c'est seulement quand tu me supplieras, que j'arrêterai | ft. Hardin

Des recherches. Déjà la reprise des cours il y a peu, et d'innombrables travaux t'écrasaient six pieds sous terre. C'est ça, être étudiant en pharmaceutiques. Tu devais remettre un travail, le lendemain, et c'est ayant terminé en avance, et parce que ton ordinateur a pris le bord des poubelles dans la matinée après s'être éteint complètement et après avoir officiellement rendu l'âme, que tu te diriges vers la salle informatique où tu pourras tranquillement imprimer ton travail qui ne fait qu'une quinzaine de pages. T'es tranquillement installé à l'ordinateur, explorant en même temps le site d'Apple pour te commander un Mac dans les jours qui suivent - à l'université, on ne peut survivre sans ordinateur portatif personnel. Bref, c'est tranquille, peu d'gens se trouvent ici, à croire que personne n'a de travaux à faire ou à remettre, à l'exception d'une ou deux personnes qui entrent et ressortent à l'occasion.

Les cours avaient repris et j'étais déjà assez débordé. En ce moment c'était un peu le bordel, je suivais absolument plus. Entre mon embrouille avec Briony, ma mère qui voulait que je rentre en Angleterre pour x raisons officieusement, j'étais paumé. J'pensais plus à grand chose et je faisais un peu n'importe quoi. Surtout que j'avais manqué quelques cours et du coup je galérais. Fallait que je m'y remette un peu voir beaucoup sinon j'risquais de queuter mon année et j'voulais absolument pas vous voyez. J'avais deux heures de libre devant moi et j'savais qu'en rentrant chez moi j'allais rien foutre donc je décidais d'aller rattraper le retard que j'avais à la salle info, pour m'imprimer et bosser ensuite mes cours. J'allais jamais là bas, c'était souvent assez rempli malgré sa grande superficie, et faut me connaître pour savoir que croiser pleins de gens dans la journée c'est pas mon kiff total. Bref j'avais pas le choix donc j'y entrais finalement sans même balayer la salle du regard, cherchant un poste de libre. J'en trouvais un au fond, dans un coin renfermé. Mais c'était parfait tiens.

J'avais rien à foutre de la journée, et j'avais rattrapé mes devoirs et c'était révisé. Je n'avais tellement rien à faire que j'avais fini par allumer un nombre infini de cigarette avant de me rendre compte que je forçais un peu sur ma consommation surtout en voyant mon paquet diminué en une seule journée. Je ne supportais pas l'idée de n'avoir rien à faire, c'était comme un stresse que je comblais avec la nicotine. J'avais déjà pris deux bains mais l'ennuie semblait toujours présente sans me lâcher. Marchant dans les rues de Cambridge, j'avais rapidement eu une envie de sucré, la raison de mon achat de pop cornes déjà réchauffé que je comptais bien manger quelque part. Arrivant alors à Harvard je savais qu'il existait un endroit à la bibliothèque où des gens regardaient des vidéos pornographiques sans se faire chopper, d'où la raison de ma venue avec la nourriture. J'avais envie de me détendre tout en mangeant un peu. Arrivant dans la bibliothèque, puis dans le fin fond de celle-ci, j'empruntais alors un ordinateur en commençant par de petites recherches d'objets que je désirais depuis un moment et dont j'avais l'envie d'utiliser. Je sortais alors la nourriture en commençant à en manger.

Tu f'sais tranquillement tes recherches sur le site d'Apple, que t'en avais oublié les feuilles imprimées un peu plus tôt, juste après ton arrivée dans la salle informatique. Un peu de temps passé sur facebook, puis sur ton portable, et sur les ordinateurs, tout ça, t'en oubliais l'essentiel. Faudrait pas qu'un mec de ta classe tombe dessus et t'pique tes idées, on te retournerais chez toi pour plagiat. Bref, tu t'lèves pour aller chercher ton document, en même temps que deux jeunes hommes, presque un à la suite de l'autre, arrivent dans la même salle que toi. Tu ne leur portes pas vraiment attention, te dirigeant vers l'imprimante, observant longuement chaque feuille afin de voir si c'est la bonne. Clairement, oui. C'est en retournant vers ta station d'ordinateur que ça se gâte. Juste à côté de l'imprimante, ou plutôt deux ordinateurs plus loin, tu aperçois l'un des deux jeunes hommes. Il t'rappelle quelqu'un, vaguement. Un ancien pote de cours? Ou bien l'as-tu seulement croisé sur le campus, déjà? Non, enfin, ce n'est pas bien important. L'autre jeune homme, tu l'aperçois sortir ses trucs pour grignoter, même si à l'entrée d'la salle, c'est clairement indiqué qu'on peut pas manger. Enfin, tu t'en fous, c'pas de tes oignons. Tu retournes sagement à ton ordinateur, ouvrant ton portable, ayant reçu un SMS d'Olive. Mais en parcourant les autres applications de ton portable, tu tombes sur l'une des notes que tu t'es laissée précédemment. Pour faire court, depuis l'aveu d'infidélité d'Olive, tu as, disons-le franchement, entrepris des recherches personnelles pour retrouver l'identité du salaud qui s'est retrouvé entre ses cuisses. Sans même le connaître, tu lui en veux. Terriblement. Après une bonne semaine de recherches discrètes et intensives, t'as finalement trouvé qui était le jeune homme. Et tu te préparais déjà mentalement à aller l'voir, le poing levé, prêt à lui faire saigner l'nez. Mais c'que tu ne savais pas, c'est que l'occasion se présentait là, maintenant. Hardin. Hardin, qu'il s'appelait. Et tu cliquas. Le mec à côté de l'imprimante, t'avais aperçu rapidement son nom sur l'un de ses gros cartables. Hardin. Il n'y avait certainement 36 mecs à Harvard qui portaient se nom. Sans même réfléchir, tu t'lèves de nouveau, te redirigeant non pas vers l'imprimante cette fois, mais vers le mec en question. Un peu sèchement, tu d'mandes : "On s'connaît pas, par hasard?"

Bon. J'étais un peu blasé de devoir bosser là alors que j'aurais pu tout simplement aller en cours ces derniers jours. Enfin bon, maintenant c'était trop tard, j'avais qu'à me bouger avant et puis maintenant que j'étais là autant bosser. J'étais déjà agacé par les entrées et sorties qui se faisaient clairement entendre dans toute la salle et je me rappelais à quel point je détestais la salle info, me redemandant encore pourquoi j'étais venu là. Pour ne rien arranger, je m'étais mis vers l'imprimante et visiblement pas mal d'étudiants s'en servait aujourd'hui. Ils défilaient. J'étais un vrai boulot franchement. J'allais pas rester là longtemps je vous le dis moi. Bref j'étais juste en train de lire un document auquel je comprenais absolument rien, c'était en espagnol en plus, génial. Quand tout à coup un mec débarqua de nul part vers moi, comme ça. Genre de vraiment nul part. Ah si il m'semble qu'il était passer par l'imprimante à un moment. "On s'connaît pas, par hasard?" Je lève la tête vers lui, d'un air dédaigneux. Non j'le connaissais pas lui et j'voyais pas ce qu'il me voulait. J'crois pas non. dis-je en soupirant, ne lui prêtant presque pas attention. Voilà ce qu'on gagne à venir ici.

Installé dans ma chaise confortablement, je piochais dans mes pop cornes en prêtant enfin à ce qui m'entourait, c'est à dire un grand mec que je ne connaissais pas et mon copain Hardin. Putain je l'avais pas vu celui-là ! Voyant qu'il était occupé à parler, je ne comptais pas les déranger, après tout c'était peut être important et puis je me sentais bien dans ma chaise et je n'avais plus envie de bouger. J'irai le saluer tout à l'heure mais du coup je me retrouvais un peu coupé dans mon élan et mes intentions de vaguer à des plaisirs insolites et de détente. Non, je ne pouvais plus voir de films pornographies après avoir vu la tête de mon vieux compagnon, non, là, c'était impossible pour moi. Vaguant sur internet je cherchais alors un moyen d'éviter cette ennuie qui planait si fort au dessus de ma tête. Posant mon coude sur la table, je posais mon menton au creux de ma paume de main en regardant quelques profils sur Facebook de jolies jeunes femmes. J'avais que ça à faire. Et puis j'avais une cavalière à choisir, où du moins à trouver, le problème c'est que je n'avais aucune idée de qui inviter. La loose.

J'crois pas non. Ah ouais? Non, il t'connaît pas? Certain, qu'il t'connaît pas. Mais vous partagez un truc commun : la vagin d'ta femme. Il y a goutté, et toi, t'accepte pas. Enfin, tu cherches même pas à vérifier tes sources, à savoir si c'est le bon "Hardin" ou pas, ou bien s'il est un juste un mec sans aucun lien avec la fameuse "trahison". Peut-être qu'il s'appelle Bob et qu'il a emprunté le carnet du prénommé Hardin, pour reprendre un retard de cours. T'en sais rien. Mais tu as comme la nette impression que.. tu t'en fou. Ouais. Ça fait déjà quelques temps que tu t'acharnes à trouver qui est le fameux mec qui a donné du plaisir à ta femme peu de temps après votre mariage. Et maintenant, tu l'aurais sous les yeux? "Tu pourrais être un peu plus poli, mec." Ouais, la politesse, ça fait pas de mal, non plus. Tu ne remarques pas l'autre mec avec son lunch qui s'apprêtait à regarder du porn, dans le coin là-bas. T'en as rien à faire de lui, car tu ne le connais pas. Tu n'as d'yeux que pour Hardin. Le fameux Hardin.. Oh, Olive ne sera pas du tout contente si elle venait à apprendre ce que tu comptes faire au joli minois de son "amant." Bien qu'il ne soit plus son amant.. Tu n'y vois aucune différence. Évidemment, puisque tu vois noir. Son air dédaigneux et nonchalant t'énerve déjà. Tu le saisis par le collet de son t-shirt pour le soulever de sa chaise. Oh, il a bien beau peser une tonne, à peu près comme toi, tu es bien formé au niveau des muscles, et ce n'est pas trop un problème. Te suffit de forcer un peu. "Olive, ça t'dit quelque chose?"

En effet, je suis pas le mec le plus sociable de tous le campus. Je fais sûrement parti des moins sociable, justement. Ceux qu'il vaut mieux ne pas approcher, aborder comme ça quand ils sont dans leurs mauvais jours. Et j'étais dans mes mauvais jours, et ce mec, avait pas abordé la bonne personne. Non, je le connaissais pas, mais quelque chose me disait que le fin fond de sa question n'était pas réellement de savoir si oui ou non on se connaissait de quelque part. "Tu pourrais être un peu plus poli, mec." J'arquais un sourcil. Non ? Il me faisait la morale en plus. Il était qui ? Monsieur politesse 2015 ? Il se prend pour qui pour me faire un réflexion comme ça ce trou du cul. Sauf que je n'avais rien le temps de répondre quoi que ce soit, puisqu'il me tirait par mon te-shirt ce qui eu pour effet de me faire me lever. Je retirais directement sa main de moi, le forçant à reculer. Mais il me veut quoi ce débile ? "Olive, ça t'dit quelque chose?" Aouch. Ah oui. Tout s'éclaire là. Il ne me suffisait de rien d'autre que cela pour comprendre qui j'avais en face de moi : le cocu. Ouais, ouais ça me dit quelque chose. Je comptais pas nier, c'était pas dans ma nature puis compte tenu des faits, je n'avais aucun tord. Ouais j'ai couché avec Olive, mais je suis pas marié, pas en couple, moi. J'ai rien à me reprocher, j'ai aucun compte à rendre à son mec, aucun. C'est elle qui a fauté, et je ne l'y ai jamais forcé. Et je pense qu'il était assez intelligent pour le savoir ou alors il était juste bête. Peu importe ce qu'il comptait faire maintenant, j'espère pour lui qu'il ne pensait pas se tenir devant une mouillette.

Réfléchissant peu à peu, il y a bien une petite brunette que j’appréciais et que je comptais inviter. Si je me prenais un vent dans le pire c'est cas, c'était la vie, j'avais pas peur de ça. J'attrapais donc mon téléphone dans ma poche pour lui envoyer un texto rapidement. La réponse ne se faisait pas attendre très longtemps puisqu'elle me répondait et de manière positive. J'avais une cavalière pour le bal de fin d'année, si c'est pas beau ça franchement ? Reposant mon regard sur les deux hommes devant moi, j'entendais dans le ton de leurs voix que ça commençait à chauffer. Oula, qu'est-ce qu'il a encore foutu l'autre branleur ? Mangeant une poignée de pop corne que j'enfournais dans ma bouche, je me surprenais à suivre leur discussion comme si j'étais au cinéma. Encore mieux qu'un prono dis donc. Quand une jeune homme à grosses lunettes se pointait devant moi, je fronçais les sourcils en lui faisant signe de bouger de là où il se trouvait. Ne me gâche pas le spectacle sans rire, surtout si ils se tapent dessus. Je veux voir si mon pote se défend si bien qu'il le dit. Je devrais peut être filmer, non ? Je souriais un instant et finissais par me dire que j'allais attendre qu'ils passent à l'action avant de pouvoir tourner une scène d'action sans trucage.

Ouais, ouais ça me dit quelque chose. Tu te mets à rire, haut et fort. Nerveusement, mais dégoûté de la situation. Tu ne remarques même pas le gars sur l'ordinateur à quelques mètres de vous qui a décidé de sortir son téléphone pour vous filmer. Oh là, tout de suite, tu n'en as absolument rien à foutre. Il te dégoûte, le Hardin. Celui que tu tiens fermement par le collet et que t'as pertinemmenent bien envie de tabasser. Solidement. Son petit air arrogant t'énerve encore plus. "Ça te dit quelque chose? Ah ouais? Tu veux que je te rafraîchisse la mémoire?" Et tu le laisses retomber sur ses deux pieds, pour que le combat soit plus... égalitaire, quoi. Et sans réfléchir, tu laisses ton poing battre l'air, et s'abattre violemment contre son visage, le coup s'encaissant sur le nez du jeune homme au passage. "Maintenant, les souvenirs remontent?", demandes-tu, boosté par l'adrénaline qui monte en toi.