eugio ◄ it's not what you think

Le retour du Spring break fut assez calme, je m’étais promis de me remettre au sport une fois de retour sur Cambridge et c’était chose faite. J’étais en train de travailler mes pectoraux sur une machine, tout en passant à Eugene… Comme d’habitude en fait, ce mec ne voulait clairement pas sortir de mon esprit alors qu’on s’était tous les deux mis d’accord, on était en pause durant le Spring Break mais c’était fini nan ? Quoi qu’il allait très certainement me tuer puisque j’ai été pris en photo avec Calypso en tant que « fiancé » officiel. Je n’ai clairement pas eu le choix puisque mon père m’a clairement fait comprendre qu’il fallait que je fasse sinon j’étais déshérité… Non pas que j’en avais quelque chose à foutre mais c’était tout de même mon père. Bref, Eugene a sûrement vu les photos et j’imagine que je vais me faire frapper pour avoir fait cela… Je pense qu’il ne comprend toujours pas que c’est lui que j’aime et que c’est lui qui a décidé de faire un break. Je repose violemment les poids avant de me redresser venant boire un peu d’eau ma serviette autour de mes épaules. Il faisait beaucoup trop chaud ici. Je me dirige vers la machine suivante qui est le tapis de course. Je me place dessus et commence à courir tranquillement tout en enfilant mes oreillettes. Il fallait absolument que j’évite d’y penser, on ne s’était pas revu après tout. Peut-être qu’il a fini par voir que je ne l’intéressais pas tant que cela… Mon Dieu, je me m’étais à penser comme une nana maintenant. Reprends-toi Elio bon sang !

Il avait fallu laisser quelques jours depuis le retour du Spring Break, quelques jours afin de ne pas anéantir la ville entière. Eugene avait dû y repenser à deux fois oui, car une envie de sang l'avait animé pendant des jours. Il rentre tout sourire de son Sping Break, qui a été une pause très agréable dans sa vie mouvementée, il rentre fier de lui même car il n'avait commis aucun écart. En soit, il rentre et quand il achète l'un de ses magasine People favoris, il tire la grimace. Une grimace qui s'est figée sur son visage jusqu'à son retour à la Mather House. Voir Elio et Calypso s'embrasser pour un magasine n'était pas si choquant, mais c'étai de voir que ça avait l'air naturel, vrai, comme si le torchon qui se vendait à des millions d'exemplaire dépeignait une bien triste réalité. Le jeune homme avait donc pris sur soit et était sorti avec Grace, Dixie, ses comparses habituelles. Mais maintenant, après ces quelques jours, il devait bien s'avouer qu'il était en manque de son Elio. Connaissant l'agenda de son petit ami par coeur, pour avoir maintes fois contribuer à le créer grâce à son sens pratique, il savait qu'il fallait qu'il se rende au gymnase pour rencontrer son salaud d'amant. A peine les portes passées, il ne savait pas s'il devait continuer ou rebrousser chemin tellement ça puait la sueur. Prenant sur soit, il se dirigea vers celui qu'il pensait être son copain. « On s'entretient pour qui ? » fit-il, tout taquin, en s'apercevant un peu trop tard que le garçon qui courait sur le tapis n'était pas le sien. Nan, il était juste à côté. Dieu merci, il avait ses oreillettes. D'un pas déterminé, il se planta devant lui, et du doigt il arrêta le tapis roulant. « Si tu comptes courir après moi, tu fais bien de t'entraîner, car t'es loin du but » le prévint-il, qu'il soit mis directement dans le bain.

Le spring break était maintenant terminé et je savais que le pire moment allait arriver. Eugene allait sûrement m’étrangler quand il verra les photos de moi et Calypso dans les magazines people. Je suis sûr qu’il est déjà au courant et qu’il prépare un plan machiavélique pour me tuer au moment où je m’en douterai le moins. Il était comme cela et je le savais très bien, j’ai juste agis ainsi parce que je n’avais pas vraiment le choix à cause de la pression de mon paternel. Mais ce n’était pas le moment de penser à cela, il fallait que je continue mon entraînement et pour cela rien de mieux qu’un peu de course sur un tapis. Je m’étais installé, mes écouteurs dans les oreilles et commence à courir en essayant de ne pas penser à Eugene. Après tout, c’est lui qui a voulu qu’on fasse un break durant le Spring Break, ce n’est sûrement pas moi qui aurait pu avoir ce genre d’idée de toute façon. Je faillis me ramasser violemment quand l’homme de mes pensées arrête soudainement le tapis de course. Quand je vous disais qu’il voulait me tuer dans un moment où je ne m’y attendais pas. Je retire mes écouteurs pour l’entendre parler et je soupire doucement. J’imagine que cela veux dire que tu as vu les photos dans les magazines. J’aurais dû m’en douter, c’est un vrai commère après tout. Je mis la serviette autour de mon cou et bu un peu d’eau tout en plongeant mon regard dans le sien. Il ne s’est rien passé entre nous si c’est cela que tu imagines. Malgré ton idée de break, je n’ai pas été voir ailleurs. dis-je avec un sourire au coin. C’est con mais je l’aime trop pour vouloir voir quelqu’un d’autre.

C'était bien peu dire qu'il les avait vu. En vérité, il était passé à côté d'un kiosque le matin-même, et personne ne pouvait imaginer la tête qu'il avait tiré lorsqu'il avait posé ses yeux sur la couverture de ce maudit magazine. D'ailleurs, le buraliste était de bien compris qu'il avait tout intérêt à lui céder le vieux torchon avant de voir son stand sans dessus dessous. En parcourant les pages, son sang s'était glacé. Il savait bien qu'Elio avait toujours été sincère avec lui, bien qu'il ne l'aurait pu être lui-même avec, mais cet étrange pacte qu'il avait passé quelques jours avant le Spring Break était venu tout remettre en doute. Et si au final il avait succombé à la tentation de s'unir corporellement avec la blonde Calypso ? Il aurait certes été dégoûté tout de suite pars, puisqu'elle n'était pas de taille à surpasser les douces caresses que l'allemand savait prodiguer, mais tout de même. « J'ai vu les photos. Je les ai aussi découpées, brûlées, j'ai même essayé de les donner à manger à un chat et il en a même pas voulu » répondit-il, avec son éternel ton très prononcé pour le mélodramatique. Mais tout de même, il ne paraissait pas si énervé. Heureusement pour le bel italien. S'asseyant à côté du tapis de course, il contempla son petit apollon dans un silence tranquille. « Pourquoi tu m'as rien dit ? Tu voulais que je tue le buraliste ou quoi ? » demanda-t-il, plus préoccupé par leur manque de communication évident. Oui, Eugene pouvait faire peur, mais tout de même. Et oui, il avait eu l'idée et au final il en était rongé de culpabilité. Qu'est-ce que ça aurait été si l'un et l'autre en aurait profité ?

Il fallait s’en douter, Eugene est beaucoup trop commère pour ne pas regarder les potins et pour ne pas me voir en compagnie de Calypso sur la une des magazines people. Je savais déjà comment il a réagi face à cette image, il a du menacer de mort le mec qui vendait les magazines. C’est qu’il peut parfois faire peur, mais vraiment peur. J’eus un sourire au coin quand il m’explique ce qu’il a fait des photos de Calypso et moi. C’est con mais je trouvais cela vraiment mignon en vrai. Je m’en doutais déjà, et j’imagine que les magazines vont vite disparaître de la circulation dans les alentours du campus et de Boston n’est ce pas ? dis-je en arquant un sourcil. Il serait capable de tout acheté pour que personne ne me voit en compagnie de ma fiancé. Je m’installe à côté de lui quand il me dit que j’aurais du le prévenir à ce sujet. Avec ton histoire de break durant le Spring Break, j’avoue avoir été quelque peu vexé et ma façon de me venger, c’était de te faire réaliser que tu avais fait une connerie de me demander cela, de faire un break. dis-je en secouant la tête doucement. Je n’étais pas spécialement pour cette idée, mais j’avais confiance en Eugene, je savais qu’il ne m’aurait jamais trompé et je savais que je ne l’aurais jamais fait non plus. Mais il fallait bien lui faire comprendre que ce n’était pas de la rigolade pour moi. J’ai certes, accepté mais ce n’était sûrement pas de bon cœur.