(nessy) ☆ life is based on lies.

A la seconde où ton avion se posait sur le sol américain, tu te dépêchais d'aller retrouver ta valise, à cran. Tu t'énervais d'ailleurs de plus en plus au fur et a mesure que les minutes avançaient sur le cadran de ta montre et que tu ne le voyais pas arriver sur le tapis roulant – ce n'était vraiment pas le jour ni le moment pour qu'elle soit perdue ou en retard. Les lunettes de soleil sur le nez qui recouvraient tes beaux yeux, t'essayais de pas faire trop attention aux quelques paparazzis qui trouvaient ça très drôles de prendre en photos le prince dont la princesse venait de vivre un grave accident – et qui n'avait pas été à son chevet à temps. T'espérais au moins que dans toute cette histoire, ils trouvent un petit encart pour parler du fait que tu n'étais pas parti en Spring Break rallongé mais que tu étais allé aider les gens du Vanuatu – même si t'avais été assez inquiet pour Chrissy. Vous ne vous aimiez pas, certes, mais putain, on t'avait parlé d'amnésie quoi, si ça ce n'était pas grave. Après avoir prit la valise, tu te dépêchais de sauter dans un taxi, direction l'hôpital, où là on te montrait la direction de la chambre de ta femme. Tu restais quelques minutes devant sans oser entrer, avant d'entendre la voix de vos parents dans ta tête qui te poussaient à y aller. Une profonde expiration et tu toquais légèrement, histoire de dire que tu l'avais fait, avant d'entrer puis de t'approcher du lit, lentement. Elle était là, en train de dormir, et tu venais t'asseoir sur la chaise qui avait été rapproché, pas vraiment à l'aise dans cet environnement. Encore quelques minutes plus tard où t'attendait sans résultat qu'elle se réveille d'elle-même, tu approchais tes lèvres des siennes, y déposant un léger baiser – ouais t'avais complètement craqué là Nemo, t'as oublié pendant un instant que t'étais juste le prince de Monaco et pas un prince Disney empreint de magie. Mais la voir comme ça, endormie, immobile, elle te faisait plus penser à une morte et tu détestais ça.

Life is based on lies

T'avais l'impression que tout s'enchaînait, vraiment. Ta perte de mémoire, les informations qu'on tentait de te donner au fur et à mesure et qui percutaient dans ton cerveau. C'était atroce, vraiment. T'avais l'impression de ne jamais réussir à te sortir de tout ça. Pouruqoi est ce que ça tombais sur toi ? Tu devais être la personne la moins chanceuse au monde. Et à bout de force, tu finissais par t'endormir. Un sommeil bien loin d'être reposant au final. C'était même tout le contraire. Comme si des flash te montais en tête mais sans qu'aucun n'est aucun sens pour toi. Ouais, c'était atroce. Dormir devenait clairement une corvée. D'ailleurs, t'étais mariée. On t'avais dis que t'étais mariée avec le prince de Monaco et putain, ça te faisais un sacré choc tout ça. T'arrivais absolument pas à réaliser. Au final, tu ne savais même plus si t'étais réveillé ou si tu dormais encore. Tout était beaucoup trop bizarre. Puis d'un coup, tu sentais quelque chose ou plutôt quelqu'un. C'était étrange et humide et finalement, tu ouvrais les yeux. Quelqu'un était en train de t'embrasser. Toi. Réellement. A la manière du prince charmant qui viendrait réveiller la belle au bois dormant. Weird. Retenant un hoquet de surprise tu dévisageais la personne se trouvant juste au dessus de ta tête pendant quelques secondes avant d'avoir un brin de lucidité. « Rainier ? » Donc, c'était ton mari. Au final, Priam était un menteur. Tu n'avais pas pu sortir avec lui puisque t'étais mariée. C'était stupide, t'aurais pas trompé ton mari. Ton père t'avais certifié que t'étais raide dingue de lui. Fronçant les sourcils, tu continuais à le regarder avant de reprendre dans un murmure. « Désolée de t'avoir oublié. »

T'étais déjà stressé avant d'entrer à l'intérieur de la chambre d'hôpital, tes mains légèrement moites alors que t'étais partagé entre l'inquiétude que tu avais tout de même pour elle, et entre l'angoisse de comment ça allait se passer. Une fois dans le cocon blanc tu triturais la bague qui était à ton doigt, avant que tu ne l'embrasses, espérant qu'elle se réveille et qu'elle te tape ou te demande de dégager ou n'importe quoi, mais qu'elle bouge. Qu'elle ne reste pas comme cette espèce de statut de marbre immobile dans un lit et des draps trop blancs. Et c'est ce qu'elle fit. Alors que tu décollais doucement tes lèvres, tu l'a voyais ouvrir ses yeux, lentement, et te regarder. Tu restais silencieux, observant ses réactions, te demandant si elle allait se souvenir de ton visage grâce aux photos, ou si elle n'avait pas encore eu le temps d'assimiler qui tu étais pour elle. Et puis elle murmurait ton nom, et t'essayais de ne pas trop t'offusquer du fait qu'elle avait utilisé celui dont tu n'étais pas très fan. « Chrissy. » Tu soufflais, et t'avais peut-être l'air d'un amoureux soulagé de voir que sa femme allait bien, mais réellement, tu ne savais juste pas comment te comporter. Il ne fallait pas que tu deviennes trop bizarre, qu'elle voie que tu étais complètement mal à l'aise, mais t'avais du mal à réfléchir vite à la question. Que faire ? Ça te bouffait. Ses parents étaient déjà venu la voir et lui avaient fait un petit topo, tu pouvais voir le petit album de photos de mariage qui était posé sur la table de chevet, mais tu n'étais même pas sûr s'il fallait que tu continues dans la supercherie. Ce qui était mieux dans le calvaire d'être marié de force à elle avant, c'était qu'elle était elle-aussi au courant de tout et que vous pouviez chacun vous plaindre. Vous étiez tous les deux dans la même merde à vous supporter. Mais là, tu te retrouvais seul, et tu ne savais pas quoi en penser. Elle fronçait ses sourcils, et tu avais du mal à te mettre à sa place et à imaginer à quel point la situation devait être frustrante pour elle. Tu te rasseyais mieux sur la chaise, venant prendre doucement sa main, secouant ta tête. « C-c'est pas grave. C'est pas de faute tout ça. Je suis désolé de ne pas avoir pu être là plus tôt. » Tu répondais calmement, regardant son visage. « Tu... Tu sais s'il ont dit que ce serait irréversible ? » Tu osais demander, même si t'avais un petit peu peur d'avoir posé la question trop rapidement, trop brusquement.

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Bien sûr que ce n'était pas de ta faute. T'avais pas fais exprès de perdre la mémoire ni même de l'oublier lui mais.. Tu te sentais obligée de lui dire que t'étais désolée. Ça devait être compliqué pour lui non ? Vous étiez mariés -ce qui avait toujours du mal à monter jusqu'à ton cerveau- et tu avais complètement oublié son existence. Y avait quand même mieux comme situation. Alors oui, même si ce n'était pas de ta faute. Même si c'était tout sauf volontaire, tu préférais lui présenter des excuses à défaut d'avoir autre chose à dire. Il prononçait ton prénom et t'esquissais un faible sourire l'air légèrement paumée. T'avais des tonnes d'information en tête et tu ne savais plus vraiment quoi penser ou pas. Y avait eu d'abord Priam qui t'avais assuré que ce n'était qu'un mariage arrangé et puis tes parents étaient venu te disant tout le contraire. Bien entendu, tu avais cru la deuxième version. Tes parents ne t'aurais jamais forcé à épouser qui que ce soit, c'était clair et net et puis, t'avais l'air heureuse sur cet album non ? T'étais juste au bout de ne pas réussir à te souvenir au moins d'un truc. C'était déprimant. Sa main dans la tienne, tu continuais à le regarder essayant de faire remonter des bribes de souvenir à la surface sans grand succès. Fallait que tu te rendes à l'évidence, tu ne te souvenais pas. « L'important c'est que tu sois là. » Et de toute manière, qu'est ce que ça changeait ? Tu ne l'avais même pas réclamé. Bien sûr, tu gardais ça pour toi. Ton but n'était pas de le blesser. Il te fallais juste un certain temps pour t'habituer au fait que tu étais mariée avec lui en fait. « Ils ne savent pas vraiment mais.. Puisque le mieux est de "me forger mes propres souvenirs" je suppose que ça veut tout dire. » Tu voulais pas te faire trop d'espoir de ce côté là. Peut être que ça reviendrait, peut être que ça ne serait pas le cas. « On était heureux ? » Lui et toi ? Ensemble ? Etiez vous amoureux et heureux ?

Tu t'en voulais un peu de ne pas avoir pu venir auparavant, de ne pas avoir été là plus vite, mais donner de ton temps au club était quelque chose d'important pour toi – et de toute manière, t'avais reçu les nouvelles une fois au Vanuatu. Tu te disais qu'elle aurait peut-être moins flippé, ou que ça l'aurait mieux aidé si tu avais été prêt d'elle dès que possible, même si au final, ça n'aurait pas changé grand-chose à son état. A part le fait qu'elle aurait mieux compris pourquoi son mari était à son chevet le jour même où l'incident est arrivé, plutôt que trois jours après. « Ouais, je n'te quitterai plus maintenant. » Tu lui répondais, venant déposer un petit baiser sur le dos de sa main, alors qu'elle t'assurais que le plus important était que tu sois là. Tu essayais de jouer un petit peu le jeu, et de comporter comme tu l'aurais surement fait si quelqu'un que tu aimais profondément était à sa place. Ce n'était pas si facile – même si tu avais été réellement inquiet en entendant ses parents t'annoncer une amnésie – mais tu essayais de rester un petit peu plus près d'elle que tu l'aurais fait à l'accoutumé, sans forcément trop la coller car elle devait déjà avoir du mal à actionner son cerveau afin de lui répéter qui tu étais en lui en envoyant ta photo, espérant surement se souvenir de toi. Tu lui posais la question sur la durée, si c'était réversible ou non, et ces deux possibilités pouvaient changer ta perception de la chose et de ton comportement envers elle – mensonge, plus mensonge ? - et elle te répondait qu'ils ne savaient pas trop, mais qu'elle devait commencer à se forger de nouveau souvenirs d'après les médecins. Ton souffle tremblait un peu, et tu hochais ta tête en assimilant la nouvelle. « Mince..., tu murmurais doucement, posant tes yeux sur elle. Ça doit vraiment être frustrant pour toi. » Forger ses propres souvenir... Ça doit être tellement dur. Perdre une vie de souvenir, d'amitiés, de rencontre, et devoir tout recommencer. Comme s'il ne s'était jamais rien passé d'intéressant avant. Tu restais un petit moment silencieux, réfléchissant, avant qu'elle prenne la parole, et ça te choquait un peu, parc que tu ne l'avais pas venir cette question. Tu la regardais, avant d'hocher la tête, poussant une petite expiration. « O-oui. C'était pas toujours facile, surtout avec la presse et les gens autour... Mais oui. » Tu répondais, essayant d'être le plus convainquant possible – et tu te disais que si jamais Chrissy venait à retrouver sa mémoire un jour, t'était mort.

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Peut être que cette question pouvait sembler sans importance et au fond, sûrement qu'elle l'était mais.. Tu cherchais à comprendre. A savoir ce qu'était ta vie avant cet accident. Parce que même si t'essayais de faire bonne figure, c'était vraiment compliqué à gérer. Perdre autant de souvenirs, ne plus reconnaître son mari. Ne même plus se souvenir de son mariage.. C'était affreux pas vrai ? Pour toi, c'était le genre de chose qui n'arrivait que dans les films. Dans les histoires d'amour trépidante alimentant des millions de télespectateurs. Jamais tu n'aurais pu croire que ça puisse arriver dans la réalité. Que ça puisse t'arriver à toi. Alors oui, peut être que tes questions pouvaient sembler stupide mais tu avais besoin de chercher la moindre information. Te créer tes propres souvenirs ? Bien sûr que tu pouvais. Mais il fallait tout de même que tu mettes tout en oeuvre puisque t'apprenais maintenant que t'étais mariée. D'ailleurs, c'était étrange de le voir là en face de toi alors que t'arrivais même pas à te souvenir d'un petit détail avec lui. « Moi non plus. » T'étais mal à l'aise de ne pas savoir quoi dire mais, t'allais pas le quitter non plus. Après tout, si vous étiez ensemble, c'était bien pour une raison. T'allais sûrement réapprendre à l'aimer et tout ce qui allait avec. « M'en parle pas. J'ai l'impression d'être la pire paumée au monde. » Et encore, c'était rien de le dire. Ces derniers jours, t'avais l'impression de voir des tonnes de visage défiler devant toi et pourtant, aucun ne t'étais familier. Où du moins une grande partie. Alors c'était bien pire que de la frustration ce que tu pouvais ressentir dans ce genre de moment. Et il finissait par te confirmer que vous étiez heureux. Tu savais même pas dire si ça te soulageais ou pas au final. D'un côté oui parce que ça signifiait que tu avais fais le bon choix. D'un autre côté, tu t'en souvenais pas ce qui restait malheureux. « J'suppose que je le serais à nouveau alors. J'vais faire tout mon possible pour. »