trunlilah ◄ erreur numéro 2

J’étais décidément abonné aux conneries, comme si cela ne m’avait pas suffit de tromper Lydia, il a fallu que je me retrouve enfermé dans une cellule en prison. Qu’est ce qu’on allait faire de moi au juste ? J’y avais retouché, encore une fois… J’en avais pris un peu plus cette fois et toute la colère que je retenais au plus profond de moi à cause de ma relation avec Vanille, à cause des mes parents adoptifs, de mon demi-frère, de tout ce que j’ai pu vivre dans ma vie. J’ai complètement péter un câble en agressant un mec dans un bar, il faut dire qu’il m’a clairement cherché et que dans ce genre d’état, je ne cherchais même pas à comprendre ce qui se passait au juste. La seule chose que je sais, c’est que je l’ai bien amoché et c’est pour cela que j’étais enfermé dans une cellule avec des clochards qui sentaient tout sauf la rose autant se l’avouer. Je sentais mes bras tremblés, sûrement le contre coup de la drogue que j’avais pris, ce n’était pas une overdose, cela faisait trop mal pour que j’oublie cette sensation. Mais j’allais rester un moment enfermé ici et c’est ça qui m’énervait le plus dans cette histoire. J’avais merdé une nouvelle fois !

" Boyle lève tes fesses tu sors de là... " Un joli minois, des connaissances juridiques en la matière, un petit coup dans le nez, assez pour faire du charme à celui qui avait mis en cage Trung et me voilà arrivée à mes fins : le faire libérer. Même à l'autre bout de la planète il s'attirait des ennuis, il n'était pas possible. " Aller bouge l'intello délinquant avant que je change d'avis et que je te laisse croupir au milieu de tout ces vieux croutons ! " Je n'étais pas une petite fille parfaite, je n'étais pas irréprochable mais j'avais au moins l'intelligence de faire les choses discrètement, sans m'attirer trop de problèmes, enfin pour le moment. Dans tous les cas, j'étais toujours là pour Trung, pour le soutenir au moins un petit peu et surtout lorsqu'il faisait des conneries le menant au trou, enfin depuis mon retour je tentais d'être là, lorsqu'il me laissait un peu de place, un peu d'espoir que les choses s'arrangent et qu'il veuille bien arrêter de m'en vouloir d'être partie sans rien dire après la bombe.

J’ai failli faire une crise cardiaque quand j’entendis une voix dure et ferme raisonner dans les murs de la prison, j’avale difficilement ma salive avant de me lever du banc. Ouais, je m’étais placé assez loin du clochard, il puait beaucoup trop. Delilah la chance est venue me sortir de ce trou puant, quelle douce princesse. Je me dirige vers la sortie la suivant en passant un bras derrière ma tête assez gêné de la situation. Ravi de te voir également Deli’, je n’aurais pas cru que tu serais venu m’aidé. dis-je en la regardant assez surpris. Bon, cela m’arrangeait tout de même, je n’avais pas envie de dormir dans un lieu humide et puant comme ici. Elle était partie sans rien me dire après la bombe alors que j’étais là pour l’aider quand elle en avait besoin. C’était normal qu’elle soit là pour moi maintenant, du moins j’en avais l’impression. Je sortis de la prison et pris une grande bouffée d’air frais, cela sentait déjà meilleur qu’à l’intérieur. Comment tu as su que j’étais là ? lui dis-je en me penchant légèrement vers elle.

Doucement mais surement je retrouvais tous les gens qui avaient compter pour moi avant que je ne prenne la fuite lorsqu'il y avait cette bombe qui avait emporté ma soeur et détruit ma vie. Je n'avais pas trouvé la bonne manière de revenir dans la vie de Trung jusqu'à entendre lors d'une fin de soirée, qu'un mec s'était fait arrêter dans la même que soirée que moi en plus. J'avais eu juste le temps de voir sa tête avant qu'il ne soit embarqué. Je ne voulais pas passer pour une héroïne (ah ah jeu de mots trop nul) mais c'était surement là ma chance de pouvoir l'approcher sans prendre dans la tête qu'il m'en voulait de l'avoir oublié pendant plus de deux ans. " Qui pouvait avoir envie d'aider un mec défoncé qui fait n'importe quoi à part une folle dans mon genre hein ? " Je l'interrogeais alors qu'on sortait du poste de police, quel boulet ce dunster à toujours tomber dans les extrêmes. " J'étais à la soirée et je suis arrivée juste à temps pour voir disparaitre ta tête dans la bagnole! Mais de rien pour le service et moi aussi je suis contente de te revoir. " Je restais face à lui, planter comme un piquet, j'attendais de savoir à quelle sauce j'allais être mangée.

Mhh, elle n’avait pas spécialement tord. Les gens n’ont pas envie d’aider les mecs drogués tout le monde le sait, je l’ai déjà vécu quand j’étais en Angleterre après tout. J’eus tout de même un sourire au coin alors que je mis mes mains tremblantes dans mes poches de gilet. Cela fait de toi une sauveuse ? Dois-je te remercier à genou ? demandais-je en la questionnant du regard. Bien sûr que je rigolais, je n’étais pas quelqu’un qui se mettait si facilement à genou surtout devant quelqu’un qui est parti sans rien me dire. J’avoue que je l’aurais plus vu me laisser partir sans bouger d’un poil, même si j’ai été un de ses amis il y a quelques années et que je comprenais tout à fait son départ. Cela n’empêchait en rien que j’étais tout de même blessé parce qu’un mail avec un « I am alive » aurait tout de même pu faire plaisir. Tu t’es souvenu de mon visage ? Je pensais que tu m’avais totalement oublié tu vois comme si … On m’avait tout simplement effacé d’un tableau. dis-je en arquant un sourcil. Cela voulait bien dire ce que cela voulait dire, c’était clairement un reproche que je lui faisais là tout de suite. Mais cela me faisait tout de même plaisir de voir qu’elle allait bien.

" Cela fait de moi une... " Pas une sauveuse non, je ne voulais pas de ce rôle. Cela faisait juste de moi une amie mais au vue du temps depuis lequel nous ne nous étions pas vus, il était difficile de lui dire cela sans qu'il ne me rit au nez ce qu'il ne s'empêcherait surement pas de faire si j'avais eu continué ma phrase. " Mais tu peux te mettre à genou si tu le souhaites, quoi que t'as pas bien grandit alors j'ai pas trop besoin de lever la tête pour te regarder. " Blague à part, je n'étais pas là pour le provoquer, pour lui lancer des vannes même si c'était comme cela que nous nous apprécions. Cependant, il choisit ce moment pour "régler ses comptes" sur mon départ mais je vis ses mains tremblantes. Son état était visiblement plus grave que je ne le croyais. Je pris ses mains dans les miennes les serrant pour lui montrer que j'étais là et pour tenter de calmer cet état de manque, ou de trop, je n'étais pas experte en la matière, la drogue c'était à petite dose et de temps en temps pour moi. " Calme toi, détend toi... " Je plantais mon regard dans le sien restant dans cette position, proche de lui, une proximité qui ne nous avait jamais dérangé auparavant et qui ne le ferait pas maintenant je l'espérais. " Arrête de penser ça... J'avais besoin d'oublier... Temporairement... Chacun sa manière de le faire tu vois ? "

Je me demandais bien ce qu’elle était pour moi, elle m’avait tout de même sorti de prison. Mais cela ne veux pas dire qu’à mes yeux, elle était ma sauveuse car quand on regarde bien. J’ai aussi été son sauveur il y a deux ans et elle m’a remercié plutôt froidement. J’eus un sourire au coin à sa vanne sur ma taille, j’étais dans la norme dans tous les cas. Ou alors c’est toi qui a trop grandi, on dit souvent en Europe que c’est la mauvaise herbe qui pousse vite. dis-je avec un sourire au coin moqueur. Il ne fallait pas non plus me chercher et elle le savait très bien, on me taquine, je taquine. Je fus surpris de la voir prendre mes mains qui tremblaient légèrement, ce n’était pas un état de manque c’est juste que cela faisait un moment que je n’en avais pas pris donc forcément mon corps a des réactions bizarres. Je l’écoutais tout de même en respirant doucement pour essayer d’arrêter ces tremblements mais cela se fera sans doute que plus tard. C’est rien, mon corps n’a juste plus l’habitude donc forcément il réagit d’une façon bizarre. dit l’étudiant en médecine qui se drogue, nan mais franchement. J’arque un sourcil en entendant ses paroles, je ne lui reprochais pas d’être parti, je lui reprochais d’être parti sans rien dire à personne du jour au lendemain. Le problème n’est pas que tu sois parti, le problème est qu’on s’est vu laveil de ton départ mais tu en m’as rien dit ! dis-je en détournant le regard avant de soupirer. Ce n’est jamais facile de perdre une sœur, mais ce n’est pas facile de perdre une amie non plus.

" La mauvaise herbe te laissera croupir dans ton trou la prochaine fois. Même si elle ne voulait pas d'un merci ou autre elle espérait un meilleur accueil quand même ! " Je lui balançais ses affaires que j'avais récupéré. Je n'étais pas la nana la plus irréprochable de la planète mais merde c'était trop lui demander que de mettre un peu sa fierté et son amour propre de côté parce que j'avais fait le premier pas vers lui ? " Je suis contente de voir que t'utilises des expressions européennes en tout cas, parce qu'on y est bien en Europe tu sais. " Ouai l'Europe m'avait aidée et alors ? Cette ville me rappelait tout de ma soeur, tout de ma vie avec ma famille et cela me rendait triste, enfin triste à ma manière alors voilà, je préférais être en Europe même seule. Je voyais que de son côté il n'était pas bien aussi, son corps le trahissait sur son état face à la drogue. " T'as recommencé à te droguer quand ? " J'avais loupé un tas de chose avec lui et je comprenais mieux pourquoi il n'était pas agréable et m'en voulait autant... Puis il se décida enfin à sortir ce qui le dérangeait vraiment. Toujours plantée devant lui, je cherchais son regard même s'il était fuyant. " Alors c'est ça ? Toi aussi tu m'en veux pour ça ? Personne n'est capable de comprendre que j'ai pu perdre la tête après avoir perdu ma soeur ? Personne vraiment ? Même pas toi ? Toi qui était mon ami et qui me connaissait surement mieux que quiconque ? "

Elle n’avait pas vraiment changé niveau caractère, elle prenait toujours aux premiers degrés ce que je lui disais. Mais au fond, ces petites taquineries me manquaient vraiment… Cela me rappelait l’époque où j’étais encore dans le droit chemin, la période où j’étais le plus heureux en fait. J’arque un sourcil en rattrapant les affaires qu’elle me balance. Tu prends clairement tout au premier degré, cela fait presque peur. dis-je en soupirant alors que je remet mes affaires dans ma poche. Elle était surprise que j’utilise des expressions européennes… Elle n’a pas oublié que j’ai vécu toute mon enfance en Europe quand même ? Je suis européen de naissance, donc cela paraît normal que j’utilise ce genre d’expression. Aurais-tu oublier mes origines ? dis-je en arquant un sourcil. C’est vrai qu’elle n’est pas au courant de ma situation familiale. Elle ne sait pas que j’ai été adopté et que je me retrouve être franco-australien en réalité… Je restais silencieux pendant quelques secondes quand elle me demande quand j’ai repris de la drogue. J’en ai repris avant-hier et aujourd’hui… Mais je vais m’arrêter là, j’en avais juste besoin pour oublier… Ou du moins, je pensais en avoir besoin pour oublier. dis-je en haussant les épaules. Cela irait parfaitement si je pouvais repartir maintenant sur Cambridge… Tout serait ainsi parfait. Je lui explique en suite que j’étais déçu qu’elle soit partie comme cela mais si je comprenais très bien la raison. Tu as eu le droit de partir, je ne te reproche pas cela. Je te reproche d’être parti du jour au lendemain sans rien me dire, tu ne m’as même pas donné la moindre nouvelle. J’ai pensé que tu avais fais des conneries, que cela ne se passait pas bien, que tu étais peut-être morte ! Tu étais mon amie Delilah, et j’avais besoin de savoir comment tu allais. dis-je en me tournant face à elle pour plonger mon regard dans le sien. J’étais parti aussi à la recherche de ma famille pendant un moment, je comprenais sa situation et je sais l’erreur que j’ai faite de ne le dire à personne et de ne pas avoir donné de nouvelle non plus.

Je n'ai pas changé. Je suis toujours la même, peut être même en pire. Le décès de ma soeur ne m'a pas amélioré, il n'a fait que renforcer les traits de mon caractère et ce n'est pas forcément bien. Alors oui pour le coup je prends les choses au premier degré et je m'en fou pas mal que ça puisse le déranger même si ça ne le fait surement pas... Après tout avant de partir j'étais déjà comme cela.  " Je t'ai oublié complètement t'as oublié toi ?  " Dis je avec un petit sourire en coin. Diabolique. Non j'avais juste envie de l'embêter un peu.  " Tu crois que je vais te croire Trung ? Tu penses pouvoir mentir aussi facilement à quelqu'un qui te connait depuis longtemps ? " Je ne savais pas s'il était sérieux ou non, dans tous les cas j'avais envie de savoir la vérité et c'était seulement en prêchant le faux pour savoir le vrai que j'aurais la réponse.  " Tout le monde voulait avoir des nouvelles... Je le comprends mais donner des nouvelles ça aurait été rester en contact avec ici... Continuer avec les gens que je connaissais d'ici, ça me rappelait trop ma soeur, je pouvais pas... Je suis désolée de t'avoir fait peur ce n'était pas le but quand même. " Je n'avais pas pensé aux autres en bonne égoïste que j'étais mais maintenant que je retrouvais mes amis qui n'avaient rien demandé, oui je pouvais penser un peu à eux et l'être moins... Ce qui ne changeait pas la personne que je suis quand même.