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Je soupire en servant l'énième pinte de bière à cet homme qui est déjà bien éméché. Jetant un coup d'oeil à l'horloge derrière moi, je me dis qu'elle doit bien avoir atterrit. Qu'elle doit être de retour de Nouvelle-Zélande. Du Spring Break. Je n'ai pas cessé de penser à elle durant tout ce temps. Je m'en veux d'être partie, d'avoir fuit pour retourner chez mes parents, le temps que mes idées se remettent en place. C'est dingue l'effet que me fait cette fille et pourtant, je dois me rendre à l'évidence qu'elle surpasse tout le monde. C'est elle que j'aime et pas un ni une autre. J'ai essayé de l'oublier avec des garçons, avec des filles, mais ils n'étaient pas elle. Ils n'avaient pas ce sourire, cette joie de vivre, qui me fait sourire. Est-ce qu'elle me pardonnera ? Je n'en sais rien, j'espère que oui. Je veux qu'elle me pardonne, malgré tout ce que je lui fais vivre. Saluant mon collègue qui vient d'arriver, je rejoins alors le vestiaire et enfile ma veste en cuir, avant de saluer mes collègues qui doivent encore travailler. Je suis bien contente d'avoir fait l'ouverture, je peux profiter de ma journée et réviser un peu pour les partiels qui vont arriver. Mais je dois la voir avant.
La circulation est dense mais j'arrive tout de même à atteindre l'université, je suis fatiguée d'avoir travaillé, mais je m'en fiche, je dormirais quand je serais morte. Claquant la porte de ma voiture, j'ai la boule au ventre. C'est bien la première fois que ça m'arrive d'avoir peur de revoir quelqu'un, ce n'est définitivement pas dans mon tempérament. Atteignant la maison des Lowell, mon ancienne maison, je rentre dedans comme si je ne l'avais jamais quitté. Rien à bouger tout est toujours à la même place. Je ne me souviens plus d'où elle habite, mais je me dirige vers une porte qui me semble familière, jonglant à travers les valises. Je pèse le pour et le contre devant la porte, me demandant si ça vaut la peine de fas. Qui aimerait une fille qui prend la fuite dès que quelque chose lui fait peur ? Puis tant pis, j'essaye tout de même. Je toque trois petits coups à la porte, comme d'habitude, c'est notre code pour savoir que c'est moi. « Amy... C'est Anya... Ouvre s'il te plaît. » J'espère qu'elle va m'ouvrir, même si c'est pour me mettre une gifle monumentale. J'espère qu'elle va me pardonner de l'avoir fait souffrir comme j'ai pu le faire. Si, bien évidemment, je l'ai fait souffrir. Ca se trouve, elle en a complètement rien à faire. Ce qui m'arrangerait bien en vérité.
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