Apprends moi ¤ Pavel

Teach me please ✖ Les filles m’avaient presque déposées de force chez le psychothérapeute. Dans un sens, je ne pouvais pas le leur reprocher. Elles s’inquiétaient toutes pour moi. Et si elles surveillaient tout ce que je faisais, je n’en restais pas moins frustrée. Le doc' m’avait prescrit des traitements qui compléteraient en parti l’absence de drogues dans mon organisme. Il avait dit que cela me ferait reprendre un peu de poids - comme si j'étais squelettique ! N'exagérons rien ! Et d'ailleurs ! Il n’avait pas dit que ça ! Un vrai bavard ! Et moi qui pensait que les psy ne savaient rien faire d'autre qu'écouter.
Je tenais dans ma main une fiche de suivi. J’avais pour mission de trouver une activité sportive à laquelle je participerai histoire de me dépenser. *Pff ! Hilarant n'est ce pas ! * avais-je songé en premier lieu. J’avais pensé à une blague bien entendu, mais le toubib semblait très sérieux ! L’entretien avec ce dernier avait durée en tout une bonne heure. Une longue heure durant laquelle je m’étais attardée du regard sur chacun des meubles de la pièce, étudiant du regard leur forme. Une pièce spacieuse, qui semblait avoir été harmonisée à l’aide du Feng shui. Et dans laquelle pourtant, je me sentais à l’étroit. J’avais été pressée de quitter ce cabinet de l’horreur, mais c’était cet instant que le thérapeute avait choisi de me parler de son histoire de suivi, de cours de sport, de bien être et d'évacuer la colère que je renfermais. Du grand n'importe quoi, pourtant j'avais l'impression qu'il ne me libérerait jamais si je n'acceptais pas ce compromis. Après tout c'était soit ça ! Soit il me dispensait officiellement des cours pour me permettre de faire un séjour en cure. Par chance j'avais eu mes vingt un mois plus tôt. Autrement ce grand maniaque du contrôle se serait fait un plaisir de prévenir ma mère. Alors j'avais pris ce maudit bout de papier et ce n'était que sur la route du retour, dans le taxi qui me conduisait à Harvard, j'avais entrepris de le lire avec attention.
Ce psychopathe de psychologue m'imposait de suivre des heures de sports - plus précisément deux heures par semaines jusqu'à la fin de la psychothérapie. Moi qui n'avait jamais aimé faire de sport je m'étais dit que si je choisissais de la gymnastique ou de la danse, je pourrais aisément me cacher dans un coin en attendant la fin du compte à rebours. Encore fallait-il que je n'ai pas de feuille de présence à faire signer. Me revoilà de nouveau au secondaire ! Obligée, forcée de m'abaisser à de vile vérification comme on le faisait pour les enfants !

Le taxi s'arrêtait à proximité de l'entrée de l'université la plus proche du complexe sportif. Je trouverai bien un sport, ni trop chiant, ni trop fatiguant à faire. J'avançais avec une mine boudeuse, déjà lasse de devoir intégrer un cours en milieu d'année. De devoir expliquer à un professeur sans trop lui en dire sur moi que mon psy voulait que je fasse du sport. C'était trop risqué ! Et s'il découvrait que je me droguais, mon avenir à Harvard risquait compromit pour une erreur. Non !  
Prise de panique, je songeais alors à faire demi tour. Je ne pouvais pas faire ça ! Je n'y arriverais pas ! Quelque soit le sport, je n'étais même pas certaine d'en avoir la force. Plus maintenant que mes soeurs m'avaient privées de ma seule source d'énergie.
Je prenais mon téléphone pour appeler Maelys. Je savais qu'elle saurait trouver les mots ! Adossée à un mur, je composais et attendais de voir son nom afficher pour coller mon android à mon oreille. A quelque pas de moi, du bruit attirait mon attention. Des bruits sourd, comme si quelqu'un s'amusait à faire du tambour sur des tapis de Gym.
La porte était entre-ouverte et me dévoilait une grande pièce dont le sol était très coloré - bicolore en fait, mais passons. Curieuse, je m'étais rapprochée pour regarder ce qui se passait à l'intérieur. Un jeune homme semblait faire une sorte de valse avec un énorme mannequin rouge vif difforme. L'épouvantail rouge avais-je choisis de le baptiser. Et le grand brun qui poursuivait son entrainement, ne semblait pas m'avoir entendu. Le haut de son corps était couvert de tatouage dont je ne parvenais pas à saisir les motif d'où j'étais. En revanche, sa musculature ne laissait aucun doute en considérant ce qu'il était en train de faire.
M'extirpant de mes pensées, la voix de Maelys s'élevait dans le combiné me faisais sursauter, je lui répondais à la hâte : Ouais allo ? Non ça va ! Hum... Je te rappelle d'accord. terminais-je en me mordant la lèvre.
Je venais juste de troubler la sérénité des lieux. Le sportif air un air qui voulait sans doute dire " Et qu'est ce que tu fais là." J'étais sur le point de partir de partir, j'esquissais d'ailleurs un geste dans ce sens, me tournant au trois quart avant de changer d'avis. Par quoi commencer ? Devais-je être honnête ? Voyons ma pauvre, mais tu ne sais même plus mentir. Tu es trop nerveuse pour mentir !

Euh... Salut !... je m'arrêtais cherchant comment expliquer mon cas, je changeais bien vite d'idée et pliais rapidement la feuille de suivi qui m'avait été donné. Désolée hein... Je l'éteins le rassurais-je avant de joindre mon geste à mes paroles et éteignant mon téléphone en priant pour que Mae ne se fasse pas de soucis pour moi. J'avais raccroché si vite.

Jetant un coup d'oeil à ses pieds puis au miens, mes épaules s'affaissèrent lorsque j'imprima qu'il me faudrait retirer mes chaussures. Je ne comprenais pas tellement le but de ce sport, mais je me doutais que monsieur l'épouvantail devait être  l'adversaire. Ce jeu ou plutôt sport avait l'air amusant, d'autant plus si lui pouvait en être le coach !

Euh... Juste une question.... commençais-je hésitant à finalement la poser. ... Pour combien de l'heure tu donnerai des cours de... De ce que tu fais ?
Je n'étais pas franchement certaine que c'était la meilleure approche pour avoir des cours de je ne savais trop quoi dans cette discipline. Mais je préférais bien mieux m'y rendre comme ça plutôt que d'avoir à déballer toute ma vie à un beau et fichtrement sexy inconnnu.