ANNA REED WHISTLER ► Sasha Pieterse

"Félicitations, madame, c'est une fille !" "Oh, encore félicitations, vous avez des jumelles !" Ça c'était le vingt-deux juillet mille-neuf-cent-quatre-vingt-quinze. Une des plus belles journées du couple Whistler. Et pour ces deux petites filles aussi. Leurs parents vivant dans un milieu très aisé, elles n'auraient pas de souci à se faire. La belle vie, non ?

Les deux jumelles Whistler sont nées à quatre minutes d'écart. Qui est arrivée la première ? Anna. Combien de fois avez-vous entendu la blondinette hurler : "C'est moi la plus grande, d'abooord !" La deuxième fillette, c'est Leyla. Anna et Leyla. Deux petites bombes atomiques, leurs proches pourront le confirmer. Leur très chère mère avait toujours vécu dans un milieu "prout-prout", comme on dirait. Effectivement, le grand-père des jumelles avait fait carrière dans la politique, et il avait appris à sa fille tout ce qu'il fallait savoir pour être une bonne épouse. Celle-ci a voulu faire partager ses connaissances avec ses deux fillettes. Malheureusement pour elle, l'une d'entre elles, Leyla, n'a pas vraiment été réceptive. La jeune fille avait toujours préféré rester avec son père pour courir partout ou se lancer la balle. "Des sports dangereux", disait son épouse. C'était aussi l'avis que partageait Anna. Les deux femmes sont alors devenus comme des clones. Tandis que Leyla jouait au baseball, Anna apprenait comment se tenir à table, ou flirtait avec des garçons. Ah oui, les garçons. Anna vouait une sorte de passion à sortir avec le plus de mâles possibles. Puis elles les jetaient. Cette gamine était prête à tout pour ses fins. En réalité, Leyla et Anna étaient -et sont toujours, d'ailleurs- comme chien et chat. Et parfois, elles peuvent être collées comme des siamoises !

Pour Anna, l'inscription à Harvard s'est surtout fait à la va-vite. Le grand-père des jumelles étant atteint depuis peu du cancer de la prostate, Leyla voulait absolument essayer de le soigner, en étudiant la biologie. Alors qu'Anna... s'en fichait un peu, de sauver ou pas son aïeul. Bien sûr; elle n'était pas insensible à la douleur que son grand-père politicien éprouvait, mais elle ne s'était jamais vraiment senti capable de faire quoi que ce soit dans les études. Tout ce qui comptait pour elle, c'était Leyla. Alors elle a pris son bulletin, a pris les deuix matières où elle avait la meilleure moyenne, et a envoyé ce fichu dossier. Même avec son niveau scolaire pas vraiment brillant, elle a réussi à se faire intégrer dans une des plus renommées universités. Peut-être est-ce grâce à son grand-père, un nom renommé dans la politique. Mais tout ce qui compte, aujourd'hui, c'est qu'elle se trouve là, à Harvard. Avec sa soeur jumelle, ses amis, sa maison.