a archiver.

Quelques jours à peine avant la célèbre fête de Noël, Sidney P. Gray et Kim V. Davis, deux jeunes adultes âgés d’environ 25 ans, sont assis sur une scène sur Broadway. Les jambes pendant dans le vide, ils regardent la salle. Elle leurs semble immense. « Dire que nous allons y danser dans quelques heures! » S’exclama Sidney avec un grand enthousiasme. Celle qui l’accompagnait ne semblait pas aussi optimiste que le jeune homme. Elle regardait la salle d’un air horrifié, tétanisé. « Tu imagines si le public n’aime pas. » soupire Kim. La panique l’envahissait. Elle allait se produire pour la toute première fois devant un aussi gros public. Elle avait l’habitude de danser chez elle ou avec des amies. Mais faire de gros spectacle comme celui-là, c’était la toute première fois.
Sidney s’approcha d’elle réduisant les quelques centimètres qui les séparaient. Il passa son bras d’un geste protecteur autour des épaules de la jeune femme. « Kim, il vont t’adorer. Tout le monde t’aime. » La rassura-t-il. « Et je n’en fait pas exception. » Face à ce qu’il venait d’avouer, Kim tourna la tête dans sa direction pour se rendre compte qu’ils s’effleuraient le bout du nez tellement leurs visages étaient proches l’un de l’autre. La jeune danseuse ne bougea pas, ne recula pas. Elle leva les yeux et les plongea dans ceux du jeune homme. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs secondes qui leurs parurent une éternité. Ce fut Sydney qui bougea le premier. Il leva sa main libre pour aller la déposer délicatement sur la joue rosée de la demoiselle. Il exerça une légère pression pour approcher ses lèvres des siennes. Ce fut à ce moment qu’ils eurent leur tout premier baiser.
À l’hôpital depuis maintenant 12h, Kim s’efforçait de rester courageuse. Elle avait mal, elle était épuisée. Mais Sydney était là. Il l’encourageait. Il lui tenait la main. « On fait ça ensemble. » lui souffla-t-il à l’oreille.
À peine une heure plus tard, une belle petite fille avait été mise au monde. Ils la nommèrent Lara Kyleigh. Kim la prit dans ses bras. La petite clignait à peine des paupières. Elle pleurait. Mais au contact de sa mère, elle s’arrêta. « Toi, ma puce, tu vas accomplir de belles choses. J’en suis sûre! » chuchota-t-elle.
La petite fillette, une belle petite blonde, suivait sa mère comme son ombre. Elle lui marchait presque dans les souliers. Sa mère l'avait amené dans un bâtiment que Lara ne connaissait pas. Il y avait pleins de petites filles (et même quelques petits garçons) de son âge qui s'excitait dans tous les coins. Lara ne savait pas du tout pourquoi elle était là. « Maman, où sommes-nous? » demanda-t-elle à sa mère pour la énième fois. S'arrêtant de marcher, sa mère se tourna et regarda sa fille en se penchant à son niveau. « À ton premier cours de danse, ma puce. » Lui avoua sa mère. La petite fille ne mit à sauter de joie. Elle courut vers la grande salle. Sa mère s'assit sur un banc et observa sa fille. Celle-ci écoutait le professeur au doigt et à l'œil. Elle exécutait les pas parfaitement. Sa mère fut si émue de voir cela qu'elle en versa quelques larmes.
Lara était maintenant rendue à 13 ans. Elle avait eu une enfance des plus ordinaires. Ses parents étaient toujours ensembles et toujours aussi amoureux. Lara excellait à l'école tout comme à la danse. Ils vivaient de façon très aisée. Rien de manquait à cette petite famille. Jusqu'à ce jour.
Lara rentra de son cours de danse comme à tous les mercredis soirs. Mais il n'y avait personne à la maison. Pourtant, il était plus de 20h. Ses parents étaient toujours rentrés à cette heure. En fouillant la maison, elle trouva un petit mémo lui indiquant qu'il était allé voir le médecin pour sa mère mais qu'elle ne devait pas s'inquiéter. Lara pensa que sa mère s'était sûrement blessé en dansant et qu'il n'y avait pas lieu de paniquer. Elle passa donc une heure seule à la maison.
Ses parents finirent par arriver. Sa mère n'avait aucun plâtre. Mais elle avait les yeux rouges, enflées. Comme si elle avait pleuré. Son père était dans le même état. « Maman. Papa. Qu'est-ce que vous avez ? » S'inquiéta l'adolescente. Son père alla vers le salon où il amena sa femme et sa fille. Ils s'assirent tous sur les chaises et gardèrent le silence. Lara n'osait même plus parler. « Tu sais, ma chérie, dans la vie, nous avons des épreuves difficiles à traverser. Ta mère a passé certains tests qui se sont révéler positif. Mais tu ne dois pas t'inquiéter. Nous allons traverser ça en famille. Nous allons tous passer au travers. » Se mit à dire son père. Sa mère lui coupa la parole pour ajouter: « J'ai le cancer du sein. » Lara ne dit plus un mot. Elle était muette comme une tombe. Sa mère, le cancer? C'est impossible. Pourquoi elle?
Pendant l'année qui suivit, Lara refusa de croire que sa mère avait le cancer. Elle était dans le déni total jusqu'au jour où l'état de sa mère se dégrada et qu'elle finit par abandonner le combat. C'est le 8 mai 2004 que sa mère est morte. Ce fut dur autant pour Lara que pour son père. Ils avaient une famille tellement parfaite. Ils se retrouvaient maintenant seuls.
En l'honneur de sa mère et pour montrer à tous la passion que sa mère avait pour la danse, Lara organisa un gros spectacle de danse dont tous les fonds, sans exception, irait à la recherche contre le cancer du sein. Elle ne voulait pas que d'autres familles aient à vivre cela. Elle ne voulait pas qu'un autre enfant perde sa mère et souffre autant qu'elle a souffert. Elle s'est aussi mise à regarder les vidéos de sa mère qui dansait. Un vrai cygne. D'ailleurs, avec ses vidéos, Lara fit un court-métrage qui fut présenté lors de son spectacle. Elle amassa une très grosse somme d'argent.
Lara, maintenant âgée de 18 ans, sortit de la maison pour aller chercher les quelques lettres qui se trouvaient dans la boîte aux lettres. Elle les passa une par une. Facture, facture, publicité, facture, Harvard. Harvard! Elle ne prit même pas la peine de retourner à l'intérieur. Elle lâcha toutes les autres lettres et ouvrit celle qui lui était adressée. Elle pouvait y lire: Mlle. Gray, Nous avons l'immense honneur de vous dire que vous avez été accepté dans le programme de danse de l'université d'Harvard. C’est avec une joie immense que Lara partit pour Harvard dès la rentrée scolaire. Elle décida d’intégrer la maison Cabot puisque celle-ci représentait bien ses valeurs. La fidélité, le travail, les études. Ce sont des choses très importantes pour elle. Malgré sa maison, elle a rencontré Apple et Torrey qui sont dans des maisons différentes. Elles sont devenues très proches. Lara peut même dire avec certitudes qu’elles sont ces meilleures amies. Avec elles, Lara partage tout! Elles font la fête ensemble, dansent, boivent. La vraie vie d’étudiantes universitaires parce qu’entre nos travaux et nos cours, ils faut bien s’amuser!