ALPHONSE LOUIS DE BOURBON ► baptiste radufe

Alphonse Louis de Bourbon incarne à lui seul tous les clichés de la jeunesse dorée de Paris ; l'élégance à la française avec les billets de 500 qui dépassent de son pantalon Haute-Couture. C’est le bourgeois par excellence, celui qui vous sourit et vous plante un couteau dans le dos dès que l’occasion se présente. Alphonse n’a pas peur de marcher sur les autres, ses chaussures Santoni, tous juste cirées, écrasant à la perfection cette humanité qu’il méprise. Du haut de son monde de faux semblant il pense être le roi et le fait savoir. Monsieur aime être le centre de l’attention et ne supporte pas que l’on s’oppose à ses envies toujours comblées. Rien ne lui résiste, car l’argent peut tout acheter. Oui, tout. Il achèterait votre mère, juste pour vous le prouver.
Alphonse n’est pas un être gentil. Aucune once de bienveillance n’émane de son être : froid et dur comme le marbre.
Alphonse est un connard. Le prototype même. Un vampire émotionnel qui se nourrie des émotions les plus sombres.
Le fait qu’il pourrait se permettre d’acheter tout Paris en un claquement de doigt n’en est que plus risible et rajoute une couche de vernis à cet être que l’on ne saurait voir en peinture si ce n’est pour admirer la cruauté que l’on pensait possible que dans les livres.

Mais tout le monde à ses fissures, et les enfants de riche peut-être plus que d'autre.
C'est son nom qui écorche Alphonse. "De Bourbon". Héritié de la maison des Bourbon, il rêve du trône presque plus fort que vous rêvez votre augmentation de salaire à l'approche de Noël, et autant que vous, il ne peut rien faire de plus que de se l'imaginer. Merci la Révolution de 1789. Il ne cesse de cracher sur la République et félicité les Royalistes. C'est lui qui se porte parole des Monarches de France, sa famille n'acceptant pas la défaite malgré les siècles passés. Habitué des mondanités, il participe à chaque mariage princier et s'imagine accéder à un trône par l'union.
Et ce n'est pas son paternel qui va l'en empêcher, bien au contraire.

La deuxième source d'ennui d'Alphonse, c'est sa sexualité. Outre sa soif des plaisirs charnels, Monsieur est surtout attiré parce que son père considère de plus ignoble : le sexe des hommes.
Par chance, Paris est bien trop loin d'Harvard pour qu'il se doute de quoi que ce soit.
En fait, c'est son petit-ami qui est trop loin pour que quelqu'un se doute de quoi que ce soit. Six pieds sous terre, ça c'est bien loin d'Harvard.
Une disparition que n'arrive toujours pas à digérer Alphonse, le plongeant des travers peu légaux et s'enfonçant dans un mutisme qui ressort dans sa personnalité.
Alphonse de Bourbon est un connard parce que son destin n'a rien de grandiose.
Il veut des projecteurs, il veut son visage dans la mémoire des autres.
À la place ? Des petits sachets de poudre blanche. Le plaisir des gosses de riches ; une poudre aux allures de paillette et de poussière de fée. Se sentir puissant quand l’argent ne suffit pas. Un remède qu’il s’enfile aussi souvent que les classes moyennes s’empiffrent de prozac. L’automédication des portefeuilles en or.