Because I'm happy ◣LEYLA-K.◥

Quand deux enfants naissent en même temps, de la même mère, on dit qu'il y en a un bon et un mauvais. Vous y croyez vous? La bon jumeau et le mauvais jumeau? Si vous y croyez, vous verrez en moi la bonne jumelle, celle qui a le coeur sur la main.
Avant toute chose, vous devez connaître certains détails de ma famille. Ça vous aidera à tout comprendre. Mon grand-père, le père de ma mère, est un homme important dans la politique. Tout le monde a déjà entendu parler de lui à Buffalo, la ville où je suis née. Ma mère a donc été élevée avec la bonne convenance, la bonne conduite et évidemment, comment être une bonne épouse. Un peu à l'ancienne au final. Elle a épousé mon père à ses 18 ans. Ce dernier travaillait aussi dans la politique mais n'a jamais été aussi reconnu que mon grand-père. Il y avait aussi une grande différence entre mon grand-père et mon père. Mon père était plutôt enfantin. Il pouvait être très sérieux quand il le voulait. Ça, on ne peut pas lui enlever. Mais il pouvait aussi être un grand gamin, un adulte totalement immature et joueur. On le voyait quand il faisait du sport.
Suite à leur mariage est arrivé la grossesse de ma mère. Deux filles. Des jumelles identiques. C'est le 22 juillet 1995 que nous sommes nées. Je suis arrivée en deuxième de seulement quatre minutes. Mais ma soeur adore me le rappeler sans cesse. Durant mon enfance, je n'ai manqué de rien. Ma famille était fortunée et on pourrait penser que je serais devenue une fille accro à l'argent ou aux mecs qui en ont mais ça n'a pas été le cas. Je laisse ce domaine à ma soeur.
Dès mon plus jeune âge,ma mère nous a montré les bonnes manières et tout ce charabia de filles de bonnes familles. J'écoutais, je faisais ce qu'elle me disait. Mais aussitôt que je me retrouvais seule avec mon père, c'était totalement différent. Mon père, moi et un ballon. C'est tout ce que ça me prenait pour être heureuse. On allait jouer au soccer, au basketball, au football. Tous les sports, j'adorais les faire en sa compagnie. Ma mère en était un peu découragée alors elle s'est concentrée sur l'éducation de ma soeur jumelle.
Adolescente, j'étais redoutable. Une fille aux bonnes manières, une fille qui n'a pas peur de déplacer ses cheveux en faisant du sport, une fille prête à aider son prochain, une fille dont les gars tombaient follement amoureux simplement en la voyant. Des petits copains, j'en ai eu quelques-uns. Pas une tonne. J'avais quand même du respect pour les garçons et également pour moi. Et puis, j'ai passé la plupart de mon adolescence en voyage humanitaire. À chaque fois que l'école où j'allais organisait un voyage ou une collecte de fond, j'étais la première en liste pour en faire partie. J'ai voyagé et j'ai vu des choses que je ne souhaites à personne. La pauvreté, la famine. J'aurais tout donné pour venir en aide le plus possible à ses gens. Ce gens ne vivaient pas, ils survivaient.
Alors que je pensais que le malheur ne touchait que les autres, il s’abat sur ma famille. Mon grand-père a été diagnostiqué avec un cancer de la prostate, il y a trois ans. Il vit encore mais je vois que ce n'est pas facile tout les jours. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai décidé d'aller étudier en biologie à l'université d'Harvard. Je veux trouver un remède contre ce fléau. Je veux pouvoir sauver mon grand-père. Ma mère qui était une femme si distinguée, ayant de la classe, n'est plus du tout la même. Elle vit dans la peur de perdre son père a tout moment.