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June & Andrea
Depuis mon accident j’avais fait une croix sur beaucoup de mes passions, beaucoup trop selon moi. La première passion à laquelle j’avais pensé quand j’étais dans le coma avait été la danse, c’était ma raison de vivre il faut dire, l’une des raisons pour laquelle j’étais venu à Harvard. Lorsque j’étais venu je sortais d’une comédie musicale très prisée à Paris, j’avais même quelques fans grâce à mes talents en danse et en chant, être paralysé pour une danseuse c’était le pire drame qui pouvait arriver. Mon autre passion était la cuisine, encore une passion qui nécessitait d’être debout le plus clair de son temps. Même en essayant de cuisiner en fauteuil, le temps qu’il fallait pour la cuisson et donc rester assise était trop long. Ma dernière passion était la moto, une passion qui nécessitait d’avoir l’usage de ses jambes, les deux jambes pour utiliser les pédales. Depuis le début de ma rééducation je ne me déplaçais plus en moto mais en métro. Ce jour là cependant je voulais acheter un nouveau blouson, je me disais qu’un jour peut être je reprendrais la moto et il fallait que je sois bien équipé. Les beaux jours me donnaient vraiment envie de rouler, de me sentir libre, de partir sur la route, faire quelques rassemblements…Après avoir pris un train de banlieue pour aller jusqu’au karting, j’arrivais avec peine et douleur jusqu’au circuit. Je savais qu’il y avait un magasin d’accessoire pour les motards mais aussi les conducteurs sur circuit. Je regardais alors les quelques manteaux avant de m’assoir un moment sur un fauteuil, reprenant un antidouleur. Mon moral n’était toujours pas au beau fixe, j’avais l’impression d’avoir trop de problèmes, de jamais ne m’en sortir alors que malheureusement les choses arrivaient sans que j’en sois forcément la coupable. La meilleure preuve était encore cette balle que j’avais reçue par l’agresseur d’Harvard alors que j’essayais de sauver mes camarades. Alors que j’attendais quelques minutes que la douleur passe je vis quelqu’un entrer dans le magasin, je l’aurais reconnu entre mille, c’était Andrea. Je l’avais rencontré avec Andrea, nous nous étions bien entendu mais depuis que j’avais appris qu’il était professeur je ne savais pas comment me comporter, j’avais l’impression d’avoir été familière avec lui. Je remis une mèche de mes cheveux avant de lui faire coucou tout en essayant de lui faire un sourire sincère. J’étais contente de le voir.
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