ANYA ϟ tu es là quand j'ai besoin de toi, ou pas.

C'est dimanche et tout baigne, tu as dormi plus longtemps que prévu dans le trop grand lit de ta chambre, pris le petit-déjeuner à l'heure que tu souhaitais et après avoir digéré en te promenant dans Wellington, tu as envie de piquer une tête dans la piscine de l'hôtel. Sautant alors le déjeuner, tu montes chercher ta serviette et tu redescends vêtu de ton maillot et de tes lunettes de soleil. Tes yeux lorgnent sur quelques fesses puis reviennent sur les gens dans la piscine, certains rient aux éclats et d'autres nagent silencieusement. Tandis que les mathers dessoûlent quelque part dans l'hôtel, toi tu profites du soleil, une heure de bronzage et tu seras fin beau à l'heure du dîner ce soir. Bref, c'est pas le plus important, tu commences à t'ennuyer et ça c'est grave. Tu te lèves alors pour aller te baigner, non décidément ce n'est pas ce dont tu as envie. Tu réfléchis à ce qui te manque, oui de la distraction. Voilà c'est ça, tu as besoin de t'occuper, de te distraire. Personne que tu connais n'est avec toi là en ce moment, comment comptes-tu t'y prendre finalement ? Aucune idée, tes yeux parcourent les têtes des gens dans l'eau jusqu'à ce que tu en tombes sur une de familière. Un sourire malicieux étire tes lèvres et tu te rapproches de cette personne. Hey, tu crois pas que t'as mieux à faire ? Tu enfreins un espace privé là ! Ouais, tu ne te gênes pas de lui dire tout haut ce que tu penses d'elle. Après tout, n'est-elle pas là pour ça ?

Tu n’avais plus rien à faire dans la piscine que tu repères Anya dans les environs. Elle était près d’un transat quand tu l’approchais, sans doute le même où elle s’était allongée quelques instants plus tôt. Tu ne l’aurais pas reconnue si elle avait ses lunettes de soleil sur le nez, néanmoins sa crinière rousse était reconnaissable à mille lieues à la ronde. Sauf que tu n’y as pas vraiment fait attention et c’est avant que tu t’ennuies. Les bras croisés sur le bord de l’eau, tu t’es mis à lui parler, de manière assez impolie. La rousse s’était figée à l’appel de ta voix, visiblement elle ne s’attendait pas à te revoir là. Si elle pense passer des vacances tranquillou, sans personne pour l’embêter, eh bien c’est raté. Ton sourire arrogant reste plaqué sur ton visage tandis qu’elle commence à regrouper ses affaires. Elle part déjà ? Oh non, tu viens tout juste de trouver quelqu’un avec qui t’amuser. Ce serait plus marrant sinon. Soupirant, et avec la force de tes bras, tu passes un genou sur le bord et te relèves. Puis tu marches, tout trempé, vers Anya avant de t'arrêter à son niveau. Oh ! Tu as perdu ta langue ? Je te parle là ! Si elle veut partir, faut qu’elle sorte les grands moyens là.

Anya avait vraiment de la peine à te regarder dans les yeux. C’est ce qui te plaît chez cette fille, elle est incapable de se défendre et partait souvent en courant après qu’elle t’ait croisé sur la route. Tu te montrais méchant et odieux avec elle, tu agissais comme un connard. Tu ne manques pas de lui cracher sur le visage toutes les atrocités qui te passaient dans la tête. Anya n’était qu’un jouet, que tu te plaisais à user, à ratatiner. On va pas se mentir, comment peut-elle t’aimer toi après tout ce que tu lui fais endurer ? La preuve tu l’as, elle t’appelle par ton nom de famille. En général, appeler quelqu’un par son patronyme, c’est qu’on ne l’aime pas. Mais quelle importance cela a-t-il de savoir qu’elle ne t’aime pas ? Rien en fait. Ca ne te coûte rien de savoir car le malheur des autres, tu t’en fiches et ce n’est pas maintenant que tu vas te mettre à sa place, tout le temps en train d’avoir peur. Ton sourire s’évanouit lorsque tu ouvres ton clapet. Seulement te causer. J’ai vu ton amie partir, elle en avait pas marre de toi ? Et voilà que ça recommence. Tu te plais de lui poser n’importe quelle question, même la plus indiscrète qui soit. J’ai entendu dire que tu avais attrapé une maladie infectieuse au début du spring break, t’approche pas de moi ! Aaaah... je veux pas que tu me refiles ton truc hyper contagieux là. Tu levais les bras en reculant, dans une position de défense. Bien sûr que tout cela est faux, tes gestes sont trop exagérés pour sembler vrais. C’est pour te foutre d’elle que tu as fait exprès de la craindre. Aaaah ! recommences-tu à crier, avant de pouffer de rire cette fois.