family time. + (Royce)

Comme souvent le samedi, je passais la soirée chez ma mère et mon beau-père. Ouais parce que la Quincy House était un peu morte le week-end et ça me déprimait un peu. Et puis j'avais une relation tellement fusionnelle avec ma mère qu'il fallait absolument que je la vois une fois par semaine au minimum. Et même si j'avais l'impression de lui cacher des tas de choses en ce moment, ça me faisait du bien de passer du temps en famille. Bon ce soir nous n'étions que deux, puisque mon beau-père travaillait. Et Royce, il ne passait pas très souvent par ici. À croire que les soirée familiale c'était pas trop son truc. D'ailleurs je crois que ça ne l'avait jamais été. Mais bon, je ne pouvais pas lui en vouloir, surtout après ce qu'il avait vécu avec notre père durant l'enfance et l'adolescence. Il devait certainement avoir une définition du mot "famille" toute autre que la mienne. J'étais assise dans le fauteuil en cuir, je relisais quelques cours. J'avais pris un retard fou dans mes révisions à cause de mes sorties chaque soir de la semaine. Il allait falloir que je me ressaisisse, mais je n'étais pas sûre d'en avoir envie. J'aimais trop cette sensation de pouvoir tout oublier le temps de quelques heures. Et puis beaucoup d'étudiants sortaient tous les soirs, alors pourquoi pas moi ? N'empêche, il fallait que je bosse quand même si je ne voulais pas repiquer mon année. Ma mère était assise assise dans canapé, et elle regardait la télévision. Elle me posait quelques questions, et je lui donnais des réponses assez brèves, surtout lorsque ça concernait Royce. Si elle voulait des renseignements sur sa vie, c'est à lui qu'il fallait demander. Moi j'avais trop peur de dire une connerie. La soirée aurait pu être comme toutes les autres, mais quelqu'un frappait à la porte. J'haussais les sourcils en regardant la pendule. Il était pas loin de 22h, et apparemment on attendait personne. Je me levais afin d'aller ouvrir, et à ma plus grande surprise c'est mon frère qui se trouvait sur le perron. Royce ! Je me poussais pour le laisser entrer, et je le prenais dans mes bras un court instant. Je ne savais pas que tu devais venir. Tu vas faire plaisir à maman !

J'étais arrivé à un stade de ma vie ou je ne pouvais plus vivre dans le mensonge. Je devais dire à ma mère que j'avais un fils, un petit garçon adorable qu'elle aimera comme son propre enfant. Je n'avais juste pas le choix. Je gardais Charles une semaine sur deux et comme je n'avais plus d'appartement, je squattais à la winthrop house mais ce n'était pas un endroit pour un bébé. Du coup, j'me suis dit que je n'avais qu'à le laisser chez mes parents, au moins il s'habituera à eux et Charles aura la chance de connaître ses grands-parents du côté de son père puisque c'était difficile de côté de la mère. J'allais avoir 25 ans dans deux semaines, il était vraiment temps que je fasse preuve de maturité. Elle allait surement m'en vouloir, mais je savais que Tessy était là ce soir et elle ne pouvait que m'épauler puisqu'elle adorait son fieul. Il fallait que je le fasse, un point c'est tout. Ma mère savait l'existence de Leevy, je lui avais promis qu'elle la rencontrera un jour mais hélas, cela ne se fera pas puisqu'on était plus ensemble. Oui mais voilà, est-ce que je devais aussi lui annoncer qu'elle allait être grand-mère pour une deuxième fois? C'était la tuer sur place, elle qui était si expressive comme femme, mais tellement adorable. C'était le grand jour où je présentais le premier enfant des descendants de la famille Magyar et j'étais un peu triste que mon père n'assistait pas à cela. De toute façon, c'était un enfoiré et il aura fini par faire du mal à mon fils. J'avais confiance en ma mère, quant à mon beau père, pff il n'avait rien à dire. Je garais la voiture devant la maison familiale et je prenais le maxicosi où Charles venait de se réveiller. Oui j'étais un fou moi, je débarquais comme ça yolo avec mon gosse dans les bras. Je déposais le landau près de la porte et lorsque je sonnais, Tessy me sauta dans les bras. Je compte sur toi pour m'aider p'tite soeur. lançai-je avec un sourire assez forcé en prenant le maxicosi pour le mettre dans le hall. Je m'abaissais pour retirer la sécurité du porte-bébé et je prenais Charles dans mes bras qui s'appuya sur mon épaule, la tête encore toute fatiguée. Je lui donnais sa tutute puis je soupirais avant de venir dans le salon où était assise ma mère. Salut maman! Je te présente Charles... mon fils. ça y est, la bombe est lancée.

(Invité)