MAPLE A. WILLIAMS ► sophie sumner

Qu'est-ce que j'étudie ? L'astrophysique. Pourquoi ? Ça remonte en fait à l'époque où j'avais quatre ans. Voyez-vous, j'ai grandi entre l'écran du téléviseur et les livres. C'est à quatre ans que j'ai découvert la série Sailor Moon. Ça m'a tout simplement marquée. Outre les combats contre les monstres, j'ai passé mon enfance à admirer les pouvoirs de ces adolescences en costumes marins et, surtout, à décortiquer chacun des liens des éléments de ces pouvoirs à la planète de chaque combattante. Je me suis intéressée donc aux mythologies grecque et romaine très tôt, ainsi qu'à tout ce qui touchait l'espace. Sailor Moon m'a carrément ouvert la porte vers l'univers et, seize ans plus tard, je suis toujours aussi accro à cette série. Les planètes, les galaxies, pour moi, c'est une infinité d'apprentissage, quelque chose qui me fera tout découvrir jusqu'au jour où je mourrai. J'hésitais entre astronomie et astrophysique, le second domaine a pris le dessus puisqu'il laissait de la place à mon amour des maths. Oui, voyez-vous, je suis douée en maths. En sciences. En anglais aussi. Enfin, pas mal dans tout, mais pas en sport. Nerd, vous savez ? J'imagine que c'est parti de mon amour pour les planètes, les détails techniques, et que ça a pris de l'ampleur sur toute ma personne. Je suis accro à mon domaine d'études. Sérieusement. J'ai collé de ces trucs fluo au plafond de ma chambre qui donnent l'impression d'un ciel étoilé la nuit. J'ai accroché dans un coin une maquette suspendue du système solaire. Je peux réciter par coeur, avec 10 décimales minimum, le poids, le diamètre, le rayon de chaque planète. Sa température moyenne, sa composition principale, ses liens avec la mythologie. Geek, je sais. Mais passionnée. Dieu sait que d'entrer dans une maison quand on est ce genre de personnes, ce n'est pas toujours évident. J'osais espérer trouver une maison Zeta comme dans House Bunny à mon arrivée, où une vingtaine de filles toutes plus nerd, geek, otaku, no life les unes que les autres m'accueilleraient à bras ouverts. Faut pas rêver. Heureusement, tout s'est tout de même bien déroulé. Bon, je n'ai peut-être pas une résistance aux fêtes, ni même un appréciation pour celles-ci, aussi intense que l'ont les autres gens de cette maison, mais je fais de mon mieux pour être sociable et parfois changer de discours, donc j'arrive à quelque chose. Je crois que le fait d'être entrée à Harvard grâce à des bourses d'excellence a prouvé que je travaillais fort, que j'étais une étudiante douée, et que les gens s'attendaient déjà à ce que la fille qui ouvre la porte à ce moment-là connaisse par coeur, dans l'ordre, avec types y compris, les 649 Pokémon actuels.

Souvent, la première façon que les gens trouvent pour me décrire, c'est de dire que je suis bizarre. "Maple ? Bordel, faut que cette fille arrête la drogue !" C'est troublant, comme commentaire, puisque je ne consomme pas. Enfin, j'ai essayé un peu, évidemment, comme plusieurs, mais ce que je veux dire c'est que je ne suis pas une réelle consommatrice. C'est mon état naturel, d'être bizarre, j'imagine. Je ris souvent pour rien. Ou, plutôt, je devrais dire que je ris toujours pour rien. Je retiens également tellement de trucs inutiles que les gens me prennent pour un génie dans tous les domaines. D'accord, je suis plus douée que la norme, mais je ne suis pas non plus un génie. Surtout pas dans tous les domaines. J'ai une mémoire sélective. Je retiens ce qui m'intéresse. C'est pour cela que j'ai de la facilité en maths, ou en sciences, simplement parce que j'adore ça. De même, la géographie, l'histoire, je trouve ça génial et je retiens n'importe quelle capitale, n'importe quelle date sans le moindre problème, surtout que je fonctionne par association. J'ai une bonne mémoire, voilà tout, et parfois je me surprends moi-même à savoir certaines choses. Qu'y a-t-il donc d'autre qui me caractérise ? Ah, peut-être le fait que j'ai constamment envie de frapper tout le monde ? Je ne le fais pas, bien entendu. Je joue la jeune femme douce et gentille que je ne suis pas, je tente de montrer mon bon côté avant tout, mais ça ne m'empêche pas de souvent bouillir à l'intérieur. Il y a des choses que je ne tolère pas, dans le monde, à commencer par les gens qui ont des opinions différentes des miennes. Bah ouais, tout le monde a ses défauts, hein. L'incompétence me rend agressive également, je suis du genre à préférer me taper un travail d'équipe entier à moi seule que de laisser les autres le faire, parce que je sais qu'ils ne le feraient pas de la façon que je désire. Et finalement, n'entrons même pas dans le sujet de l'imbécilité humaine. J'entends parfois des conversations lorsque je suis entourée de gens -beaucoup de filles, quelle surprise...- et je me demande comment on se sent quand on est conne à ce point. Heureux seront les imbéciles, hein. J'ai mes jours de féminité absolue, c'est certain, mais je m'entends généralement beaucoup mieux avec les garçons. Tout d'abord parce que la majorité des filles au cours de ma vie n'ont pas été de très bonnes amies à moi, et ensuite par habitude. Quand on préfère les dinosaures aux Barbies, Warcraft aux pyjama parties et les fusées à l'idée de se trouver un copain, on s'entoure majoritairement de mecs, ça c'est clair. Les mecs ont un cerveau extrêmement simple à comprendre, de façon général, et j'adore ça. Je suis un peu comme ça aussi, en fait. Les sous-entendus de filles, lire entre les lignes, ce n'est pas mon fort. Les notions abstraites en général, ce n'est pas mon fort, en fait. Pourquoi les filles n'arrivent pas à dire clairement ce qu'elles veulent ? Je me considère comme bisexuelle et, franchement, j'ai une préférence pour les filles, au niveau physique. Par contre, je sais très bien que je serais incapable de passer ma vie avec une fille. Trop de confusion, trop de complexité. Si je me retrouve avec une fille, il faudra qu'elle ait un cerveau de mec elle aussi, sinon ce sera pas possible. J'ai souvent l'impression que la vie est compliquée. En fait, je crois que la vie est simple, et que je suis celle qui la rend complexe en essayant de rendre simple ce qui l'est déjà. Vous voyez ?