tonight, we're getting high + aaron

Impossible de savoir où elle était, ce qui était d'ailleurs bien dommage. Tu avais eu cette envie de la voir ce soir. Cette envie qui était peut-être tout simplement un besoin. Bien souvent ta meilleure amie était la seule à saisir vraiment ta personne, et là tu avais peut-être les chaussures à côté de tes pompes. Tu t'es contenté de prendre une bière en bouteille à cette soirée improvisée qui battait son plein pour rejoindre la plage. Il était tard dans la nuit, et en ce dimanche on te devinait plus pensif que d'habitude. Tu t'es isolé un peu plus loin que le groupe déterminé à faire naître le soleil du lundi avant d'aller se coucher. Si cette bière t'avait fait follement envie par soif, tu avais bien plus prévu de fumer. Cela faisait un moment tu avais comme freiné cette tendance mais elle te rattrapait dans des moments comme celui-ci où tu était partagé par le besoin, et le plaisir. Tu t'es donc roulé un joint machinalement en observant au loin, pensif.

Tu rabattais l'enveloppe de ton joint qui parfaitement peaufiné allait certainement être ta seule compagnie pour les prochaines minutes. Toi, un joint, une jolie vue et ta conscience. Du moins c'est ce que tu croyais plus qu'une voix assez familière vint à te couper dans ton élan. Riant légèrement en relevant le regard vers Aaron tu vins à lui répondre. « Concentré l'ami, concentré est le mot. » C'est que tu croyais. Tu étais aussi et surtout très pensif bien que tu mettais plus en avant ta concentration à parfaire ce joint face à ce bon pote. Tu avais beau vouloir te battre contre ce côté pensif, tu n'arrêtais au fond pas de cogiter. Le cœur et la raison ne tomberont jamais d'accord. « Pas sûr ! Quand y'en a pour un, y'en a pour deux.. c'est d'la connerie ça ! » Tu le taquinais ouvertement et même si tu avais eu besoin de ce moment seul, tu étais en fait tout juste soulagé d'être interrompu, ce qui allait tout simplement te permettre d'éviter cette question un peu trop difficile à se poser. Glissant légèrement la petite boite métallique où tu casais tes petits caprices tu vins à la glisser vers Aaron.

Riant légèrement en entendant Aaron, tu étais presque tenté de ne pas le prendre au pied de la lettre. Tu t'es vilainement demandé quand est-ce qu'il pouvait bien ne pas en avoir besoin ! Très souvent vous partagiez certaines consommations ensemble de manière informelle. Cela dit, cette fois tu sentais bien à l'intonation de sa voix que c'était un véritable appel du cœur. « Tu veux la vérité tout de suite ? » Tu avais l'impression d'être un ovni. Tu avais apprécié les environs, outre mesure d'ailleurs, et finalement l'aspect festif tous les soirs te montaient un peu à la tête, ou du moins tu n'y prenais pas le même plaisir qu'au début... et la meute du voyage organisé te montait un peu à la tête aussi. C'était peut-être trop long à ton goût. A moins que seule l'humeur de ce soir te pousse à voir les choses ainsi ? « Je commence à m'en lasser. » C'était un sentiment personnel et tu partageais ça avec lui sans savoir justifier ce sentiment. « Et toi, alors ?! »  

Aaron n'avait pas tord. Les soirées ne manquaient pas, et même si tu n'étais pas le grand des fêtards tu aimais ce qui accompagnait les fêtes. Cela étant dit tu n'étais clairement pas boulimique de ce genre de choses, ce qui expliquait peut-être pourquoi tu étais à ce point lassé... entre autre. Tu réfléchissais beaucoup en ce moment sans jamais te laisser aller au bout de tes réflexions. Oui, arriver à une conclusion concrète, réaliste et saine te paraissait impossible. Ton regard s'est donc posté un instant sur Aaron. Tu n'étais pas tant convaincu de passer à côté de quelque chose. « On a pas l'air cons, dis moi. » Avais-tu de manière assez sarcastiques. Tu ne pouvais pas t'empêcher de soulever l'ironie de la situation. Des insatisfaits finis ! Voilà ce que vous étiez. « Des filles ouvertes... » Avais-tu repris pour chambrer Aaron. C'était cru et ça t'avait faire rire. Il n'y avait pas d'autres mots mais ta sale humeur mêlé à tes petits taffes inhalées faisait que tu finissais pas mal cynique. Tu n'aimais pas vraiment les filles ouvertes. C'était sympa pour calmer certaines ardeurs pour jouer, mais au fond les filles qui savaient les garder fermées te faisaient vibrer. Tu n'aimais pas les filles faciles, mais tu craquais pour celles qui ont du charme et qui savent en jouer. La maturité te réussit pas mal, faut croire.

Pensif, tu avais presque médité sur la première réplique d'Aaron. Pouvais-tu en dire de même ? Est-ce que Cambridge te manquait ? Ou est-ce que tu avais tout simplement le besoin d'être à la maison, de retrouver des choses plus concrètes ?! Cette amertume naissante ne s'expliquait même pas. Tu n'avais plus les yeux en face des trous ces derniers temps. Incapable de te poser les bonnes questions, de peur de trouver les bonnes réponses ! Voilà ce qui se tramait en toi, mais tu en étais pas conscient. « Ouais et j'ai l'impression qu'elles ne sont pas les seules. » Avais-tu dit en parlant d'Aaron. Tu avais besoin d'oublier mais tu n'étais pas là pour oublier. Au contraire tu avais peut-être trop le temps de penser, loin de ta petite routine habituelle, et tu n'aimais pas ce sentiment. Tu étais incapable de dire ce qui n'allait pas pour Aaron, mais tu voyais bien que deux vous deux, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. Loin était l'ambiance fiévreuse du Spriing Break.