J7 - le regret de toutes les jolies choses qu'il nous restait à faire et qu'on ne fera plus (Léo)

Jour 7

   

   

Heure : 8h00
Lieu : restau de l'hôtel
Contexte : Dur réveil après la soirée de la veille où Priape a appris la grossesse de Talya, à cause de Léonora qui les a enfermé et contre qui il est fâché
Participants : Léonora & Pripri  

J’avais pratiquement pas dormi de la nuit. J’avais passé mon temps à ressasser ma conversation de la veille avec Talya. J’arrivais pas à digérer l’annonce. Si ça se trouve un mini silver était en train de grandir dans le ventre de ma petite amie, enfin ex petite amie. J’étais donc descendu de bonne heure au restau de l’hôtel pour me prendre un café. J’en avais plus que besoin vu les valoches que j’avais sous les yeux. Ma meilleure amie était également là. Mais je lui voulais tellement de m’avoir imposé ce face à face que je l’ignorais royalement et j’allais m’installer à l’autre bout de la pièce sur une table libre tout en lui jetant un regard assassin. Malgré toute ma rancoeur contre elle, je devais reconnaitre que la brune avait raison sur un point : j’avais du mal à oublier la dunster. Mais contrairement à ce que Léonora pensait : je VOULAIS l’oublier. Je voulais avancer, tourner la page, je ne voulais pas rester éternellement ce mec trompé, cocu, malheureux et pitoyable. Parce que je savais très bien ce que tout le monde pensait de moi : pauvre Priape qui boit pour oublier Talya. D’ailleurs, ce café il manquait de piquant. Je fis signe au serveur : «Je pourrais avoir un peu de cognac pour relever un peu ce café ?» demandai-je en désignant ma tasse.

Hier soir, c'était la soirée mousse. Je n'ai pas pu m'y rendre parce qu'on m'a appelé en urgence pour aider quelqu'un. Ces personnes étaient Chase et Talya. Talya était enceinte de Priape ou de Matthéo, mais il fallait prévenir Priape. Ce n'était pas à moi d'annoncer la grossesse de Talya à Priape, mais à la demoiselle. Je me suis dit que je devais improviser quelque chose et empêcher les deux tourtereaux de partir. Alors, je les ai enfermé dans la chambre de Talya. Priape m'en voulait, j'en étais sûre et certaine. Mais il aimait Talya et c'était réciproque. Il était quelqu'un de très responsable et quand il aimait, il faisait tout. Il a toujours été là pour tout le monde et surtout pour moi. Priape était comme un frère pour moi, mais maintenant... Quand je le vois entrer dans le restaurant et m'ignorer avant de me lancer des regards assassins, je me dis que je l'ai perdu. Tout comme j'ai perdu Romy et Chase. Priape était vraiment mon meilleur ami. Mais voilà, on ne pouvait pas s'empêcher de prendre la défense de l'un et de l'autre ou encore de se disputer gentiment parce que l'un n'est pas d'accord avec l'autre... Mais là, j'en avais marre de ses regards assassins. Je me levais et me déplaçais vers sa table où je pris place devant lui.
- Salut, lui répondis-je sur un ton neutre.Tu m'en veux, je le sais. Mais ce n'était pas à moi de t'annoncer la grossesse de Talya. Elle allait partir et je n'avais pas le choix d'aller de te chercher... Oh et puis, si elle n'aurait pas été enceinte, elle serait partie depuis belle lurette... Mais là, c'est autre chose. Imagines que c'est toi le père, tu vas faire quoi ? Tu crois que tu te sens mieux sans Talya ? Ok, tu n'aimes pas que je me mêle de tes histoires...Et moi alors ? Qui c'est qui s'est mêlé de mes histoires avec Chase à Disneyland ? Je t'ai autorisé à lui parler, c'est vrai. Mais je t'ai dis que je n'avais pas vraiment le choix parce que si j'avais dis non, tu lui demandais tout de même des explications. Qu'est-ce que tu m'as répondu ? Tu m'as répondu par une réponse positive... Alors autant me le dire toute de suite, comme ça, c'est fait... Suis-je toujours ton amie ou..
Je sentis les larmes montaient à mes yeux et je déglutis. J'avais peur de terminer ma phrase, mais il le fallait.
- Ou je n'ai jamais été ton amie...?
Dans les deux cas, il allait s'énerver, mais je m'en fichai. Je voulais savoir, c'est tout...

Forcément, l’obstinée qui tenait le rôle de ma meilleure amie ne pouvait pas juste se contenter de rester à l’autre bout du restau. Elle se leva et prit place devant moi à ma table. Je secouais la tête, agacé. « On peut plus déjeuner tranquille… » Elle commença son petit speech. Je répondis: « Oui je t’en veux, et ça n’a rien à voir avec la grossesse de Talya. Je sais bien que ce n’ était pas à toi de me l’annoncer je t’en veux pas pour ça. » expliquai-je. « Tu avais absolument le choix, tu pouvais très bien la laisser rentrer à Harvard… » Je laissais échapper un soupire. Mes vacances ne faisaient qu’empirer. Parce qu’apprendre que j’étais cocu ne suffisait pas il fallait qu’en plus mon ex soit enceinte et qu’elle ignore l’identité du père. « J’en ai rien à faire qu’elle soit enceinte ou pas Léo, ça change rien : c’est fini entre elle et moi. » Lorsqu’elle évoqua la scène à Disney lors du voyage à Paris, je m’esclaffai d’un rire mauvais : « Ca a rien à voir ça ! T’aurais bien réagi toi si je t’avais coincée dans une chambre d’hôtel avec Chase pour que vous vous expliquiez ? » Je tournais la tête ensuite pour faire signe au serveur de se magner avec son cognac, là j’en avais soudain encore plus besoin. « Une amie, ça fait pas ça Léo. Une amie, quand son meilleur pote découvre qu’il est cocu, elle hésite pas à se ranger de son côté, elle cherche pas à copiner avec l’infidèle, elle cherche pas à les rabibocher, elle se saoule la gueule avec son pote pour l’aider à l’oublier… Toi tu fais tout pour me rappeler Talya, tu discutes avec elle, tu me parles sans cesse d’elle, tu me coinces même avec ! C’est pas ce que j’attends de toi Léo. C'est pas ce que j'attends d'une fille que je considérais comme ma meilleure amie... »

J'écoutais attentivement les paroles de Priape. Il m'expliquait la raison du pourquoi il m'en voulait. Je n'étais pas sa meilleure amie. Je l'avais très bien compris. Mais je n'étais pas son amie non plus. Maintenant, je le comprenais totalement. Quelque chose me poussait à lui dire ce que je pouvais dire, mais je serrai les dents. Il suffisait juste de fermer sa gueule et dire « oui » à tout le monde. C'était ça non ? Romy m'a bien fait croire qu'elle était morte, et est venue vers moi avec la bouche en forme de cœur au bout de sept ans... J'ai fermé ma gueule. Chase m'a mentit sur sa relation avec Sienna, j'ai fermé ma gueule. Là, je dois fermer ma gueule parce que Priape ne voulait pas de mon aide. En somme, je n'étais pas une amie. Mais une belle fouteuse de merde ! Non, une moche fouteuse de merde, vu que je possédai une balafre sur la tronche. Sauf que là, j'en avais marre de rentrer chez moi avec la queue entre les jambes. Je sentais mon cœur battre contre ma poitrine, mais je tentai de me calmer...C'était dure, très dure.
- Je n'ai jamais été ton amie, ni même ta meilleure amie Priape. Je ne suis pas faîte pour ce rôle. Toi, Chase et Romy m'avez bien fait comprendre que je ne l'ai jamais été pour vous. Ok, j'ai bu avec toi. Ok, j'ai essayé de savoir ce qui se passait... Ok ! J'ai voulu te rendre heureux parce que je sais que le Priape que je connais ne laissera pas son ex enceinte...Et sans doute de lui... dans la merde. Mais je me suis trompée. Tu veux que je te fasse entendre raison ? Non, Priape. Non ! J'en ai marre de tirer les vers du nez de tout le monde ! J'en ai marre de tout savoir à la dernière minute alors que quoi ? Toi, Chase et Romy vous me balancez encore dans la gueule que je suis votre meilleure amie ? ALORS QUE JE DECOUVRE TOUT DE MOI MEME OU ENCORE QUE JE SUIS LA DERNIERE PERSONNE A ETRE COURANT ? ! PUTAIN MAIS FERMES TA GUEULE ET REFLECHIS !
Mes larmes coulèrent sur mes joues, mais je m'en fichai. Je regardais Priape dans les yeux et je secouai une nouvelle fois la tête.
- Tu me dis que je suis ta meilleure amie, mais tu ne m'as rien dit. Tu ne veux pas te confier à moi. Je dois faire quoi pour tout savoir ? Je suis une connasse, une pute, une salope, une abrutie et toutes les insultes du monde que tu peux tourner dans la tête, mais merde t'es mon meilleur ami et je ne peux pas te laisser dans la merde ! Je ne peux pas non plus laisser Talya dans la merde, parce qu'elle est enceinte et je sais ce que ça fait de ne pas être avec le mec qui est le père du gosse ! Mais heureusement qu'il y a eu la bagarre avec Calypso pour arranger tout ça ! Je remercie les bières que Calypso a ingurgité avant qu'on se batte parce que j'ai voulu l'aider ! Maintenant quoi ? Tu veux qu'on arrête ? Ok. Mais t'as tout faux. Je ne vais pas te lâcher Priape. T'es mon ami et ok, je dois te soutenir ! Mais merde, j'en ai marre que tu ne me dis rien et que je sais des trucs par d'autres gens. Alors je fais quoi ? Fermer ma gueule et te faire une pipe ? Non ! Je ne suis pas si faible que ça !
Je me redressai sur ma chaise. Le serveur arriva vers moi sans le cognac de Priape. C'était quoi ce serveur ? Un guignol, comme d'habitude ! Je le regardais et il agita des mains en parlant doucement.
- Mademoiselle, faîtes moins de bruits s'il vous plait...
- Faire moins de bruit ? Mais toi, fermes ta gueule avant que je te fous mon poing dans la face !
Eh merde, j'étais énervée...Je vais encore me faire virer du restaurant par la sécurité...Cool !

Comme je pouvais m’y attendre ma pluie de reproches déclencha une avalanche de colère chez ma meilleure amie. « T’es pas la dernière au courant mais tu voulais quoi à la fin Léo ? Tu veux que je pleure dans tes bras en te racontant combien ma vie est pathétique, comment toutes les personnes que j’aime finissent un jour ou l’autre soit par s’en aller soit par me trahir ? Tu veux vraiment me voir aussi pitoyable ? Parce que moi j’ai pas envie d’être comme ça, j’veux pas de ta pitié, de la pitié de personne. C’est qu’une rupture. Je me suis JUSTE séparé d’une nana, une fille que je pensais géniale mais qui l’était pas dans que ça. Alors c’est juste ça, je vais survivre tu vois. J’vais continuer ma vie, mon chemin, elle le sien et dans quelques temps ça ira mieux, on y pensera même plus. J’ai survécu à bien plus grave et tu le sais ! » Voilà, je voulais pas imposer ça à Léo, parce qu’elle comme moi on avait des vies suffisamment compliquées déjà, je pouvais passer au dessus de tout ça, je pouvais m’en sortir sans pleurnicher, pourvu qu’il y ait un peu de cognac dans mon café tout allait bien se passer. « Alors voilà, tu le sais maintenant : c’est pas que je veux pas me confier A TOI, c’est que je veux me confier A PERSONNE. J’veux classer le dossier, fermer le tiroir à double tour et OUBLIER tout ça. » Voilà le premier point était éclairci pour ce qui est du deuxième le fait qu’elle se soit rangé du côté de Talya, j’entendais très bien sa raison. Ouais solidarité féminine et compréhension mutuelle vu qu’elle était enceinte et que Léo l’était encore elle aussi il n’y a pas longtemps. Dans sa colère, elle en disait des choses la brune, et malgré ses larmes et son énervement, elle réussit à m’arracher un petit sourire : « J’veux rien de tout ça Léo, j’sais bien que t’es incapable de te la fermer quand t’as un truc sur le cœur, pour la deuxième partie, c’est vrai que je suis bien en manque d’affection ces derniers temps mais j’ai pas besoin d’une petite gâterie … » Le serveur se ramena, les mains vides. Mais il avait pas de cognac ici ou quoi ?!? « Laissez ma meilleure amie tranquille et ramenez nous à boire ça nous fera taire ! » rétorquai-je au garçon qui réclamait le silence avant de me tourner vers Léonora : « Je te raconte tout, dans les moindres détails, je me mets à nu devant toi, j’étale mes sentiments, mes regrets, ma rancœur, tout je te dis tout, et toi en échange tu me promets de plus adresser la parole à Talya. Enceinte ou pas, ça n’efface pas ce qu’elle m’a fait… J’ai besoin de te savoir dans de mon côté. Alors soit tu es avec moi, soit tu es contre moi. Choisis ton camps Léo. »

Je regardais Priape dans les yeux tandis qu'il me répondait à tout mon récit. Je secouais la tête, tellement que j'étais énervée. J'en pleurai même, mais j'en avais marre. Marre de tous ces mensonges et ces secrets que tout le monde me cachait. Certes, nous étions pareils, mais nous nous sommes promis de tout nous dire. Ce qu'il venait de dire à propos des pleurnicheries pourrait m'être lancé. Il était vrai que à chaque fois que je n'allais pas bien, je pleurai dans ses bras. J'avais l'air d'une lâche et d'une connasse pure. Cette fois, il venait de me proposer un marché. On dirait la troisième guerre mondiale. C'était du grand n'importe quoi. Je ne me retrouvais plus dans toutes ces histoires que les gens me racontaient. J'étais complètement perdue. Le serveur me faisait chier en me rappelant qu'il fallait que me calme. Priape lui demanda d'aller chercher à boire. Je lançai un regard noir, si noir que le serveur pâlit au même moment.
- Je ne veux rien, annonçai-je sur un ton sec.
J'avais bel et bien entendu le mot « meilleure amie » sortit de la bouche de Priape. Mais je n'étais plus convaincue. Je n'étais pas sa meilleure amie ni même son amie. Je regardais Priape dans les yeux et secouais la tête une nouvelle fois.
- Tu me fais du chantage ? Tu te comportes comme un enfant, Priape... Et tu dis encore « meilleure amie » en me désignant ? Je ne pense pas qu'un meilleur ami puisse faire du chantage à sa meilleure amie. Tu m'en veux. Tu es rancunier. Après tout, on se connaît depuis combien de temps ? Le mois d'octobre 2014 ? Qu'est-ce que ça te ferait si je te dis que je ne choisis rien du tout ? T'as pas choisi ton camp quand c'était avec Chase. T'as rien choisi du tout. Jamais, je t'ai demandé de choisir ton camp... Et là, tu m'imposes ça ? Je ne t'ai aucunement trahi Priape... On m'a juste appelé au secours pour que tu sois au courant de ce qui se passe et j'ai trouvé ça juste. Mais pourquoi me demandes-tu de choisir mon camp si tu crois que je t'ai trahi ? T'as pas peur que je te trahissse une nouvelle fois, comme tu le dis si bien ?
Bah quoi ? J'en avais marre de son comportement de gamin. Suite à ça, je rétorquai sur autre chose.
- Ma pitié ? Parce que soutenir ses amis et s'inquiéter pour eux, c'est de la pitié ? Alors, t'as pitié de moi quand je vais mal. Ne me dis pas le contraire, tu viens juste de me prouver que nous ne sommes que des étrangers l'un envers l'autre.
Et ça, c'est fait. Je le regardais dans les yeux et j'hésitais de quitter sa table. C'était mon meilleur ami. Je l'aimais comme j'aimais ma sœur. Je ne pouvais pas faire autrement, mais là, c'en était trop.

Léo envoyait bouler le serveur et le regard de la brune sembla avoir l’effet escompté parce que le gars disparut aussitôt en cuisine avec un air appeuré. Un petit sourire amusé se dessina sur mes lèvres en voyant l’effet que ma meilleure amie avait sur ce pauvre type mais lorsque je tournais à nouveau la tête vers elle, toute trace d’amusement disparut. On ne rigola pas, on ne rigolait plus. Toute cette histoire allait finir par me faire perdre bien plus que ma petite amie : j’avais perdu Chase, j’allais perdre Léo… Je déglutissais difficilement en l’écoutant. « J’ai pas choisi de camp dans  tes histoires avec Chase ? Tu te fous de ma gueule là ? J’ai passé mon temps à désapprouver son couple avec l’autre blondasse… On s’engueulait à longueur de temps, même si Sienna était la meilleure amie de Talya. Je pense que c’était un soutien indirect envers toi, mais faut croire que tu t’en es pas rendue compte. » m’énervai-je à mon tour avant de reprendre sur notre histoire avec Talya : « Je voulais pas être au courant, je veux pas de ce gosse, je veux plus de Talya. Alors arrête de penser à ma place ! Arrête de te méler de ma vie. Tu sais quoi t’as raison : je crois qu’on se connaît pas si bien que ça, on est des étrangers pas des meilleurs amis ! » Je me levais et allais toquer aux cuisines. C’est quoi ce restau où il faut se lever pour être servi. Le serveur surgit de derrière la porte, toujours apeuré et j’attrapai la bouteille de liqueur qu’il me tendait avant de retourner m’asseoir et de m’en verser une grosse dose dans ma tasse de café, ignorant royalement Léonora.

Encore une fois, je reçu une vérité en pleine tronche. Ça avait le don de m'énerver et de me briser comme une poupée que je ne répondais plus. Je ne pouvais plus regarder mon meilleur ami dans les yeux, du moins... Je n'avais plus de meilleur ami. Je n'avais pas de nouvelles d'Ashley. Je ne parlais presque plus à Chase, même si j'ai voulu que l'on se reparle, mais il ne m'a jamais répondu. Maintenant, je perdais Priape. Eh bien si c'est comme ça, autant que je me casse de la vie de tout le monde. J'avais fait du mal à ma famille lorsque je suis née. J'ai fait du mal à Romy au point qu'elle change d'identité avec son sosie atteinte du SIDA. J'ai fait du mal à Léah pour qu'elle arrive au point d'abandonner son combat contre la maladie. J'ai fait souffrir Chase parce que j'étais amoureuse de lui et je portais sans aucun doute son enfant... Maintenant, je faisais du mal à Priape... D'accord, je n'ai pas été cool sur le mot « étranger ». Je ne sais pas ce qu'il a ressentit sur le coup, mais nous avions raison...En fin de compte, nous ne sommes que des étrangers l'un envers l'autre. Je serrai les dents.
- Je n'étais pas au courant que tu te disputais avec Talya par rapport à Sienna et Chase, lui avouai-je. T'as raison, je suis égoïste. Mais je t'ai prévenu le premier jour que l'on s'est parlé... Il ne me faut pas s'attacher à moi..
Je me levais de la table et lui tournais le dos. Je commençais à partir, mais quelque chose me retint. Je me tournais vers lui et le regardais. Priape était mon meilleur ami, mon frère, un père même... Mais là, j'ai tout perdu à la fois. Je sentais les larmes qui coulaient sur mes joues, mais je ne retournais pas à la table. Je repartais à l'autre bout du restaurant et m'assit dos à lui. Je ne pouvais plus le regarder en face. S'il ne pouvait pas se confier, c'était un signe comme quoi, je n'étais pas sa meilleure amie. J'avais merdé encore... La meilleure solution à tous les maux était la solitude... C'est repartit pour la vie solitaire... Tout seul, on s'en sort mieux...Voir pas du tout... Mais on s'en fiche.

« Bah maintenant tu le sais » ronchonnai-je. Oui je m’étais souvent pris de tête avec Talya avant, par rapport à Sienna et à son couple avec Chase, par rapport à l’attitude des deux tourtereaux, parce que dans le fond, je ne pouvais pas m’empêcher de me ranger du côté de celle que je considérais comme ma meilleure amie : Lénonora. Et désormais on était là à s’envoyer des horreurs en pleine face. Tout le reste ne semblait plus avoir d’importance. J’étais partagé entre la tristesse et la colère. Bien sûr j’en voulais à Léo, j’avais voulu qu’on s’explique mais à aucun moment j’avais pensé qu’on en arriverait là. Ses larmes me touchaient mais je ne voulais pas me laisser attendrir. Je relevais donc pas les yeux vers elle lorsqu’elle quitta ma table pour retourner à l’autre bout du restau. Mon regard se fixa sur la bouteille de cognac et je l’attrapai pour m’en verser une dose supplémentaire dans ma tasse. Mon café avait désormais besoin d’être doublement corsé : je devais oublier mes problèmes avec Talya + mes problèmes avec Léo maintenant. Je saisis ensuite ma boisson pour la boire d’une traite. Je serais pas celui qui ferais le premier pas vers la mather. J’étais trop buté pour cela.