(leo) ☼ an unusual saint patrick's day

an unusual saint patrick's day

La seule partie de mon corps que je pouvais sentir en ce moment était ma tête. Je n'arrivais tellement pas à sentir mes autres membres que je bougeais frénétiquement mes orteils depuis deux bonnes minutes avant de m'arrêter, épuisée. Elle me faisait tellement mal que j'avais l'impression que deux lutteurs japonais se trouvaient à l'intérieur, en pleine partie de sumo, heurtant chaque parois de mon crâne. Je pouvais les voir s'élancer l'un vers l'autre en plein milieu de mon cerveau et quand l'un se retrouva par terre, les fesses à l'air, je me mis à rire. Un rire fort et perturbant. J'étais complètement et absolument bourrée, au point où mon sang devait sûrement s'être transformé en alcool. Puis, je m'arrêtais subitement, en plein milieu du rire, en me disant que je devenais folle. Je laissais échapper un soupir avant de lever ma tête vers le ciel. Je n'avais pas prévu de boire aujourd'hui, du moins, pas autant. Mais c'était la Saint-Patrick et je ne pouvais pas m'empêcher de penser à l'Irlande, à ma tante, à ma mère et surtout à mon père et je ne pouvais pas supporter ça. Je pensais que l'alcool atténuerait mes pensées mais je ne savais toujours pas si je me sentais mieux ou pire. Je n'avais jamais autant bu d'alcool, ça s'était sûr, je m'étais même promis de ne jamais en abuser. Je pouvais enlever ça de ma liste. J'étais allongée sur le sable, je ne savais même pas où j'étais, tout ce dont je me rappelais et que j'avais marché pendant, ce qui m'avait paru, comme des heures avant d'arriver sur une plage complètement vide. Je n'avais même pas cherché à comprendre pourquoi une plage comme celle-ci pouvait être vide pendant le spring break, j'avais simplement retiré mes vieilles converses avant de m'installer par terre. Pendant que mon regard ne quittait pas le ciel, je pouvais entendre des pas et une silhouette m'apparu du coin de l'oeil. J'avais l'impression que c'était un homme. À présent ma vision était un peu floue. "Si vous allez me tuer, je préfère autant que ça soit pendant la Saint-Patrick", dis-je avec mon fort accent irlandais. C'est bon, c'était la fin. C'est le moment du film où la stupide fille ivre morte se fait assassiner. Après tout c'était le cadre parfait, il n'y avait pas de témoin, je ne manquerais à personne, je le félicitais mentalement pour ses capacités criminelles. Je ne pensais pas que j'allais mourir comme ça, mais bon. Ou est-ce que j'étais entrain de rêver? Pour tout dire, je n'étais pas sûre d'être réveillée ou endormie. Bordel, j'aurais vraiment du y aller mollo sur la tequila.

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