Appel Minnie ♔ Otto

✪ Minnie-Love&Otto

Je roula des yeux. Ok, sa situation était un peu différente, mais franchement, je ne pouvais penser qu'à moi là tout de suite. C'était égoïste, un comportement d'enfant gâté, mais tant pis. « Et bien oui, je vais pas te mentir, ça m'arrangerait. » Dis-je car j'étais plus à ça près. J'allais sans doute me faire encore insulter mais, encore une fois, j'étais plus à ça près non plus. Elle me lança ensuite qu'elle allait pas réussir à être heureuse et me lança que sa grand-mère n'avait pus que ses fiançailles en tête. Ca me faisait une belle jambe, tiens. Je poussa un gros soupire, encore, vraiment fatigué par tout ça. « Fais ce que tu veux, tu la connais, moi pas. » Je me laissa tomber sur mon lit, à l'autre bout du fil. J'étais sensé être en vacances, m*rde. J'étais content d'être au téléphone et pas présent devant elle en chair et en os car la colère laissait place sur mon visage à la fatigue et à la tristesse aussi. Car j'avais l'impression d'être seul contre le reste du monde et que ça m'énervait vraiment. Mes yeux se firent plus vitreux et je laissa échapper un reniflement dénonciateur. « Franchement, comment tu peux attendre de moi de ne pas être en colère ? On me traite comme un objet, comme un bien. C'est pas humain » oh non, ça l'était pas.

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Je ne fus pas capable de rire à sa plaisanterie, je trouvais ma vie trop pourrie pour ça. J'en pleurais limite là tout de suite, c'était pour dire. J'écrasa rageusement une larme en train de naître au coin de mon oeil, mon regard braqué sur le plafond de ma chambre d'hôtel. Elle m'expliqua que la maternité l'avait changé, qu'avant elle aurait raisonné comme moi. Ok, mais peu importe, mon ressentit importait aussi et j'étais pas prêt à m'engager dans une vie d'adulte, de parent. C'était déjà juste absurde de l'envisager. « Ouais, on a réussi à se parler, mais j'ai besoin que t'arrêtes d'être aussi susceptible. Arrêtes de tout prendre pour toi. Je ne veux pas me fiancer et je ne veux pas devenir papa, je me sens pas prêt pour ça, que ce soit avec toi ou avec n'importe quelle fille. Je ne suis pas amoureux et je ne suis pas prêt, je ne veux pas de tout ça. J'ai besoin que tu respectes ça. » Dis-je, le coeur lourd. « J'ai besoin que tu me crois quand je te dis que ça n'a rien avoir avec toi. Je pourrais pas être heureux comme ça, car je peux pas concevoir de vivre sans être libre de mes choix. »

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Elle voulait faire plaisir à sa grand-mère, ok, mais franchement, elle n'avait pas l'impression de verser dans l'excès ? J'en avais tellement marre de tout cela, de parler avec Minnie. J'aurais aimé lui raccrocher au nez, mais contrairement à ce qu'elle pensait, j'étais pas aussi monstrueux qu'elle pouvait bien le dépeindre. « T'es pas la seule à avoir une famille à satisfaire. J'ai déjà attiré les foudres de ma mère en venant à Harvard et je sais ce que c'est que de gérer tout ça, mais là, c'est un trop gros sacrifice. » J'allais pas le dire à voix haute sinon j'allais encore me faire traiter de tous les noms, mais ouais, cette histoire menaçait de me gâcher la vie, carrément. Je soupira ensuite alors qu'elle me demandait d'être moins cru dans mes paroles. Je pouvais pas lui promettre quoi que ce soit et c'est précisément ce que je décida de lui dire. « Je peux pas te promettre ça. Je risque déjà d'être marié contre mon gré, alors je vais pas en plus cesser de m'exprimer pour ne pas heurter ta sensibilité. » J'étais désolé de lui faire du mal, vraiment, mais elle était vraiment pas la seule à souffrir et si elle avait le droit de me traiter de tous les noms, de s'enflammer pour rien, j'avais moi aussi le droit de parler comme je le voulais, comme je le ressentais.

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C'était tout bonnement plus fort que moi. Je ne voulais pas être gentil avec Minnie, je conservais cette froideur, comme pour dresser de force un mur entre nous. J'avais l'impression que si je décidais de me montrer plus agréable, toutes mes actions allaient être considérées comme des signes de consentement et dieu sait que c'était pas le cas. J'acceptais pas tout ça et j'autorisais personne à s'imaginer le contraire. Minnie semblait bien incapable de le comprendre, ce qui la rendait franchement exaspérante à mes yeux. Elle me tapait sur le système. Elle avait baissé les bras, pour des raisons lui étant propres et elle semblait vouloir me conseiller de faire de même et ça me révoltait vraiment. Je devais lui paraître bien immature, mais je m'en fichais. « Tu me gonfles, vraiment. » Lâchais-je enfin, à bout de nerfs. « Tu comprends rien et je suis pas en état de t'expliquer. Lâches moi s'il te plait et on avisera quand il le faudra. En attendant, on vit notre vie de notre côté et m'attends pas, je reviendrais pas en Nouvelle-Zélande. » J'étais vraiment las d'avoir ce genre de conversations et je voulais juste raccrocher et sortir pour mieux la refouler dans un coin de ma tête.