ANDILAH ♦ I think you don't deserve me

Bon aujourd'hui, je me disais qu'il était grand temps que je dise à Delilah de venir me voir afin qu'on puisse finalement faire cette fameuse journée qu'elle avait gagnée. En effet, elle m'avait remporté lors des enchères de la Winthrop et même si ça me faisait bizarre, j'étais content ce jour-là. Malheureusement les quelques jours qui ont suivi m'ont confirmé pas mal de choses que je m'en doutais déjà… Elle se tape Royce et en vue du fameux clin qu'ils s'étaient échangés tous les deux, j'avais presque l'intuition que c'était prémédité mon achat vu la vitesse à laquelle j'avais été acheté… J'en étais sérieusement écoeuré surtout avec ce qu'il s'était passé par la suite mais voilà, j'avais retardé notre entrevue pour que je sois prêt à l'affronter. Qu'elle rencontre mon vrai visage lorsqu'on se fichait de moi ! En plus j'avais appris la même soirée que Liyah m'avait trompé pendant le Spring Break avec un connard de Mather, alors oui il était grand temps que les gens découvrent quel monstre je pouvais être lorsqu'on me faisait des crasses de ce genre. Et dire que si je n'avais pas parlé à Kyla, la sœur jumelle de Delilah, je ne saurais pas ce que celle-ci osait faire avec mon président et ami… Pour l'heure, je ne comptais pas du tout à en parler avec ma meilleure amie Leevy même si cela me démangeait totalement mais voilà, mon voyage en Russie m'avait vraiment changé et je m'étais promis de devenir une nouvelle personne… J'attendais Delilah assis sur le capot de ma Pagani Huayra...

" Enfin de retour bien passé la Russie ?" Je m'approchais d'Andrew avec le sourire alors qu'il m'attendait assis sur le capot de sa voiture. Il m'avait manqué l'idiot, en même temps depuis le Spring Break on ne s'était que très peu vus... Heureusement que j'avais réussi à l'acheter et que Royce était intervenu au bon moment pour couper les enchères autrement je ne sais pas s'il m'aurait accordé un moment. Alors que j'allais m'approcher pour le saluer, je sentais quelque chose de légèrement différent, je déposais quand même un baiser sur sa joue, au coin de ses lèvres et lui fit un sourire attendant qu'il me réponde. La Russie cela devait être beau, je serais bien partie avec lui mais je n'en avais pas eu l'occasion, en effet il m'avait prévenu uniquement en partant, même pas avant.

Comment j'allais lui annoncer que j'étais au courant de tout ce qu'elle avait osé faire derrière mon dos depuis le retour du Spring Break ? Je ne voulais tellement pas y penser mais voilà j'attendais patiemment que la jeune femme me rejoigne. Elle ne mit guère bien longtemps avant de venir et elle me demandait si ça s'était bien passé la Russie, elle s'approchait également avec un sourire que je lui rendis sans l'ombre d'une hésitation même si au final, je n'avais qu'une envie, c'était de lui balancer ma bombe sur la figure pour qu'elle comprenne qu'elle allait devoir se battre pour obtenir quelque chose de moi désormais. J'étais là parce qu'elle m'avait empoché mais je n'avais nullement envie d'y être. Je la laissais m'embrasser sur le coin des lèvres tandis que j'affichais un sourire tout en répondant d'une voix paisible : « Les négociations furent assez compliquées à cause du traducteur mais nous avons empêché un contrat avec Tupolev, l'un des plus gros constructeurs aéronautiques de la Russie. » Tout en parlant, je venais à lui ouvrir la portière de la Pagani, puis je m'installais à la place du conducteur. « Où veux-tu qu'on aille ? » lui demandais-je avec un petit sourire énigmatique.

Je m'attendais à ce que Andrew me réponde autre chose que cela, je ne savais pas quoi mais sérieusement, je crois que j'espérais qu'il soit moins froid et concentré sur sa réponse. Il m'expliqua que cela avait été compliqué pour lui mais qu'il avait tout de même atteint son but. Tant mieux. Puis il me demanda sagement où je voulais aller. Là je comprenais qu'un truc clochait, il était très rationnel, très posé, presque froid pour ne pas dire glacial, pas franchement l'Andrew que je connaissais d'ordinaire. " On va où tu veux très cher, j'ai gagné la journée avec toi mais c'est toi qui fixe le programme. " Je lui souris et entrais dans la voiture pour m'installer confortablement sur le siège passager alors qu'il se mettait lui aussi en voiture, au volant. L'ambiance était bizarre je décidais de mettre les pieds dans le plat pour avoir une petite explication. Peut être qu'il n'était pas content que ce soit moi qui ait gagné ? " Un truc ne va pas chouchou ? Ou alors t'es déçue que ce soit moi qui ait eu la plus grosse enchère ? "

Il fallait être particulièrement aveugle et insensé pour ne pas comprendre que j'étais de plus en plus froid au fil des minutes que je passais aux côtés de Delilah parce que je n'arrivais toujours pas à digérer ce qu'elle avait osé faire ! Et en plus je ne digérais toujours pas encore ce qui était arrivé avec Aaliyah, ce qui voulait dire que j'étais clairement dans une impasse qui me donnait même plus envie de faire quelque chose… J'étais clairement devenu un robot vide de sens, de sentiments et de sensibilité… Je fonctionnais normalement mais c'était pré-programmé quoi ! « Normalement, c'est toi qui fixe les règles, c'est le principe des enchères mais d'accord je m'occupe de notre journée. » lui répondis-je avec un vrai sourire cette fois mais alors que l'ambiance était devenue plus bizarre presque pesante, elle n'alla pas par quatre chemins et me posa la fameuse question. Je me tournais vers elle sans cesser de conduire. « Oui je suis déçu mais pas pour les enchères… Je suis déçu de ce que j'apprends en ce moment mais ce n'est pas grave, je commence à m'y habituer maintenant. Qu'importe, je vais te montrer quelque chose qui se trouve loin d'ici mais on aura besoin d'un avion pour cela… » ajoutai-je d'un ton toujours aussi calme et sans lui en dire plus, j'allumai mon téléphone pour appeler mon pilote afin qu'il prépare l'un de mes jets privés avec un plan de vol pour Sainte Lucie et une fois cela fait, je conduisis rapidement jusqu'à l'aéroport. « Nous y sommes. Viens » dis-je d'un ton léger avant de déposer doucement mes lèvres sur les siennes pendant quelques secondes puis je l'emmenai jusqu’au Arav 6000. « Votre Altesse, bienvenue à bord ! Mademoiselle, c'est un honneur de vous voir à bord également. Je suis Dereck Sullivan, votre commandant de bord… D'ici quelques petites minutes, nous prendrons le cap pour Sainte Lucie. Nous n'attendons que votre feu vert afin de pouvoir contacter la Tour, Votre Altesse. » Le pilote fit une petite courbette digne de ce nom et même si je m'y habituais maintenant, c'était toujours aussi étrange pour moi tout ce protocole ; je m'installais dans un fauteuil avant d'indiquer à Delilah de s'installer face à moi puis une fois que nous fûmes prêts, je fis un simple signe au pilote qui s'éclipsa aussitôt.

" J'aime pas les principes, j'aime faire l'inverse des principes, tu devrais le savoir depuis le temps qu'on se connait. " Je lève les yeux au ciel, je déteste faire comme tout le monde, c'est bien connu alors pourquoi est ce qu'il joue à ça avec moi ? Il a envie de me déstabiliser ? Ouai il veut me déstabiliser, ses paroles me le confirment et j'hausse les sourcils. De quoi veut il parler ?  " Attends, attends, je te suis pas tant que tu n'as pas parlé. Qu'est ce que tu veux dire ? Qu'est ce qui te déçois chez moi ? Qu'est ce que j'ai fait encore ? " Decevoir Andrew est une spécialité chez moi à première vue alors une fois de plus ou une fois de moins, ce n'est pas réellement ça qui va changer ma vie. Du moins pas là actuellement, pas dans l'état d'esprit que je suis actuellement c'est à dire à faire tout et n'importe quoi. Je finis par le regarder un moment et le suivre jusqu'à embarquer. Je m'installais et je plantais à nouveau mon regard dans le sien avant de lui dire :  " Tu vas te décider à me dire ce qui ne va pas ou tu comptes me tuer pendant le vol et me balancer en l'air pour qu'on ne retrouve pas mon corps ? "

Il ne fallait pas que je craque parce que sinon ça en était fini de moi mais voilà, je ne pouvais vraiment plus nier maintenant mes sentiments à son égard et le fait d'apprendre ce qu'elle avait pu faire avec Royce… Eh bien cela m'avait clairement brisé, aujourd'hui je n'avais envie que d'une chose : me débarrasser une bonne fois pour toute d'elle mais ça m'était impossible, c'était comme si je reniais une partie de mon existence ce qui en somme, était une chose très difficile à accomplir. Fin bref, elle me demandait ce que me décevait en elle mais je ne répondais pas pour le moment parce que nous arrivions à l'aérodrome privé que j'avais réservé d'où nous pourrions décoller pour nous rendre jusqu'à Sainte Lucie. Il était grand temps qu'elle découvre ce qui est mort le jour où je m'étais fait tirer dessus ! Nous décollions rapidement puis une fois que l'aéronef atteignit son niveau ainsi que sa vitesse de croisière, je me détachai avant de me lever pour aller me servir dans le mini-bar. Je lui servis sa boisson préférée tandis que pour ma part, je prenais un simple verre de coca puis je revenais auprès d'elle. « Non je ne compte pas te tuer mais te montrer l'endroit où mon ancienne vie s'est terminée… » commençai-je d'une voix posée mais froide tandis que je lui tendais son verre puis je poursuivais de cette même voix, tout en piochant vraiment dans mes souvenirs : « Fin juillet dernier, un de mes proches a eu la bonne idée de mettre ma tête à prix et j'ai failli me retrouver six pieds sous terre à Sainte Lucie. J'ai été victime d'une fusillade, je suis resté près d'un mois dans le coma… Depuis ce jour-là, j'essaie de prendre mon temps et ma confiance est difficile à obtenir… Or il se trouve qu'aujourd'hui, cette confiance a été à nouveau bafouée… Aaliyah m'a trompé et toi… Alors que je commence à accepter mes sentiments pour toi, tu te tapes Royce à mon insu, l'un de mes plus proches amis. Oui je suis déçu parce que j'ai cru que tu pourrais attendre, tu sais pourquoi je ne pouvais pas te donner ce que tu voulais de suite… J'ai des enfants avec Aaliyah, je ne pouvais pas la quitter du jour au lendemain sans réfléchir aux conséquences cet acte surtout vis-à-vis de nos enfants qui ont à peine deux mois… Bref je vois bien que non en fin de compte… Mais t'inquiète je ne t'en veux pas de ce que tu as fait, je commence à m'habituer au fait que mes proches me déçoivent. » Sur ces mots, je me levai pour aller chercher une bouteille de Whisky dont j'en bus un bon quart.