A first date - Thélia

Un premier rendez-vous...Tirant sur la cravate qui ornait mon cou, je ne sus dire pourquoi mais je me sentais légèrement mal à l'aise. Il y avait longtemps que je n'avais pas vécu de premier rendez-vous avec une femme et ceux que j'avais pu vivre avec Elia remontaient à très loin, si bien que mes souvenirs étaient assez vagues et que je me demandais si ma perte de mémoire de quelques mois ne me les avait pas effacé. Total, si j'étais là donc, c'était pour repartir de zéro avec la jeune femme que j'aimais encore et qui m'aimait bien malgré moi et après tout ce que j'avais bien pu lui faire endurer au cours de ces derniers mois. Je devais être le plus chanceux des bâtards ou quelque chose comme ça. Pour l’occasion, je lui avais suggéré de se retrouver vers vingt-et-une heure près d'un petit restaurant en ville et pour dire la vérité, j'avais paniqué toute la sainte journée. Je me sentais nerveux car j'avais ce sentiment de tellement bien vouloir faire les choses cette fois, que je ne voulais absolument pas refoutre la merde entre nous. D'ailleurs, j'avais pour occasion sorti le costume. Cravate et smoking noirs que j'avais du louer à la boutique de l'hôtel car bien évidemment, je n'aurai jamais prévu avoir l'occasion de pouvoir passer une telle soirée en compagnie de la jeune femme. Je tapotais alors légèrement du pied en ayant subitement envie d'une bonne cigarette afin de me détendre. J'étais nerveux et ça se voyait bien. Je jetais ensuite un regard à ma montre pour voir l'heure qu'il était alors que des bruits de vaisselles et de musique douce sortaient du restaurant lorsque la porte s'ouvrait et se refermait lorsqu'un client sortait. Un sourire s'installa sur mon visage tellement que j'avais hâte que la soirée ne se déroule bien mais, sur le coup, un cri horrifié retentit jusqu'à mes oreilles et je relevais la tête rapidement. « Lâchez moi, vous êtes maladeeeeeeees. » Je n'avais malheureusement pas pu distinguer chacun des mots prononcé de là où je me trouvais, mais il s'agissait bien d'une demoiselle en détresse. Je pris alors la direction de l'endroit duquel selon moi provenait les cris et le spectacle qui s'offrit sous mes yeux me laissa mortifié. Malgré le fait que je me retrouvais dans une ruelle et qu'il y fasse assez sombre, je pus reconnaître la silhouette de mon ex-femme et celle de deux hommes qui lui barraient le passage et mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines. « Hé ! Laissez-là ! » gueulai-je alors super en colère. C'était quoi ce bordel ? Me rapprochant à grand pas, j'attrapais le premier qui me venez sous la main et le retournant, je lui collais un uppercut bien placé. S'il tomba au sol, son compagnon m'agressa en me refourguant des coups qui me défoncèrent l'arcade sourcilière et le côté droit de mon corps. « Mais va-t-en ! » criais-je de nouveau en direction d'Elia puisqu'elle ne bougeait pas, tandis que j'arrivais à coller un coup à celui qui m'avait agressé. Puis les choses se passèrent vite et l'arrivée de personnes qui se promenaient provoqua la fuite des deux agresseurs. « Ça va ? » demandais-je alors à Elia avec une grimace en lui touchant le bras.

Inconsciemment j'avais attendu l'opportunité miraculeuse que les choses s'arrangent avec mon ex-femme. Avoir un nouveau rencard avec elle était vraiment une des choses les plus inespérées qui pouvait me tomber dessus. Ça égayait clairement un peu plus ma vie et surtout ce Spring Break qui jusqu'à maintenant ne m'avait apporté que des emmerdes. Mais alors que j'attendais mon ex-copine devant le restaurant où je lui avais donné rendez-vous, je pus entendre un cri qui m'alarma et me dirigeant vers l'endroit de sa provenance, je pus découvrir l'élue de mon cœur se faire agresser par deux ingrats. Ne réfléchissant pas à ce que je faisais, je ne pouvais que voir le fait que la vie d'Elia était en danger et qu'il me fallait agir le plus rapidement et donc, je fonçais dans le tas sans me soucier des conséquences ou même pire, qu'ils puissent être armés. Frappant le premier agresseur qui me tomba sous la main, le second m'attaqua sans aucune morale. Je ne remarquais cependant pas que mon ex-femme tenta de retenir celui-ci et que par rapport à son geste héroïque, elle se prit une volée monumentale qui la fit atterir au sol. Subitement, des personnes arrivèrent dans la ruelle obscure et les deux agresseurs décidèrent de s'éclipser.  Me retournant, je découvrais mon ex-femme assise au sol et je crus que quelque chose de grave lui avait été fait. L'adrénaline et la colère broyait mes veines alors que je lui demandais comment elle se trouvait tout en attrapant son bras afin de l'aider à se relever. Je n'eus pas le temps de rajouter quoi que ce soit que la jeune femme se jeta dans mes bras, fondant en larmes contre mon torse. Je serrais alors la jeune femme dans mes bras tout en essayant de la réconforter, boule au ventre. Nous venions d'échapper au pire et j'espérais être à arrivé à temps. « C'est surtout toi si ça va. » Je secouais la tête en la fixant tandis qu'elle s'était reculée. Je remarquais alors l'entaille sur sa joue et une plus grosse vague de colère m'envahit. « Tu as bien vu leur visage ? On va aller voir la police ! » criai-je presque hors de moi. Il s'était passé quoi là ? Un peu plus et elle prenait cher. Par ma faute limite. Et même si je n'avais pas forcé ces deux hommes à l'agresser, je me sentais assez coupable. « Je suis désolée... » Je séchais alors les larmes qui coulaient sur ses joues à l'aide de mes pouces tout en plantant mon regard dans le sien.  « C'est fini tout va bien... » Je scrutais son visage avec peur et détermination. « Ils ne t'ont rien fait de plus grave..? Ce bâtard t'as fait du mal ! » murmurai-je en frôlant sa joue avec indignation. « Suis-moi....on rentre à l'hôtel, je vais soigner ta plaie. » Me passant une main sur le front je constatais que je saignais au niveau de l'arcade sourcilière. Bordel. Lui prenant le bras, je l'aidais enfin à marcher direction l'hôtel et de ma chambre. « Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? » demandais-je tout en marchant très près d'elle.

Je lui criais presque que nous devions aller voir la police, car elle avait été victime d'une agression. Je ne connaissais pas encore vraiment le degré de dégât qu'elle avait subit -aussi bien physique que psychologique- mais j’espérais fort être arrivé à temps afin de lui avoir évité le pire. Mon cœur battait encore à mort dans ma poitrine et mon sang tambourinait dans mes veines. L'adrénaline avait prit possession de mon être et je ne savais pas vraiment quoi faire pour me calmer à part m'assurer que la jeune femme allait bien. « Non pas besoin d'aller à la police. » Je devais reconnaître qu'ils n'avaient pas l'air d'Harvard et que comme nous allions partir dans peu de jours, ça n'allait servir à rien. Mais c'était deux ingrats lâchés dans la nature qui pouvaient faire d'autres dégâts. Je me contentais juste de serrer Elia dans mes bras, avant de me rendre compte qu'elle était blessée à la joue. Cela eut le don de m'énerver encore plus. Je lui ordonnais alors presque de me suivre jusqu'à ma chambre d'hôtel afin que je puisse soigner sa plaie. « Pas besoin de me soigner, c'est rien de grave, un peu de glace et ça ira. » Je prévoyais déjà un plan B pour notre rendez-vous. Pendant que je la soignerais, je n'aurai qu'à nous commander à manger via le room service ou tout simplement sortir pour en acheter. « Par contre, moi je vais bien devoir te soigner. » En effet, j'avais pu sentir que mon arcade sourcilière saignait malgré moi puis vu la douleur que j'avais au niveau du côté droit, je devais avoir une bonne côte de fêlée. Mais hors de question de le lui avouer. « J'suis du genre robuste. » lui répondais-je alors avec un clin d’œil histoire de la faire sourire un peu. Surtout vu tous les accidents de voiture que j'avais déjà eu. « Je marchais pour te rejoindre au restaurant et ils m'ont parlés en essayant de me draguer, mais j'y ai pas prêté attention, j'ai continué mon chemin et ils sont venus me bloquer la route, j'ai essayé de partir gentiment jusqu'à que l'autre tente de me toucher le visage alors j'ai stoppé sa main et là il m'a attrapé le bras donc j'ai hurlé. » Et elle avait bien fait. Je laissais mon bras prendre possession de sa taille tout en marchant. « Tu as bien fait. » Sinon je n'aurai pas pu intervenir. « & t'es arrivée mon prince charmant. » Le petit sourire sur ses lèvres ne m'échappa pas. « Ou celui qui te fout dans la merde...J'aurai pas du te donner rendez-vous. Sinon y aller avec toi. » Et directement aller ensemble au restaurant. Voilà que je me sentais coupable maintenant. « On va manger quoi du coup ? Quitte à ce qu'on soit à l'hôtel, hors de question qu'on repousse ce rendez vous, là bas on sera en sécurité au moins. » Un sourire se dessina sur mes lèvres. « J'suis content de savoir que tu veux toujours passer du temps avec moi après ce qu'il s'est passé... » De toute façon, je ne l'aurai pas laissé me quitter. « Au fait.. T'es toujours aussi beau en costard. » Un sourire timide se dessina ensuite sur mes lèvres. « C'était pour marquer le coup...Et dans ton genre tu me bats à plate couture. » Arrivant alors à l'hôtel, je pris la direction des escaliers pour éviter qu'on ne croise d'autres personnes dans l'ascenseur puis surtout par rapport à ce qu'il nous était arrivé dedans et j'entraînais bien vite la jeune femme jusqu'à ma chambre, l'obligeant à s'asseoir sur le lit une fois dedans. « Bouge pas. » Partant vers la salle de bain, je savais qu'il y avait une trousse de secours dans le meuble miroir face au lavabo et m'en emparant, je revins vers la jeune femme. Je retirais alors ma cravate avec un soupire ainsi que ma veste et remontait les manches de ma chemise blanche et immaculée. « Ça risque de picoter un peu... » dis-je alors après m'être désinfecté les mains et après avoir pris un coton et son antiseptique tout en relevant le visage d'Elia par le menton, pour qu'il me fasse face.

Mon ex-copine venait de se faire agresser et je me sentais amèrement coupable. Oui, bon, je savais parfaitement que ce n'était pas ma faute mais je ne pouvais pas m'empêcher de dire que si jamais je l'avais accompagné jusqu'au restaurant au lieu de lui donner rendez-vous devant, tout cela ne serait jamais arrivé. Elle avait donc une entaille sur la joue et moi j'en avais une autre sur le visage et une douleur assez imposante sur le flanc droit. Ça sentait un peu le roussi pour moi, mais je ne disais rien, ne voulant pas alarmer la jeune femme. Je n'étais pas fait de sucre c'était sûr, mais je n'étais pas Batman non plus. « C'était pas ta faute, tu pouvais pas savoir ni moi, mais j'aime bien l'idée de s'y rendre ensemble la prochaine fois. » J'hochais alors la tête car j'étais assez heureux qu'elle envisage une ''prochaine fois''. «  Il en faudra plus pour te débarrasser de moi » Au moins ça c'était dit. « Qui a dit que je voulais me débarrasser de toi ? » demandais-je alors avec le sourire le plus sexy que j'avais en réserve. Je lui avais ensuite proposé de rentrer à ma chambre d'hôtel afin que je puisse prendre soin d'elle et une fois dans celle-ci, je lui imposais de s'asseoir sur le lit et allant vers la salle de bain, je pris avec moi la trousse de secours fournie avec la chambre avant de revenir vers Elia, m'étant déshabillé un peu au passage. Je relevais alors son visage à l'aide de ma main et alors que je m'apprêtais à poser le coton sur son entaille, la jeune femme me coupa dans mon élan. « Pourquoi tu prends pas des glaçons ? » Je fronçais alors les sourcils avant de répondre. « Parce que ce ne sera pas suffisant. » Et je voulais qu'elle guérisse bien vite pour que son beau visage retrouve tout son éclat. « Aie. » Je grimaçais alors en l'entendant prononcer ce petit bruit et de ma main libre qui ne tapotait pas délicatement sa joue coupée, je caressais son autre joue de façon tendre, totalement concentré dans ce que je faisais. Ce fut cependant mon ex-femme qui me ramena à la réalité. « Pourquoi ça me pique je suis juste enflé » Je secouais alors la tête. « Parce que ce bâtard ne t'as pas raté, tu as une vilaine coupure Elia. » Mais elle restait tout aussi belle, évidemment. « A toi maintenant petit guerrier » Je réalisais alors une mimique un peu surprit tandis que j'échangeais ma place sur le lit avec elle. Prenant à son tour un bout de coton, elle vint à tapoter mon arcade sourcilière et je pouvais voir celui-ci devenir assez rouge, signe que je saignais encore bien. « Un pansement ? » Je me mis à rire. Il était hors de question qu'elle me colle ça sur le visage surtout que ceux qu'il y avait dans la trousse avaient de petites étoiles dessus. Attrapant alors son bras, je lui retirais le coton des mains et l'attirait vers moi tout doucement, la faisant s'asseoir sur mes genoux. Entourant sa taille d'un bras, je regardais son visage qui était à la même hauteur du mien, durant quelques secondes avant de déposer mes lèvres sur les siennes. Ce fut un baiser assez court car je réalisais probablement un geste mal placé qui m'arracha un cri de douleur et je me plaquais mon autre main contre le flanc droit. Etait-il possible que... ? Non, hors de question de niquer encore plus le moment. Je déglutissais alors péniblement, tentant un sourire vers la jeune femme. « On peut toujours...Se commander à manger ? » dis-je d'une voix forte pour faire passer ni vu ni connu mon cri. J'avais chaud, froid, puis chaud et je pouvais sentir un filer de sueur le long de mon dos. Je me relevais alors en faisant attention à mon ex-femme. « Excuse-moi un moment... Appelle le room service et commande n'importe quoi, non ? » Je me dirigeais alors précipitamment dans la salle de bain, refermant la porte derrière moi, cherchant les anti-douleurs que j'emportais toujours avec moi tout en déboutonnant ma chemise pour la retirer et observer ce que j'avais. Je me refusais d'encore plus gâcher cette soirée.

Je ne savais pas ce qui était en train d'arriver à mon corps en ce moment même, mais celui-ci me faisait atrocement souffrir. Probablement à cause des coups que je m'étais pris en essayant de sauver la jeune femme. Puis alors que je l'avais soigné et que l'acte avait été réciproque, je fis en sorte que la Cabot s’assoit sur mes genoux avant de déposer mes lèvres contre les siennes mais dans la réalisation de mon geste, je ne me rendis pas tout de suite compte que ce que je faisais pouvait être nocif pour le flan droit de mon corps, qui part sa douleur, m'arracha un cri. Je tentais de le masquer tant bien que mal en disant à la jeune femme qu'elle n'avait qu'a nous commander à manger grâce au room service, tandis que je me dirigeais d'un pas précipité vers la salle de bain, tout en m'excusant et en refermant la porte derrière moi. Attendant un instant, je pu entendre la voix de la brune à travers la porte, qui passait un coup de fil pour commander toute sorte de petits plats et un sourire se dessina sur mes lèvres. Un millier de pensées coquines se battaient déjà dans mon esprit. Et si...et si ces petits plats je les dégustais à même son corps ? Non, j'étais sacrément pervers, alors que les choses s'arrangeaient à peine. Bref, soupirant, je tentais de me dégoter les antidouleurs que j'emportais partout avec moi depuis mon terrible accident qui remontait à présent à presque un an et qui m'avait coûter très cher. J'avais aussi entrepris de retirer ma chemise afin d'analyser mon torse et voir si quelque chose de visible pouvait m'indiquer pourquoi je ressentais une telle douleur. Me contemplant alors avec une grimace dans le miroir, je me rendis compte qu'une grosse ecchymose commençait à apparaître sous mon bras droit, au niveau des côtes et je croisais mon propre reflet inquiet dans le miroir. Me jugeant un instant tout en avalant ma salive, ce fut la voix de mon ex-femme qui me tira de mes pensées. «  Théo ? Tu fais quoi ? Ca va ? » Je tournais alors rapidement mon visage en direction de la porte de la salle de bain, ayant peur que la jeune femme ne l'ouvre pour entrer car je ne l'avais pas fermée à clés. « Euh...Oui, ça va.. » dis-je avec une drôle de voix quand même tout en rabattant ma chemise sur mes épaules après juste l'avoir déboutonné et abaissé sur celles-ci. Elle tapa alors à la porte et je me dépêchais d'ouvrir le tube rond et orange que j'avais enfin trouver et d'avaler une petite pilule qui se trouvait dedans. « J'ai commandé, ça devrait arriver d'ici une demie heure maxi » Jetant la boîte dans ma trousse de toilette, je ne fis pas attention au fait que je la laissais bien à la vue de tous avant d'ouvrir la porte à la volée et mettre préalablement passé de l'eau sur le visage. « Parfait. » dis-je en passant devant Elia ni vu ni connu, chemise ouverte sur mon torse. Je me dirigeais alors vers l'armoire de la chambre et j'en sortis un tee-shirt marron que je posais sur le lit avant de m'asseoir dessus pris par un subite tournis. Respirant à fond, je fis ensuite signe à la jeune femme. « Viens... » afin qu'elle ne vienne s'asseoir à mes côté. J'avais terriblement envie de la serrer dans mes bras. « J'espère que tu n'auras aucune séquelle de cette agression... » dis-je un peu soucieux quand même de ce qu'il pouvait résulter de cet accident.