Invité
est en ligne
Invité
Mercredi soir, derniers instants à Wellington, et je les passais dans un petit bar sympa du centre ville, en compagnie de quelques amis triés sur le volet. Déjà le cinquième jour que nous étions là, et le cinquième jour où je supportais avec un sang-froid étonnant le mélange avec la populace Harvardienne. Si les têtes de cassos des Mather ou l'air ahuri des Lowell me tuaient chaque jour un peu plus, c'était réellement les délires chelous des fans du Seigneur des Anneaux -qui ne se sentait plus maintenant que nous avions visité Hobbiton- qui avaient eu raison de moi. Toute la misère humaine se trouvait dans les yeux de ces personnes perdues dans un monde d'elfe et de nains, et c'était sérieusement inquiétant.
Tellement inquiétant à vrai dire, que j'avais ressenti le besoin de rameuter les quelques derniers sains d'esprit, et de partir en quête d'un verre bien mérité. Le bar choisi était le premier sur notre chemin, et était beaucoup moins pittoresque qu'il en avait l'air de l'extérieur. La soirée s'annonçait bien.
Les minutes filèrent, et vint le moment de recommander. D'une démarche assurée, je m'avançais vers le comptoir, m'y accoudai, et regardai la listes des cocktails locaux sur une pancarte affichée derrière le bar, attendant que le barman daigne enfin lâcher la petite rousse qu'il draguait avec insistance depuis des heures. Le choix fut rapide, et je me retrouvais vite à attendre. Je regardais autour de moi, et remarquai un charmant petit cocktail posé sur le comptoir, qui devait surement appartenir au type qui était dos à moi. Je ne voyais pas grand chose du-dit type, mais par contre, son cocktail me faisait clairement de l’œil. Peux-être était-ce à cause du verre et de ses formes courbées, du liquide opaque ou alors de la petite ombrelle au dessus, mais une envie irrépressible de le goûter me prit soudainement. Je regardais son propriétaire, puis le verre, puis le propriétaire, pris le verre en main, mis la petite paille entre mes lèvres, et bu. Lorsque je le lâchais enfin, il ne restait plus grand chose de ce cocktail si tentant autrefois.
Je le reposais discrètement, fière de moi et moqueuse du type qui n'avait rien vu. Pendant ce temps, le barman était enfin revenu. Il prit ma commande, me servit rapidement, et me laissa vite repartir vers ma table, nouveau cocktail en main. En me retournant pourtant, je bousculais sans faire exprès l'homme dont je venais de siphonner la boisson. Oups.
(Invité)