JULIAN A. DAVIS ► Alejandra Alonso

Julian est née dans une famille modeste, à Atlanta, deuxième fille de la famille Davis. Encore une fille, chouette ! Ou pas, quand on savait que ses parents attendaient un garçon depuis le début. Au fond celle qui l'a le plus aimé tout de suite, c'était sa soeur. A peine 17 mois d'écart, c'est comme si elles avaient été des jumelles dès le départ. Elles faisaient tout ensemble, s'aimaient comme elles se détestaient, passant du rire incontrôlable aux cris et crêpage de chignon. Elles s'adoraient et se détestaient à la fois, comme beaucoup de soeur en somme. Rapidement, leurs parents placèrent beaucoup d'espoir en Julian. Sa soeur elle était bien trop éloignée du petit modèle qu'il souhaitaient pour leurs enfants. "Du gâchis" répétait sans cesse leur mère, se désolant de la voir moyenne à l'école, si extravertie et rebelle. L'autorité ne semblait avoir aucune emprise sur la jeune femme, alors ce fut Julian qui devint la petite fille modèle. Toujours viser l'excellence, toujours être la meilleure. Ce fut le refrain qui berçait son enfance alors que tout ça semblait l'éloigner un peu plus de sa soeur. Et en quelques années, elle devint la préférée, celle dont on aimait parler aux voisins en montrant fièrement son bulletin de fin d'année alors que sa soeur elle se perdait dans les méandres de l'adolescence.
Julian fit toujours ce qu'on lui demandait. Elle était la petite fille parfaite, elle était la meilleure à l'école, celle qui disait "oui maman" sans rechigner et qui ne fumait pas de pétard en douce dans sa chambre. Même à la natation elle était la meilleure, et ô combien sa mère fut fière quand elle remporta le prix régional jeunesse. Mais tout changea quand à ses 16 ans, sa mère donna naissance à un petit garçon.
Adieu la place de la préférée, adieu l'admiration de ses parents. Il n'y en avait que pour lui, Aaron. Julian le détestait. Elle détestait ce gamin qui lui volait sa place, pour qui ses parent donnaient toute leur attention, la délaissant complètement elle et ses bouquins stupides. Les compétitions de natation en prirent un coup, tout comme ses notes qui dégringolaient alors que son frère lui, faisait ses premiers pas brillants à l'école. Elle tenta de se tourner vers sa soeur, mais celle-ci ne lui fut évidemment d'aucun secours, lui faisant comprendre soudain ce qu'elle avait pu endurer. Julian se sentait seule et sa vie échappait totalement à son contrôle sans qu'elle ne puisse rien y faire. Ce fut le jour où sa mère voulut lui imposer le concours d'entrée de Yale qu'elle comprit à quel point ce n'était pas elle qui contrôlait son destin. Depuis le départ, on décidait de ce qui était bon de faire ou non à sa place. Ce jour là, tout explosa en elle. Non, elle ne voulait pas étudier les mathématiques comme son père. Non elle ne voulait pas aller à Yale. Non elle n'allait pas se taire. Non elle ne voulait pas rester calme... Tout d'un coup, elle sembla échapper au contrôle de sa mère, et la sensation de liberté qu'elle ressentit à ce moment là fut le meilleur de toute sa vie.
Sa haine envers son frère disparut lorsqu'elle comprit qu'il n'était pour rien dans son malheur, et sa relation avec sa soeur devint bien plus facile, jusqu'à retrouver cette fusion qu'elles partageaient autrefois, malgré les hauts et les bas. Elle travailla dur pendant un an afin de préparer le concours d'entrée d'Harvard, où elle souhaitait étudier le droit, même si ses parents étaient totalement contre. Mais de toute évidence, l'avenir de leur fille semblait soudain bien moins les préoccuper que celui d'Aaron. Ils transformèrent leur colère en mépris et au bout d'un moment, Julian fit avec.
Le jour où elle fut reçue à Harvard devint le plus beau de sa vie. Sa demande de bourse fut acceptée et en septembre 2010, elle commença ses cours de droit et de relation internationale.
De nature sociable et ayant un fort caractère, elle se fit petit à petit une place au sein de l'université et deux ans plus tard, sa soeur vint la rejoindre.
Sociable et franche, Julian est une jeune femme souvent appréciée mais qui donne difficilement sa confiance. Malgré son passé, elle est restée très studieuse et sérieuse dans son travail, cherchant constamment à se dépasser. Elle a de l'ambition et ce qui est sûr, c'est qu'elle n'est pas du genre à se la couler douce. Elle a entamé sa cinquième année à Harvard cette année, déterminée à aller jusqu'au bout.