TABITHA MAIA HERRERA ► rita ora

Depuis que je suis arrivée il y a un an ici, le journal intime que j'entretiens depuis que je suis toute petite est aujourd'hui cadenassé au fond d'un tiroir dans ma chambre et ce soir j'ai envie de le relire, dans les grandes lignes, pour me prouver que j'existe et que je suis passé à autre chose depuis que je me suis installée ici.

Cher journal...

Aujourd'hui j'ai onze ans, ça va faire dix ans qu'on est installés ici avec maman à Brooklyn, notre maison est grande, enfin moi je la trouve grande, je trouve juste embêtant de monter les escaliers pour aller dans ma chambre à chaque fois et quand je me plains maman rigole. Des fois je lui demande où est papa, et à chaque fois elle me dit que je ne le reverrais pas et elle s'isole dans sa chambre, je suis sûr qu'elle pleure parce que papa lui manque, il n'y a aucune photo de lui à la maison mais je suis sur que maman en garde. Sinon mon journal, il faut que tu sache aussi que j'ai commencé la danse, maman m'a emmenée à mon premier cours aujourd'hui et j'ai adorée même si j'ai mal aux pieds mais je suis sur que ça va me plaire.

En lisant je souriais, à cette époque j'étais heureuse, je vivais dans un petit monde de princesse où ma mère prenait soin de moi, mon père n'a jamais été là, il a quitté ma mère dès qu'il a su qu'il lui avait donné une fille, elle n'a jamais voulu me le dire pour ne pas que je souffre, préférant me dire simplement que je ne le verrais pas, je m'en suis contentée des années avant qu'enfin alors que j'avais quatorze ans, elle m'avoue toute la vérité, prétextant que j'étais assez grande pour savoir.

Cher journal...

Aujourd'hui j'ai seize ans, je me rend compte que l'idée du monde que je me faisais quand j'étais petite est différente de l'idée que je me à présent. A la maison, ma mère à du mal à joindre les deux bouts, elle s'est fait virée de son boulot de styliste parce qu'elle n'a pas supporter qu'on lui manque de respect, oui je dois tenir de ma mère pour mon tempérament parce que moi non plus je ne laisse personne me marcher dessus. La preuve, pas plus tard qu'hier alors que c'était la pause au lycée, une fille m'a dit que je ferai mieux d'arrêter de fumer si je voulais pas finir comme ma mère qui a développée un cancer alors pour me venger j'ai couché avec son mec hier soir et aujourd'hui ils sont plus ensemble, elle est en dépression.

Je me rappelle de cette période là, la pleine adolescence, finalement je me rend compte que je n'ai pas tellement changée. J'étais au lycée, je commençais à plus m'intéresser aux garçons qu'aux cours, j'y allais, je suivais, j'avais même des résultats corrects mais il a fallut qu'à cette période ma mère se tape un cancer et j'ai complètement décroché quand j'ai su qu'elle était à l’hôpital. C'est ma grand-mère qui à continuer à veiller sur moi à la maison, et je la remercierai jamais assez parce que sans elle j'aurais fais toutes les conneries du monde. Qu'elle soit là, n'a pas empêché que je décroche du système scolaire, je sortais la nuit, je dormais la journée en cours, je traînais avec mes amis ou je couchais avec je ne sais quel mec parce qu'il me plaisait plutôt que de réviser, c'était moi qui ne voulait pas me motiver et ma grand-mère n'y pouvait rien, elle était juste la femme qui me faisait à manger, qui faisait mon linge, qui s'occupait de moi et je ne lui rendais rien, je m'en suis beaucoup voulu pendant cette période et encore aujourd'hui j'ai des remords.

Cher journal...

Aujourd'hui j'ai dix-huit ans, maman à tenu deux années mais maintenant elle est parti, je me sens perdu, désorientée, grand-mère ne peux pas me comprendre, j'ai besoin de me retrouver. J'ai tester quelque chose de nouveau, plus fort que les cigarettes, c'est une amie qui m'a emmener chez ce type et j'ai goûter ce qu'il m'a vendu, j'ai voyagé dans un autre monde, c'était encore plus fort que la danse, jusqu'à maintenant le seul endroit où je pouvais me sentir respirer mais avec la weed, c'est une autre sensation, je sens mon cœur battre et je sens que je suis vivante.

C'est à cet âge que j'ai commencé à me droguer, ma mère n'étant plus là, j'avais besoin d'un repère et la drogue à été mon repère, j'ai quand même fini ma scolarité au lycée, par une motivation déchirante de ma grande-mère j'ai réussis à obtenir mon diplôme, de justesse mais à croire que j'ai du potentiel même en ayant complètement décroché. Suite à ça, ma grand-mère m'a inscrite à Juilliard, l'école de spectacle de réputation internationale à New-York, dans la section danse, je n'ai jamais compris pourquoi elle a utilisée ses économies pour payer mon inscription dans cette école et non les garder pour sa retraite, peut-être parce qu'elle m'aime et qu'elle veut le meilleur pour moi et qu'elle espère que je décroche de ce monde de débauche dans lequel je suis rentrée. J'ai trouvée ma place dans cette école, danser est une passion, une passion que je pouvais montrer aux yeux de tous et qui m'a valut une réputation d'excellente danseuse, au point de faire parti de la troupe qui dansera lors du spectacle de fin d'année où bon nombre d'examinateurs seront présent. Parmi ces examinateurs, un m'avait repéré, il appartenait à l'université d'Harvard et m'a proposer d'intégré cette université avec une bourse d'étude, si au départ je n'étais pas pour, ma grand-mère m'encouragea à accepter, je pourrai vivre de ma passion, découvrir de nouvelles choses me disait-elle et je peux affirmer aujourd’hui qu'elle avait raison.

Cher journal...

Aujourd'hui j'ai vingt ans, aujourd'hui je m'envole vers Cambridge rejoindre la mythique université d'Harvard,  aujourd'hui tu appartiens à mon passé, plus jamais je ne te confierai ce que je sais, ce que je ressens, ce que je veux, je dois faire une croix sur mon passé et avancer. Je remercie ma grand-mère pour tout ce qu'elle a fait pour moi, je l'aime et sans elle je crois que j'aurais rejoins maman depuis un bon moment.

Oui, je suis maintenant à Harvard, jamais je n'aurais cru ça possible un jour, je ne viens pas d'un milieu aisée, je n'ai pas un Q.I énorme mais à croire que mon potentiel de danseuse à réussit à sublimer cette université. Je me plais ici, je vis chaque seconde en pensant chaque seconde à ma grand-mère, mon addiction aux drogues n'a pas cesser, si je me forge de nouveaux repères ici, j'en ai quand même besoin pour m'aider à vivre, j'arrondis mes fins de mois dans un bar en étant barmaid, ça me plait et je commence à me faire une place sur le campus,rien ne me résiste, j'obtiens ce que je veux par n'importe qu'elle façon, je veux qu'on parle de moi, en bien comme en mal, peu m'importe, je compte bien tout faire pour me forger ma place et qu'Harvard garde mon prénom dans sa mémoire.