Dilemme : travail du corps ou de la tête ?

Dilemme : travail du corps ou de la tête ?

w. William

Jeudi après-midi. Le prof’ de multimédia avait donné l’après-midi libre aux étudiants de son cours pour préparer un exposé, ou quelque chose comme ça. Jordann n’avait pas bien écouté les consignes. Même si elle adorait cette matière, ces derniers temps, elle avait plutôt la tête ailleurs. Peut-être qu’elle pensait un peu trop à retrouver William dans un endroit des plus tordus histoire du passer du bon temps, tous les deux. Peu de personnes étaient au courant de leur relation genre “sex friends”, il y avait Maïa, Teddy et Tyler, les seuls qui comptaient vraiment. Et quant aux autres, il valait mieux pas leur dire, au cas où leur langue fourcherait.

Pendant le prof’ citait quelques idées de lieux à visiter, dont le fameux MIT, “Museum of Massachusetts Institute of Technology” la jeune Dunster House s’était empressée d’envoyer un texto’ à William, sourire sur le bout des lèvres. Le portable entre ses genoux, privé ainsi de tous les regards, et surtout celui du prof’, elle écrivait avec une telle rapidité que ça en effrayait plus d’un. « RDV musée du MIT cet aprem’, ça te tente ? » Court, implicite, mais il comprendrait sûrement qu’elle n’était pas dans les meilleurs conditions pour lui déblatérer un résumé complet de sa journée. Non, elle était en cours, et entourée de plusieurs autres élèves, ainsi que de son enseignant – le dit démon qui avait des yeux partout –

Elle avait quitté le campus, quelques bouts de papier dans son sac, et un stylo histoire de noter quelques trucs. Elle n’allait certainement pas prendre un sac rempli de cahiers, ce n’était pas trop dans son style de ressembler à l’intello’ qui faisait bien ses devoirs, même s’il est vrai qu’elle était plutôt assidu en cours. Enfin là, elle s’en sortirait encore haut la main, ce n’était pas très difficile, du moins, du peu qu’elle avait compris. Elle s’était vêtue par ce temps ensoleillé et cette chaleur à étouffer, d’un mini short noir, des talons assorti et d’un débardeur blanc, tout ce qu’il y avait de plus classique. Et, pour le peu de place qu’il lui restait dans son sac, elle avait glissé un petit gilet, très faim, histoire de l’habiller un peu plus si le temps se rafraîchissait.

Entrée dans le hall, Jordann commençait avec plusieurs allés et retours, faisant mine de s’intéresser aux expositions, mais plutôt attendant l’objet de ses désirs. À plusieurs reprises, elle jetait un coup d’œil à son téléphone, histoire de regarder l’heure qui défilait, pas assez rapidement à son goût. Puis de nouveau, elle le rangeait, et recommençait ses cents pas. C’est qu’il se faisait désirer, et il avait bien raison. La Dunster s’était arrêtée devant un tableau. Le titre disait simplement “Berenice Abbott”, rien de plus, tandis que l’image représentait des sortes de billes, alignées, donnant l’effet de pointillés, en plein chute, rebondissant sur le sol, laissant imaginer des sortes de vagues, le tout sur un fond noir. En plein réflexion sur ce tableau, seules des mains inconnues agrippant sa taille la fit sursauter.

On était jeudi après-midi, Will n’avait qu’un cours, les autres professeurs avait supprimé leur cours pour que les étudiants puissent réviser leurs exams. Du coup l’aprèm était à peine commencé que Will rentrait déjà chez les Mathers, il allait pouvoir se la mettre comme il fallait et avec le temps qu’il faisait un bon pack de bières ne lui ferait que du bien. Il arriva donc dans sa chambre et enfila direct son maillot et alla se poser sur un fauteuil gonflable dans la piscine de la maison avec ses bières. Alors qu’il profitait du soleil et de son breuvage si appréciable il entendit son portable vibrer sur le bord de la piscine. Il battit des pieds et rama comme il put avec sa bière dans la main pour arriver jusqu’à son téléphone. C’était un message, il avait la flemme de le lire, il était bien dans son fauteuil mais on ne sait jamais donc il lut quand même le message, c’était Jordann. « RDV musée du MIT cet aprem’, ça te tente ? ». Il serait encore avec Eden il aurait refusé poliment mais ce n’était pas le cas, il avait besoin de se changer les idées et Jordann tombait à point.

« Pas de soucis, le temps de me changer et on se retrouve là-bas »

Du coup il sorti de la piscine et remonta rapidement dans sa chambre, une douche très rapide, un short des basquets, un t-shirt et son appareil photo et c’était parti. L’appareil pouvait toujours servir on ne sait jamais. Il grimpa dans sa nouvelle voiture et roula jusqu’au musée. Il se gara et se dirigea vers l’entrée, il prit un ticket et aperçu de loin Jordann qui était déjà là. Il ne savait pas pourquoi elle lui avait donné rendez-vous ici mais il espérait bien que c’était pour passer un bon moment. Il s’approcha doucement d’elle par derrière et glissa ses mains sur ses hanches, il lui chuchota à l’oreille en même temps …

« Bouh … »

Elle sursauta un peu et se retourna pour lui faire face …

Un geste qui pourrait paraître, dans d’autres circonstances, si anodin, et pourtant, c’était bel et bien ses mains qui la faisait frémir. Cette douceur sur ses hanches, et ce souffle au creux de son oreille, lui susurrant un « Bouh… », qui la fit sursauter davantage en plus de ce geste. Jordann se retourna vers William, et posa le regard sur ses mains, avant de relever la tête et de le regarder droit dans les yeux. Un sourire se dessina alors sur les lèvres de la dunster, un sourire de joie, contente de voir sa présence ici. Elle attrapa les mains du mather, les caressa quelque peu, avant venir les lui poser de nouveau sur sa taille. Elle resserra l’étreinte et posa sa tête contre son torse. « Contente que tu sois là… » murmura-t-elle avant d’ajouter « J’avais peur que tu ne viennes pas, au cas où tu serais… » commença-t-elle, la voix un peu plus haute. Elle s’échappa de ses bras et de nouveau, le regarda droit dans les yeux. Une mine un peu triste, des yeux qui balayaient la salle, avant de, de nouveau le regarder « Enfin… si tu étais encore avec elle. » s’empressa-t-elle de finir.

Cela faisait déjà un moment qu’elle tournait autour de William, mais ce dernier n’était jusque lors, pas tout à fait célibataire. Dans le fond, cette fille avait toujours agacée la dunster, qui ne pouvait décidément pas arriver à ses fins. Enfin, ça c’était avant. Jordann se détacha complètement de lui, et recula d’un pas, ayant peur de sa réponse, si elle pouvait sembler agressive, ou si au contraire, il allait se hâter de la reprendre dans ses bras. C’était une sorte de test qu’elle jouait là, mais dans le fond, elle espérait la deuxième solution, avec de bonnes paroles rassurantes.

Jordann se retourna sur Will et lui sourit en le regardant, apparemment elle était contente qu’il soit là. Tant mieux, il n’avait pas fait le déplacement pour rien quand même. Elle reposa les mains de Will sur ses hanches et se blottit sa tête contre le torse du jeune homme. Il aimait bien la sentir contre lui, il aimait son contact, c’était un peu plus qu’un simple plan cul mais depuis qu’il était avec Eden il n’avait pas pu la voir, il était fidèle avant tout. « Contente que tu sois là… » « J’avais peur que tu ne viennes pas, au cas où tu serais… » « Enfin… si tu étais encore avec elle. ». Si il était encore avec elle il ne serait pas venu au musée, il rassura donc sa petite Jordann « nan t’inquiète, je suis là et on a du temps à rattraper je crois … ». Tout en parlant il lui fit un grand sourire, c’était fini avec Eden maintenant et Will n’était pas du genre à s’apitoyer sur son sort alors autant en profiter pour passer du temps avec Jordann.Il la reprit dans ses bras et lui fit un petit câlin avant de s’écarter un peu d’elle « bon alors pourquoi tu m’as fait venir ici ? ». Will aimait bien visiter les musées à l’occasion mais là il avait la tête à autre chose, visiter un monument ou autres avec Jordann et vous aviez la tête rapidement ailleurs, suffisait de la regarder pour le voir. Il ne savait pas vraiment pourquoi avec Jordann c’était un peu plus qu’un plan cul, c’était une sorte de sexfriends améliorée, leur relation était assez fusionnelle même, mais alors pourquoi, Will ne le savait pas vraiment. il tapote les fesses de Jordann pour la motivé à avancer « bon allez avances que je te suive !! ». Et puis comme ça il pourra avoir une vue magnifique sur ses magnifiques fesses …

William répondait à ses gestes et la rassurait, quelque chose en lui qu’elle aimait plus que tout. Oui, derrière les apparences de footballer, il était doux, et charmant, et puis, il fallait dire qu’il savait vraiment y faire avec les filles. « nan t’inquiète, je suis là et on a du temps à rattraper je crois … » De nouveau, la dunster sourit en entendant ces mots. Et de nouveau, il la prenait dans ses bras, le temps d’un instant, certes, mais le temps d’en profiter. « bon alors pourquoi tu m’as fait venir ici ? » Il s’était écarté d’elle, et Jordann fit une petite moue, pourtant, un sourire aux lèvres. Mais avant même qu’elle ne puisse ajouter quoi que ce soit, il lui tapota le fessier et ajouta  « bon allez avances que je te suive !! ». Elle s’exécuta, tourna des talons, et commença à avancer. Elle regarda brièvement derrière son épaule et put s’apercevoir qu’il était franchement en train de la reluquer. Un geste qui lui valu un petit rire étouffer. Tout en avançant, elle retarda un peu ses mains pour marcher à ses côtés. Elle lui attrapa la main, et de l’autre, lui présentait le musée « J’ai un devoir à faire en multi’, enfin, j’ai pas trop écouté, je pensais trop à toi pour ça. De toute façon, je m’en sortirai… » elle s’arrêta là, histoire de ne pas trop le bassiner avec ses cours, après tout sa présence ici n’était pour qu’il l’aide en quoi que ce soit. Alors, elle posa les yeux sur lui, un sourire malicieux sur les lèvres et finit par ajouter « Et si on montait au deuxième étage ? » Le deuxième étage était réservé aux expositions technologiques sombres. La lumière y était tamisée, et les coins non éclairés étaient nombreux. « Il y fait plus sombre… » D’un pas décidé, elle emmenait avec lui William vers les escaliers pour accéder à l’étage supérieur. A mi-parcours, la lumière ne se faisait presque plus présente, et Jordann en profita pour s’arrêter et voler un baiser à William. Le premier de la journée, mais certainement le dernier, du moins, elle l’espérait. Quoi que douteuse, elle savait très bien comment les choses allaient se terminer, surtout au vu de ses sous-entendus.