ACACIA A. AUSTIN ► Kristen Stewart

J'ai grandi dans une famille recomposée. Je suis l'ainée, la terreur de la famille. Mon père s'est remarié après avoir divorcé de ma mère lorsque j'avais douze ans. Je lui en veux depuis ce jour et ce n'est pas près de s'arranger. Surtout quand il a décidé d'épouser une femme qui pourrait être à peine ma grande soeur. Une bombe, un canon de beauté qui n'a cessé de me rabaisser. C'était sûrement involontaire de sa part, à part un corps à couper le souffle, elle n'avait pas grand chose dans le ciboulot. À dire qu'elle a eut des enfants avec mon père. Enfin, y en a un je doute fortement qu'il partage un minimum d'ADN avec moi. Pourquoi resterait-elle cantonné à un sexagénaire alors qu'elle peut se taper la crème de la crème ? Quel crétin ce daddy ! Elle voulait juste sa carte verte, ça se voit comme le nez au milieu de la figure quoi ! Du coup, j'ai composé avec mes demis frères et soeurs. Je les ai malmené et malgré tout, je m'y suis attachée. Vivre quasiment 24h/24 avec eux a forcément crée de l'empathie en moi. Ce qui était inexistant depuis le divorce. Ma mère est repartie en Hollande, son pays d'origine. Je la visite dès que je peux, maman c'est mon rayon de soleil. Elle a réussi à refaire sa vie de son côté, j'en suis fière, elle le mérite. De ce fait, Outre Atlantique, j'ai aussi une nouvelle famille, que je connais moins mais que je rêverai de partager.
J'ai fait toute ma scolarité à Los Angeles. Cette ville est le paradis. La Californie a peu de secrets pour moi. J'ai eu mes premières déceptions et moments de joie là-bas. J'en garde de bons souvenirs malgré l'ombre malsaine qui planait sans cesse au dessus de moi. Je parle bien évidemment de ma belle mère qui se trémoussait à longueur de journée en maillot de bain. Je n'ai pas été une adolescente modèle. Il y a eu des hauts et des bas. Je ne me suis jamais sentie pareil que les autres. J'ai un grain, je sais pas comment l'expliquer, même mon psy l'ignore. Je me suis construit un monde dans lequel me réfugier. Et puis face à temps de féminité à la maison, j'ai voulu me différencier et j'ai plutôt abordé un look de garçon manqué. Je sais me mettre en valeur, mais la plupart du temps, je ne suis pas sophistiquée. Ça me fait trop penser à cette sorcière. J'ai toujours été mauvaise dans les matières scientifiques, ça ne me permettait pas de... de m'évader, de laisser mon esprit vagabonder et dieu sait combien il en a besoin. Je me suis donc très tôt tourné vers l'art et j'en ai fait mon métier. Je peux désormais transmettre ma passion aux autres parce que j'enseigne ! Et pas n'importe où, à Harvard ! Quand j'ai été accepté à cette faculté pour mon master, c'était quelque part le début d'une nouvelle vie. Je partais enfin loin de ma fausse mère. Certes le climat n'est pas superbe, mais je m'y fait. De toute façon je suis à moitié nordique, ma peau ne peut pas trop côtoyer le soleil. J'ai découvert uniquement après mon arrivée à Cambridge que je pouvais autant aimé les hommes que les femmes. Je suis tombée amoureuse d'une fille que j'ai perdu après l'explosion de la bombe. Depuis ce jour, je n'ai plus eu de relations sérieuses, j'ai l'impression d'être maudite et que si je m'éprend de quelqu'un, il pourrait à son tour disparaître...