Tu me refais le portrait, là ? (w/ Alba L. Vargas)

Maximilian était dehors. Il fait beau quoi ! Hors de question de rester enfermé à l'intérieur. Après avoir "fui" les amis trop encombrants, le voilà en train de grimper à un arbre pour pouvoir causer à la nature d'un peu plus haut. Et surtout pour... dessiner. Le dessin c'est le trois quart de sa vie. Et le quart qui reste? Comme dit: le reste. C'est très égoïste, quelque part.

Il s'installe convenablement - histoire de pas se casser la gueule par terre, et pose son book à croquis sur sa jambe droite pliée vers lui, l'autre pendante dans le vide.

-Alooors.


Il scrute le lointain. Quoi dessiner? Les gens assis sur l'herbe, en train d'arracher les brindilles? Le paysage chatouillé par le soleil? Le truc là-bas? Les oiseaux au dessus de sa tête? Harvard?! Tellement de possibilités... Eh bien il va tout faire. À commencer par ce qui est susceptible de bouger le plus vite, de disparaître, de devenir "in-dessinable". Les modèles éphémères, en somme. Faisons-le à la ligne claire; en un seul trait. Dessiner le groupe d'étudiants tous en rond, plus loin. Pas le temps de faire leur visage avec précision ! Il schématise une vulgaire forme d'oeuf pour insinuer la tête. Ses lèvres pincées pour traduire sa concentration et sa passion à dessiner, il fait complètement abstraction du monde d'en bas.

Peu de temps après le départ pour le Spring Break de mon chéri, je n'avais pas plus cours pour la journée et comme il faisait beau, je décide donc d'aller écrire et composer à l'aide de ma fidèle compagne, ma guitare dans le parc du campus. Être au contact de la nature m'aide à écrire et imaginer aussi. Et puis pourquoi aller m'enfermer dans ma chambre à la Lowell alors que le soleil est au rendez vous ? Une fois arrivée dans le parc, je pars donc à la recherche d'un arbre et après quelques minutes, je vins trouver l'arbre parfait pour mon inspiration musicale. Je commence alors à m'installer dans l'herbe quand je vins entendre un bruit provenant de l'arbre. Je lève ma tête et vit un jeune homme en train sans doute de chercher l'inspiration, ce qui me fit doucement sourire car je n'ai jamais eu besoin d'être en hauteur pour avoir l'inspiration et il est la première personne que je vois faire cela. Alors je vins le saluer.

Bonjour. Vous arrivez à chercher l'inspiration de là haut ?

Je ne voulais pas le vexer ou quoi mais je trouvais étrange sa manière de trouver l'inspiration mais après tout, chacun sa méthode. Alors je vins lui adresser un sourire, attendant une réponse de sa part.

Jusque là, tout allait pour le mieux. Son ébauche prenait forme, pour son plus grand plaisir. Il coinça le bout de son crayon entre ses lèvres, comme absorbé. Et une fille débarqua en dessous, tête levée vers lui. Elle lui dit bonjour, poliment. Et poliment, Max va répondre.

-Ah? Heu.

Arraché à ses pensées, la redescente sur terre est rude.

-On a un beau panorama. Et... vu d'ici t'es toute p'tite.

Il esquissa un sourire, amusé par la situation. Relever des points positifs partout, c'est de son cru. Maximilian tourna les yeux vers le groupe qu'il dessinait tantôt: tous partis. Il ravala un râle et ferma son book en un bruit. Tant pis. Maintenant il va s'occuper de polir cette nouvelle présence qu'il vient de recevoir. Il hausse un peu de la voix pour mieux se faire entendre - distance de la hauteur oblige:

-Tu montes pas?