(FB) GRAHAM&LEANNE # On ne s'est pas déjà vus quelque part ?

Voilà une semaine que la campagne de vaccination que l'hôpital avait lancé était finie et où j'avais rencontré un jeune homme fort sympathique dont je doute que je reverrais. Après tout, je ne suis qu'étudiante en médecine à l'hôpital mais bientôt interne. Alors aujourd'hui je suis en stage à l'hôpital et aux urgences plus précisément, je ne fais qu'observer le va et vient des patients qui affluent sans rien pouvoir faire car une étudiante stagiaire ne peut pas faire grand chose, du moins moins de choses qu'un interne. Mais voilà qu'un jeune homme arrive blessé sur un brancard, je suis mise sur le cas pour observer et apprendre de mon titulaire car dans un an, je devrais faire pareil en tant qu'interne. Je crus reconnaitre le patient et quand on vint lui demander son prénom, je savais que je le connaissais mais pour l'heure, il fallait le soigner. Après quelques minutes de soins, il était soigné et transféré dans une chambre ou du moins une salle de consultation, je vins le voir de nouveau pour savoir comment il se sentait.

Bonjour, je m'appelle Leanne, je suis étudiante stagiaire, on m'a demandé de venir voir comment vous vous sentez ? Sinon vous n'avez pas été à une campagne de vaccination récemment ?

J'espérais que ma question ne le vexe pas mais je me devais de savoir si je connaissais vraiment ce jeune homme. Alors je vins lui adresser un léger sourire, attendant sa réponse.

Encore une soirée qui termine mal, combien de temps tout cela va-t-il durer ? L’ambulance fonce à une vitesse assez incroyable en direction de l’hôpital, mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, la douleur me donne l’impression d’être sous l’emprise d’une drogue. Je n’en expérimente cependant pas les effets positifs. Ce que j’aimerais m’être drogué, je n’aurais à m’en prendre qu’à moi-même, je n’aurais pas à mentir aux médecins qui s’apprêtent à me prendre en charge. Car la vérité, c’est que je vais être obligé de mentir à nouveau pour protéger ce père qu’il me parait impossible d’appeler ainsi à présent. Chaque coup porté m’éloigne un peu plus de lui. Ce soir il a été particulièrement violent, à chaque fois cela empire. Ma mère a tenté de s’interposer, mais elle a pris un mauvais coup et n’a retrouvé ses esprits il n’y a que quelques minutes. J’ai pris tellement de coups que je mettrais ma main à couper que j’ai plusieurs côtes cassées. Ma tête me fait terriblement mal, j’ai le nez qui saigne, des ecchymoses un peu partout. Tout s’accélère une fois arrivé à l’hôpital, je suis pris en charge, encore abasourdi je réponds tant bien que mal à leurs questions en esquivant celles concernant les raisons de telles blessures. J’ai besoin de temps pour trouver une énième excuse, ils me connaissent à présent, je suis un habitué des urgences… A court d’excuses réellement valables. Abandonné dans une chambre en attendant de pouvoir me frotter aux radios la porte s’ouvre et me sort de mes pensées. « Bonjour, je m'appelle Leanne, je suis étudiante stagiaire, on m'a demandé de venir voir comment vous vous sentez ? Sinon vous n'avez pas été à une campagne de vaccination récemment ? » Une campagne de vaccination ? Il y a quelques semaines je l’ai fait, en effet. « Il y a trois semaines j’ai participé à une campagne de vaccination en effet, vous y étiez, non ? Et… On va dire que ça va ! »

Encore une journée aux urgences mais cela me plaisait donc je n'allais pas me plaindre et puis je suis ici pour apprendre alors autant apprendre sur le terrain que dans une salle de classe c'est totalement mieux d'après moi. Alors que j'étais en train de terminer avec un patient quand j'aperçus un patient qui attendait dans la salle d'attente. Il avait pas mal de blessures sur lui, il avait du se battre. Alors je décide de me charger de lui car il me fit penser à une personne que j'avais croisé lors de la campagne de vaccination d'il y a une semaine. Je vins me présenter et directement lui demander s'il avait participé à une campagne de vaccination, ce qu'il vint me confirmer tout en me demandant si j'y étais. Alors je vins lui répondre.

Ah oui j'y étais. Et je me doute que vous devez souffrir vu vos plaies non ? Comment vous vous êtes fait cela ? Une bagarre ?

J'étais à la fois curieuse de savoir comment il avait pu avoir eu autant de blessures bien que superficielles mais en même temps cela faisait un peu partie de mon travail afin de remplir son dossier dans le cas d'un éventuel suivi mais pour l'heure, je commence par passer un peu de désinfectant sur ses plaies en attendant sa réponse et en venant lui adresser un sourire. Il se trouvait allongé sur la table.

Spoiler:

Une jeune femme ne tarde pas à me rejoindre pour me prendre en charge. Tant mieux, le plus vite on m’aura ausculté et le plus vite je pourrais me barrer d’ici avant que les questions ne deviennent trop compliquées et précises pour que je puisse mentir de manière crédible. Pour l’heure, je peux affirmer sans difficultés avoir participer à une campagne de vaccination il y a peu de temps, je l’ai fait et je me souviens effectivement de cette femme. Vaguement cela dit, j’ai eu beaucoup de choses sur lesquelles me pencher depuis, oh et puis les coups à la tête endommagent peut-être aussi ma mémoire, c’est possible non ? Je ne poserais pas la question, ce serait m’aventurer sur un terrain vraiment dangereux et je ne peux pas me permettre de faire un faux-pas. Pourquoi le ferais-je ? Mon père m’en tiendra rigueur pour le restant de ses jours et moi-même… Ouais, je ne pourrais plus me regarder dans une glace s’il a des ennuis à cause de moi. Je commence à sérieusement le haïr mais je ne peux pas m’empêcher de couvrir ses arrières, il est mon père après tout. « Ah oui j'y étais. Et je me doute que vous devez souffrir vu vos plaies non ? Comment vous vous êtes fait cela ? Une bagarre ? » Elle pose la question que je redoute, que pourrais-je dire cette fois ? Après l’accident de vélo, après avoir traversé le plancher et être agressé dans la rue, que pourrais-je dire qui tienne la route ? Je déglutis péniblement. « Je suis tombé dans les escaliers en tentant de remplacer une ampoule ! »

Aux urgences, on a vraiment de tout et c'est ça qui est le plus intéressant en dehors du fait que cela procure une telle adrénaline que l'on peut devenir rapidement une véritable pile électrique. Enfin pour l'heure, je devais prendre en charge un jeune homme qui n'avait certes que des blessures superficielles mais toutefois il me rappelait un patient à qui j'avais fait un vaccin il y a quelques semaines de cela. D'ailleurs il vint me confirmer qu'il était à cette campagne de vaccination. Le monde était vraiment petit, surtout à Harvard en tout cas. Alors j'étais en train de soigner ses quelques blessures, je lui demande s'il s'était bagarré et il vint prétexter une chute dans les escaliers, ce que je ne crus pas un mot au vu de ses blessures plutôt légères pour une chute. Quoiqu'en remplaçant une ampoule tout en étant sur une chaise, cela peut en réalité. Alors je vins lui répondre.

Oh d'accord. Remarquez, ce sont souvent de petits accidents domestiques comme celui que vous avez eu qui sont les plus fréquents pour les blessures que vous avez. Mais rassurez vous, vous n'avez rien de grave, que des plaies superficielles.

Je vins lui adresser un sourire, tout en continuant à désinfecter les plaies et je me doutais qu'il allait réagir au produit qui allait commencer à piquer un peu malgré ma douceur et tout en attendant sa réponse.

Je n’aime pas mentir aux autres, ce n’est pas quelque chose que je fais en temps normal… Rectification, ce n’est pas quelque chose que je faisais auparavant, lorsque mon père se comportait normalement. Depuis qu’il a sombré dans l’alcool, depuis que ma mère, ma sœur et moi sommes devenus les punchingball sur lesquels il se défoule après une journée de merde, depuis ce premier soir ou il a levé la main sur moi je suis forcé de mentir. Pourquoi le protéger encore et encore ? Pourquoi ne pas avouer qu’il est l’auteur de chacune de mes blessures depuis au moins six mois ? Parce qu’il est mon père et que je ne veux pas le décevoir. Merde, je deviens vraiment pathétique à protéger quelqu’un qui me tape sur la gueule à la première occasion. Pourtant je continue, encore et encore, jusqu’au jour où il me laissera sur le carreau. C’est probablement ce qui me pend au nez. « Oh d'accord. Remarquez, ce sont souvent de petits accidents domestiques comme celui que vous avez eu qui sont les plus fréquents pour les blessures que vous avez. Mais rassurez vous, vous n'avez rien de grave, que des plaies superficielles. » Elle sort le coton et le désinfectant, le premier contact est toujours aussi désagréable, je me contracte et inspire profondément. « Désolé, j’ai baissé ma garde pendant un instant ! » En temps normal je me prépare psychologiquement, aujourd’hui c’est différent, je suis épuisé et j’ai du mal à me concentrer pour exorciser la douleur. « Merci… Leanne c’est ça ? »

J'étais en train de soigner la plaie ouverte d'un jeune homme que j'avais croisé quelques temps plus tôt à la campagne de vaccination. Cette fois, il n'était pas question de vaccin mais de petites blessures qui selon lui avait lieu lors d'une banale chute dans les escaliers, ce qui pourrait expliquer les bleus sur son corps et les petites plaies. Alors que je suis en train de lui appliquer du désinfectant pour soigner sa plaie, je le vis se contracter et prendre une grande inspiration avant de venir s'excuser et de me remercier. Alors je vins lui répondre.

Il n'y a pas de mal, vous êtes un patient plutôt calme contrairement à certains plus turbulents. Mais ne vous en faites pas, je désinfecte vos autres plaies et ce devrait être bon. Et oui, c'est bien ça, je m'appelle Leanne.

Je vins lui adresser un sourire, attendant sa réponse et continuant de désinfecter le reste de ses plaies. Non pas qu'il en avait beaucoup mais il valait mieux prévenir que guérir après tout.