B. TESSA POND ► kathryn prescott

Faut bien commencer quelque part, non ? Pour moi, c'est à Manchester. Et j'ai rapidement appris, durant mon enfance que je suis un enfant adopté. Je sais que je viens d'Angleterre et peut être de Manchester mais ça ne veut pas dire que je connais mes origines. Pour être honnête, ce détail n'a aucune importance pour moi. Je ne sais pas qui sont mes véritables parents et pourquoi, ils m'ont abandonnés. Encore aujourd'hui, je me pose la question mais je sais que je n'aurais jamais la réponse. Tant pis. Pour tout avouer, je ne suis pas quelqu'un de facile. j'ai besoin de liberté. Donc ouais, durant mon adolescence, j'ai eu ma période rebelle. Il m'arrivait de dormir dehors, même si j'avais un toit. Et à force de faire des conneries, je me retrouve à changer de famille. J'ai dû avoir trois familles, en tout. C'est peu comparé à d'autres personnes comme moi mais c'est beaucoup comparé pour des personnes normales.
Même si j'avais un toit, je me devais d'avoir de l'argent, c'est pourquoi, je revendais de la drogue aux petits voyous de Manchester. Oui, j'ai vu le côté sombre de cette ville. Je sais que je n'ai pas une vie dès plus facile avec toutes les galères qui me tombent dessus mais malgré tout, je garde le sourire. Tu ne me verras jamais triste devant quelqu'un. Je déteste montrer ma faiblesse. Et puis, ça n'intéresse personne. J'ai connu l'amour, oui. Toujours des mauvais garçons. Ah oui, j'aime ce genre de gars. Même si c'est mauvais pour soi. Oh, c'est vrai, il ne faut pas que j'oublie. J'ai quand même un rêve. C'est la danse. Oh j'aime tellement danser, dans n'importe quel endroit. En faire un métier ? Euh. Je ne sais pas. Je suis encore jeune, j'ai le temps d'y penser. De toute façon, j'ai toujours vu mes rêves se briser. Moi, je suis négative ? Intérieurement, oui mais je ne veux pas me laisser tomber, j'ai envie de me battre. Encore plus.
Ma vie est ici, dans cette ville. Je le sais. Il n'y a aucun moyen d'y échapper. J'y ai tout et j'ai aussi mes études. En fait, je fais une bonne scolarité. Je reste dans la moyenne. Et j'obtiens finalement mon diplôme. Mais ce n'est pas important. L'important, c'est quoi faire après ? Je me retrouve ouvreuse dans un cinéma pendant deux ans. Tout s'arrête parce que ma famille adoptive décède dans un accident de voiture. Un terrible choc. Je ne sais plus quoi faire. Je me sens encore plus seule, avec plus aucun repère. Et comme si ce n'était pas assez, un membre de cette famille. La grand-mère paternel ne veut pas m'accueillir parce que je ne suis pas de la famille. Je suis juste une fille adoptée, depuis quelques années. Alors, elle décide de m'envoyer aux États-Unis, étudier à Harvard. Non mais ce n'est pas extrême ça ? C'est dégueulasse, oui. Je n'ai pas le choix, pourtant, j'accepte. Voilà deux ans que je me retrouve ici. J'étudie la sociologie mais je n'abandonne pas, ma passion pour la danse. Et je travaille dans une station-service, qui me prend presque toute mes soirées. Est-ce qu'Harvard change ma vie ? Totalement.
Mais qui dit nouvelle vie, dit nouvelles mauvaises fréquentations. Il y a quelques mois, j'ai rencontré une petite bande, de voyou. Et les galères reprennent puisque je me suis retrouvée en prison, de fin septembre 2014 à fin mars 2015. Oui, je viens de sortir, après six mois de prison, alors que j'ai été accusé à tord dans une histoire de .. Non, je n'ai plus envie d'en parler. Mais je peux promettre que je n'y suis pour rien. La preuve, je suis libre.