ARTHUR W. YOUNG ► Ash Stymest.

Je suis née un 13, un chiffre qui porte apparemment malheur. Pour une raison que j'ignore je l'ai trouvé toujours plus beau que les autres. Et puis comme si j'avais pu choisir quel jour j'allais naître, j'ai rien demandé à personne hein. J'ai pas connu ma mère, elle est morte en couche. Mon père m'a dit qu'elle n'avait pas une bonne santé de toute manière et qu'elle avait été têtue face aux médecins lui demandant de ne pas faire un enfant de plus. Textuellement, j'étais donc le mioche de trop, celui qu'on voulait à moitié. En vérité je ne pouvais pas en vouloir à mon père, il avait déjà tout ce qu'il avait voulu pour reprendre un jour son post de président du groupe. Mon frère aîné était le stéréotype évident du parfait successeur, je n'avais pas la carrure pour remplacer un jour mon père. Je l'avoue, j'ai toujours été jaloux de lui et je n'arrive pas à me défaire de cette haine. Je n'étais pas une menace pour lui, et pourtant il ne se gênait pas pour me faire remarquer que je portais la mort de notre mère sur les épaules. Alors je le frappais de mes petits poings, je lui hurlais à la figure tous les gros mots que j'avais appris de mes copains d'écoles et finissais par abandonner. Malgré tout, trois autres frères étaient plutôt cool avec moi. Je passais toujours le premier, je choisissais toujours avant tout le monde les bonbons qui se trouvaient dans la boite qu'ils rapportaient du tabac du coin. Ils ne semblaient pas me voir comme un coupable face à la perte de notre mère, au contraire, ils trouvaient que j'étais le plus perdant dans l'histoire. Après tout, je n'avais pas eu la chance de goûter à sa douceur de vivre. Bizarrement, j'en rêvais de temps en temps la nuit, des bribes de paroles se mêlant à diverses odeurs florales me remplissaient les cinq sens. Malgré ce que mes frères me disent, je me dis que je suis le plus chanceux ; car je ne ressens pas le manque de cette mère que je n'ai jamais eue. Comment pourrait elle me manquer alors que je ne sais pas ce que ça fait d'en avoir une ?

L'avantage d'être riche, c'est que les maisons sont habituellement grandes et pleines de pièces qui ne servent pas à grand-chose. Efficace quand on ne souhaite pas croiser quelqu'un non ? C'est ainsi que j'ai réussi à éviter et ignorer mon frère aîné durant des années ; pour mon plus grand plaisir. Quand j'intégrais le lycée, je faisais pour la première fois l'expérience d'enchaîner les filles dans tous les lieux que je pouvais trouver. A cet âge là, beaucoup avaient du mal à trouver une copine pour s'envoyer en l'air ou vivre un premier amour alors qu'elles me tombaient toutes dans les bras. Peut être était ce à cause de mon look un petit peu mauvais garçon ? J'en savais rien à vrai dire, mais ça m'arrangeait. J'ai rencontré une fille à une fête, elle était complètement pétée et à la différence des autres, me paraissait être quelqu'un de bien. Je l'ai emmené dans une chambre et malgré mes tentatives pour ne pas la toucher, nous couchâmes ensemble. Vous pouvez croire ce que vous voulez, je ne voulais que l'aider à la coucher au début, histoire qu'elle décuve. Mais elle avait quelque chose de différent. Après quelques jours, je décidais de la rappeler. Ce n'était pas mon genre de revenir vers une fille, mais celle là m'intriguait beaucoup. Elle ne m'adressa pas la parole pendant quelques mois et j'apprenais plus tard que c'était en vérité à cause du fait que cette fameuse nuit était sa première fois avec un garçon. Bizarrement je m'en suis voulu et n'ai pas arrêté de tenter de la séduire. Je vous épargne tous les détails gniangian d'une relation du genre, elle m'a accepté, puis il y eu la fois de trop sans capote, un test et un avortement.

Je ne voulais pas de son bébé. Et puis parfois je me disais que j'en aurais tout de même voulu un. Le plus triste dans l'histoire c'est qu'elle ne m'a même pas demandé mon avis pour le faire. Cet événement gâcha toute notre histoire et je la trompais avec sa meilleure amie pour marquer le coup. Grâce à tous mes calculs elle nous a surpris dans mon lit où nous faisions l'amour tous les deux quelques temps auparavant. Autant vous dire qu'il ne vaut mieux pas que je la recroise et que cette période explique ma réputation de coureur de jupons. Cela fait désormais trois ans que je suis à Harvard. Hormis le fait que mes études me passionnent, l'alcool coule à flot, je trouve des femmes dans tous les bâtiments et m'envoie en l'air dès que j'ai une minute à moi. Parce que la vie n'a pas de prix, je suis bien décidé à vivre aussi vite et bien que je le peux.