We're actors in our lives, pretendin' to be who we want people to think we are. (+ Elio)

Allongée sur mon transat à la plage, je sentais le soleil rencontrer ma peau. Je fermais les yeux derrière les verres de mes lunettes de soleil attrapant avec automatisme un verre qui se trouvait à côté de moi. Je l’apportais jusqu’à mes lèvres afin de boire une gorgée, puis je le reposais en douceur. Je rabattais légèrement mon chapeau en avant puisque le soleil était haut dans le ciel. Je me retournais vers la personne qui se trouvait sur le transat d’à côté, cette personne était monsieur Elio Ferrari, mon fiancé. Il profitait également du soleil. Je me relevais légèrement, regardant au loin. Je devais jouer au petit couple parfait avec Elio, et pour être honnête ça ne me dérangeait pas vraiment, si cela permettait de rester « libre » plus longtemps, j’étais prête à faire ce qu’il fallait devant les caméras. Nos deux transats étaient collés, j’attrapais délicatement son visage avant de m’adresser au jeune homme. Je trouve qu’on est assez crédible non ? dis-je avec un large sourire. Je déposais ma tête sur son torse.

Il était temps pour nous de jouer un peu le jeu devant les paparazzis. C’est pour cela que j’étais avec Calypso devant le monde entier sur une plage de Nouvelle-Zélande. C’était plutôt pas mal comme situation après tout, on est tous les deux allongés sur un transat en train de siroter un cocktail. On n’aurait pas demandé mieux, même si je pensais tout de même à Eugene qui serait sûrement en train de péter un câble en sachant que je suis dans ce genre de situation avec Calypso. Je penche la tête doucement en la voyant se rapprocher de moi, laissant alors sa tête se poser sur mon torse. On est plutôt doué dans ce jeu, je dois bien l’avouer. dis-je en caressant ses cheveux pour pouvoir faire bien les choses devant le paparazzi. C’était tout de même la première fois qu’on se montrait vraiment aux yeux du monde, c’est papa Ferrari qui va être content. D’après lui, il était temps qu’on se montre tous les deux. Il a même appelé Calypso pour lui dire qu’il était temps qu’on se bouge c’est pour dire. Tu penses qu’ils vont nous suivre encore longtemps ? dis-je en prenant mon verre pour en boire quelque gorgée alors que je continuais de caresser ses cheveux.

C’était bizarre de jouer la comédie de cette manière avec Elio. Premièrement parce qu’habituellement il sortait avec un garçon - que je détestais - même s’ils faisaient une pause. Certes il était aussi attiré par les filles, mais c’était tout de même étrange. Je ne pouvais m’enlever l’image d'Eugene embrassant Elio de la tête. J’avais néanmoins envie de rire lorsque je repensais à Eugene essayant de se faire passer pour Elio, le pauvre, il avait reçu une jolie gifle en pleine tête, mais il le méritait. Je sentais la main d’Elio se poser délicatement sur mes cheveux avant de les caresser. Je ne voyais pas de photographes mais ils savaient se cacher et j’étais persuadée de retrouver des photos de cette scène très prochainement sur le net. Qu’importe, j’avais une bonne tête pour une fois, puis Elio était pas mal, il fallait l’avouer. Je ne sais pas, mais ils savent se cacher, c’est flippant quand même. Décidément, vous ne m'apportez que des problèmes monsieur Ferrari ! dis-je en rigolant. J’espère que ton père va être content, il est au courant pour toi et Eugene ? demandai-je au jeune homme tout en restant sur son torse sur lequel je déposais un baiser. Ok, c’était vraiment bizarre mais il fallait bien jouer la comédie, son père avait été très clair.

Je savais que cette situation allait sûrement me retomber dessus, j’étais certes fiancé à Calypso mais il n’y avait rien d’autre que de l’amitié entre nous. Eugene le savait très bien, mais il restera toujours aussi possessif et jaloux envers moi. Je jouais le jeu du mieux que je le pouvais, étant assez proche d’elle en tant qu’ami, les choses étaient beaucoup plus simple à jouer. Puis, il le fallait sinon mon père allait très certainement vouloir me tuer si je ne faisais pas les choses dans les règles. J’eus un rire en entendant ses paroles. Vous me posez également beaucoup de problème Mademoiselle Thompsers-Leroy. dis-je avec un sourire au coin alors que je continuais à caresser ses cheveux. J’avais l’habitude de le faire avec mes sœurs donc au final, cela ne me dérangeait pas plus que cela. Je fis une grimace quand elle commence à me parler de mon père et de ma relation avec Eugene. Bien sûr que non, il n’est pas au courant de mon côté bisexuel… Et c’est mieux pour le moment, on ne sait pas ce qu’il peut lui faire pour me remettre dans le droit chemin si on peut dire. Il en sera ravi mais nan, il n’a pas besoin de le savoir pour le moment. C’est beaucoup trop tôt pour lui dire que je suis amoureux d’un homme. dis-je en soupirant doucement. Il allait sûrement me déshériter s’il le savait…

Genre, moi, je lui posais des problèmes. Enfin si un peu, il devait se marier avec moi donc à ses yeux je représentais un énorme problème mais c’était surtout la faute de mon stupide oncle. Cet imbécile de première qui voulait diriger ma vie comme avec une baguette magique. En voyant ce genre de scène, il allait jubiler je le savais, mais la guerre n’était pas gagnée. Au moins pour l’instant il me laissait tranquille mais j’allais trouver un moyen de mettre fin à cette union, jamais je ne pourrais accepter de me faire passer la bague au doigt par Elio. Même s’il était très mignon et gentil, je n’étais pas amoureuse de lui. En plus il était homosexuel, autant dire que non, ce n’était définitivement pas envisageable. Moi ? Je ne vois pas de quoi vous parlez mon cher ! dis-je en rigolant, ironiquement bien entendu. Son père n’était pas prêt à accepter sa relation avec Eugene, d’un côté c’était normal, son père semblait quand même légèrement psychorigide comme mon oncle. Je comprends… on trouvera bien un moyen Elio. Puis, je restais quand même choquée de sa révélation : il était amoureux de Eugene. Bon déjà, je ne voyais pas comment, Eugene n’était pas vraiment… enfin il était horrible ce garçon quoi. Une ordure, mais bon, l’amour. Tu l’aimes vraiment à Eugene ? demandai-je simplement.