, même si elle semblait l’être elle avait ses insécurités comme tout le monde sauf qu’elle était plus disposée à les cacher ce qui lui valait son surnom de reine des glaces. Le beau métisse accepta alors la proposition de rejoindre le club pour un voyage et Naomi se délecta de son sourire. Si elle n’avait pas été avec Ashton, il était certain qu’elle n’aurait fait qu’une bouchée d’u bel-âtre, il était charmant et avait l’air gentil. Tout le contraire d’Ashton qui avait une vraie tête de crapule. La jeune femme le fixa quelques secondes avant de lui demander. « T’as l’air différent. Des autres étudiants. » déclara t-elle. C’est vrai qu’elle avait l’impression qu’il détonnait d’une certaine manière. Il avait l’air doux et attentionné, tout le contraire de son homme, elle se demandait par la même occasion si il avait une copine mais elle n’allait pas satisfaire sa curiosité en posant des questions déplacées ça aurait été totalement mal venue de sa part. Alors au lieu de ça elle garda le silence, détournant le regard pour ne pas le mettre mal à l’aise après ce qu’elle venait de lui sortir très naturellement.