Pour une fois j’ai décidé de ne pas trop réfléchir, de prendre des risques en profitant du springbreak pour redistribuer les cartes avec Wilhemnia. Bon, on pourrait s’attendre à un rebondissement digne de ce nom alors qu’au final je lui ai juste proposé d’aller boire un verre. Croyez-moi, il s’agit là d’une énorme avancée puisque nous n’avons jamais réellement pris le temps d’apprendre à nous connaitre en dehors des cours de soutien qu’elle a accepté de me donner. Je lui en serais éternellement reconnaissant d’ailleurs, très peu de personnes ont accepté de me tendre la main. Peut-être que si elle était au courant pour mon passé elle ne l’aurait pas fait, elle non plus. Je préfère ne pas me poser la question, j’ai décidé d’arrêter de trop réfléchir, de me poser des questions inutiles. Chaque chose en son temps, on verra bien comment elle réagira le jour où je choisirais de lui en révéler un peu plus à mon sujet. Ce n’est pour le moment pas d’actualité, du moins pas tout de suite, il est encore tôt et la nuit ne fait que commencer.
« Tout ce que je fais ? Je ne fais rien de spécial à part t'aider pour tes cours. C'est juste normal » Ce que j’apprécie le plus chez la jeune femme c’est son sens de l’altruisme, elle a la main sur le cœur, toujours prête à venir en aide à son prochain, une qualité qui aurait tendance à se faire très rare de nos jours.
« Peu de personnes ont accepté de me venir en aide comme tu l’as fait, ça compte beaucoup à mes yeux tu sais ! » Je parviens à lui confier, gêné par mes propos. Voyez-vous, je ne suis pas du genre à exprimer mes sentiments facilement, je n’aime pas cela, j’ai l’impression d’être à découvert lorsque je le fais et en prison j’ai appris à ne jamais dévoiler cette facette plus intime, plus honnête, sensible et authentique de ma personnalité.
« Je vais prendre quelque chose sans alcool pour changer. » J’acquiesce, faisant signe au barman pour qu’il vienne prendre nos commandes.
« Deux sodas s’il vous plait. » Je ne bois pas vraiment de l’alcool, en prison nous n’en avions pas et je n’ai jamais vraiment éprouvé le besoin de m’y remettre, une fois de temps en temps en soirée mais ça s’arrête là.
« Et si tu me parlais de toi ? Qui es-tu lorsque tu ne donnes pas des cours ? » Je la questionne en souriant, taquin.
PS : désolé pour le retard.