DELILAH - I hate you so much !

Je m’étais réveillée du bon pied aujourd’hui et tôt en plus de ça. Ce n’était pas dans mon habitude de le faire durant les vacances et pourtant. Je devais certainement avoir une case en moins. Personne ne se lève aux alentours de 7h30 ou 8h00 pour aller se balader. Mais je voulais admirer le lever du soleil, profiter de l’air frais et surtout du vide qu’il y avait dans les rues, sur la plage. Aucun bruit hormis celui du vent, des vagues… C’était tellement reposant, apaisant et hystérique comme j’étais, j’en avais bien besoin. J’allai vraiment finir par vivre ici et laisser Cambridge derrière moi. Et folle comme j’étais, j’en étais bien capable. Retourner là-bas, prendre mes affaires et mes enfants pour vivre ici, loin des soucis liés à Harvard. Il y en avait eu tellement ces dernières semaines. Une rupture, un accouchement plus que prématurée, une prise d’otages, des disputes à tout va, moi qui tire sur le preneur d’otages et Andrew qui se dénonce à ma place… Trop de choses en si peu de semaines. C’était juste trop dur à supporter et je devais porter le poids de tout ça sur mes épaules, ne rien dire et sourire à la vie. Non, c’était trop et je ne le pouvais pas, surtout pas toute seule. Et ça tombait bien, j’étais retournée avec Andrew il y a peu. Depuis notre arrivée en Nouvelle-Zélande d’ailleurs. Je pensais que tout irait en s’arrangeant entre nous mais non. J’avais débarqué discrètement à la soirée mousse des Winthrop et une pétasse sans nom m’avait offert un spectacle magnifique. Sa bouche sur celle d’Andrew. De quoi me faire sortir de mes gons alors, ni une ni deux, j’avais giflé Andrew, après que ma bizut l’ait fait, à ma demande bien sûr. Et Skyler avait pris ma défense en foutant un beau coup de poing dans le nez de Delilah. Je pense que je ne pourrai jamais assez la remercier pour son geste. Comme si elle se faisait pardonner pour ce qu’elle m’avait fait à la soirée Thanksgiving des Cabot, avec son crétin d’ex, qui était aussi le mien. Konrad. L’ex plan cul de pas mal de filles. Ridicule, une vraie prostituée que personne ne payait ce type. Mais passons. Je revins à l’hôtel, une glace au chocolat en main que j’avais acheté à un glacier sur la plage. J’entrais dans l’hôtel, je me trouvais dans le hall et je regardais devant moi, jusqu’à ce que je reconnaisse la personne qui venait dans ma direction. Delilah, je fis celle qui ne voyait absolument rien et j’avançais, droit devant moi, jusqu’à faire semblant de trébucher et de lui renverser mon cornet de glace. Une belle trace marron sur son haut. J’aurai pu m’excuser, mais le faire alors que je ne le pensais pas serait si hypocrite de ma part. Je finis par la regarder avec un magnifique sourire. Tu laisses des traces de rouge à lèvres sur les lèvres de mon homme, je te laisse une belle trace que tu lutteras pour retirer de tes vêtements. La saleté est dure à éliminer hein ! Je fais bien évidemment référence à elle à la fin.

J'étais tête en l'air et aujourd'hui encore j'aurais préféré ne pas l'être. Il fallait que je redescende un peu sur terre, que je fasse plus attention mais visiblement ce serait pour demain. Alors que j'allais sortir de l'hôtel je m'étais pris quelqu'un et ce quelqu'un avait une glace dans les mains, qui ne tarda pas de laisser une belle marque sur mon tee shirt blanc. Merveilleux. J'aurais surement hurlé si je n'avais pas reconnu la personne rapidement : la petite amie d'Andrew, enfin celle qui lui avait mis une gifle après lui en avoir fait mettre une par sa bizut, et celle surement à cause de qui j'avais un bleu énorme sur la joue, une joue très douloureuse. Je gardais donc mon sang froid et la fixais assez froidement. Je ne pus cependant m'empêcher de rire à sa petite phrase. " Adorable ta petite mise en scène. J'adore ton côté actrice, t'es très douée quand même et puis cette habilité à sortir de belle phrase et tout tourner correctement... Il n'y a pas à dire en plus d'avoir le physique de la parfaite cabot, t'as toutes les qualités qu'un homme recherche... T'es peut être juste un petit peu trop maladroite. " Je tentais de garder mon sérieux tout en ponctuant ma phrase de beaucoup d'ironie, oui j'en faisais trop mais il fallait bien qu'elle comprenne que je n'étais pas sa copine, que je n'avais pas de compte à lui rendre mais aussi qu'elle ne pouvait pas m'atteindre si facilement. Elle croyait quoi que j'allais me mettre à pleurer et à la supplier de me pardonner d'avoir embrassé Andrew en public ? Non jamais, même s'ils étaient en couple, ce n'était pas mon problème et même si je n'avais rien de particulier contre elle, le fait qu'elle soit avec un homme de qui j'étais proche faisait un peu d'elle mon ennemie. Pas de bol il valait mieux m'avoir dans ses amis. " Essaie la bombe pour chiote, ça pue tellement que ça élimine toute, même la saloperie la plus tenace ou les marionnettes... Très divertissant mais ça fait toujours peur aux enfants peut être que tu y arriveras parce qu'entre toi et moi je suis bien consciente qu'on ne parle pas de la tâche qui se trouve sur mon tee shirt actuellement... Mais les deux techniques que je viens gentiment de te donner ne fonctionneront pas sur moi. "

Je venais de lui renverser ma glace dessus et… elle me complimentait. Il y avait un truc que je ne comprenais pas. Son comportement. Elle embrasse Andrew publiquement et encaisse les coups comme une pro et puis, elle vient me complimenter. Je ne comprenais pas à quel jeu elle jouait mais un jour viendra où tout sera tout à coup plus clair. Adorable le jeu auquel tu joues ! J’ai pas encore compris les règles mais ça viendra ! Je tentais de garder mon calme, ce qui n’est habituellement pas dans mes habitudes. Normalement, quand quelque chose m’énerve, je monte tout de suite en puissance, en colère et je hurle, je frappe. Comme je l’avais fait avec Alexys quand je l’avais entendu dire qu’elle serait capable d’envoyer des photos de moi nue. Je lui avais envoyé mon poing dans la figure, sans même réfléchir aux conséquences. Mais bon, tout ça était derrière nous à présent et on s’entendait plutôt bien. Mais Delilah, je ne pense pas que ce soit un jour possible. Tout simplement parce qu’elle a osé embrasser Andrew et en public en plus. Comme si elle l’avait fait exprès, pour me provoquer. Je finis par sortir de mes pensées en sentant l’odeur fétide de sa bouche s’abattre sur mon nez. Trêve de blabla et de conneries. C’était quoi cette scène que tu nous as offert à la soirée mousse ? Tu peux pas poser tes lèvres sur un mec libre non ? J’étais tellement polie. Trop polie et surtout trop calme. J’en pouvais plus alors je grattais mon pouce avec mon majeur et mon annulaire. Je grattais si fort que du coup je pensais plus à la douleur que je m’infligeais physiquement qu’à cette envie de la cogner que j’avais.

Adorable, j'étais adorable, ne le savait elle pas encore ? Pourquoi est ce qu'Andrew passerait du temps avec moi si cela n'était pas le cas sinon hein ? " Comptes pas sur moi pour te les expliquer, si tu pouvais sortir de mon plateau de jeu sans passer par la case départ, ça serait avec plaisir. " Elle voulait faire la gentille pour me tirer les vers du nez ? Rester calme pour paraitre plus intelligente ? Et bien elle allait voir... Parce qu'après tout entre elle et moi c'était elle qui avait le plus à perdre alors je me demandais bien jusqu'où elle allait pouvoir aller grâce au jeu de la provocation dans lequel j'étais très forte. " C'est une remontrance ? Tu sais quoi c'est pas parce que t'as une ribambelle de mioches que tu dois jouer la maman avec moi, j'ai absolument pas besoin qu'on vienne me tirer les oreilles parce que ce que j'ai fait n'a pas plus à des gens comme toi. " Op un point dans mon camp. Mais pour qui se prenait elle ? Elle avait beau être plus vieille quoi moi je ne la connaissais pas du tout et nous n'avions pas garder les cochons ensemble alors qu'elle garde ses mécontentements familiers pour elle. " Puis d'ailleurs je suis pas sûre que les mecs aient détesté, au contraire... Libre ou pas libre... " Mon regard était planté dans le sien, oui je parlais d'Andrew là, à mettre dans le même panier que Zakhar et Berto qui eux étaient libres.

Mon dieu ! Plus elle parlait et plus je sentais ma migraine se réveiller. Du genre, là, actuellement, elle se tortillait dans tous les sens pour montrer qu’elle ne souhaitait pas qu’on la dérange. Elle voulait qu’on la laisse dormir, se réveiller. Mais bientôt, ses deux petits yeux allaient s’ouvrir pour commencer son boulot emmerdant qui consistait tout simplement à me faire mal à la tête. Et généralement, dans ce genre de cas, je ne me maîtrise pas forcément. Je réagis au quart de tour. Ma patience a des limites malheureusement pour certains et Delilah allait bientôt les connaître si elle continuait à me prendre la tête avec tant de joie. Je n’ai pas une ribambelle de mioches non. J’ai des jumeaux et Andrew m’a nommé tutrice légale de sa fille aînée, rien de plus. Et je ne te fais pas la leçon, la morale ou appelle ça comme tu veux. Les gens comme toi sont des cas perdus, désespérés et désespérant. Je tenais à mettre les points sur les i avec cette fille. Je ne savais vraiment pas quel but elle cherchait à atteindre. Je ne savais pas non plus ce qu’elle me voulait, mais à force de me chercher, elle allait finir par me trouver. Je soupirai à sa énième remarque. Elle tentait de me faire craquer. Ça se voyait comme son beau nez crochu au milieu de sa figure que j’avais envie de gifler. Tu finiras par tomber ma belle. Tu finiras par te vautrer en beauté et j’espère que je serai là pour admirer cela quand ça arrivera ! Je préférai répondre indirectement à ses provocations en lui faisant comprendre qu’elle pouvait toucher aux hommes libres ou pas si ça lui chantait, mais qu’un jour ou l’autre, elle finirait par le payer. La roue tourne et à une vitesse hallucinante.

Tout ce qui sortait de sa bouche ma fatiguait et son calme aussi me fatiguait, pourquoi elle était venue me trouver, enfin pourquoi m'avait elle abordée si c'était pour faire la femme forte et posée face à moi ? Je n'en avais rien à faire d'elle, je n'étais pas celle qui avait a gagné dans cette discussion, loin de là. J'attendais vraiment de voir où elle voulait en venir. Lorsqu'elle parla des enfants, je levais les yeux au ciel. " T'aurais peut être dû rester t'occuper de tes jumeaux alors, et pour la fille de Drew c'est bien pour elle, pour lui, pour vous... Les enfants et moi c'est pas pour aujourd'hui vois tu, y'a plein d'autres choses à faire que faire des enfants pour être liée à un homme et se rendre intéressante vois tu ! " Ouai qu'elle le sache parce que sérieusement faire des enfants ou se sentir importante parce qu'on est tutrice d'une gamine, y'a surement qu'elle que ça botte... A moins que je ne sois pas normale. " Je suis sûre que tu sois là rassure toi, parce que si je me vautre tu feras partie de celles qui auront manigancé mon vautrage... Mais vous en faites pas, je saurais me relever, sans personne. " Je restais fière et digne, je me fichais de ce qu'elle pouvait dire, tout ce qui sortait de sa bouche me passait à des milliers de kilomètres au dessus de la tête. " Et je te rassure juste, la roue a déjà tourné pour moi, j'avais une vie de merde, j'ai perdu des gens avec la bombe avec d'autre chose, alors ne t'attends pas à ce qu'elle retourne trop rapidement pour aller contre moi, elle l'a été bien assez longtemps ? " Je me renfermais tout aussi rapidement que je m'étais ouverte, qu'est ce qu'il m'avait pris de lui dire cela ?