ROMANOV, ALEXEI PETROV ► last time to be happy !

Toute l'histoire commence en Russie, plus précisément à Moscou dans cette ville où le froid règne tout l'hiver, le vent qui fouette le visage, les feuilles qui sont tombées depuis des mois, laissant simplement les flocons de neige sur les trottoirs. Moscou, ma ville natale, cette ville qui a toujours eu cette fascination sur moi, à seulement cinq ans, je connaissais le square comme ma poche, entre les petits recoins pour jouer au foot, celui pour regarder les canards sur l'eau, j'étais un peu le roi du square, tout simplement parce que j'étais un Romanov ! Oui c'est impressionnant comme un simple nom de famille peut bouleverser une vie, donner une vie plus facile, les gens viennent vers toi sans que tu n'es rien à faire, on veut être ton ami, et pourtant moi j'étais un petit prince avec un petit caractère de merde ! Ce que je voulais moi, c'était avoir une vie paisible, j'avais bien du mal à être sympa, je passais mon temps à piquer les peluches de mes voisines, à tambouriner aux portes de tout l'immeuble pour réveiller tout le monde, je n'en ratais pas une !
Puis tout à basculer chez nous, mon grand père qui vivait avec nous et décédé, une grande perte dans la famille, car malgré mon caractère un peu chieur, sans gênes, qui préférait faire la misère aux gens, j'étais un grand "sentimental" lorsqu'il s'agissait de ma famille. Cette grande famille ! Mes parents, avec mon père que je considérais comme mon modèle absolu, ma mère qui était la déesse de la beauté et de la générosité. Et puis mon grand père, celui qui me donnait des bonbons tous les soirs sous mon oreillers, avec qui je pouvais jouer aux dames pour entraîner mon côté calculateur. Et comme si cela ne suffisait pas, il fallait que je partage ma vie avec trois autres filles, l'invasion chez les Romanov ! Il y avait Snow, qui était celle qui me réveillait tous les matins avec un câlin, Skylar, celle qui passait son temps à me pousser parce que je venais de mettre le bordel dans sa chambre, et Davina, ma précieuse ! Un monde entouré de fille, dès le plus jeune âge, de quoi vous dégoûter de la gente féminine, peut être pour cela qu'aujourd'hui je ne suis pas un excellente de gentleman parfait pour elles. C'est donc après la mort de mon grand père que tout a été bouleversé, adieu Moscou et bonjour Cambridge, un grand départ, on nouveau monde.

Cambridge. Si je devais qualifier ma vie à Cambridge, je pourrais dire qu'elle a été pleines de surprises, d'imprévues et de rencontres pas toutes très charmantes. Les années passées et plus je me rapprochais de Davina, malgré nos deux ans d'écart, elle était mon rayon de soleil, ma joie de vivre, elle passait son temps à s'occuper de moi et moi à faire en sorte qu'elle ne manque de rien ... promis tous les dimanches je lui offrais une petite fleur du jardin et ce jusqu'à dix ans, comme quoi au fond de moi il y a une petite part d'attention. Ici le fait d'être un Romanov n'avait plus grande importance, les gens t'aimaient pour ce que tu étais, qui tu étais, et ce que tu faisais de bien ou de mal. Pour ma part je n'étais pas le fils modèle, certes le fils préféré, on me choyait, mais j'étais indépendant, rebelle, et totalement en dehors des règles, j'avais cette envie de vivre à 200% tout ce qui pouvait se passer, je courais à perdre haleine à travers les rues, à travers le temps, je n'avais aucunes limites. Et puis il y avait cette bande de potes, un trio, tous nos opposés et pourtant tout reliés, nous avions quinze ans et passions notre temps à faire du skate, jouer au football, draguer les filles, se donner des défis tout aussi cons les uns que les autres, à cette époque je n'étais pas un modèle, je ne respectais rien mis à part ma famille et au plus au point mes soeurs.

Mais le temps fait changer les gens, il y a cet été là alors que j'avais 18 ans, je suis retourné en Russie pour l'été, l'été entier loin de ma vie américaine, un retour aux sources. Cela faisait tellement de bien, et pourtant je me sentais presque étranger dans mon propre pays, et il y a eu cette fille, ou plutôt cette jeune femme, elle avait 19 ans, elle était ravissante, avait un caractère de femme forte, elle menait tout le monde à la baguette et ce doit être la première fois que j'ai voulu conquérir une jeune femme, non pas par pari, pour jouer mais parce qu'elle en valait vraiment la peine ! Loin d'être sentimental, romantique, l'amour et moi n'étions pas fait pour faire bon ménage, et pourtant elle a réussi à me changer le temps d'un été. Premier grand amour, peut être, mais aussi plus grand mal de crâne, c'était l'été de toutes mes premières fois, cuites mortelles, soirées à en perdre la tête, elle avait cette emprise sur moi, néfaste je le savais et pourtant j'y allais tête baissée ! Pendant des jours durant nous avons fait les cons, sans limites, des défis à se tordre de rire, nous vivions libres et sur notre nuage, rien de pouvait nous arrêter, sauf peut être le fait qu'elle soit tombée enceinte ! La catastrophe, je suis parti, j'ai fui, je lui ai dis des horreurs, elle m'a hurlé dessus, elle avait gâché ces moments intenses et je venais de bousillés sa vie ... finalement la rencontre de deux connards, inévitablement destructeurs. Depuis que j'ai quitté la Russie, je n'ai pas eu de nouvelles d'elle, et c'est mieux ainsi.

Puis le mois de septembre suivant ces vacances en Russie, j'ai intégré Harvard comme ma soeur, mes soeurs pour dire vraie, des têtes dans la famille, peut être pas tous cleans , mais des têtes bien faites ! A moi la sociologie ! Durant mes deux premières années, je n'ai pas foutu grand chose, préférant les fêtes, profiter de la vie avec des jeunes femmes différentes, après tout l'amour n'existe pas, l'été russe me l'avait bien fait comprendre. Skylar et Snow vivaient leur vie de leur côté, elles étaient bien trop différentes de moi, je les aimais et pourtant je n'arrivais pas à les comprendre, je donnais tout mon temps à Davina comme toujours, essayant d'être le frère parfait, au moins un paramètre de ma vie que j'arrivais à contrôler.
Et un jour ce fut le drame, Snow, elle était partie, loin, très loin, trop loin, et Skylar qui n'était pas là alors que nous avions tellement besoin d'elle, ma famille se fendillait et je ne savais même pas comment faire pour calmer les pleurs de Davina. Je ne me souviens même plus ce que je lui ai dis, ni même qu'est ce qu'elle m'a répondu, surement un sourire, un baiser avant de se coucher ... Mais finalement la seule fierté était que j'avais réussi à changer avant qu'elle ne s'en aille, j'étais devenu le frère digne de ce nom qui ne passe pas que son temps à boire et faire la fête, j'avais rejoins les intellectuels de Harvard pour enfin faire quelque chose de ma vie ... adieu mister légume ! Aujourd'hui encore, j'ai du mal à me faire à l'idée, une photo de Snow et les jumelles trônent encore en couverture de mon téléphone, comme un moyen de ne pas oublier qu'un jour nous étions tous les uns pour les autres. Je pense que j'aurais du mal à pardonner à Skylar ses absences, son comportement qui m'horripile de plus en plus même si au final elle me ressemble beaucoup dans quelques traits de caractère: franc, sans coeurs souvent, déterminé et obstiné. Maintenant, il faut se bouger pour continuer d'avancer ... même si un seul être vous manque et tout est dépeuplé.